Il s’est passé plusieurs mois depuis que j’ai quitté la demeure des Hogson, leurs secrets et celle à qui je dois mon apparence actuelle, Tanya, qui m’a offert le plus beau des cadeaux en échange de son sacrifice. Le moyen pour moi de me venger de cette vie qui s’est tant moquée de moi à toutes les étapes de mon existence. Mes parents indignes, Gus, l’infidèle Daphné et tous les autres qui ont participé à me faire haïr l’humanité sous toutes ses formes. Quand je me suis retrouvé entre les griffes de ce malade de Duncan Hogson, l’un des pires représentants d’une espèce humaine qui accentue chaque jour qui passe mon dégoût, j’ai cru que j’avais franchi l’ultime frontière me séparant d’une mort en devenir. Au départ, je n’étais pas contre, bien au contraire. Certes, j’avais retrouvé un semblant de vie à travers ce petit boulot qui m’avait fait rencontrer cette ordure de Duncan, mais quelque part au fond de moi, je savais bien que ce ne serait que provisoire. Que je n’étais pas destiné à être heureux de toute manière. C’est inscrit dans mes gênes. Je ne peux rien y faire. Depuis, ma naissance, c’est comme s’il était écrit que je devais en chier toute mon existence.
Vous croyez au destin ? Moi, oui. De toute mon âme. J’y ai toujours cru. Je sais ce que vous vous dites. Que ma transformation m’a rendu sarcastique, que je ne pense pas vraiment mes propos. Eh bien, vous vous trompez lourdement. Je n’ai jamais été aussi sincère que maintenant. Toute ma vie n’a été qu’une succession de bugs d’existence, me confortant dans mon idée que je n’avais sans doute pas ma place auprès des autres humains qui peuplent la planète. Que j’étais une erreur de la nature, une expérience ratée du vieux barbu qui se cache dans ses nuages, dégoûté de m’avoir créé, et cherchant par tous les moyens à me pousser dans mes derniers retranchements pour que j’attente moi-même à mes jours, mettant fin ainsi à un processus qui n’aurait jamais dû avoir sa place sur Terre. Je ne sais pas s’il existe vraiment. A vrai dire, j’en doute de plus en plus.
Ou alors, il y a déjà longtemps qu’il est parti, après avoir vu ce que l’homme est devenu, nous laissant livré à nous-mêmes, comme des rebuts dont on n’a que faire, des emballages tout justes bons à finir dans la poubelle après utilisation de son contenu, quand ce dernier n’a pas atteint la date de péremption, obligeant le Grand Propriétaire à exprimer son dépit en le laissant croupir avec les emballages, au milieu des ordures de la grande benne de la vie. Voilà ce qu’est l’être humain. Un produit. Un produit dont chaque exemplaire est à l’essai les premières années de sa vie. Et si tu ne corresponds pas à l’idée que le Grand Créateur avait en te faisant exister, il s’arrange pour te faire comprendre que tu n’es qu’un numéro parmi des milliards d’autres, et que le mieux que tu aies à faire pour ne faire honte à la qualité de sa production, c’est de disparaître, purement et simplement. Mais pas question pour lui de se salir les mains. Non. C’est clairement pas son style. Il préfère mettre sur ta route des éléments participant à ta déchéance inéluctable, accentuant ton idée que tu n’es qu’un maillon d’une chaîne dispensable. A partir du moment que tu as compris ton véritable rôle dans cette chaîne réservée aux meilleurs, dont tu ne fais pas partie, tu n’as que 2 choix : accepter ton sort et le fait que tu vas souffrir toute ta vie, quel que soit tes choix, aussi judicieux soient-ils ; ou bien arrêter le mécanisme de l’horloge qui te permet de continuer à avoir un souffle de vie.
Et dans ce dernier cas, là encore, plusieurs choix s’offrent à toi : en finir rapidement, en utilisant les objets que le destin met sur ton chemin ; flingue, armes blanches, poison, … ; attendre patiemment que ceux-ci se décident d’eux-mêmes de détruire à la fois ton égo, ta dignité, ton honneur et ton désir de vivre ; ou encore demander à quelqu’un de faire le geste que toi-même tu es incapable de faire, par lâcheté, dans la plupart des cas. Mais il existe parfois des cas, où une petite poussière se glisse dans les rouages de cette fatalité, et te redonne un semblant d’espoir, une lumière qui t’indique que tu vas pouvoir te venger de tous les plans foireux que le planqué des nuages a décidés pour toi. Dans mon cas, ce rouage, c’était Duncan Hogson et sa fille, Tanya. Sans doute la seule femme, et j’ai bien dit femme, qui m’ai accepté autant que je l’ai accepté telle qu’elle était. Je ne la voyais pas comme un monstre, tel que le désignait son connard de père, sans oublier sa mère qui n’était guère mieux. Non, moi, je suis sans doute le seul à avoir vu ce qui se cachait derrière son masque que beaucoup aurait désigné comme hideux. Derrière son apparence, il y avait un cœur qui ne demandait qu’à battre si on lui en laissait l’occasion. Je ne saurais dire comment ni pourquoi, mais elle aussi a senti que j’étais celui qui parviendrait à changer sa condition d’être mal-aimé, que je serais la seule personne au monde à pouvoir lui montrer le véritable visage de l’amour, sans se préoccuper des futilités de l’apparence physique. Je sais que beaucoup d’entre vous, quand j’ai évoqué cette première partie de mon histoire, ont été révulsés à l’idée que j’ai pu copuler avec une telle créature, mais moi je l’ai pris comme ce qui pouvait m’arriver de meilleur dans ma merde de vie. Alors, vous voyez, le cadeau qu’elle m’a fait, ce visage, ce corps, ainsi que toutes les facultés qui vont avec, pour moi, il n’existe rien de plus beau, de plus fabuleux, en regard de tout ce que j’ai vécu.
Avant que vous me posiez la question, car je sais que vous allez le faire, oui, j’ai bien évoqué des facultés. Sans doute dû au mode de transmission de ce virus particulier. Je les ai découvertes au fur et à mesure que je transmettais cette maladie d’un nouveau genre à mes victimes. Comme vous l’imaginez, mon plan de modification du gène humain ne s’est pas fait du jour au lendemain. Je me doutais bien que mon apparence ne me faciliterait pas la tâche pour approcher des représentantes de la gent féminine, afin de leur transmettre à mon tour cette étape de ce que je considère comme une étape de l’évolution humaine. Cela m’a pris plusieurs jours à chercher de quel moyen j’allais mettre mon plan à exécution. C’est là, en proie à la colère parce que je ne trouvais pas de solution, que ces facultés se sont montrées à moi. Grâce à la complicité involontaire d’un petit con à moitié shooté par la coke. Je pense que c’est son état de manque qui a fait qu’il ne s’est pas aperçu de mon apparence. Ses yeux étaient tellement explosés qu’il ne devait voir en moi qu’une silhouette capable de lui donner le fric dont il avait besoin pour se procurer la dose lui permettant de sortir de son état.
Au début, vu qu’il ne faisait pas partie des cibles que je recherchais, persuadé à ce moment-là que seuls les actes sexuels permettaient de transmettre le virus qui était en moi, j’ai tenté de le dissuader de s’en prendre à moi. Je ne maîtrisais pas encore très bien ma force, et je ne cherchais pas à tuer. Mon objectif était tout autre. Mais devant son entêtement, je ne suis pas parvenu à garder mon calme très longtemps. Je l’ai d’abord repoussé violemment contre le mur de la ruelle où il m’avait plus ou moins trouvé, espérant y trouver un cadre pour réfléchir à ce que j’allais faire. Mais ma force ne l’a pas pour autant dissuadé de contre-attaquer. Il a sorti un canif rétractable de sa poche, menaçant de me « planter » si je ne lui donnais pas mon fric, sa vision ne lui permettant pas de voir qui j’étais. Devant mon nouveau refus, il est devenu furax et m’a enfoncé sa lame dans le bras gauche. Je ne m’y attendais pas. J’avais pourtant vu des balles ricocher sur la peau de Tanya quand son père lui avait tiré dessus. Je pensais disposer de la même résistance, mais ce n’était pas le cas. Le collier était sûrement la cause directe de cette invulnérabilité. Moi, je n’étais qu’une photocopie de ce pouvoir.
La douleur fut terrible. Je me tenais le bras, alors que le sang coulait à flot sur le sol. Un sang grisâtre et curieusement fluide, comme de l’eau. Je sentis la colère m’envahir, malgré ma tentative de ne pas céder à la violence face à cet abruti dominé par le manque de drogue. Mais ce fut en vain. Bientôt, mes yeux se parèrent d’un jaune presque fluorescent, et mon corps se para d’une aura enveloppant mon corps gris. Je regardais avec mépris cet être insignifiant qui se trouvait en face de moi, mon regard pénétrant le sien avec insistance, sans que je puisse maîtriser quoi que ce soit. Instinctivement, mon bras droit se leva à la perpendiculaire, désignant le junkie. Je serrais le poing peu à peu, pendant que ma cible était envahie de tremblements faisant vibrer son corps. Je le vis s’élever soudain du sol, lévitant comme dans un numéro de magie. Mais là, il n’y avait aucun trucage. Plus il s’élevait en l’air, plus il vibrait de toute part, plus mes yeux éclairait la ruelle. Au bout d’un moment, je vis les os de ses bras sortir de leur enveloppe de chair, pendant que le junkie hurlait de douleur.
Ensuite, ce fut au tour de ceux de ses jambes de subir le même sort, puis ses yeux sortaient de leur orbite dans un magma de sang s’échappant de tous les orifices possible et imaginables : yeux, nez, oreilles, sans compter les trous causés par les os ressortant du corps. Sa tête se mit à gonfler comme un popcorn cuit au micro-ondes dans un bruit de craquement horribles, déchirant le calme de la nuit. Je crus que son corps entier allait exploser, quand je parvins à contrôler ma fureur, sans trop savoir comment. Mes yeux redevinrent peu à peu à leur couleur d’origine, perdant leur fluorescence surnaturelle, mon bras s’abaissant, pendant que le corps du junkie tomba au sol de toute sa masse. Il continuait à hurler de toutes ses forces, me suppliant de faire cesser sa souffrance. Il criait qu’il s’excusait, que je pouvais garder mon fric, qu’il parlerait de moi à personne. Je m’avançais vers lui, conscient de sa terreur nouvelle à mon encontre, et, pris de pitié face à cette petite chose inférieure, je répondis à sa requêter d’arrêter son mal. Je m’accroupis juste à côté de lui, et tout en plongeant mon regard dans le sien, observant ce qui restait de son corps. Les os ressortis faisaient entrevoir l’intérieur des bras et des jambes, véritable récipient de chair à vif d’où le sang continuait de s’écouler à toute allure. Son œil droit était totalement ressorti de son orbite, pendant sur son visage. Sa tête était horriblement déformée, formant une élongation à peine supportable. Je fixais donc son œil gauche à moitié sorti, et j’enfonçais ma main dans sa gorge d’un seul coup, écrabouillant tout l’intérieur, et arrêtant sa vie au même instant. Il ne souffrirait plus maintenant.
Ce pouvoir était à la fois fascinant et terrifiant. Mais je devais apprendre à le contrôler. Par la suite, je procédais à des « expériences » sur des proxénètes des petits braqueurs de rues, dont la disparition ne se remarquerait pas. Je découvris ainsi comment me servir de ce pouvoir, à renforcer la solidité de mon corps par la pensée, me rendant aussi invulnérable que l’était le corps de Tanya. Je me rendis compte également que j’étais capable d’influencer l’esprit de mes victimes, pouvant les forcer à faire tout ce que je désirais. Ces pouvoirs étaient déments. Mais il y avait autre chose… Je pouvais transmettre ce pouvoir autrement que par voie sexuelle. Je m’en rendis compte sur un de mes « sujets », qui était parvenu à me blesser par balle. Une balle perforante. Il m’avait pris par surprise, et je n’avais pas eu le temps de penser à renforcer mon corps. Et, alors que je me penchais vers son visage terrorisé, quelques gouttes de mon sang tombèrent dans sa gorge.
Je le vis se transformer sous mes yeux. Cela lui pris du temps. Beaucoup de temps. Un processus long de près de 2 heures. Mais il devint comme moi. Le même corps, les mêmes yeux, la même silhouette grisâtre. Cela sembla modifier également son cerveau. Au lieu d’être horrifié par ce qu’il était devenu, au contraire, il se leva, et partit dans l’obscurité. Il fut le premier, et grâce à lui, je découvris que je pouvais réaliser mon plan de manière plus simple. Le sang était la solution. Mon sang. Nul besoin désormais d’être obligé de violenter des femmes pour transmettre le virus qui changerait l’être humain en ce qu’il méritait d’être. Une étape de son évolution. Il suffirait faire absorber mon sang à mes victimes. Mais celles-ci étaient-elles capables de le faire à leur tour ? Les jours qui vinrent répondirent à cette question. J’accumulais les victimes, les transformant, et j’appris bientôt l’existence de mystérieuses agressions dans des parties de la ville où je n’avais jamais été. Les journaux télévisés que je suivais parfois au travers des vitrines de magasins la nuit, les radios entendues dans des bars avoisinant mes lieus de repos, indiquaient toujours plus d’agressions, de créatures étranges aux yeux jaunes luisant dans l’obscurité. La contamination était bel et bien en route.
Au fur et à mesure, mes créatures se firent moins discrètes. Sans doute dû à leur nombre de plus en plus important. Des vidéos les montrant en pleine action furent diffusées à travers tous les médias possibles, des photos furent prises. L’existence d’une nouvelle race en devenir faisait place aux rumeurs des premiers jours, que beaucoup pensaient être l’œuvre d’alcooliques ou d’illuminés notoires. Mon projet était en marche, mais ce n’était pas suffisant. Même si les transformations devenaient de plus en plus importantes, je voulais que le processus s’étende sur un territoire plus vaste. Mais j’ignorais quelle méthode employer. Bien sûr, je pouvais me déplacer et faire ce que j’avais fait dans cette ville, créant d’autres communautés de créatures qui, à leur tour, comme elles l’avaient fait ici, donneraient naissance à d’autres. Mais c’était trop lent, et surtout, les hommes normaux, la surprise passée, commençaient à répliquer. Des milices se formaient, des patrouilles de police, des troupes militaires furent envoyées pour éradiquer le mal naissant. Malgré leurs facultés identiques aux miennes, mes créations tombaient jour après jour face aux armes mises au point par les hommes de science pour percer leur corps et éteindre leurs vies.
C’est en regardant un reportage relatant une expédition contre mes congénères que je trouvais la solution pour étendre plus avant cette nouvelle race qu’était devenue la mienne. Les réseaux d’eau potable. Si une quantité suffisante de sang était déversée dans ces réseaux, elle contaminerait de manière irréversible toute la population de la ville en un temps record. Il me suffirait alors de faire le même type d’opération à travers le pays pour faire du continent le point de départ d’une expansion mondiale de notre race. Et pas seulement l’eau potable. Les rivières, les usines de soda, de plats préparés, toutes les formes d’alimentation… En contaminant le mode alimentaire humain, c’est le monde entier qui serait bientôt en pleine phase d’évolution. Alors que je me demandais comment réunir suffisamment de créatures pour s’attaquer à ces différents réseaux d’alimentation, je me découvris une autre faculté. La téléphathie. En pensant à la meilleure manière d’opérer, je me rendis compte que je pouvais « voir » les pensées des autres créatures à travers la ville. Et que je pouvais communiquer avec elles par la pensée…
C’était inespéré. A partir de là, tout s’est enchaîné. Pendant que les troupes d’intervention militaires se focalisait sur des groupes, envoyés par mes soins pour faire diversion, j’envoyais mes « soldats » vers des cibles bien déterminées afin de mettre mon plan en marche. Une autre de mes facultés dont je découvrais l’existence, c’était une montée très nette de l’intelligence. J’étais désormais capable de mettre au point des stratégies, d’élaborer des techniques d’invasion de sites phares, sans pour autant bouger de là où j’étais, en véritable général. Il ne fallut que quelques semaines pour que les plus grands sites soient pris d’assaut par mes semblables, suivant scrupuleusement mes indications, les agents de sécurité des différents lieux visés étant incapables de les contrer. Un autre des avantages de cette race nouvelle : une harmonie parfaite, dépourvue de toute haine envers ses semblables, attaquant non pas pour le plaisir de tuer des humains, mais uniquement pour les contaminer, et grossir nos rangs, se contentant de se nourrir des animaux qu’ils rencontraient dans les rues : chiens, chats, rats, … Parfois, des élevages de lapins, de poules ou autres animaux de ferme.
Notre race n’avait que faire des notions de confort, de technologie ou autres futilités de la vie humaine. Seul l’instinct de survie, d’entraide, de compassion subsistait de notre ancienne condition humaine. Débarrassé de tout le superflu. Au bout de quelques mois, tout le continent Nord-américain était devenu notre territoire, les quelques rares humains ayant échappé à la contamination se terrant comme nous le faisions à nos débuts. Au bout d’un an, c’est toute la planète qui fut sous notre emprise, reléguant l’ancienne race dominante humaine à quelques groupes se cachant sous terre, dans les montagnes, obligés de revenir à des valeurs simples tels que leurs ancêtres étaient familiers, vivant de chasse de cueillette de fruits, limitant leurs conforts à des grottes, des souterrains, des égouts, … Des lieux où ils pensaient pouvoir échapper à nos semblables. Mais l’extinction se poursuivait petit à petit, inexorablement. Les villes n’étaient plus que des amas de briques, de métaux inutilisés, sombrant peu à peu en de vastes ruines.
Nous sommes devenus la race dominante d’une planète n’ayant plus à craindre les guerres, les mensonges, les trahisons, la dégradation des sites naturels, et autres exactions de l’être humain. Une évolution nécessaire pour permettre à cette Terre de survivre. Il nous arrive bien parfois de devoir recourir à la violence face à des groupes humains refusant de rejoindre notre communauté. Auquel cas, nous n’avons d’autre choix que de revenir de temps à autre à des comportements bestiaux, arrachant des têtes, des bras, éventrant des corps ou se nourrissant de leur chair. Des choix s’expliquant aussi parfois parce que l’humain reste le gibier le plus facile à traquer, conscient également que pour survivre, notre race ne peut pas transformer l’intégralité des survivants humaines. C’est pourquoi nous ne nous attaquons, en cas d’extrême nécessité, qu’à de petits groupe isolés, constitués de seulement quelques membres, afin de laisser aux groupes plus importants le temps de se reproduire, et de nous permettre d’obtenir un nombre plus important de viande par la suite.
Ce n’est pas du cannibalisme comme vous pourriez le croire. Notre mode alimentaire a quelque peu changé par rapport à nos débuts, dans le seul but de préserver une faune nécessaire à notre propre survie. L’humain est le seul animal non primordial. Nous prenons simplement garde à ce que les survivants de développent pas un retour vers une technologie suffisante pour retourner la situation à notre désavantage. Même s’il y a peu de chance que cela survienne un jour, car les abords de chaque ville pouvant permettre cela sont sous le contrôle de dizaines de communautés de nos semblables. Cela a pris du temps, mais j’ai finalement réussi là où le vieux barbu a échoué. Evincer les conflits entre les membres d’une même communauté, devenir une unité, soucieuse de sa survie et des éléments y contribuant, en particulier l’environnement et les différents écosystèmes dans lesquels nous vivons.
Ne voyez pas nos chasses envers les humains comme des actes monstrueux. L’homme n’est plus qu’une proie, mais c’est un juste retour des choses, après que celui-ci a chassé et détruit tant de races et d’espèces au cours de son histoire. Quand à moi, je me suis réconcilié avec le destin. Je ne sais pas si vous croyez en la réincarnation, mais pour ma part, j’en suis persuadé. J’ai rencontré il y a peu une femelle pour lequel j’ai eu une sensation de familiarité, une sorte de « déjà-vu » sentimental. Je ne saurais pas l’expliquer, mais je suis sûr que c’est l’esprit de Tanya qui est en elle. Même gentillesse, même douceur, mêmes lèvres me donnant des frissons… Le destin a reconnu sa défaite envers moi, et pour se faire pardonner, il m’a redonné Tanya. Aujourd’hui, je me dis que ma vie faite de pleurs et de destruction mentale était sans doute nécessaire pour permettre la mise en place de cette évolution de la race humaine, un passage obligé vers cet état de fait dont je devais être le pivot central. Moi et Tanya. Je l’ai appelée comme elle. Elle m’a souri à l’évocation de ce prénom. Ce qui me conforte dans mon idée que je ne me suis pas trompé. Mais je dois vous laisser maintenant. Nous partons en chasse tous les deux, et j’ai repéré tout à l’heure un groupe de 3 humains pour notre dîner. L’un m’a l’air bien dodu. On devrait se régaler.
Publié par Fabs
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