31 oct. 2021

LE PRINCE D'HALLOWEEN (Poème)


Toi qui espères survivre aux vents sombres sifflant dans le noir de tes pensées

Toi qui comptes parvenir atteindre l’issue de ce périple rempli de défiances

Toi qui a perdu l’innocence en pourfendant ceux qui t’ont empêché d’avancer

Toi qui a sacrifié sans vergogne ces âmes par le fer souillé de sang de ta lance

 

Tu n’es déjà plus qu’un damné en souffrance parcourant une mer de larmes

Dont les flots rugissants de douleurs te supplient de les épargner çà et là

Mais tu ignores leurs suppliques, car il te faut rejoindre la lointaine Arkham

Située au-delà du monde connu, au cœur de territoires défiant toutes lois

 

Tu crées le désespoir partout où tes pas te mènent, sans un regard en arrière

Fendant les corps, tranchant hommes, femmes et enfants dans l’indifférence

Es-tu seulement encore humain ou bien as-tu offerte cette existence amère

A celui qui nourrit ta détermination à aller plus avant en éternelle transe ?

 

Les ressentiments qui faisaient de toi un être de compassion et de justice

N’est plus qu’un souvenir brûlé dans les tréfonds de ta soif de vengeance

Seul compte pour toi désormais d’obtenir de t’élever au-dessus des artifices

De devenir le vassal d’un nouvel ordre mondial et d’en prêcher tout le sens

 

Et alors, tu le vois, lui, le maître d’Halloween, celui par qui la mort s’agenouille

Car sachant ce qu’elle lui doit depuis tous ces siècles passés à l’observer ici-bas

Il t’attend depuis le jour où ta noire naissance a séduit son auguste essence

T’accueillant, toi, l’enfant qui fera de ce jour la marque puissante de l’au-delà

 

Voyez céans cet homme qui jadis fut un misérable tel que vous sur cette Terre

Voyez à quel point son destin était tracé à être bien plus qu’un simple mortel

Ce 31 octobre sera le point de départ d’une ère nouvelle plongée dans le cruel

Dont nous ne serons que les serfs dévoués à sa cause, à lui, notre nouveau Père

 

Publié par Fabs

20 oct. 2021

SCP-MISSIONS SECRETES (épisode Pilote : L'Evasion) (Le Triangle SCP)


 


Un jour comme un autre au sein de la fondation SCP, vu de l’extérieur. Du moins, par les yeux d’un oiseau, seul être vivant ne faisant pas partie du personnel étant capable de trouver l’emplacement de ce lieu hautement protégé, et ne figurant sur aucune carte. Un endroit dont l’existence même fait autant figure d’une légende urbaine que les occupants piégés à l’intérieur, et dont chaque membre du personnel est tenu au secret absolu, sous peine de découvrir le sens véritable du mot « silence ». Car telle est la loi au sein de la Fondation : aucun écart n’est permis pour entraver le bon fonctionnement et la sécurité de ceux qui officient en son antre. Tout membre faisant l’erreur ne serait-ce qu’évoquer les 3 lettres en dehors des murs prend un risque que peu aurait le courage d’avoir.

 

Les rares l’ayant fait ont disparu de la circulation, et les rumeurs ayant circulés à cause de ce manque de discernement inexcusable ont été immédiatement transformés en mauvaise plaisanterie, en « fake » honteusement stupide, par les agents chargés d’étouffer toute action entreprise par les équipes d’intervention. Pas forcément par manque d’expérience, ce qui serait inconcevable pour les hauts responsables de la Fondation, mettant un point d’honneur à ce que les plus hautement qualifiés de ses troupes soient les seuls à agir à l’extérieur des murs de ce véritable bastion sécuritaire, qui pourrait rendre jaloux la garde rapprochée du Président des Etats-Unis d’Amérique, ou les forces armées de Fort Knox.

 

Non, quand il est nécessaire de masquer la vérité aux yeux de tous, dans leur seul intérêt, c’est dans 95 % des cas dus aux anomalies elles-mêmes, ou d’un matériel défectueux, voire non-adapté à la capture de la catégorie de la créature devant rejoindre les lieux de confinement prévus pour elle. Certaines d’entre elles sont encore mal connues, et tant qu’elles n’ont pas été étudiées sur place, à l’intérieur même d’un des centres, il est parfois difficile d’en connaitre toute la teneur, que ce soit ses capacités, sa classe ou son degré de dangerosité. Cela demande parfois une longue analyse de ces anomalies dans le milieu où elles agissent, par des agents de terrain chargés de remonter toute information susceptible de préparer au mieux les équipes compétentes pour déterminer le ou les éléments pour appréhender ladite anomalie.

 

Des experts qui étudient minutieusement, au prix de multiples efforts, et d’une discrétion absolue, le moindre indice pouvant apporter la plus précieuse des bribes d’informations à transmettre à l’équipe scientifique, afin de constituer le dossier de toute nouvelle anomalie non encore répertoriée dans l’immense base de données de la Fondation. Une base de données déjà riche de plusieurs milliers de Tetra octets d’information sur ces créatures dont l’origine est toujours très difficile à déterminer.

 

Vies en provenance d’une galaxie inconnue ? Mutations ? Entités ayant réussi à percer la couche ou le portail d’une autre dimension parallèle à la nôtre ? Micro-organismes échappant à toute logique quantique ? Ou peut-être tout simplement qu’elles existaient déjà sur Terre bien avant l’apparition de l’homme sur la planète bleue, dès la création de ce que la communauté scientifique appelle le Big Bang, quand tout a commencé. Le nœud du problème vient de ce manque de compréhension quant à certaines catégories. Que ce soient des Sûr, des Euclides, des Keter ou des Thaumiel, les 4 principales classes d’anomalies.

 

Les Neutralisées, bien que leur fonctionnement soit parfaitement référencé, n’en sont pour autant pas exclues, car un changement de comportement, une mutation, voire une anomalie ayant volontairement modifié son comportement afin de tromper la vigilance des chercheurs, est toujours possible. Elles restent donc sous surveillance. Quant aux Esotériques et les autres classes « spéciales », au vu de leur particularité en attente d’un classement dans une des 4 autres classes principales, leur analyse est, la plupart du temps, purement théorique, et demande souvent un approfondissement pouvant s’étaler sur plusieurs mois, mais très souvent il s’agit de non-classes, ne pouvant prétendre au titre de SCP.

 

Les Expliquées, elles, ne font plus l’objet d’une quelconque menace, et sont donc exclues de toute surveillance, car n’appartenant pas au régime SCP. Reste bien sûr le problème des 2 Appolyon, le SCP-2317 et le SCP-3999, à cause de leur niveau de dangerosité tellement immense, du fait de leur potentiel d’un éventuel scénario de classe ZK-Fin de la réalité, à savoir l’extinction de toute forme de vie et de matière, qu’ils ne peuvent pas être confinées, et restent une menace constante pour l’humanité tout entière, et font donc l’objet d’une surveillance de terrain toute particulière.

 

Au vu de tout cela, il est aisé de comprendre toute l’attention de la Fondation SCP de ne pas prendre le moindre risque en risquant inutilement de se voir exposé au grand jour, et permettre à des organisations concurrentes de prendre le dessus, en se servant d’une faille pour l’éliminer de la course à l’étude des SCP. D’autant plus que nombre d’entre elles ont des objectifs pas toujours très clairs concernant la gestion de ces créatures, y voyant surtout un moyen de s’incruster dans les strates des gouvernements, et trouver une pression pour asseoir leur pouvoir. Fort heureusement, ces organisations, bien que la Fondation coopère officieusement avec elles, restent sous surveillance, tant que leurs idéaux ne seront pas clairement définis.

 

Voilà pourquoi les locaux de la Fondation, quelle que soit sa géolocalisation, sont soumis à un protocole de sécurité très strict et élaboré, hiérarchiquement parlant, afin de parer à toute brèche pouvant mener à une situation de crise, échappant au contrôle interne des membres de l’O5, les 13 personnes les plus haut placées des centres de confinement, chargées de superviser toute action des directeurs de sites et leurs subordonnés, que ce soit l’entretien, l’administration ou la sécurité.

 

Pourtant, il suffit parfois d’un petit grain de sable, que personne n’avait vu venir, pour enrayer la machinerie ultra complexe de la Fondation SCP, au sein d’un de ces centres. Un grain de sable d’origine humaine, comme c’est souvent le cas dans toute erreur non planifiée, de la part de la catégorie la moins propice à réfréner ses ardeurs de curiosité, autant que celles de prudence : les chercheurs. On pourrait penser que cette catégorie du personnel, au vu de leur intelligence, serait à même d’être la plus capable de savoir contrôler tous ses membres.

 

 Mais quand l’un d’entre eux s’avère être un esprit passionné par ses sujets d’étude, voire même très passionné, au point qu’il en oublie les bases même du règlement auquel il est soumis, cela peut conduire ce petit grain de sable à devenir un rocher, dont il devient compliqué de le faire revenir à sa position de départ, si l’on peut dire. Voici donc l’histoire d’un homme qui, par passion et sans doute naïveté, doublé d’une prudence en-dessous du seuil de tolérance admis par la haute hiérarchie, a créé l’une des crises les plus importantes qu’ai jamais connu la Fondation SCP.

 

Ce qui a conduit à la mise en place d’une équipe d’intervention à part, parmi les F.I.M. (Force d’Intervention Militaire), l’Unité de Rapatriement d’Urgence (URU), afin de mettre fin, en toute discrétion, à une évasion hors-norme, ayant permis de relâcher dans la nature, en-dehors des murs du centre, et ce malgré leur confinement très poussé, 12 sujets. 12 anomalies de danger différents. Parmi eux : 4 Sûr, 6 Euclides et 2 Keter.

 

Les 4 Sûr sont également de niveaux différents : 2 de niveau Bleu, 1 de niveau Jaune et 1 de niveau Orange.

Les 6 Euclides se répartissent comme suit : 3 de niveau Bleu, 2 de niveau Orange, 1 de niveau Rouge

 

Et enfin, les 2 Keter : 1 de niveau Orange et 1 de Niveau Rouge

 

A noter que ces niveaux sont susceptibles d’évoluer pour les SCP incriminés, suivant le lieu et les circonstances de vie où ils se trouveront. Auquel cas, il sera possible de leur assigner un niveau de menace secondaire.

 

Mais revenons à ce qui s’est passé ce jour-là, et qui implique le chercheur de Niveau 3 : Stanley Griggs.

 

Le Dr. Griggs est passionné par les SCP depuis ce jour où il a été confronté à l’un d’entre eux, le SCP-73, il y a 12 ans de ça. Il aurait très bien pu faire partie de ces civils dont la mémoire a été effacée, ou bien ayant été convaincu des dires des spécialistes en communication, chargés de récupérer l’anomalie ce jour-là, suite à cette rencontre. Mais la manière dont il a réussi à amadouer le SCP-73, parlant avec lui, parvenant même à le persuader d’analyser son corps constitué de ce métal qui reste encore un mystère aujourd’hui pour la Fondation, le spectrographiant, étudiant minutieusement ses composants, et cela avec un matériel sommaire, avait impressionné l’agent de terrain sur place.

 

 Avant de rejoindre la Fondation et d’être affecté au Site 17, le Dr.Griggs était spécialiste en morpho-analyse au New York Police Department, à la fin des années 90. Pas vraiment un choix de carrière, ayant été poussé par son père, policier de son état, à se lancer dans cette catégorie de la police scientifique, après s’être aperçu des talents de son fils en la matière. Et à dire la vérité, après plusieurs années, son métier l’ennuyait. Mais il ne voulait pas décevoir son père vieillissant et retraité, et se forçait à faire avec.

 

C’est là qu’il a rencontré l’agent de terrain Straxx, après que le SCP-73 ait été emmené au poste, suite à la découverte de corps mutilés d’un gang de rue s’étant attaqué à SCP-73. Après interrogatoire du sergent affilié au dossier, il s’est avéré que les membres du gang s’étaient moqués de lui, avant de s’attaquer violemment à l’anomalie, pensant qu’il s’agissait d’un étranger perdu en ville, du fait de la couleur de sa peau, faisant penser à un résident du Moyen-Orient.

 

Une rixe qui s’est déclenchée après que le chef du gang ait demandé à SCP-73 l’origine du symbole sur son front. SCP-73 refusant d’en parler, cela avait énervé le chef, et ce qui en suivit mit fin à sa vie et ses subordonnés par SCP-73, bien que celui-ci ait affirmé ne se souvenir de rien de plus de la manière dont les membres du gang furent massacrés. Ignorant son identité, SCP-73 fut nommé John Doe, le patronyme donné aux inconnus par les services de police américain, puis enfermé dans une cellule.

 

C’est par hasard que le Dr. Griggs s’est aperçu que les bras et les jambes de SCP-73 étaient fait d’un métal curieux. Ayant eu l’autorisation d’étudier ce dernier, avec l’accord de SCP-73, le Dr. Griggs put mieux faire connaissance avec ce dernier. Après avoir vu les travaux de Griggs, Straxx, qui s’était fait passer pour un agent du Gouvernement, et expliquant au commissaire du poste que SCP-73 était un individu qu’il était chargé d’escorter en un lieu de détention approprié, du fait d’antécédents de ce dernier dans d’autres états, s’intéressa fortement aux compétences de Griggs.

 

En accord avec l’un des membres de l’O5, Straxx emmena Griggs au Site 17, après lui avoir signifié qu’il devait renoncer à toute relation avec sa famille et ses proches, une fois expliqué en surface que son travail et ses compétences scientifiques seraient utiles pour la nation, bien plus que dans ce commissariat, où il gâchait son avenir prometteur. Sur le chemin les menant, lui, Straxx et le SCP-73, au Site 17, s’était engagé une conversation qui allait changer radicalement sa vie…

 

« Avez-vous bien compris la tâche qui vous attend désormais, Dr. Griggs ? Désormais, vous ne faites plus partie du cercle classique des scientifiques américains. Vous devenez un membre de la Fondation SCP. Comme je vous l’ai déjà énoncé auparavant, aux yeux de tous, vous n’existez plus. Vous ne devez plus avoir la moindre communication avec qui que ce soit sans l’accord du Directeur du Site 17, où je vous conduis… »

 

Regardant l’agent Straxx et son air impassible et sérieux, Dr. Griggs montrait un air partagé entre l’appréhension et l’excitation…

 

« Oui, j’ai bien compris tout ça. Ne vous en faites pas : vous n’aurez aucun souci de ce côté-là… Vous n’imaginez pas à quel point vous faites de moi un homme heureux de pouvoir étudier ces… créatures dont vous m’avez parlé. Leur diversité, leurs pouvoirs, … »

 

Straxx l’interrompit :

 

« Et leur dangerosité… Ne l’oubliez jamais… Les SCP ne sont pas à prendre à la légère. Si certains peuvent vous sembler inoffensifs au premier abord, ce n’est souvent qu’un leurre. La majorité d’entre eux, au moindre faux-pas de votre part, n’hésiteront pas à vous réduire à un tas de chair ou de cendres, suivant le cas… Et parfois même bien pire… »

 

« Oui, je suis parfaitement conscient de tout ça. Et c’est justement ce qui m’attire chez eux. John Doe… Je veux dire, SCP-73 est un cas qui m’a fasciné… Jamais de ma vie je n’avais rencontré quelqu’un comme lui…. Si fragile extérieurement… Ignorant lui-même ce qu’il est… Et pourtant capable de meurtres abominables… »

 

Straxx regarda Griggs, un léger sourire parcourant son visage :

 

« C’est tout à fait ça. Ne les considérez pas comme des êtres vivants. Ce sont des monstruosités. Des erreurs de la nature que nous nous devons d’éloigner de la population. C’est la raison pour laquelle la Fondation a été créée. Il peut arriver parfois que les FIM soient obligés d’éradiquer certains d’entre eux, à défaut de pouvoir les maitriser… Certaines factions sont même spécialisées dans ces opérations, quand une FIM classique ne parvient pas à un résultat… Mais le but de la Fondation est de les confiner, de les observer, afin de comprendre leur mécanisme, ce qui fait ce qu’ils sont, et savoir comment les neutraliser, pour nous donner les données utiles servant à contrer d’autres créatures du même type… »

 

A ces mots, Griggs ne pouvait s’empêcher de sentir son cœur battre encore plus fort… Il repensait à ce métal remplaçant les membres de SCP-73, ainsi que les possibilités de ce dernier si on parvenait à le recréer artificiellement. Les possibilités étaient infinies pour son utilisation, pouvant assurer une quasi-invincibilité de toute forme d’armement ou de structure habitable… Il repensait aussi à ce que lui avait dit Straxx. Que d’autres SCP avait sur eux le même type de métal… Le Cuproberrylium… un composé découvert sur le SCP-1216, le SCP-1427 et le SCP-2481.

 

Et sur le fait que le SCP-73 était connu depuis longtemps, mais qu’à chaque fois que sa présence était détectée, celui-ci avait déjà quitté la région au moment de l’arrivée des FIM affectées à sa capture. Les dirigeants de la Fondation avaient un peu de mal à comprendre comment il avait pu se laisser capturer si facilement cette fois-ci… Par des civils en plus… L’O5 se demandait si cela ne cachait pas un stratagème de sa part. Raison pour laquelle les compétences du Dr. Griggs seraient un élément primordial, au vu de la relation que celui-ci a développé avec SCP-73, pour comprendre cet élément.

 

Plus tard, Straxx et Griggs arrivèrent au dépôt 17. Le nouveau lieu de travail et de vie du scientifique. A partir de maintenant, il était un rouage de plus dans la compréhension de ces créatures que sont les SCP. Et il ne pouvait que remercier le destin d’avoir mis sur sa route aussi bien SCP-73 que Straxx. Désormais, il vouerait sa vie à l’étude de ces anomalies qui parsèment le monde, et le métal constituant SCP-73, l’histoire de celui-ci, son lien avec les autres SCP ayant le même métal en lui… Tout ceci le rendait fou d’impatience… Une fois à l’intérieur, Straxx s’adressa à lui :

 

« Bien. C’est ici que nous nous séparons. Je vous laisse aux bons soins du Directeur du Site et aux autres chercheurs qui vous expliqueront le fonctionnement de ce dernier, les différentes classes et niveaux, les mesures de confinement à respecter, les consignes de sécurité, … Cela vous paraîtra sans doute complexe au départ, mais vous vous y ferez très vite… »

 

« Merci, agent Straxx. Je n’oublierais jamais cette rencontre, et ce que vous avez fait pour moi. Vous auriez très bien pu me laisser à mon sort minable, au sein de ce commissariat… »

 

Straxx reprit :

 

« Cela aurait été dommage que votre science serve à de vulgaires enquêtes de police. Je sens que vous êtes promis à un brillant avenir au sein de la Fondation. Mais n’oubliez pas ceci cependant : à partir de maintenant, votre vie nous appartient. Si vous veniez à faire une faute pouvant mener à une crise, vous devrez être très convaincant pour que la procédure d’élimination ne soit pas faite à votre encontre. J’espère me faire bien comprendre… Je n’ai rien contre vous… Bien au contraire… Je vous aime bien… Mais ne me décevez pas… Auquel cas, vous verriez un autre visage que celui que j’arbore aujourd’hui… »

 

A ces mots, Griggs sentit un mouvement de peur l’envahir. Mais il comprenait que toutes ces mesures soient mises en place. Hochant de la tête, il vit s’éloigner Straxx, avant que celui-ci se retourne :

« Peut-être nous reverrons-nous un jour, Dr. Griggs… Je pourrais alors juger de votre évolution… Et, qui sait ? Nous pourrons peut-être fêter ça autour d’un verre… »

 

Griggs, rassuré, répondit alors :

 

« Ce sera avec joie, Agent Straxx. »

 

« Vous pouvez m’appeler Kurt… Nous nous connaissons maintenant. Et je sens que nous sommes amenés à bien nous entendre dans l’avenir… Alors, au diable les mondanités… »

 

Griggs fit alors un grand sourire :

 

« Très bien… Kurt…. Pour ma part, je me nomme Stanley… »

 

Kurt fit un sourire à son tour :

 

« Très bien…Stanley… A la revoyure… Et bonne chance dans vos travaux… »

 

Griggs fit un geste de la main, à la fois pour le remercier, mais aussi pour lui dire au revoir, pendant que sa silhouette s’effaçait au lointain….

 

Tous ces souvenirs défilaient dans la tête de Griggs, comme un carrousel prémonitoire. Comme un avertissement sur le fait que les deux hommes, qui ne s’étaient revus qu’à 3 reprises ces douze dernières années, allaient à nouveau se saluer. Les travaux de Griggs sur les différents SCP pour lesquels il avait eu la lourde charge de veiller, avaient fait forte impression auprès de l’O5, conformément aux attentes de Straxx. 

 

En 12 ans, Griggs était devenu l’une des têtes pensantes les plus appréciées de la Fondation, et 3 membres de l’O5 l’avaient même cité, officieusement s’entend, comme sans doute l’un de meilleurs éléments que la Fondation n’ait jamais eu. Pas seulement pour ses observations acharnées et extrêmement précises de nombre de SCP, mais aussi sur ses avancées sur le Cuproberrylium. Et pourtant… Une petite erreur de sa part allait l’entraîner dans un tourbillon de désillusions… Lui montrant que malgré toute sa « popularité », il n’en restait pas moins qu’un pion qui pouvait être « effacé » au moindre faux pas. Une erreur qui se fit sous la forme d’un mail reçu sur l’ordinateur de son service. Est-ce le fait du message annonçant une découverte primordiale, illuminant ses yeux de chercheur ? Ou bien un manque de discernement passager ? Toujours est-il que, sans la moindre prudence, Griggs cliqua sur le lien dans le corps du texte du mail… Et dès lors, une crise d’une énorme ampleur allait être déclenchée…

 

Quelques minutes à peine après que Griggs eut cliqué sur le lien, que toutes les lumières, les ordinateurs, les portiques Tesla s’arrêtèrent sans raison. Les armes électroniques des gardes affiliés à la zone ne fonctionnaient plus. En fait, toute forme d’électricité avait été annihilée. La panique s’engagea alors au sein du Site 17. Des cellules de confinement laissèrent s’échapper des dizaines d’anomalies, certaines s’attaquant immédiatement au personnel de classe D sur place, avant de s’en prendre aux gardes. Cela dura à peine 5 minutes avant que le système auxiliaire soit en mesure de rétablir le courant, et que soit déclenché le verrouillage de catégorie I : Iota, dit « Styx », avertissant la FIM Nu-7 de venir de toute urgence au Site 17.

 

Au vu de la crise, la FIM Êta-5 fut également avertie, et il fut demandé à la FIM Gamma-5, spécialisée dans les interventions impliquant des expositions de SCP au public, de se tenir prête à intervenir. Mais cette dernière se trouvait déjà en mission dans une autre partie du globe, rendant impossible son action. Quant à la FIM Êta-5, elle était également en intervention en Amérique du Sud, en pleine jungle, et la FIM Nu-7 était injoignable, sans qu’on en sache la raison.

 

Cependant, une FIM proche, la Bêta-5 réceptionna l’appel d’urgence, et étant proche du Site 17 avertit de son arrivée imminente dans moins d’une heure. Pendant ce temps, plusieurs morts furent à déplorer, sans que ne fut déterminé avec exactitude les SCP responsables. Mais 2 brèches immenses des murs du Site furent constatées, et un premier bilan put être énoncé… C’était une catastrophe… 12 SCP étaient parvenus à s’enfuir au-delà des murs du Site… De plusieurs catégories, et plusieurs niveaux de dangerosité…Il fut également établi que la coupure était due à une E.M.E. Pourtant, aucun appareil terrestre ou volant, ou un corps étranger d’une faction opposante, n’avait été détecté aux alentours avant l’attaque…

 

Le silence s’installant peu à peu à nouveau au sein du Site, permettant de rétablir tous les verrouillages nécessaires au confinement des différentes cellules des anomalies, une enquête interne fut mise en place dans les heures suivantes. Il fut détecté que l’E.M.E. avait pu agir suite à un mail, ayant envoyé un signal auprès d’un satellite posté juste au-dessus du Site 17, à l’insu de tout protocole gouvernemental. Une telle organisation fit penser immédiatement à La Main du Serpent comme initiateur. Mais il était impossible à l’heure actuelle de le déterminer avec précision.

 

Très vite, on découvrit que le mail et son lien ayant permis l’action de l’E.M.E. venait de la zone affiliée au Dr. Griggs… Et même de son ordinateur personnel… Malgré son statut de niveau 3, Griggs fut placé en détention, en attendant de statuer sur son sort. Le directeur du Site avait du mal à croire que Griggs, bien que pas vraiment fautif à proprement parler, ait été le déclencheur d’une telle crise, à cause d’une erreur de jugement, dû à son appétit de connaissances, du fait de la soi-disant « découverte primordiale » annoncé dans un mail dont la provenance et la géolocalisation ne parvenait pas à être situé.

 

Une heure plus tard, la FIM Bêta-5, dirigée par le Major Finks fit son arrivée. Mais il était déjà trop tard… 16 morts furent répertoriées, dont 4 gardes de classe C, niveau 3, et un de classe B, niveau 4. Une perte qui allait avoir de graves conséquences sur le fonctionnement du Site. Et les 12 SCP étant parvenus à s’échapper n’étaient pas à prendre à la légère… 

 

Parmi eux, il y avait 1 représentant des SCP-2863, le 206, qui était présent au site depuis environ une semaine, afin d’étudier les cellules propres au gigantisme de son espèce. Ainsi que le SCP-096, et le SCP-939-53… Il était évident que ces 3 anomalies, au vu de leur force et leur caractère incontrôlable était responsable de l’écroulement des murs et d’une grande partie des morts du Site.

 

La liste des autres SCP évadés a été fournie au Major Finks, en charge de poursuivre ceux-ci, et de procéder à leur capture, avant de les ramener à un autre Site, le temps que les réparations et examens du Site 17 soient effectuées. A cette occasion, le nom de la formation passa de FIM à celui d’URU. Dans le même temps, l’agent Straxx, ayant été tenu au courant de l’implication du Dr. Griggs a été chargé d’interroger ce dernier, afin de déterminer ce qu’il conviendra de faire le concernant, du fait de sa faute grave. Mis au courant, l’un des membres du O5 s’est prononcé pour son exécution pure et simple, mais dans le même temps, au vu des compétences du Dr. Griggs et la quantité de données dont il est la source grâce à ses observations, les autres membres ont demandé à l’agent Straxx de déterminer ce qu’il convenait de faire, sachant son amitié pour lui.

 

« C’est vous qui allez interroger l’incompétent ? »

 

Straxx regardait l’interlocuteur qui venait de lui adresser la parole, reconnaissant en lui le Major Finks :

 

« Vous êtes dur, Major… Je reconnais que l’erreur du Dr. Griggs est difficilement excusable, mais n’oubliez pas ce que la Fondation lui doit… »

 

Le major Finks se mit à rire nerveusement :

 

« Vous êtes tous pareils… Qu’un soldat meure sous les coups d’une de ces saloperies, ça n’vous fait ni chaud ni froid… Mais quand il s’agit d’un chercheur, vous lui trouvez toutes les excuses possibles pour ne pas l’éliminer… Osez me dire que si ça avait été un garde ou un gars de l’administration, il ne serait pas déjà à 6 pieds sous terre… »

 

Straxx baissa les yeux quelques secondes, avant de rétorquer :

 

« Je comprends que votre passé vous provoque un manque de discernement sur certaines choses… Je sais ce que vous avez dû endurer à cause des SCP…Et que vous vous en voulez de n’avoir pas su protéger votre famille ce jour-là… Mais ce n’est pas une raison pour vous en prendre à ceux qui tentent d’éradiquer le mal… »

 

Finks sembla montrer des signes d’énervement :

 

« Je vous interdis de me parler de ma famille ! Vous ne savez pas ce qui s’est passé… Ce que j’ai dû endurer… à cause de ces monstres que vous vous entêtez à étudier… Pour moi, tous les SCP devraient être détruits purement et simplement ! »

 

Straxx montra à nouveau un visage compatissant :

 

« Ecoutez Major, nous avons tous notre manière de voir les choses, mais ne laissez pas vos ressentiments prendre le dessus. Vous êtes chargé de rattraper les 12 SCP qui se sont enfuis. Et je vous conseille fortement de modérer vos propos concernant vos supérieurs et les méthodes dictées par la Fondation, ainsi que leurs choix… »

 

« Leurs choix ? Parlons-en de leurs choix… Je suis persuadé que votre amitié envers Griggs a fait peser la balance auprès des grands manitous de l’O5 »

 

Straxx se mit à devenir plus énervé :

 

« Cela suffit Major : vous allez trop loin. Contentez-vous de rester à votre place, et de suivre les directives. Comme tout bon soldat…Quant à Griggs, il va falloir apprendre à vous habituer à lui, parce qu’il va vous accompagner sur le terrain… Conformément à ma demande. C’est la raison pour laquelle je dois m’entretenir avec lui… Soit il accepte de faire partie de votre escouade, afin de rattraper sa bourde, soit je ne pourrais rien faire pour lui… »

 

Le Major Finks crut s’étouffer à cette nouvelle :

 

« Quoi !! C’est une blague ? Je vais devoir me coltiner ce petit apprenti sorcier de mes deux ? Vous êtes au courant qu’on n’va pas chasser les Pokémon ? Non seulement il va gêner nos actions, mais en plus, j’peux pas blairer les chercheurs… »

 

« Je vais vous dire comme je vais dire au Dr. Griggs : c’est soit vous obéissez aux ordres, soit vous connaissez ce qui suivra… »

 

« C’est une menace ? »

 

Straxx fixa le major Finks dans les yeux, signifiant sa détermination, avant que ce dernier reprenne :

 

« Ok, ok. Je me résigne… Mais ne vous attendez pas à ce que je sois tendre avec lui… »

 

Alors que Straxx se dirigeait vers la pièce où était détenu le Dr. Griggs, le major Finks rajouta :

 

« Je sais pas quel rôle exact vous avez au sein de la Fondation… J’ai comme dans l’idée que vous êtes bien plus qu’un simple agent de terrain aux yeux de l’O5, pour qu’ils acceptent de vous vos petites manigances… Et un jour, je finirais par tout mettre à jour, soyez-en certain… »

 

Straxx sourit à nouveau :

 

« Je n’en doute pas Major… Mais ce jour-là est encore loin d’arriver… »

 

Laissant le Major Finks sur place, Straxx se rendit donc au lieu de détention du Dr. Griggs pour lui signifier la décision de l’O5 le concernant. Ce dernier eut bien quelques réticences, indiquant que c’était sa soif de connaissance qui l’avait fait agir sans prudence. Mais qu’il se conformerait aux ordres sans résistance de sa part. Ce à quoi Straxx lui sourit :

 

« C’est bien… Stanley. C’est un peu dommage de se revoir dans ces conditions… Mais je tiens à ce que tu saches que sans moi, il n’y aurait sans doute pas eu cette conversation… Je sais que tu es un homme bien, et que tu t’en sortiras avec le Major Finks. Il a une dent assez prononcée contre les SCP, contrairement à toi, et contre les chercheurs aussi. Je préfère te prévenir à l’avance… »

 

« C’est ce que j’ai cru comprendre quand tu m’as parlé de mon « affectation » … Mais je ferais avec… Pas le choix… On ne peut pas laisser ces créatures dehors. Et si je peux permettre d’aider à les reconfiner, je m’acquitterais de ma tâche… »

 

Straxx sourit :

 

« C’est parfait… Alors je te souhaite bonne chance dans cette mission. Tu en auras besoin, crois-moi. Je ne connais pas encore l’identité complète des 12 SCP qui se sont enfuis, ne m’étant pas encore entretenu en détail avec le directeur du Site, mais je peux t’assurer que les compétences du Major Finks et de la FIM Bêta-5… Enfin, je veux dire l’URU dorénavant, sont très hautes. On avait pensé à d’autres formations, mais certains imprévus ont fait qu’on a dû faire quelques concessions »

 

« Je comprends. Ne t’en fais pas… Et je te remercie pour ce que tu as fait pour moi… C’est la 2ème fois que tu me sauves des foudres de la Fondation. Même si la dernière fois, c’était nettement moins grave qu’aujourd’hui. Je n’arriverais jamais à te rembourser ma dette envers toi… »

 

Straxx  se leva, lui signifiant qu’il était temps de rejoindre le Major Finks et de partir vers cette aventure particulière, tout en lui assurant que c’était ce que faisait les vrais amis, et qu’il n’avait pas à s’excuser…

 

Plus tard, le Dr. Griggs fut présenté au Major Finks par Straxx. Ce dernier regarda le docteur comme s’il s’agissait d’un ennemi à juger, puis il indiqua qu’il fallait partir dès maintenant. Les SCP dans la nature ne les attendraient pas. Et pendant que Straxx le regardait partir, le Dr. Griggs se demandait ce qui allait l’attendre une fois dehors. Lui qui, en 12 ans, n’avait que très rarement sorti hors des murs du Site 17. Il espérait que ses compétences seraient à même d’aider le Major Finks à appréhender le mieux possible les évadés. Tout en faisant du mieux possible pour ne pas à avoir à les annihiler.

 

 Il connaissait les ressentiments du Major Finks concernant les SCP, et il savait qu’il devait s’attendre à de nombreux affrontements verbaux de sa part, au vu de l’opposition que les deux hommes nourrissaient. Mais c’était le prix à payer pour réparer son erreur monumentale. Dehors, 12 SCP de différentes classes et niveaux étaient sur le point de causer des dommages collatéraux dont il était difficile de mesurer l’ampleur à l’heure actuelle. Et une coopération entre lui et le Major Finks, bien que houleuse, était primordiale pour que des civils n’en supportent pas les conséquences….

 

FIN de l’épisode 1

 

A suivre….

 

Publié par Fabs

12 oct. 2021

LE HIBOU QUI DESOSSE (SCP-1049) (Le Triangle SCP)


 



 Rapport d’Observation du Dr. Nathan Kopps concernant le SCP-1049

10 Octobre 2021-Site 17 de la Fondation SCP

 

    On ne connait pas encore tout du SCP-1049, et l’incident dont il a été le vecteur il y a maintenant de cela 6 jours est encore dans toutes les mémoires du personnel. Ce qui a eu des effets fâcheux sur le moral. D’autant que c’est loin d’être un cas isolé, après nombres de problèmes ces dernières semaines.  Un incident qui a prouvé que les consignes mises en place par l’O5 se doivent d’être respectées à la lettre, sous peine de voir ce genre de drame devenir trop régulier. Il y a peu les déboires provoqué par le SCP-343 ont créé méfiance et doutes au sein des gardes et des agents chargés de la maintenance du site.

 

    Sans oublier ceux affectés au nettoyage des cellules des sujets, quand cela est possible. Certains spécimens ne pouvant être approchés, il faut recourir à l’utilisation de robots pour éviter toute nouvelle défaillance de confinement pouvant mener à de nouvelles évasions, telle que celles subies ces derniers mois. Ce qui a valu de nombreuses restrictions et remontrances de la part de l’O5, ainsi qu’une refonte de la direction et d’autres pôles du personnel. Malgré tout, tout n’est pas négatif dans ces dysfonctionnements qui auraient pu être évités en procédant à un respect strict des règles internes. Cela oblige à être plus vigilant en apprenant de nos erreurs. Pour en revenir à l’incident concerné par le présent rapport, le classe D ayant subi la ponction de SCP-1049, et qui appartenait au personnel d’entretien dispensable, a apporté quelques réponses quant au fonctionnement de SCP-1049. Des explications concrètes et instructives concernant la manière dont il se repait du système osseux des êtres humains, tel que cela a été décrit lors de sa capture dans la jungle mexicaine, après avoir été informé des exactions dont le spécimen était la cause, se rapprochant de certaines légendes locales.

 

    D’ailleurs les témoignages de rescapés ont semé le doute sur l’exactitude de l’existence même du SCP-1049, vu que nombre d’autochtones semblaient délirer parfois en décrivant ce qu’ils avaient vu. Leurs états mentaux étant proche de la démence, ils se sont mis à déclamer des élucubration à base de récits traitant de Chupacabra et autres créatures mythiques – bien qu’il ne soit pas à exclure que celles-ci soient également des SCP, si l’on s’en tient à certaines similitudes avec des sujets bien réels étudiés dans des centres de la Fondation. La découverte d’un spécimen de SCP-1049 elle-même est dû à la signalisation d’un agent de terrain plus consciencieux que la moyenne. Ce qui nous a été profitable. Cela nous a permis d’en savoir plus aujourd’hui sur cette créature, malgré les pertes qu’elle a infligées par la suite, et nous a permis de compléter les données de nos fichiers.

 

    Ledit agent était en faction près de la petite ville de Palenque, au sein d’un avant-poste maquillé en simple commerce. Une ferme d’élevage composés d’animaux réservés à des tournages de films et documentaire, dont les équipes sont supervisées par la Fondation dans l’ombre.  Palenque donc, là où les évènements ayant conduits à faire intervenir la FIM Bêta-8 vers les lieux, a permis de mettre à jour l’existence de SCP-1049. C’est un élément de la police de la ville, celle-ci étant située au pied des Montagnes Chiapas, en bordure de la jungle, qui a été le déclencheur de cette découverte. Sans doute pensait-il obtenir de quoi augmenter sa faible solde, en divulguant des informations censées être secrètes auprès d’un journal local. L’auteur de l’article a cru bon, par sa propension à attiser la peur et l’inquiétude au sein de la population, mais aussi de la région entière, de parsemer les lignes de son ouvrage d’exagérations manifestes, en évoquant des créatures fantastiques du folklore du pays.

 

    Dans les faits, les informations relayés par la source policière au sein du journal relataient des faits aussi étranges qu’inhabituels. Ce qui faisait suite à la découverte de corps n’ayant plus la moindre trace d’os, y compris au niveau cellulaire, tel que l’ont révélé des analyses ultérieures de cadavres amenés au Site 11, et provenant d’autres régions proches. A noter que l’apparition de SCP-1049 coïncide avec la classification de neutralisation de SCP-1730, qui était l’ancien Site-13, initialement situé à Nome, en Alaska. On ignore toujours de quelle manière SCP-1730 s’est déplacé jusqu’à parvenir aux abords de la frontière mexicaine. Au vu des explorations faites au sein de SCP-1730 avant sa neutralisation, et ayant mis à jour des expériences non autorisées sur des cobayes humains, tous de Classe-D, il n’est pas impossible de penser que d’autres expériences aient pu être pratiquées sur des animaux appartenant à la faune mexicaine, et ayant eu pour conclusion la création de SCP-1049.


    Certaines infos ont pu laisser penser que l’organisation La Main du Serpent, prônant l’adoption de SCP humanoïdes et conscients, ait pu être à l’origine de la mutation du Site-13 en SCP-1730, et qu’elle était en lien direct, en secret, avec la direction du même Site-13. Ceci à l’insu de la Fondation. Le passé de certains membres du Conseil de sécurité du site a aussi été mis en cause. 3 d’entre eux, notamment, se sont fait aider par des hackeurs expérimentés non-encore identifiés à l’heure actuelle, leur ayant permis de masquer numériquement nombre de délits de leur part.

 

    Des types de délits, d’ordre hautement criminels, normalement rédhibitoire à toute embauche au sein du personnel de la Fondation. Les fichiers corrompus et modifiés ont bien permis de retrouver la trace de bâtiments ayant abrité du matériel de haute technologie, et repaire desdits hackeurs. Cela grâce à la maitrise de nos agents traceurs spécialisés en cybercriminalité. Mais ça n’a pas donné lieu, malheureusement, à des interpellations. Le matériel abandonné par ses propriétaires trouvé sur place a été détruit, Ce qui a empêché toute possibilité technique d’en tirer quelque chose, de retrouver la trace des hackeurs pour les interroger, et donc connaître le plan de la Main du Serpent - leur évident commanditaire - dans cette affaire.

 

    D’ailleurs, s’il n’y avait pas eu l’incident dû au SCP-1730, provoquant des recherches approfondis pour tenter de trouver la cause de ce dysfonctionnement majeur, il y a fort à parier que d’autres sites auraient pu être infectés par le même procédé. L’enquête rigoureuse qui a suivi a permis de repérer d’autres failles du système de recrutement, qui a depuis été profondément remanié à la demande de l’O5. Quoiqu’il en soit, les liens possibles entre les évènements du Site 13 et le SCP-1049 sont plus que probables. Dès lors, il n’est pas impossible de penser que La Main du Serpent soit également à l’origine de la création de SCP-1049, et que celui-ci ait profité d’une brèche de confinement pour s’enfuir, lors d’une des explorations de SCP-1730. Notamment celle qui a menée à la neutralisation de ce dernier par la FIM Tau-5. Bien qu’il y ait une distance de 15 KM entre la localisation de SCP-1730 et la frontière mexicaine, il est tout à fait plausible que la nature de SCP-1049, capable de voler, lui ait permis de faire le chemin jusqu’à la jungle de Palenque, où il s’est alors immédiatement employé à semer la terreur par la suite.

 

    La FIM Tau-5 n’a pas indiqué la présence d’animaux modifiés au sein de SCP-1730 lors de son exploration, mais peut-être que SCP-1049 est doué d’autres facultés, encore inconnues à ce jour, lui ayant permis de ne pas se faire repérer lors de sa fuite. Ce qui est certain, c’est que, suite aux infos donnés à la presse locale de Palenque par ce policier indélicat, une certaine vague d’inquiétude a eu lieu et des milices de protection se sont formées dans des villages alentours. Milices qui se sont introduits dans la jungle et dont les corps ont également été retrouvés totalement vidés de leur os, ne laissant que des cadavres flasques, en plus de visages marqués par une frayeur profonde.

 

    L’agent de terrain en faction à l’avant-poste susmentionné plus haut dans le présent rapport, en charge de la zone avoisinante, a eu vent de cela : il a alors contacté ses supérieurs de la Fondation pour leur signifier ses doutes sur la présence d’un probable SCP non encore identifié à ce moment. Ceux-ci, après accord auprès de l’O5, ont envoyé la FIM Bêta-8, dirigé par le Major Finks, pour intercepter et capturer SCP-1049. Celui-ci s’est révélé être un hibou mâle de l’espèce « Strix Negrolineata », de couleur noire et blanche. Bien que d’un aspect commun aux autres hiboux de sa race, celui-ci est doté de yeux d’un rose rougeâtre. Les rapports de la police de Palenque notifient la présence de plumes sur les cadavres retrouvés, appartenant bien à la même espèce de hiboux que SCP-1049.

 

     Plusieurs témoignages de la population locale ont précisé avoir aperçu un hibou aux yeux d’une couleur inhabituelle, entrant et sortant de la jungle, et présent près des endroits où d’autres cadavres, avec la même absence totale de squelette, ont été découverts. Ces derniers étant plus anciens, le rapprochement avec les corps trouvés dans la jungle n’a pas été fait dans l’immédiat. Au bout de 2 jours de traque, la FIM bêta-8 a pu capturer SCP-1049. Ce qui a conduit à la mort du soldat Fiering, après que SCP-1049 se soit posé sur son épaule et l’ai mordu au visage. Au bout de quelques secondes, le soldat Fiering s’est effondré au sol, montrant un corps flasque et entièrement vidé de son squelette. Jusqu’à l’incident s’étant déroulé il y a 6 jours au sein du Site-17, on ignorait de quelle manière SCP-1049 procédait à l’extraction des os humains dans leur intégralité, et dans un délai très court. J’ai pu établir que SCP-1049 n’a ce comportement particulier uniquement en présence d’êtres humains. En temps normal, il se nourrit de petites créatures diverses, telles que grillons, criquets ou scarabées. De petites chauve-souris et des souris lui sont donnés une fois par semaine. Mais aucune de ces proies offertes n’a subi le même traitement que SCP-1049 réserve à l’homme.

 

    Du fait de ses capacités, afin d’éviter tout contact direct avec un membre du personnel, SCP-1049 fut affecté dans une volière de 1 mètre de diamètre sur 3 mètres de haut. Son intérieur ne comporte, comme seuls éléments physiques, qu’une perche, une mangeoire automatique et un réservoir d’eau. Tout personnel a pour consigne de ne surtout pas s’introduire à l’intérieur de la volière. Par mesure de sécurité, dans le but d’éviter de perdre du personnel utile, seuls les classes-D sont affectés au remplissage de la mangeoire tous les 2 jours. Celle-ci étant réapprovisionnée à l’extérieur de la volière, rien ne laissait présager de l’incident à venir, car aucun corps n’était censé pénétrer à l’intérieur de la volière.

 

    Par ailleurs, celle-ci ne peut être ouverte que par un membre de Classe-C de niveau 2. Ceci par le biais d’une télécommande, mise au point par un spécialiste du Confinement, tout comme la volière. De plus il lui faut obtenir l’accord au préalable du Directeur du Site. Ou bien, au minimum, d’un chercheur de niveau 3. Cependant, une faille de sécurité a permis au Classe-D affecté au remplissage de la mangeoire, de cacher un portable dans sa botte droite. Le portable était en matière plastique, ce qui explique qu’il ait échappé aux détecteurs de métaux présents dans les différentes zones du Site-17. Le recruteur du Classe-D a depuis été envoyé dans un autre site pour négligence, sans pour autant recevoir de sanctions plus lourdes. Sa chance a été que la victime à déplorer ne s’est révélé n’être qu’un classe-D. Tout autre membre de classe supérieure ayant été victime de l’incident aurait obligatoirement conduit à l’élimination du recruteur pour faute grave.

 

    En ce qui concerne l’incident à proprement parler, le classe-D aurait reçu un appel au moment où il remplissait la mangeoire à l’extérieur de la volière. Au vu du rapport d’enquête, le portable était en mode vibreur. Le classe-D a voulu répondre, mais en sortant l’appareil de la botte où il était dissimulé, ce dernier lui a échappé des mains avant de tomber à l’intérieur de la volière. A ce moment précis, SCP-1049 était sur sa perche, en hauteur, attaché par un fil métallique, selon le protocole approuvé par la Direction pour son maintien en confinement. Le classe-D pensait que rien ne pouvait lui arriver, SCP-1049 semblant dormir. Mais à peine a-t-il mis sa main à l’intérieur de la volière - afin de récupérer son portable - que SCP-1049 a ouvert les yeux et a foncé sur l’homme. Il s’est alors positionné sur le dessus de sa main, et a plongé son bec dans la chair offerte avec une extrême rapidité. Les caméras et les détecteurs de son, placés dans les barreaux de la volière, ont ainsi pu découvrir le processus de SCP-1049 pour extraire le squelette et les cellules osseuses du corps humain.

 

    Celui-ci se fait par succion. Le bec sert à perforer la peau et la chair dans un premier temps. Par la suite, le bec s’ouvre avec un écart de 16 Mm. A partir de là, les yeux de SCP-1049 passe du rose rougeâtre au rouge vermillon très vif. Comme s’il pratiquait un effort intense lors de cette phase. Il déploie ses ailes de manière uniforme à hauteur de sa tête pendant toute la durée de la succion. On peut alors observer des sortes de stries qui apparaissent durant ce temps sur son cou.  SCP-1049 semble s’immobiliser totalement durant l’opération. Après analyse plus aboutie des vidéos, disposées de manière à obtenir différents angles de vue, on aperçoit - à travers l’écart du bec - des morceaux d’os passer du corps de la victime en direction du bec de SCP-1049. Ce qui laisse supposer, grâce aux mesures des capteurs de vitesse également présents dans la volière, que la pression d’aspiration du sujet soit d’une amplitude pouvant dépasser le Niveau 12 de l’échelle de Beaufort mesurant la vitesse des vents. Le niveau 12 comprend les ouragans ayant des vents dépassant les 115 Km/H. Ce qui donne une idée de la puissance d’aspiration de SCP-1049.

 

    Il ne fallut que 11 secondes à SCP-1049 pour vider le classe-D de tout ce qui composait son corps d’os, ne laissant qu’un corps mou et sans vie. Après cela, SCP-1049 est revenu sur sa perche. A noter que le fil métallique a été sectionné après que SCP-1049 ait foncé vers le classe-D. D’autre part, il a été rapporté, par l’utilisation ultérieure de mini-drones, que plusieurs traces de morsures profondes figurent sur différents barreaux de la volière. Ce qui laisse supposer que le bec de SCP-1049 est à même, à plus ou moins long terme, de couper ceux-ci, et pourrait donc s’échapper à force de patience en usant de tranchages régulier. Tous les barreaux où l’on a constaté ces « coupures » figurent à côté de la mangeoire et du réservoir d’eau. Ce qui signifie qu’il profite du moment de ses repas pour chercher à trouver un moyen d’évasion. Ce qui montre un certain niveau de stratégie de sa part, et donc d’un niveau d’intelligence plus élevé qu’on ne pouvait le supposer de prime abord.

 

    Sans la mort de ce classe-D, et sa relative stupidité d’avoir voulu récupérer son portable, il est évident que SCP-1049 se serait enfui à un moment ou à un autre. Et au vu de la rapidité de son action pour vider le corps humain de ses os, plusieurs dizaines de morts auraient pu être à déplorer avant que l’IRA « Thor » - impliquant les portiques électro-statiques Tesla et capable d’assommer par ondes électriques tout corps vivant incohérent avec les déplacements d’un être humain - ne puisse entrer en action. Je suggère donc de renforcer la structure métallique de la volière dans son intégralité, voire de la reconstruire dans une autre aile du Site-17, plus sécurisé. Ainsi qu’un mode de ravitaillement n’ayant pas à recourir à du personnel humain. Une précaution qui devrait permettre de parer à toute éventualité et éviter d’avoir à recourir à la FIM Êta-11. La plus qualifiée pour ce type de menace animale.

 

     Il y a autre chose qui a pu être constaté concernant SCP-1049, et qui n’est pas à prendre à la légère. Peut-être est-ce dû à un dysfonctionnement des caméras, du fait des rongements perpétrés par SCP-1049 sur les barreaux où sont incrustés lesdites caméras par endroits. Cependant, il a pu être vu, même si cela ne dure que quelques secondes, que SCP-1049 pouvait adopter la structure et la couleur de la perche où il se situait… Comme les caméléons. Ce n’est pas une certitude, les images n’étant pas très nette. Néanmoins, cela peut signifier qu’il est capable de se fondre dans un décor donné s’il le désire. Ce qui est en mesure de compliquer encore plus les possibilités de reconfinement en cas d’évasion de sa volière, si celle-ci n’est pas réadaptée très rapidement. Cette capacité, se rajoutant à sa rapidité et sa faculté de succion des os dépassant tout ce que nous connaissons sur les SCP d’ordre animal, explique que les cadavres trouvés à Palenque et sa jungle soient si nombreux. Tout comme le fait que les victimes n’ont pas eu le temps de répliquer en étant attaquées. SCP-1049 devra vraisemblablement voir son niveau de classification revu à la hausse, tout comme celui de sa dangerosité, au vu de ces constatations…

 

Fin du Rapport

Observations effectuées du 24 Septembre au 10 Octobre 2021

Site-17 de la Fondation SCP

N°Dossier : 1049/2021/C+/101-28


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