Les contes
de fées… Combien de ces récits écoutés dans notre enfance nous ont fait rêver.
Récits héroïques, royaumes fabuleux, épopées guerrières, belles princesses à
sauver,… Autant d’éléments qui ont fait briller des milliers de yeux de petites
filles et de petits garçons aussi, se voyant dans la peau d’un chevalier
servant sur son fier destrier blanc,
combattre dragons et autres créatures maléfiques, sorciers dotés de pouvoirs dépassant
l’entendement. Des histoires où tout ou presque était permis, où l’impossible
devenait une réalité tangible le temps d’un récit raconté par notre père, notre mère, notre grand frère ou notre grande
sœur, suivant les cas.
Mais en
grandissant, vous avez découvert que ces contes de fées qui nous ont fait tant
rêver étant enfant n’étaient que des versions édulcorées de la matière
première, telle qu’ils avaient été écrits à leur origine. Des récits nettement
plus sombres, plein de fureur, de sang, de massacres en tout genre, et des
valeurs très éloignées de celles qui nous ont été enseignés à travers eux.
Justice, moralité, confiance, courage, bonheur,… Tout cela a été balayé en
découvrant les véritables récits de leurs auteurs. Andersen, Perrault, ou
encore les frères Grimm, sans doute les pires de tous quand on lit les
véritables versions. Mais si je vous disais que même ces versions-là ne sont
pas les écrits originaux ? Si je vous disais que Blanche-Neige était très
loin d’être la jeune fille pure décrite à travers le conte le plus célèbre de
tous. Le plus adapté, le plus mis en scène à travers films, spectacles, théatre
et autres médias…
Et s’il n’y
avait qu’elle. La plupart des personnages étaient plus qu’extrêmement différent
de l’idée qu’on se faisait d’eux en écoutant les versions audios, en lisant les
livres ou en regardant les différentes adaptations. Y compris celle annoncées
comme étant « la véritable histoire ». Si je vous disais que je
détiens la vraie, l’unique, le seul récit existant de ce conte emblématique de
tout un genre de littérature pour enfants ? Et croyez-moi, ça n’a plus
rien à voir avec ce que vous croyez connaître de la reine, des 7 Nains, du
Chasseur et des autres personnages qui composent cette histoire, qui n’a
vraiment plus rien de magique, au sens enfantin du terme. Je sens que je vous
intéresse tout à coup. C’est normal. On est toujours intéressé par l’interdit.
Par les choses que l’on veut cacher à tout prix, car des esprits pensant
choisir à notre place ont voulu masquer la vérité. Et si je vous disais que je
peux vous raconter la véritable histoire de Blanche-Neige, maintenant, tout de
suite ? Vous seriez prêts à oublier toutes les précédentes versions ?
A entendre ce qu’il s’est vraiment passé ? Car oui, ce n’est pas du tout
un conte au départ. Tout ce que je vais vous raconter s’est vraiment passé.
Les Frères
Grimm n’ont fait que romancer les vrais faits, tout en gardant le brin de
noirceur qui a fait la réputation de leurs contes à travers les siècles de leur
existence. Mais je vois que vous êtes déjà plein d’impatience à l’idée de
savoir toute la vérité sur cette histoire universelle. Alors, je ne vais pas
vous faire patienter plus longtemps. Installez-vous bien sur votre fauteuil,
prenez un verre. Peut-être même plusieurs. Plusieurs bouteilles même. Car une
fois que vous saurez la réalité de cette histoire, vous ne verrez plus jamais
Blanche-Neige de la même façon… Je peux vous le garantir. Sans plus attendre,
écoutez ce récit de sang, de sexe, d’interdits, de mort et de noirceur extrême,
où même le terme glauque n’est sans doute pas assez fort pour le décrire.
Ecoutez la vraie histoire de Blanche-Neige…. Celle qu’on a voulu cacher depuis
sa 1ère parution, et pour cause… Car elle n’est vraiment pas faite
pour les enfants… Et encore moins pour les âmes sensibles épris de justice et
de pureté… Vous êtes bien installé ? Vos enfants sont couchés ? Votre
grand-mère cardiaque, celle-là même qui vous a raconté sa version expurgée a
fait de même ? On peut donc y aller…
Tout a
commencé au cœur du Moyen-âge, en Europe, en plein cœur de la Bavière allemande.
A une époque où les royaumes ennemis se livraient à des batailles sans merci.
Où les morts ne pouvaient même pas prétendre au repos éternel, à cause de
charognards leur picorant leurs yeux, les engloutissant sans vergogne, comme
des moineaux avalant les graines de millet donnés par de petits paysans. Juste
avant que des mercenaires les éventre sans la moindre pitié, eux et les
troupeaux qu’ils gardaient dans un versant de montagne. Eviscérant leurs corps
sans vie, fouillant chaque parcelle de leur corps à la recherche d’organes
susceptibles de leur apporter la reconnaissance de leur maître. Ou plutôt leur
maîtresse. Car la région était sous le joug d’un culte qui apportait terreur
sur les visages à sa simple énonciation. Un ordre satanique déjà auteur de
plusieurs actes répréhensibles par toutes les lois de la décence et de
l’humanisme tel qu’on le prône aujourd’hui dans nos écoles. Rien n’était
épargné par leurs chasseurs : hommes, femmes, enfants, animaux. Des
villages entiers étaient brûlés, les corps démembrés par les lames d’acier de
leurs épées où s’étaient déjà installées les âmes de tellement d’innocents. Les
femmes étaient violées sans distinction d’âge ou de catégorie sociale. Y
compris les plus jeunes…
Et ce
n’était que la partie la plus douce. Par la suite, chacun des corps étaient
souillés, découpés, les parties les plus à même de satisfaire les intérêts de
leur maitresse étaient prélevés et disposés dans leurs sacoches aussi noires que leurs âmes étaient perverties au
plus profond d’eux. Foies, cœurs, rates, yeux, oreilles, mains, bras, fœtus
pour les femmes enceintes,… il n’y avait aucune limite à leurs exactions. Seuls
comptaient les ordres du culte et de celle qui le dirigeait. Il n’y avait pas
que la peur de ne pas obéir qui faisait agir ces mercenaires dépourvus de toute
éthique, terme qui n’avait d’ailleurs aucun sens en ces temps troubles. Ils
avaient été façonnés ainsi, tout simplement. Il n’avaient plus rien de ce qu’on
appelle un être humain. Les rares chevaliers ayant eu l’audace de tenter
d’arrêter ces véritables hordes se retrouvaient littéralement dépecées comme
les autres victimes. Rien, ni personne n’était à l’abri, et les rois et reines
ne savaient que faire.
Pour chaque
villageois des différents royaumes subissant ces attaques régulières, le simple
fait de vivre était devenu une peur de chaque instant de s’ajouter à cette
liste macabre de morts toutes plus horribles les unes que les autres.
Curieusement, un royaume parmi tous les autres avait échappé à toute cette
folie. A tel point qu’on soupçonnait le
roi et la reine d’être à l’origine du culte proprement dit. Et c’était on ne
peut plus vrai. Mais ils ne s’en doutaient pas. Le culte existait à travers les
sous-sols du château, perpétré par une âme encore plus noire que tous ceux
travaillant pour elle. Une femme, nourrice des enfants du couple royal, qui se
servait de son influence et de drogues pour tenir ce dernier sous sa coupe, et
l’empêcher de dépêcher des chevaliers pour enquêter sur le fait que leur
royaume était le centre du culte. Un culte qui avait un nom. L’Ordre de la
Pomme Noire. D’ailleurs, avec le temps, plus aucun chevalier n’était affilié au
royaume, et Morgane, la prêtresse et cheffe du culte, s’en réjouissait. Les
enfants du couple royal faisaient partie de ses disciples. Comme chaque enfant
des servants et nobles habitants au château dès l’âge de 12 ans.
Mais un
jour, le rouage mis en place par Morgane dut subir un revers. Un grain de sable
inattendu, sous la forme d’une fleur, trouvé par un paysan, l’ayant offert pour
l’anniversaire de la reine, lors d’une fête somptueuse à souhait, où rien ne
laissait présager de la noirceur qui sévissait dans les sous-sols du château.
Une fleur particulière qui peu à peu
effaçait le pouvoir des drogues que Morgane administrait au couple royal.
Ceux-ci commencèrent à prendre conscience du mal que devait affronter les
royaumes voisins. A l’exception du leur. Le roi fut le premier à se douter que
leur aveuglement à cela était peut-être du fait des boissons régulières donnés
par Morgane, et cessèrent d’en prendre, tout en faisant croire le contraire à
cette dernière, pour ne pas éveiller les soupçons. Mais un servant et membre du
culte s’en rendit compte, et Morgane les fit tuer par leurs propres enfants, la
nuit suivante. Les rares chevaliers ou hommes de main ayant reçu l’ordre
d’enquêter et n’étant pas encore sous sa domination furent pourchassés par ses
mercenaires et exécutés. Leurs corps exposés aux limites du royaume, afin de
faire passer le message aux autres royaumes de ne pas chercher à pénétrer sur
les territoires de naissance de l’Ordre de la Pomme Noire.
Les enfants
prirent la succession de leurs parents à la tête du royaume. Le fait qu’ils
étaient frère et sœur ne subit aucune objection de la part des habitants du
château, et de même, la naissance d’une petite fille au teint pâle du nouveau
couple fut accueillie avec toute la joie et les célébrations qui incombait à
cet évènement. Clara, la reine, la nomma Blanche-Neige, à cause de ce teint de
sa peau si particulier, et aussi parce que le jour de sa naissance, une pluie
de neige s’abattit sur le royaume, comme pour fêter cet évènement. En
grandissant, la jeune fille devint si belle qu’elle était courtisée par la
plupart des mâles habitant le château. Mais elle refusait systématiquement
chacune de leurs avances, sans donner la raison. La vérité était que
Blanche-Neige vouait une véritable passion à son père. Bien plus que la plupart
des petites filles de son âge. Une passion développée à cause de l’attention
toute particulière de ce dernier envers sa fille depuis sa naissance. Il avait
toujours été subjugué par sa beauté presque surnaturelle, dédaignant son devoir
de mari auprès de sa femme.
Celle-ci
avait cherché à découvrir pourquoi son frère et mari ne la regardait plus, et demanda
à une de ses servantes d’en découvrir la raison. Ce que celle-ci lui rapporta
lui fit perdre la raison, tellement cela lui fit lever le cœur. Le roi, son
mari, son frère, le père de son enfant, entretenait une relation contre nature
avec sa propre fille. Se cachant des yeux indiscrets pour s’adonner à des
plaisirs interdits où sexe et domination étaient les maîtres-mots. Suivant une
prophétie inscrite dans ses livres de sorcellerie, Morgane avait incité
Philippe, le roi, à séduire sa fille, afin de la pervertir dès son plus jeune
âge, car Blanche-Neige était destinée à devenir l’aboutissement de l’Ordre. Il
lui fallait une âme pure pervertie par la personne qui comptait le plus pour
celle-ci, afin d’être offerte en sacrifice le jour de ses 18 ans. Le but étant
d’ouvrir un portail dimensionnel, donnant l’accès à notre monde à des démons
pouvant aller au-delà des mers pour imposer son culte à d’autres pays et
continents. Il était primordial que Blanche-Neige devienne la jeune fille la
plus perverse que ce royaume ait jamais connue.
Pour cette
raison, elle avait chargé Sigmus, le chasseur du palais, à faire découvrir les
plaisirs de la chair à Blanche-Neige, suivant les dogmes du sadomasochisme. Une
pratique dont les préceptes étaient nés de la lointaine France, par un marquis
de sinistre renommée aux yeux de la régence royale française. Ainsi, chaque
jour, à partir de ses 12 ans, le chasseur lui inculqua ces préceptes, faisant
d’elle une dominatrice en puissance, et faisant de son père, qu’elle n’eut
aucun mal à séduire, celui-ci étant sous son charme depuis sa naissance, un
objet sexuel plus qu’un véritable partenaire. Elle ne voyait plus en lui un
géniteur, mais un simple morceau de chair qui pouvait lui apporter le plaisir
qu’elle avait appris à aimer, devenant presque une véritable dépendance. Elle
avait bien tenté de retrouver la jouissance procurée par sa relation
incestueuse avec son père auprès d’autres mâles de son âge, sans jamais
retrouver la même puissance de plaisir. D’où son refus d’offrir son corps à
d’autres que son père. Le seul capable de la satisfaire pleinement.
Tout ceci se
perpétra jusqu’à ses 17 ans, presque sous les yeux de sa mère, la reine, qui ne
s’aperçut pas de cette relation contre-nature. Avant qu’elle découvre la
vérité. De désespoir, anéantie par le chagrin, et consciente d’avoir été
trompée par Morgane depuis le début, elle se défenestra en sautant par la
fenêtre de sa chambre. Son corps frappa de plein fouet les nombreux rochers
massifs et pointus qui parsemaient les douves entourant la demeure royale. Son
corps éclata sous l’impact du choc, éparpillant ses boyaux le long des aspérités
des rochers, son sang se déversant dans l’eau noirâtre coulant plus bas. Son
corps ne fut trouvé que quelques jours plus tard, alors qu’il était devenu un
festin de choix de divers oiseau de proie, arrachant un à un chaque morceau de
chair en putréfaction ornant les rochers où la reine avait mis fin à ses jours.
Une mort qui n’émeut que quelques membres du personnel du château, proches de
celle-ci. Ceux-là même qui avaient signalés l’étrange disparition de la reine.
A dire la vérité, il ne resta pas grand-chose à enlever des douves, tant son
corps avait été dévoré, aussi bien par les insectes nécrophages que par les
charognards volants de la région. Tout au plus restait-il quelques morceaux de
chair épars sur un squelette blanchi par les rayons du soleil, au milieu de
lambeaux d’étoffe qui étaient autrefois des habits royaux.
Par la
suite, afin de satisfaire à un certain protocole, Morgane épousa le roi,
celui-ci, et pour éviter toute controverse quant au fait d’épouser sa propre
fille, se résignant à ce mariage non désiré. Nouvel échelon vers le pouvoir de
Morgane, lui donnant l’opportunité de faire selon ses envies, sans plus avoir
besoin de le cacher aux yeux de tous. Elle institua l’obligation de se
soumettre à l’Ordre de la Pomme Noire, qui devint le nouveau blason du royaume, et put officialiser le
lien entre celui-ci et son culte. En attendant de sacrifier Blanche-Neige sur
l’autel inhérent à la cérémonie, Morgane forma d’autres mercenaires, d’autres
milices, chargées d’aller toujours plus loin dans les territoires du pays, afin
de ramener des jeunes filles, âgées de 14 à 16 ans, dans le but de les
sacrifier, et ce jusqu’à l’avènement constitué par celui de Blanche-Neige, à
raison d’une par mois. De véritables chasses furent organisées, avec pour
mission pour les mercenaires de choisir les plus belles et les plus pures, de
les déflorer une fois revenus sous le regard du roi, obligé d’assister aux
rituels, malgré le dégoût que ces actes lui procuraient. Un dégoût ou plutôt
une gêne, le roi ayant désormais interdiction d’avoir une quelconque relation
avec sa fille Blanche-Neige, devant réserver son corps pour sa nouvelle épouse
et prêtresse de la Pomme Noire, Morgane.
Une
situation que Blanche-Neige n’acceptait pas, refusant de partager son père avec
la nouvelle reine. Plusieurs fois elle demanda à celle-ci de lui permettre de
renouer sexuellement avec celui-ci, prétextant qu’il était à elle, parlant de
lui comme rien de plus qu’un objet, au lieu du père qu’il était. Mais Morgane
ne céda pas. C’est pourquoi, avec la complicité de Sigmus, le chasseur du
palais, elle organisa une évasion. Ce que celui-ci ne put lui refuser. D’autant
plus que Blanche-Neige, en sensation de manque, avait fait de son ancien mentor
et professeur, spécialiste du masochisme, son nouvel amant. Bien qu’elle ne
retrouvait pas les mêmes plaisirs qu’avec son père, il suffisait néanmoins à
lui procurer un peu du plaisir qu’elle recherchait. Et surtout, c’était
l’occasion de le soumettre à ses moindres caprices, celui-ci lui procurant
d’autres étalons parmi les jeunes gens du royaume, capturés et emmenés de force
dans la chambre de Blanche-Neige, où elle les adonnait aux plaisirs de
relations à plusieurs partenaires.
Une fois obtenu ce qu’elle voulait, à la
manière d’une mante religieuse, elle les tuait sans le moindre ressentiment.
Rares étaient ceux qui restaient dans sa chambre plus d’une nuit, et le royaume
fit bientôt face à une forme de pénurie de jeunes hommes, suite aux enlèvements
perpétrés par Sigmus sur l’ordre de Blanche-Neige, se sentant obligé d’accéder
à ses désirs, ayant trop peur de perdre sa place d’amant privilégié. Et surtout
de subir le sort des autres. C’est ainsi qu’en plus d’orchestrer les rapts, il
était également chargé de débarrasser les corps des malheureux ayant partagé
son lit de mort. Et parfois, son travail s’avérait particulièrement éprouvant,
les pulsions meurtrières de Blanche-Neige, accentués par le fait de ne pouvoir
obtenir le seul corps qu’elle désirait vraiment, celui de son père, la faisant
devenir petit à petit une véritable psychopathe en puissance. Chaque mort
perpétué sur ses différents amants faisait à chaque fois preuve d’une
imagination débordante : strangulation, égorgements, énucléations,
boissons composées d’un mélange de cyanure, de cigüe et autres poisons à effet
immédiats, éviscérations violentes, tranchages des attributs masculins,…
Sigmus lui
donna même un surnom : la perverse sanglante. Un surnom que Blanche-Neige
appréciait à un très haut niveau, tellement il était en phase avec ce qu’elle
était devenue. Mais tout ceci, contrairement à ce que Sigmus, toujours prêt à
accepter les moindres demandes de Blanche-Neige, n’était destiné qu’à calmer la
frustration de Blanche-Neige. Une frustration qui finit par s’éteindre peu à
peu, et la décida à demander à Sigmus de l’aider à s’enfuir. L’amour de ce
dernier pour Blanche-Neige étant sans borne, il s’exécuta, et, à l’insu de
Morgane et du roi, parvint à faire sortir Blanche-Neige du palais, avec la
complicité de quelques gardes, soudoyés par des bourses d’or, volées dans les
coffres de la salle du trésor, dont il était le seul gardien et détenteur des
clés. Elle partit donc une nuit sans encombre, se dirigeant vers la forêt, sur
les conseils de Sigmus, lui ayant donné l’adresse d’une chaumière où vivaient
des nains, des amis du temps où il était lui-même mercenaire. Un temps il avait
proposé leurs services à Morgane, mais elle avait toujours refusé, prétextant
qu’elle n’avait pas besoin de semi-hommes.
Blanche-Neige
parcourut ainsi plusieurs lieues à travers la forêt à la recherche de la
fameuse chaumière des nains. Elle finit par la trouver, mais celle-ci était
vide. L’intérieur sentait le renfermé, parsemé d’odeurs typique des mâles
solitaires en rut, n’ayant d’autres choix que le plaisir solitaire pour
assouvir leurs fantasmes les plus enfouis. Blanche-Neige n’osait même pas
imaginer ce que 7 nains célibataires pouvaient faire en terme d’occupation
sexuelle entre eux. Ce qui était sûr, c’était que le ménage n’était pas leurs
priorité au vu des montagnes d’immondices çà et là dans la maisonnée, dont elle
avait eu le plus grand mal de passer la porte d’entrée, tellement elle était
petite. Exténuée, elle ne voulut pas se poser plus de questions, et cherchant
un endroit où elle pourrait s’allonger. Elle trouva une sorte de dortoir où se
trouvait 7 petits lits. Chacun d’eux comportait le prénom de leur propriétaire
en bout de lit. Des prénoms tous aussi ridicules les uns que les autres, à tel
point qu’elle se demandait si leur cerveau n’avait pas cessé d’évoluer en même
temps que leur taille. Ni une, ni deux, elle entreprit de rapprocher entre eux
les 4 lits situés sur la droite de la pièce, et s’allongea, en attendant que
les nains rentrent chez eux.
La fatigue
aidant, elle s’endormit au bout de quelques minutes, et n’entendit pas les
chants émis par la troupe de nains s’approchant de la maison, dont elle avait
oublié de fermer la porte. En arrivant devant la porte, ceux-ci s’aperçurent
que quelqu’un était entré chez eux, voyant celle-ci grande ouverte. Prudemment,
ils entrèrent et finirent par trouver, tout en faisant preuve de multiples
précautions, Blanche-Neige, allongée et endormie sur les lits qu’elle avait
rapprochée. Les nains étaient subjugués par la beauté et la pâleur de la peau
de leur squatteuse. Sa robe en lambeaux laissait entrevoir ses jambes jusqu’à
mi-hauteur de la cuisse, ce qui n’était pas sans conséquence sur les pensées de
7 célibataires. Néanmoins, ils n’en étaient pas moins gentlemen, et plutôt que
la réveiller, ils dénichèrent d’autres couvertures afin de la découvrir, et
attendirent patiemment son réveil afin de la questionner sur sa présence chez
eux.
3 heures
plus tard, Blanche-Neige se réveilla enfin, et quelle ne fut pas sa surprise de
se voir entouré par les 7 nains dont lui avait parlé Sigmus. Ils avaient une
allure singulière, tous portaient la barbe, à l’exception d’un seul, ce qui lui
donnait l’impression qu’il devait être le plus jeune d’entre eux. S’apercevant
de la présence de la couverture sur elle, elle eut l’instinct de vérifier si
ses hôtes involontaires n’avaient pas
profités de son sommeil pour s’adonner à de quelconques perversions sur son
corps. Pas que cela l’aurait dérangée outre-mesure, mais elle préférait dominer
ses partenaires, plutôt que ceux-ci se pensent maîtres de la situation. Les
nains observant son geste la rassurèrent, lui indiquant qu’ils n’avaient rien
fait que la moralité puisse réprouver envers elle, selon leurs propres termes.
Ils lui demandèrent alors ce qu’elle faisait chez eux. Blanche-Neige se mit à
leur raconter son histoire, sa relation avec son père, la manipulation de la
reine Morgane à son encontre, l’aide de Sigmus, en omettant bien évidemment
quelques détails qui auraient pu avoir des réactions plus que mitigées de la
part de ses interlocuteurs.
Comprenant
la situation, et étant solidaires de Sigmus, leur ancien frère d’armes, ils lui
assurèrent qu’elle était la bienvenue chez eux, et qu’elle pourrait y rester
autant qu’elle le désirait. Sous réserve de payer sa place. Les nains émirent
des sourires qui se passaient de commentaires quant à leurs intentions envers
elle. Ce qui la fit sourire également. Elle voyait très bien de quelle manière
elle pourrait avoir l’emprise très facilement sur eux, et puis cela lui
permettrait de découvrir d’autres facettes du plaisir, et qui sait ?
Peut-être lui donner un substitut de ce qui lui manquait, que ses différents
amants aux destins tragiques et mortels n’avaient pu lui offrir. Elle accepta
leur proposition en leur disant qu’elle avait hâte de savoir quelles seraient
ses « tâches » au sein de la maison. Ce à quoi les nains lui
répondirent qu’elle comprendrait très vite ses fonctions, et que ça donnera du
plaisir à tous, y compris le plus jeune d’entre eux, néophyte en la matière.
Blanche-Neige regarda ce dernier, et lui annonça qu’en ce cas, elle
s’occuperait de lui en priorité.
Plusieurs
mois passèrent, et Blanche-Neige, à force de patience, de perversité et de
manipulation, devint celle qui dirigeait tout dans la maison. Elle avait fait
découvrir les joies du sadomasochisme et de la domination à ses hôtes, et,
aussi curieusement et improbable que cela pouvait être, ceux-ci y prirent goût
très rapidement, en redemandant même. Une véritable relation s’était installée
entre eux, et Blanche-Neige, à sa grande surprise, avait découvert de nouvelles
sensations du plaisir qu’elle ne soupçonnait pas, lui faisant même oublier sa
relation avec son père. Cependant, cette joie fut de courte durée. Morgane
ayant découvert la traitrise de Sigmus et la fuite de Blanche-Neige, furieuse,
dut recourir à un artefact quelque peu particulier, afin de retrouver la trace
de Blanche-Neige, indispensable à l’avènement de l’Ordre, et l’ouverture du
portail. Un miroir aux propriétés particulières qui lui indiqua que celle-ci
était toujours en vie, et l’endroit où elle se trouvait. Intimant l’ordre à
Sigmus de la retrouver et de la lui ramener, ce dernier s’exécuta, incapable de
dire non, et surtout sachant qu’il n’avait pas le choix.
Sigmus
attendit donc un jour où les nains, mineurs de leur métier, se rendirent dans
les grottes d’où ils extrayaient des joyaux précieux, qu’ils revendaient aux
villes alentours, afin de pouvoir obtenir l’argent nécessaire à leur vie de
tous les jours. Se retrouvant seul avec Blanche-Neige, il lui dit qu’il était
désolé, mais qu’il avait ordre de la ramener au château, sous peine de subir la
colère de Morgane. Blanche-Neige lui dit qu’elle comprenait, et fit mine de le
suivre. Mais à peine eut-il le dos
tourné qu’elle lui planta une fourche apposé contre un des murs de la maison
des nains, dans le dos. Celui-ci, hurlant de douleur, tomba au sol. Profitant
de son désarroi, Blanche-Neige prit un couteau dans la maison, et égorgea sans
aucun remords Sigmus, avec une violence sans équivoque. Maintenant, elle devait
cacher le corps. Elle savait que voir leur ami Sigmus mort, provoquerait des
tensions auprès des nains, voire qu’ils lui refuserait dorénavant toute aide.
Tant bien que mal, elle traîna le corps plus loin dans les bois, et creusa un
trou, grâce à une pioche et une pelle prise chez les nains, ceux-ci ayant un
nombre impressionnant d’outils de toutes sortes.
Cela lui
prit du temps, mais elle parvint à enterrer le corps. Sa robe étant parsemée de
sang, elle dut l’enterrer avec Sigmus, pour ne pas que les nains se doutent de
quelque chose. Elle pourrait toujours dire qu’elle l’avait déchirée, et qu’elle
n’avait pu faire autrement que de la brûler, car elle était irréparable. Les
nains n’étant pas des sommités d’intelligence, en tout cas de ce qu’elle savait
d’eux, elle savait que cela passerait. De plus, elle avait d’autres robes
qu’elle s’était confectionnée. Mais Morgane, grâce au miroir, avait eu vent de
l’acte de Blanche-Neige. Et à l’aide d’un sortilège, entreprit de transformer
son apparence pour s’occuper elle-même de Blanche-Neige. Si elle ne pouvait la
ramener avec elle, alors elle n’aurait d’autre choix que de la tuer. Cela
retarderait l’avènement de l’ordre de plusieurs mois. Elle avait découvert
qu’il lui suffisait de disposer son corps sur l’autel pour avoir le même
résultat. La seule condition dans ce cas-là, étant de sacrifier son propre
premier-né lors de la cérémonie. Et elle venait d’apprendre qu’elle était
enceinte il y avait quelques jours. Dès lors, elle avait juste besoin du corps
de Blanche-Neige, et attendre patiemment la naissance de son propre enfant pour
pouvoir ouvrir malgré tout le portail.
Sous
l’apparence d’une vieille femme, elle profita de l’absence des nains pour
rencontrer Blanche-Neige à la chaumière. Se désignant comme une vendeuse
« d’objets de plaisir », sachant que le goût pour le sexe de
Blanche-Neige étant à un niveau très élevé, elle savait que celle-ci ne
résisterait pas à l’envie d’en essayer un. Et en effet, Blanche-Neige se montra
très interessé par les « produits » de la vieille femme. Morgane lui
montra alors une pomme spéciale. Aphrodisiaque. Il lui suffisait de la croquer
pour que celle-ci, par ses propriétés magiques, lui procure un plaisir immense
des heures durant. En vérité, Morgane avait placé un poison fulgurant sur la
pomme. Alléché par ces propos, Blanche-Neige lui prit la pomme. Et à peine
Morgane, sous l’apparence de la vieille femme, disparut, que Blanche-Neige
rentra dans la maison, voulant se délecter en croquant un morceau de cette
pomme miraculeuse. Mais à peine l’avait-elle fait que le poison que Morgane
avait placé sur la surface du fruit fit son effet, déversant son fluide mortel
dans le sang de Blanche-Neige, et provoquant l’arrêt de son cœur, la faisant
tomber inerte sur le sol.
Mais alors
qu’elle tentait de mettre Blanche-Neige sur le chariot qui lui avait servi pour
mettre d’autres de ses « produits », afin de tromper la vigilance de
Blanche-Neige, les nains revinrent plus tôt que d’habitude, étant tombé sur un
gros filon, leur permettant d’obtenir leur quantité journalière beaucoup plus
rapidement que d’habitude. Voyant Blanche-Neige au sol, et une vieille femme à
ses côtés tentant de la monter sur son chariot, les nains comprirent immédiatement
la situation, et se mirent en chasse de Morgane sous ses apparats de sorcière
vieille et au visage ingrat. Paniquée, et ne possédant aucun artefact magique
lui permettant de contrer les assauts des nains sur elle, Morgane s’enfuit,
poursuivie par les nains. A l’exception de deux d’entre eux, restés pour tenter
de ranimer Blanche-Neige. La poursuite obligea Morgane à se diriger vers un
promontoire rocheux ne lui apportant aucune issue. Elle était acculée, pendant
que les nains se rapprochaient. La peur
aidant, Morgane recula plus qu’il ne fallait, oubliant le précipice se trouvant
derrière elle, composé de terre friable qui, son poids aidant, s’écroula, la
faisant tomber dans le vide. Elle s’écrasa plusieurs mètres plus bas,
directement sur un plateau. Meurtrie, mais en vie, elle se releva péniblement,
esquissant un sourire à ses poursuivants restés en haut.
Mais ceux-ci
lui offrirent des visages épouvantés. Ne comprenant pas cette réaction bizarre,
elle entendit soudain derrière elle le grognement d’un animal. Elle se retourna
alors, et vit un ours énorme derrière elle. Elle était tombée pile devant sa
tanière, et il ne semblait pas apprécier cette intrusion. L’ours fonça sur
elle, la parsemant de coups de griffes et de morsures, la taillant en pièce, lui
faisant échapper des cris de terreur effroyables. Morgane était morte, ainsi
que l’enfant qu’elle portait dans son ventre, et avec elle, c’est tout l’Ordre
de la Pomme Noire qui disparaitrait petit à petit, n’ayant plus de prêtresse
pour le diriger. Par la suite, la nouvelle de la mort de Morgane, rendit des
ailes aux chevaliers des royaumes avoisinants, se mettant en chasse des
mercenaires, mais ceux-ci ne s’avouèrent pas vaincus pour autant, et ce fut le
début d’une véritable guerre ouverte entre les derniers partisans de l’Ordre et
les royaumes ayant subi leur joug des années durant. Une guerre sanglante, où
chacun des deux partis se montrèrent sans pitié, livrant le pays à un massacre
partout où ils s’affrontaient, multipliant les morts des deux côtés. Et parfois
même les gens du peuple, dommages collatéraux inévitables au vu des combats
sanglants et sans merci opposant les deux clans.
Un conflit qui durerait plusieurs mois avant
de trouver une accalmie, et offrant à nouveau la paix sur les différents
royaumes. Mais pour l’heure, les nains, étaient en proie à la tristesse la plus
profonde. Blanche-Neige était morte. Bel et bien morte. Et là, contrairement à
la version que vous connaissez, il n’y eut pas de Prince Charmant pour la
délivrer d’un baiser. Les nains se contentant de lui faire un cercueil pour
pouvoir l’enterrer avec tous les honneurs. En ce jour, ils avaient perdus une
amie, une maitresse, dans tous les sens du terme et un professeur. Ils ne se
remirent jamais de cette perte, et finirent dans la déchéance la plus complète.
3 d’entre eux se donnèrent la mort. 2 autres périrent, par inattention, en
travaillant dans les grottes, écrasés par des éboulements. Un dernier fut
dévoré par le même ours qui avait mis fin à la vie de Morgane. Seul le plus
jeune resta. Il quitta la région, et personne n’entendit plus jamais parler de
lui. Certaines rumeurs disent qu’il vivrait désormais une vie d’ermite, et
qu’il ne veut plus que quelqu’un l’approche, persuadé de porter malheur, parce
qu’il n’a pas de barbe, au contraire de tout ceux de sa race.
On dit aussi
que la maison des nains a fini par être envahi par la végétation, se fondant
dans la nature. Il n’existe presque plus de trace d’elle, à part quelques
planches par ci, par-là, et une croix sur un monticule de terre, entouré de
pierres précieuses de toutes sortes. Avec un panneau, qui fut apposé après que
le dernier des nains fut parti, par un ancien résident du château. Certains
disent que c’était l’ancien roi, Philippe, qui, ayant appris la mort de sa
fille, et ne l’ayant pas supporté, se serait enfui de son royaume, partant sans
but, pour oublier toutes les fautes dont il était la cause. Sur ce panneau est
écrit : « Ci-git Blanche-Neige, Ma fille, mon seul amour. Repose en
paix ».
Et juste
en-dessous, on peut lire ces mots écrits en lettres de sang : « Le
Royaume ne pourra jamais t’oublier. Adieu à toi, Perverse Sanglante ».
FIN
Publié par Fabs