25 juin 2021

CONFESSION

 


10 ans ! 10 ans que je traîne ce secret dans le plus profond de mon être, enfoui dans cette petite boite mentale que je me suis construit, bien cachée sous la tonne de souvenirs s'étant formés depuis. Mais aujourd'hui, je n'en peux plus... Les tourments que je ressens chaque nuit depuis ce jour, ceux-là même que je pensais avoir masqués derrière ce masque que j'arbore chaque jour devant mes parents... Ils me hantent.... Insidieux, insistants, destructeurs, ... Façonnant mes remords en un couperet, une épée de Damoclès à laquelle je sais que je ne pourrais pas toujours suivre le mouvement pour ne pas voir mon esprit coupé net. Cette vie forgée en l'espace d'un instant, faisant un choix que je pensais juste, n'a été au final que les prémices d'un cauchemar perpétuel dont je suis la cible. Je suis prisonnier de mes propres ressentiments pour avoir effacé une vie qui ne méritait pas de l'être. Une vie que j'aimais. Que j'adorais. Et que je porte aujourd'hui dans mes entrailles, pour avoir voulu un avenir me garantissant gloire et respect des autres. Mais à quel prix ? 

                                                                                                                                          J'ai été faible. Faible d'avoir écouté mes désirs d'évolution dans une société où le besoin d'être reconnu est devenu une maladie dont il n'existe que peu de remèdes, et qui parfois, voire souvent, mène à la folie, faisant des autres des proies idéales. Faible d’avoir considéré que je pourrais parvenir à oublier mon acte irrémédiable envers celui qui voyait en moi un modèle, qui avait toute confiance en moi. Je me suis servi de cette admiration pour mieux servir mes intentions, et je l’ai sacrifié. Sans la moindre hésitation. Pensant que c’était ce qu’il y avait de mieux à faire.

 

Au départ, ça ne devait pas se passer comme ça. Je cherchais un remède pour le libérer de sa souffrance, sa douleur qui parcourait chaque seconde son échine. Visions insupportables pour moi. Il fallait que je trouve quelque chose pour ne plus qu’il ait à subir ces aiguilles le transperçant de toute parts, réduisant son envie de vivre à  néant, chaque jour un peu plus. Je pourrais dire qu’à ce moment, j’avais de la peine pour lui, de la pitié. Et c’était vrai. Mais en faisant mes recherches pour alléger le mal qui l’envahissait, j’ai mis à jour un mal encore plus grand. Celui de l’ambition. Découvrant un rituel qui, bien que pouvant parvenir à enfin le libérer, allait surtout faire de moi un meurtrier. Un immonde tueur. Par un pacte interdit me procurant la vie dont je n’aurais jamais pu espérer, me donnant cette chance qui m’avait toujours fait défaut, faisant de moi un paria, un être à éviter par peur d’être contaminé. Ce rituel impliquait un effet à double tranchant. Un sacrifice. Mais j’ignorais à ce moment de quel sacrifice il était question. Mais ce n’était pas une excuse pour autant. J’ai délibérément accepté d’invoquer un démon au sein même de notre maison.

 

J’aurais dû savoir que le mensonge fait partie intégrante de ces êtres sournois, ne voyant dans les humains que des âmes à dévorer, à plonger dans les flammes de la Géhenne. Puis-je vraiment trouver le pardon en indiquant que j’étais jeune et insouciant ? Non. Sans être un expert, ne serait-ce que par les films et les séries dont je me régalais, je savais qu’un accord avec un démon impliquait que ce dernier cachait volontairement les petits paragraphes de son contrat. C’est dans leur nature après tout. Leur manière de faire. Ils ne peuvent et surtout ne veulent pas déroger à cette règle faisant d’eux des créatures horribles, aussi bien physiquement que mentalement.

 

Malgré tout, j’ai dessiné le pentagramme nécessaire à l’invocation. Avec mon sang. Et celui de mon frère tant aimé. J’ai lu le rituel pour faire venir ce démon censé donner un espoir à la maladie de mon frère. La faire disparaitre. Lui donner un horizon palpable où il pourrait à nouveau parler, marcher, courir. Vivre. Le démon est arrivé, son corps se dessinant petit à petit, semblant monter des enfers d’où il venait à travers le pentagramme. Je lui ait fait part de la raison de sa venue. Libérer mon frère du mal qui le rongeait depuis sa naissance, et qui me rendait si triste au gré de nos conversations, par le biais de la langue des signes. Cet envoyé des enfers m’a fait caresser la vision d’une vie différente, où je ne le verrais plus souffrir. Et où je pourrais goûter moi aussi à un avenir correspondant au sacrifice que je m’apprêtais à offrir. Je n’ai pas bien compris cette allusion à ce moment-là. D’un côté, le démon n’avait pas menti. Je ne verrais plus souffrir mon frère. Plus jamais. Car il fut précipité dans les abîmes de l’enfer. 

 

Je criais, je pleurais en voyant son visage incapable de crier, mais dont la terreur était tellement visible. Quand il disparut, je demandais pourquoi au démon. Il me répondit qu’il n’avait fait que respecter le contrat. Enlever de ma vue la souffrance de mon frère. Pour l’éternité. En remerciement de cette âme offerte, le démon m’offrit ce don particulier de réussir tout ce que j’entreprendrais. Devenant un ténor de la finance. Le meilleur. Celui que tout le monde admirerait. Attirant les plus belles femmes. Un être supérieur doté de la chance qui avait fait défaut à ma famille depuis si longtemps. Grâce au sacrifice de mon frère, je pourrais enfin offrir une vie meilleure à mes parents. Et c’est ce que j’ai fait. Bien sûr, ils ont pleuré la disparition de mon frère. Ils ont souffert de ne pas savoir. Comment aurais-je pu leur dire que j’étais le principal responsable de ce drame ? Que j’avais pu croire qu’un démon respecterait un contrat qu’il avait parsemé de perfidie ?  Durant ces 10 années, j’ai tenté d’oublier l’horreur dont j’avais été la cause. J’ai tenté d’oublier que j’avais tué mon frère en invoquant ce démon. J’y suis parvenu. Au début. Mais les remords ont fini par prendre le dessus, et s’échapper de la petite boite où je pensais les avoir enfermés pour toujours.

 

Et aujourd’hui, j’ai cessé de croire que je pourrais continuer à vivre de cette manière. En ayant une existence que beaucoup rêverait d’avoir en ayant sacrifié inexorablement celui que je voulais aider à sortir de sa souffrance. Dans les faits, je n’ai fait qu’augmenter cette dernière. Je n’osais imaginer ce qu’il était advenu de lui au cœur de l’enfer où il avait été précipité. Des tortures qu’il devait subir chaque jour. Sans pouvoir crier. Je voyais presque ses larmes me suppliant de venir le chercher. Ou de partager son tourment éternel. Ce secret a fini par détruire tout ce que je suis, et il est temps de réparer mes fautes. En sautant de cette falaise, dirigeant mon corps inexcusable vers le seul endroit que je méritais. De toute façon, je savais que le jour-même où j’avais commencé à dessiner ce pentagramme sur le sol, je n’aurais plus droit au pardon du ciel. J’étais déjà damné avant même d’appeler le démon qui allait faire de moi son jouet. Je fermais les yeux un instant, revoyant les yeux empli de peur de mon cher frère. Mon cœur battait plus fort. Pas parce que j’avais peur. Mais parce que j’étais heureux. J’allais enfin le rejoindre, et partager avec lui cette souffrance que j’avais accentué durant tout ce temps.

 

Je jetais un dernier coup d’œil en arrière, regardant ce monde que j’allais laisser, en me disant qu’il serait libéré de ne plus avoir un idiot tel que moi. Mes parents étaient morts depuis maintenant 4 ans. Je ne leur apporterait donc pas de larmes supplémentaires. Ils ont dû souffrir à nouveau en ne trouvant pas leur autre fils au Paradis. Mais avec le temps, ils ont dû apprendre à oublier. Tout comme ils m’oublieraient aussi. Je remettais mon regard vers l’avant, respirait une dernière fois, et me jetais dans le vide. Me dirigeant vers le seul destin que je méritais. Et je souriais. J’allais retrouver mon frère après tout. Il n’y avait plus que ça qui avait de l’importance…

 

Publié par Fabs

24 juin 2021

DARK TALES : Blanche-Neige

 


Les contes de fées… Combien de ces récits écoutés dans notre enfance nous ont fait rêver. Récits héroïques, royaumes fabuleux, épopées guerrières, belles princesses à sauver,… Autant d’éléments qui ont fait briller des milliers de yeux de petites filles et de petits garçons aussi, se voyant dans la peau d’un chevalier servant sur son fier destrier  blanc, combattre dragons et autres créatures maléfiques, sorciers dotés de pouvoirs dépassant l’entendement. Des histoires où tout ou presque était permis, où l’impossible devenait une réalité tangible le temps d’un récit raconté par notre père,  notre mère, notre grand frère ou notre grande sœur, suivant les cas.

 

Mais en grandissant, vous avez découvert que ces contes de fées qui nous ont fait tant rêver étant enfant n’étaient que des versions édulcorées de la matière première, telle qu’ils avaient été écrits à leur origine. Des récits nettement plus sombres, plein de fureur, de sang, de massacres en tout genre, et des valeurs très éloignées de celles qui nous ont été enseignés à travers eux. Justice, moralité, confiance, courage, bonheur,… Tout cela a été balayé en découvrant les véritables récits de leurs auteurs. Andersen, Perrault, ou encore les frères Grimm, sans doute les pires de tous quand on lit les véritables versions. Mais si je vous disais que même ces versions-là ne sont pas les écrits originaux ? Si je vous disais que Blanche-Neige était très loin d’être la jeune fille pure décrite à travers le conte le plus célèbre de tous. Le plus adapté, le plus mis en scène à travers films, spectacles, théatre et autres médias…

 

Et s’il n’y avait qu’elle. La plupart des personnages étaient plus qu’extrêmement différent de l’idée qu’on se faisait d’eux en écoutant les versions audios, en lisant les livres ou en regardant les différentes adaptations. Y compris celle annoncées comme étant « la véritable histoire ». Si je vous disais que je détiens la vraie, l’unique, le seul récit existant de ce conte emblématique de tout un genre de littérature pour enfants ? Et croyez-moi, ça n’a plus rien à voir avec ce que vous croyez connaître de la reine, des 7 Nains, du Chasseur et des autres personnages qui composent cette histoire, qui n’a vraiment plus rien de magique, au sens enfantin du terme. Je sens que je vous intéresse tout à coup. C’est normal. On est toujours intéressé par l’interdit. Par les choses que l’on veut cacher à tout prix, car des esprits pensant choisir à notre place ont voulu masquer la vérité. Et si je vous disais que je peux vous raconter la véritable histoire de Blanche-Neige, maintenant, tout de suite ? Vous seriez prêts à oublier toutes les précédentes versions ? A entendre ce qu’il s’est vraiment passé ? Car oui, ce n’est pas du tout un conte au départ. Tout ce que je vais vous raconter s’est vraiment passé.

 

Les Frères Grimm n’ont fait que romancer les vrais faits, tout en gardant le brin de noirceur qui a fait la réputation de leurs contes à travers les siècles de leur existence. Mais je vois que vous êtes déjà plein d’impatience à l’idée de savoir toute la vérité sur cette histoire universelle. Alors, je ne vais pas vous faire patienter plus longtemps. Installez-vous bien sur votre fauteuil, prenez un verre. Peut-être même plusieurs. Plusieurs bouteilles même. Car une fois que vous saurez la réalité de cette histoire, vous ne verrez plus jamais Blanche-Neige de la même façon… Je peux vous le garantir. Sans plus attendre, écoutez ce récit de sang, de sexe, d’interdits, de mort et de noirceur extrême, où même le terme glauque n’est sans doute pas assez fort pour le décrire. Ecoutez la vraie histoire de Blanche-Neige…. Celle qu’on a voulu cacher depuis sa 1ère parution, et pour cause… Car elle n’est vraiment pas faite pour les enfants… Et encore moins pour les âmes sensibles épris de justice et de pureté… Vous êtes bien installé ? Vos enfants sont couchés ? Votre grand-mère cardiaque, celle-là même qui vous a raconté sa version expurgée a fait de même ? On peut donc y aller…

 

Tout a commencé au cœur du Moyen-âge, en Europe, en plein cœur de la Bavière allemande. A une époque où les royaumes ennemis se livraient à des batailles sans merci. Où les morts ne pouvaient même pas prétendre au repos éternel, à cause de charognards leur picorant leurs yeux, les engloutissant sans vergogne, comme des moineaux avalant les graines de millet donnés par de petits paysans. Juste avant que des mercenaires les éventre sans la moindre pitié, eux et les troupeaux qu’ils gardaient dans un versant de montagne. Eviscérant leurs corps sans vie, fouillant chaque parcelle de leur corps à la recherche d’organes susceptibles de leur apporter la reconnaissance de leur maître. Ou plutôt leur maîtresse. Car la région était sous le joug d’un culte qui apportait terreur sur les visages à sa simple énonciation. Un ordre satanique déjà auteur de plusieurs actes répréhensibles par toutes les lois de la décence et de l’humanisme tel qu’on le prône aujourd’hui dans nos écoles. Rien n’était épargné par leurs chasseurs : hommes, femmes, enfants, animaux. Des villages entiers étaient brûlés, les corps démembrés par les lames d’acier de leurs épées où s’étaient déjà installées les âmes de tellement d’innocents. Les femmes étaient violées sans distinction d’âge ou de catégorie sociale. Y compris les plus jeunes…

 

Et ce n’était que la partie la plus douce. Par la suite, chacun des corps étaient souillés, découpés, les parties les plus à même de satisfaire les intérêts de leur maitresse étaient prélevés et disposés dans leurs sacoches aussi  noires que leurs âmes étaient perverties au plus profond d’eux. Foies, cœurs, rates, yeux, oreilles, mains, bras, fœtus pour les femmes enceintes,… il n’y avait aucune limite à leurs exactions. Seuls comptaient les ordres du culte et de celle qui le dirigeait. Il n’y avait pas que la peur de ne pas obéir qui faisait agir ces mercenaires dépourvus de toute éthique, terme qui n’avait d’ailleurs aucun sens en ces temps troubles. Ils avaient été façonnés ainsi, tout simplement. Il n’avaient plus rien de ce qu’on appelle un être humain. Les rares chevaliers ayant eu l’audace de tenter d’arrêter ces véritables hordes se retrouvaient littéralement dépecées comme les autres victimes. Rien, ni personne n’était à l’abri, et les rois et reines ne savaient que faire.

 

Pour chaque villageois des différents royaumes subissant ces attaques régulières, le simple fait de vivre était devenu une peur de chaque instant de s’ajouter à cette liste macabre de morts toutes plus horribles les unes que les autres. Curieusement, un royaume parmi tous les autres avait échappé à toute cette folie. A  tel point qu’on soupçonnait le roi et la reine d’être à l’origine du culte proprement dit. Et c’était on ne peut plus vrai. Mais ils ne s’en doutaient pas. Le culte existait à travers les sous-sols du château, perpétré par une âme encore plus noire que tous ceux travaillant pour elle. Une femme, nourrice des enfants du couple royal, qui se servait de son influence et de drogues pour tenir ce dernier sous sa coupe, et l’empêcher de dépêcher des chevaliers pour enquêter sur le fait que leur royaume était le centre du culte. Un culte qui avait un nom. L’Ordre de la Pomme Noire. D’ailleurs, avec le temps, plus aucun chevalier n’était affilié au royaume, et Morgane, la prêtresse et cheffe du culte, s’en réjouissait. Les enfants du couple royal faisaient partie de ses disciples. Comme chaque enfant des servants et nobles habitants au château dès l’âge de 12 ans.

 

Mais un jour, le rouage mis en place par Morgane dut subir un revers. Un grain de sable inattendu, sous la forme d’une fleur, trouvé par un paysan, l’ayant offert pour l’anniversaire de la reine, lors d’une fête somptueuse à souhait, où rien ne laissait présager de la noirceur qui sévissait dans les sous-sols du château. Une fleur particulière qui peu à  peu effaçait le pouvoir des drogues que Morgane administrait au couple royal. Ceux-ci commencèrent à prendre conscience du mal que devait affronter les royaumes voisins. A l’exception du leur. Le roi fut le premier à se douter que leur aveuglement à cela était peut-être du fait des boissons régulières donnés par Morgane, et cessèrent d’en prendre, tout en faisant croire le contraire à cette dernière, pour ne pas éveiller les soupçons. Mais un servant et membre du culte s’en rendit compte, et Morgane les fit tuer par leurs propres enfants, la nuit suivante. Les rares chevaliers ou hommes de main ayant reçu l’ordre d’enquêter et n’étant pas encore sous sa domination furent pourchassés par ses mercenaires et exécutés. Leurs corps exposés aux limites du royaume, afin de faire passer le message aux autres royaumes de ne pas chercher à pénétrer sur les territoires de naissance de l’Ordre de la Pomme Noire.

 

Les enfants prirent la succession de leurs parents à la tête du royaume. Le fait qu’ils étaient frère et sœur ne subit aucune objection de la part des habitants du château, et de même, la naissance d’une petite fille au teint pâle du nouveau couple fut accueillie avec toute la joie et les célébrations qui incombait à cet évènement. Clara, la reine, la nomma Blanche-Neige, à cause de ce teint de sa peau si particulier, et aussi parce que le jour de sa naissance, une pluie de neige s’abattit sur le royaume, comme pour fêter cet évènement. En grandissant, la jeune fille devint si belle qu’elle était courtisée par la plupart des mâles habitant le château. Mais elle refusait systématiquement chacune de leurs avances, sans donner la raison. La vérité était que Blanche-Neige vouait une véritable passion à son père. Bien plus que la plupart des petites filles de son âge. Une passion développée à cause de l’attention toute particulière de ce dernier envers sa fille depuis sa naissance. Il avait toujours été subjugué par sa beauté presque surnaturelle, dédaignant son devoir de mari auprès de sa femme.

 

Celle-ci avait cherché à découvrir pourquoi son frère et mari ne la regardait plus, et demanda à une de ses servantes d’en découvrir la raison. Ce que celle-ci lui rapporta lui fit perdre la raison, tellement cela lui fit lever le cœur. Le roi, son mari, son frère, le père de son enfant, entretenait une relation contre nature avec sa propre fille. Se cachant des yeux indiscrets pour s’adonner à des plaisirs interdits où sexe et domination étaient les maîtres-mots. Suivant une prophétie inscrite dans ses livres de sorcellerie, Morgane avait incité Philippe, le roi, à séduire sa fille, afin de la pervertir dès son plus jeune âge, car Blanche-Neige était destinée à devenir l’aboutissement de l’Ordre. Il lui fallait une âme pure pervertie par la personne qui comptait le plus pour celle-ci, afin d’être offerte en sacrifice le jour de ses 18 ans. Le but étant d’ouvrir un portail dimensionnel, donnant l’accès à notre monde à des démons pouvant aller au-delà des mers pour imposer son culte à d’autres pays et continents. Il était primordial que Blanche-Neige devienne la jeune fille la plus perverse que ce royaume ait jamais connue.

 

Pour cette raison, elle avait chargé Sigmus, le chasseur du palais, à faire découvrir les plaisirs de la chair à Blanche-Neige, suivant les dogmes du sadomasochisme. Une pratique dont les préceptes étaient nés de la lointaine France, par un marquis de sinistre renommée aux yeux de la régence royale française. Ainsi, chaque jour, à partir de ses 12 ans, le chasseur lui inculqua ces préceptes, faisant d’elle une dominatrice en puissance, et faisant de son père, qu’elle n’eut aucun mal à séduire, celui-ci étant sous son charme depuis sa naissance, un objet sexuel plus qu’un véritable partenaire. Elle ne voyait plus en lui un géniteur, mais un simple morceau de chair qui pouvait lui apporter le plaisir qu’elle avait appris à aimer, devenant presque une véritable dépendance. Elle avait bien tenté de retrouver la jouissance procurée par sa relation incestueuse avec son père auprès d’autres mâles de son âge, sans jamais retrouver la même puissance de plaisir. D’où son refus d’offrir son corps à d’autres que son père. Le seul capable de la satisfaire pleinement.

 

Tout ceci se perpétra jusqu’à ses 17 ans, presque sous les yeux de sa mère, la reine, qui ne s’aperçut pas de cette relation contre-nature. Avant qu’elle découvre la vérité. De désespoir, anéantie par le chagrin, et consciente d’avoir été trompée par Morgane depuis le début, elle se défenestra en sautant par la fenêtre de sa chambre. Son corps frappa de plein fouet les nombreux rochers massifs et pointus qui parsemaient les douves entourant la demeure royale. Son corps éclata sous l’impact du choc, éparpillant ses boyaux le long des aspérités des rochers, son sang se déversant dans l’eau noirâtre coulant plus bas. Son corps ne fut trouvé que quelques jours plus tard, alors qu’il était devenu un festin de choix de divers oiseau de proie, arrachant un à un chaque morceau de chair en putréfaction ornant les rochers où la reine avait mis fin à ses jours. Une mort qui n’émeut que quelques membres du personnel du château, proches de celle-ci. Ceux-là même qui avaient signalés l’étrange disparition de la reine. A dire la vérité, il ne resta pas grand-chose à enlever des douves, tant son corps avait été dévoré, aussi bien par les insectes nécrophages que par les charognards volants de la région. Tout au plus restait-il quelques morceaux de chair épars sur un squelette blanchi par les rayons du soleil, au milieu de lambeaux d’étoffe qui étaient autrefois des habits royaux.

 

Par la suite, afin de satisfaire à un certain protocole, Morgane épousa le roi, celui-ci, et pour éviter toute controverse quant au fait d’épouser sa propre fille, se résignant à ce mariage non désiré. Nouvel échelon vers le pouvoir de Morgane, lui donnant l’opportunité de faire selon ses envies, sans plus avoir besoin de le cacher aux yeux de tous. Elle institua l’obligation de se soumettre à l’Ordre de la Pomme Noire, qui devint le nouveau  blason du royaume, et put officialiser le lien entre celui-ci et son culte. En attendant de sacrifier Blanche-Neige sur l’autel inhérent à la cérémonie, Morgane forma d’autres mercenaires, d’autres milices, chargées d’aller toujours plus loin dans les territoires du pays, afin de ramener des jeunes filles, âgées de 14 à 16 ans, dans le but de les sacrifier, et ce jusqu’à l’avènement constitué par celui de Blanche-Neige, à raison d’une par mois. De véritables chasses furent organisées, avec pour mission pour les mercenaires de choisir les plus belles et les plus pures, de les déflorer une fois revenus sous le regard du roi, obligé d’assister aux rituels, malgré le dégoût que ces actes lui procuraient. Un dégoût ou plutôt une gêne, le roi ayant désormais interdiction d’avoir une quelconque relation avec sa fille Blanche-Neige, devant réserver son corps pour sa nouvelle épouse et prêtresse de la Pomme Noire, Morgane.

 

Une situation que Blanche-Neige n’acceptait pas, refusant de partager son père avec la nouvelle reine. Plusieurs fois elle demanda à celle-ci de lui permettre de renouer sexuellement avec celui-ci, prétextant qu’il était à elle, parlant de lui comme rien de plus qu’un objet, au lieu du père qu’il était. Mais Morgane ne céda pas. C’est pourquoi, avec la complicité de Sigmus, le chasseur du palais, elle organisa une évasion. Ce que celui-ci ne put lui refuser. D’autant plus que Blanche-Neige, en sensation de manque, avait fait de son ancien mentor et professeur, spécialiste du masochisme, son nouvel amant. Bien qu’elle ne retrouvait pas les mêmes plaisirs qu’avec son père, il suffisait néanmoins à lui procurer un peu du plaisir qu’elle recherchait. Et surtout, c’était l’occasion de le soumettre à ses moindres caprices, celui-ci lui procurant d’autres étalons parmi les jeunes gens du royaume, capturés et emmenés de force dans la chambre de Blanche-Neige, où elle les adonnait aux plaisirs de relations à plusieurs partenaires.

 

 Une fois obtenu ce qu’elle voulait, à la manière d’une mante religieuse, elle les tuait sans le moindre ressentiment. Rares étaient ceux qui restaient dans sa chambre plus d’une nuit, et le royaume fit bientôt face à une forme de pénurie de jeunes hommes, suite aux enlèvements perpétrés par Sigmus sur l’ordre de Blanche-Neige, se sentant obligé d’accéder à ses désirs, ayant trop peur de perdre sa place d’amant privilégié. Et surtout de subir le sort des autres. C’est ainsi qu’en plus d’orchestrer les rapts, il était également chargé de débarrasser les corps des malheureux ayant partagé son lit de mort. Et parfois, son travail s’avérait particulièrement éprouvant, les pulsions meurtrières de Blanche-Neige, accentués par le fait de ne pouvoir obtenir le seul corps qu’elle désirait vraiment, celui de son père, la faisant devenir petit à petit une véritable psychopathe en puissance. Chaque mort perpétué sur ses différents amants faisait à chaque fois preuve d’une imagination débordante : strangulation, égorgements, énucléations, boissons composées d’un mélange de cyanure, de cigüe et autres poisons à effet immédiats, éviscérations violentes, tranchages des attributs masculins,…

 

Sigmus lui donna même un surnom : la perverse sanglante. Un surnom que Blanche-Neige appréciait à un très haut niveau, tellement il était en phase avec ce qu’elle était devenue. Mais tout ceci, contrairement à ce que Sigmus, toujours prêt à accepter les moindres demandes de Blanche-Neige, n’était destiné qu’à calmer la frustration de Blanche-Neige. Une frustration qui finit par s’éteindre peu à peu, et la décida à demander à Sigmus de l’aider à s’enfuir. L’amour de ce dernier pour Blanche-Neige étant sans borne, il s’exécuta, et, à l’insu de Morgane et du roi, parvint à faire sortir Blanche-Neige du palais, avec la complicité de quelques gardes, soudoyés par des bourses d’or, volées dans les coffres de la salle du trésor, dont il était le seul gardien et détenteur des clés. Elle partit donc une nuit sans encombre, se dirigeant vers la forêt, sur les conseils de Sigmus, lui ayant donné l’adresse d’une chaumière où vivaient des nains, des amis du temps où il était lui-même mercenaire. Un temps il avait proposé leurs services à Morgane, mais elle avait toujours refusé, prétextant qu’elle n’avait pas besoin de semi-hommes.

 

Blanche-Neige parcourut ainsi plusieurs lieues à travers la forêt à la recherche de la fameuse chaumière des nains. Elle finit par la trouver, mais celle-ci était vide. L’intérieur sentait le renfermé, parsemé d’odeurs typique des mâles solitaires en rut, n’ayant d’autres choix que le plaisir solitaire pour assouvir leurs fantasmes les plus enfouis. Blanche-Neige n’osait même pas imaginer ce que 7 nains célibataires pouvaient faire en terme d’occupation sexuelle entre eux. Ce qui était sûr, c’était que le ménage n’était pas leurs priorité au vu des montagnes d’immondices çà et là dans la maisonnée, dont elle avait eu le plus grand mal de passer la porte d’entrée, tellement elle était petite. Exténuée, elle ne voulut pas se poser plus de questions, et cherchant un endroit où elle pourrait s’allonger. Elle trouva une sorte de dortoir où se trouvait 7 petits lits. Chacun d’eux comportait le prénom de leur propriétaire en bout de lit. Des prénoms tous aussi ridicules les uns que les autres, à tel point qu’elle se demandait si leur cerveau n’avait pas cessé d’évoluer en même temps que leur taille. Ni une, ni deux, elle entreprit de rapprocher entre eux les 4 lits situés sur la droite de la pièce, et s’allongea, en attendant que les nains rentrent chez eux.

 

La fatigue aidant, elle s’endormit au bout de quelques minutes, et n’entendit pas les chants émis par la troupe de nains s’approchant de la maison, dont elle avait oublié de fermer la porte. En arrivant devant la porte, ceux-ci s’aperçurent que quelqu’un était entré chez eux, voyant celle-ci grande ouverte. Prudemment, ils entrèrent et finirent par trouver, tout en faisant preuve de multiples précautions, Blanche-Neige, allongée et endormie sur les lits qu’elle avait rapprochée. Les nains étaient subjugués par la beauté et la pâleur de la peau de leur squatteuse. Sa robe en lambeaux laissait entrevoir ses jambes jusqu’à mi-hauteur de la cuisse, ce qui n’était pas sans conséquence sur les pensées de 7 célibataires. Néanmoins, ils n’en étaient pas moins gentlemen, et plutôt que la réveiller, ils dénichèrent d’autres couvertures afin de la découvrir, et attendirent patiemment son réveil afin de la questionner sur sa présence chez eux.

 

3 heures plus tard, Blanche-Neige se réveilla enfin, et quelle ne fut pas sa surprise de se voir entouré par les 7 nains dont lui avait parlé Sigmus. Ils avaient une allure singulière, tous portaient la barbe, à l’exception d’un seul, ce qui lui donnait l’impression qu’il devait être le plus jeune d’entre eux. S’apercevant de la présence de la couverture sur elle, elle eut l’instinct de vérifier si ses  hôtes involontaires n’avaient pas profités de son sommeil pour s’adonner à de quelconques perversions sur son corps. Pas que cela l’aurait dérangée outre-mesure, mais elle préférait dominer ses partenaires, plutôt que ceux-ci se pensent maîtres de la situation. Les nains observant son geste la rassurèrent, lui indiquant qu’ils n’avaient rien fait que la moralité puisse réprouver envers elle, selon leurs propres termes. Ils lui demandèrent alors ce qu’elle faisait chez eux. Blanche-Neige se mit à leur raconter son histoire, sa relation avec son père, la manipulation de la reine Morgane à son encontre, l’aide de Sigmus, en omettant bien évidemment quelques détails qui auraient pu avoir des réactions plus que mitigées de la part de ses interlocuteurs.

 

Comprenant la situation, et étant solidaires de Sigmus, leur ancien frère d’armes, ils lui assurèrent qu’elle était la bienvenue chez eux, et qu’elle pourrait y rester autant qu’elle le désirait. Sous réserve de payer sa place. Les nains émirent des sourires qui se passaient de commentaires quant à leurs intentions envers elle. Ce qui la fit sourire également. Elle voyait très bien de quelle manière elle pourrait avoir l’emprise très facilement sur eux, et puis cela lui permettrait de découvrir d’autres facettes du plaisir, et qui sait ? Peut-être lui donner un substitut de ce qui lui manquait, que ses différents amants aux destins tragiques et mortels n’avaient pu lui offrir. Elle accepta leur proposition en leur disant qu’elle avait hâte de savoir quelles seraient ses « tâches » au sein de la maison. Ce à quoi les nains lui répondirent qu’elle comprendrait très vite ses fonctions, et que ça donnera du plaisir à tous, y compris le plus jeune d’entre eux, néophyte en la matière. Blanche-Neige regarda ce dernier, et lui annonça qu’en ce cas, elle s’occuperait de lui en priorité.

 

Plusieurs mois passèrent, et Blanche-Neige, à force de patience, de perversité et de manipulation, devint celle qui dirigeait tout dans la maison. Elle avait fait découvrir les joies du sadomasochisme et de la domination à ses hôtes, et, aussi curieusement et improbable que cela pouvait être, ceux-ci y prirent goût très rapidement, en redemandant même. Une véritable relation s’était installée entre eux, et Blanche-Neige, à sa grande surprise, avait découvert de nouvelles sensations du plaisir qu’elle ne soupçonnait pas, lui faisant même oublier sa relation avec son père. Cependant, cette joie fut de courte durée. Morgane ayant découvert la traitrise de Sigmus et la fuite de Blanche-Neige, furieuse, dut recourir à un artefact quelque peu particulier, afin de retrouver la trace de Blanche-Neige, indispensable à l’avènement de l’Ordre, et l’ouverture du portail. Un miroir aux propriétés particulières qui lui indiqua que celle-ci était toujours en vie, et l’endroit où elle se trouvait. Intimant l’ordre à Sigmus de la retrouver et de la lui ramener, ce dernier s’exécuta, incapable de dire non, et surtout sachant qu’il n’avait pas le choix.

 

Sigmus attendit donc un jour où les nains, mineurs de leur métier, se rendirent dans les grottes d’où ils extrayaient des joyaux précieux, qu’ils revendaient aux villes alentours, afin de pouvoir obtenir l’argent nécessaire à leur vie de tous les jours. Se retrouvant seul avec Blanche-Neige, il lui dit qu’il était désolé, mais qu’il avait ordre de la ramener au château, sous peine de subir la colère de Morgane. Blanche-Neige lui dit qu’elle comprenait, et fit mine de le suivre. Mais à  peine eut-il le dos tourné qu’elle lui planta une fourche apposé contre un des murs de la maison des nains, dans le dos. Celui-ci, hurlant de douleur, tomba au sol. Profitant de son désarroi, Blanche-Neige prit un couteau dans la maison, et égorgea sans aucun remords Sigmus, avec une violence sans équivoque. Maintenant, elle devait cacher le corps. Elle savait que voir leur ami Sigmus mort, provoquerait des tensions auprès des nains, voire qu’ils lui refuserait dorénavant toute aide. Tant bien que mal, elle traîna le corps plus loin dans les bois, et creusa un trou, grâce à une pioche et une pelle prise chez les nains, ceux-ci ayant un nombre impressionnant d’outils de toutes sortes.

 

Cela lui prit du temps, mais elle parvint à enterrer le corps. Sa robe étant parsemée de sang, elle dut l’enterrer avec Sigmus, pour ne pas que les nains se doutent de quelque chose. Elle pourrait toujours dire qu’elle l’avait déchirée, et qu’elle n’avait pu faire autrement que de la brûler, car elle était irréparable. Les nains n’étant pas des sommités d’intelligence, en tout cas de ce qu’elle savait d’eux, elle savait que cela passerait. De plus, elle avait d’autres robes qu’elle s’était confectionnée. Mais Morgane, grâce au miroir, avait eu vent de l’acte de Blanche-Neige. Et à l’aide d’un sortilège, entreprit de transformer son apparence pour s’occuper elle-même de Blanche-Neige. Si elle ne pouvait la ramener avec elle, alors elle n’aurait d’autre choix que de la tuer. Cela retarderait l’avènement de l’ordre de plusieurs mois. Elle avait découvert qu’il lui suffisait de disposer son corps sur l’autel pour avoir le même résultat. La seule condition dans ce cas-là, étant de sacrifier son propre premier-né lors de la cérémonie. Et elle venait d’apprendre qu’elle était enceinte il y avait quelques jours. Dès lors, elle avait juste besoin du corps de Blanche-Neige, et attendre patiemment la naissance de son propre enfant pour pouvoir ouvrir malgré tout le portail.

 

Sous l’apparence d’une vieille femme, elle profita de l’absence des nains pour rencontrer Blanche-Neige à la chaumière. Se désignant comme une vendeuse « d’objets de plaisir », sachant que le goût pour le sexe de Blanche-Neige étant à un niveau très élevé, elle savait que celle-ci ne résisterait pas à l’envie d’en essayer un. Et en effet, Blanche-Neige se montra très interessé par les « produits » de la vieille femme. Morgane lui montra alors une pomme spéciale. Aphrodisiaque. Il lui suffisait de la croquer pour que celle-ci, par ses propriétés magiques, lui procure un plaisir immense des heures durant. En vérité, Morgane avait placé un poison fulgurant sur la pomme. Alléché par ces propos, Blanche-Neige lui prit la pomme. Et à peine Morgane, sous l’apparence de la vieille femme, disparut, que Blanche-Neige rentra dans la maison, voulant se délecter en croquant un morceau de cette pomme miraculeuse. Mais à peine l’avait-elle fait que le poison que Morgane avait placé sur la surface du fruit fit son effet, déversant son fluide mortel dans le sang de Blanche-Neige, et provoquant l’arrêt de son cœur, la faisant tomber inerte sur le sol.

 

Mais alors qu’elle tentait de mettre Blanche-Neige sur le chariot qui lui avait servi pour mettre d’autres de ses « produits », afin de tromper la vigilance de Blanche-Neige, les nains revinrent plus tôt que d’habitude, étant tombé sur un gros filon, leur permettant d’obtenir leur quantité journalière beaucoup plus rapidement que d’habitude. Voyant Blanche-Neige au sol, et une vieille femme à ses côtés tentant de la monter sur son chariot, les nains comprirent immédiatement la situation, et se mirent en chasse de Morgane sous ses apparats de sorcière vieille et au visage ingrat. Paniquée, et ne possédant aucun artefact magique lui permettant de contrer les assauts des nains sur elle, Morgane s’enfuit, poursuivie par les nains. A l’exception de deux d’entre eux, restés pour tenter de ranimer Blanche-Neige. La poursuite obligea Morgane à se diriger vers un promontoire rocheux ne lui apportant aucune issue. Elle était acculée, pendant que les  nains se rapprochaient. La peur aidant, Morgane recula plus qu’il ne fallait, oubliant le précipice se trouvant derrière elle, composé de terre friable qui, son poids aidant, s’écroula, la faisant tomber dans le vide. Elle s’écrasa plusieurs mètres plus bas, directement sur un plateau. Meurtrie, mais en vie, elle se releva péniblement, esquissant un sourire à ses poursuivants restés en haut.

 

Mais ceux-ci lui offrirent des visages épouvantés. Ne comprenant pas cette réaction bizarre, elle entendit soudain derrière elle le grognement d’un animal. Elle se retourna alors, et vit un ours énorme derrière elle. Elle était tombée pile devant sa tanière, et il ne semblait pas apprécier cette intrusion. L’ours fonça sur elle, la parsemant de coups de griffes et de morsures, la taillant en pièce, lui faisant échapper des cris de terreur effroyables. Morgane était morte, ainsi que l’enfant qu’elle portait dans son ventre, et avec elle, c’est tout l’Ordre de la Pomme Noire qui disparaitrait petit à petit, n’ayant plus de prêtresse pour le diriger. Par la suite, la nouvelle de la mort de Morgane, rendit des ailes aux chevaliers des royaumes avoisinants, se mettant en chasse des mercenaires, mais ceux-ci ne s’avouèrent pas vaincus pour autant, et ce fut le début d’une véritable guerre ouverte entre les derniers partisans de l’Ordre et les royaumes ayant subi leur joug des années durant. Une guerre sanglante, où chacun des deux partis se montrèrent sans pitié, livrant le pays à un massacre partout où ils s’affrontaient, multipliant les morts des deux côtés. Et parfois même les gens du peuple, dommages collatéraux inévitables au vu des combats sanglants et sans merci opposant les deux clans.

 

 Un conflit qui durerait plusieurs mois avant de trouver une accalmie, et offrant à nouveau la paix sur les différents royaumes. Mais pour l’heure, les nains, étaient en proie à la tristesse la plus profonde. Blanche-Neige était morte. Bel et bien morte. Et là, contrairement à la version que vous connaissez, il n’y eut pas de Prince Charmant pour la délivrer d’un baiser. Les nains se contentant de lui faire un cercueil pour pouvoir l’enterrer avec tous les honneurs. En ce jour, ils avaient perdus une amie, une maitresse, dans tous les sens du terme et un professeur. Ils ne se remirent jamais de cette perte, et finirent dans la déchéance la plus complète. 3 d’entre eux se donnèrent la mort. 2 autres périrent, par inattention, en travaillant dans les grottes, écrasés par des éboulements. Un dernier fut dévoré par le même ours qui avait mis fin à la vie de Morgane. Seul le plus jeune resta. Il quitta la région, et personne n’entendit plus jamais parler de lui. Certaines rumeurs disent qu’il vivrait désormais une vie d’ermite, et qu’il ne veut plus que quelqu’un l’approche, persuadé de porter malheur, parce qu’il n’a pas de barbe, au contraire de tout ceux de sa race.

 

On dit aussi que la maison des nains a fini par être envahi par la végétation, se fondant dans la nature. Il n’existe presque plus de trace d’elle, à part quelques planches par ci, par-là, et une croix sur un monticule de terre, entouré de pierres précieuses de toutes sortes. Avec un panneau, qui fut apposé après que le dernier des nains fut parti, par un ancien résident du château. Certains disent que c’était l’ancien roi, Philippe, qui, ayant appris la mort de sa fille, et ne l’ayant pas supporté, se serait enfui de son royaume, partant sans but, pour oublier toutes les fautes dont il était la cause. Sur ce panneau est écrit : « Ci-git Blanche-Neige, Ma fille, mon seul amour. Repose en paix ».

 

Et juste en-dessous, on peut lire ces mots écrits en lettres de sang : « Le Royaume ne pourra jamais t’oublier. Adieu à toi, Perverse Sanglante ».

 

FIN

 

Publié par Fabs