27 mai 2021

LA DERNIERE LA(R)ME

 

 


J’observais par la fenêtre de ma roulotte ce monde où j’étais né, où j’avais vécu tant de joie, tant d’émerveillement, côtoyé un nombre de personnes toutes aussi fabuleuses les unes que les autres ; avec leur personnalités, leurs doutes, leurs sourires, leurs confidences… J’avais du mal à me dire que je ne verrais plus ça d’ici peu de temps. Que je ne rirais plus aux sketchs de Raffaello, le clown, que je n’aurais plus d’étoiles dans les yeux en voyant les numéros des trapézistes, les cabrioles de Nina sur son cheval, ou encore le regard plein de fierté de Sigmund, le Monsieur Loyal de ce véritable univers. C’était plus qu’un cirque, c’était ma famille. Une famille qui m’avais fait découvrir tant et tant de passion tout au long des années où j’avais grandi en son sein. Rien que de repenser à tout ces moments, je ne pouvais m’empêcher d’avoir des frémissements dans tout le corps.

 

Mais je devais me rendre à l’évidence. Le destin, cet ignoble pourfendeur de vie, avait décidé qu’il était temps pour moi de dire adieu à ce lieu magique qui m’avais procuré mille et mille bonheurs. Que ce soit mes frères, mes sœurs, le public, ces moments passés le soir à discuter, plaisanter, s’écouter les uns et les autres, à évoquer nos petits malheurs, comme nos moments de gloire. Et je devrais aussi dire adieu à Phyllis, l’amour de toutes ces années, celle qui m’avais fait découvrir le vrai sens de l’amour, à travers ses tendres baisers, sa peau caressant la mienne, ses yeux où j’aimais me noyer de plaisir. Comment lui annoncer cette nouvelle ? Je savais qu’elle serait effondrée en l’apprenant. Elle en perdrait ce sourire que j’adorais tant. Non, je ne pouvais me résoudre à lui dire la vérité. Je devais faire comme si rien n’allait changer au cœur de notre couple qui faisait l’admiration des gens du cirque. Je ne devais penser qu’à préparer notre numéro pour le prochain spectacle. Cela me laisserait le temps de se faire à l’idée de quitter tout ça dans les semaines à venir. De partir de l’autre côté de la frontière.

 

Mais mes pensées furent soudain interrompues par le cliquetis de la poignée de la porte de la roulotte, immédiatement suivi par l’apparition de Phylllis. A nouveau aujourd’hui, elle arborait son magnifique sourire, avant de parler des derniers agissements de Raffaello, qui n’avait pas usurpé son rôle de clown, toujours à faire des blagues au moment où on ne s’y attendait pas. Phyllis me racontait qu’aujourd’hui, c’est Tania, la dompteuse qui en avait fait les frais. Je l’écoutais me décrire en détail la course poursuite qui en avait suivi, Tania ayant moyennement appréciée l’humour parfois limite de notre cher clown. Je souriais à mon tour, m’imaginant la scène dans ma tête. Cela me faisait un peu oublier mon sort prochain. Oublier qu’il ne me restait que quelques semaines à vivre parmi eux.

 

Les jours passaient, et j’étais parvenu à cacher cette angoisse qui me ravageait de l’intérieur. Le spectacle s’était bien passé, comme d’habitude. Aux yeux des autres en tout cas. Pour moi, le cap avait été plus dur à passer. J’avais ressenti des douleurs à la poitrine, et il m’avais été difficile de les masquer pendant mon numéro avec Phyllis. Le matin, j’avais vomi du sang dans la roulotte. Et j’avais eu toutes les peines du monde à le nettoyer, ce qui aurait forcément entraîné des questions de la part de Phyllis. Et je ne voulais pas qu’elle s’inquiète pour moi. Je ne voulais pas qu’elle perde son sourire. Pas tant que je serais encore parmi ma famille, au sein de ce cirque. Alors, d’autres semaines passèrent à leur tour, pendant que je continuais à lutter intérieurement pour ne pas montrer que la distance me séparant du Grand Départ se rapprochait. Inexorablement. Les vomissements s’étaient accentués depuis quelques jours, suivis de vertiges de plus en plus réguliers. Je perdais mon appétit. Des tremblements parcouraient mes mains, et il me devenait très compliqué de les calmer. Ce matin, j’ai pu aussi apercevoir des filets de sang flotter dans le blanc de mes yeux, l’espace d’un instant.

 

3 semaines. Cela faisait 3 semaines depuis que j’avais appris la terrible nouvelle me concernant. 3 semaines qui m’avait parues des années. Ma poitrine me faisait souffrir de plus en plus. J’avais parfois l’impression que mon cœur pouvait s’arrêter de battre à tout moment, et cela commençait à me faire peur. Pas parce que j’allais m’en aller. J’avais peur de la réaction de Phyllis. J’avais peur de la laisser seule. Peur qu’elle ait l’envie de me rejoindre après coup. Avais-je bien fait de ne rien lui dire ? De ne pas lui parler du mal qui me rongeait, jour après jour ? Je ne savais pas. Je n’arrivais plus trop à réfléchir ces derniers temps. Je n’arrêtais pas de penser à comment étaient ces autres territoires où j’allais me rendre très prochainement. Mais je devais cesser de penser à ça. Je ne devais me concentrer que sur notre numéro de ce soir. Histoire de faire illusion. Une fois de plus.

 

Je me devais de faire attention à cacher mon état. Ce matin, Raffaello n’avait pas son sourire habituel en me voyant. Il avait baissé les yeux en me croisant. Sans faire sa blague habituelle à mon encontre. C’était curieux. Serait-il au courant de quelque chose ? Impossible. J’avais bien fait attention à ne rien montrer. Comment pourrait-il soupçonner quelque chose ? Et puis, ce fut le tour de Tania d’arborer la même mine. Même chose pour Karel et Piotr, les trapézistes. Tous me regardaient comme s’ils savaient, mais qu’ils n’osaient pas m’en parler. Un doute me parvint alors. Je retournais à la roulotte, afin de vérifier si la lettre que j’avais reçu de mon médecin, était toujours à sa place. Ma peur s’était dissipée en voyant qu’elle n’avait pas été découverte. Elle était toujours dissimulée sous le cadre de notre photo de mariage. Alors, pourquoi avaient-ils tous cette peine dans leurs yeux en me voyant ? Je ne comprenais pas. Non. Ce ne devait être que mon imagination qui me jouait des tours.

 

Un peu plus tard, je m’exerçais à peaufiner notre numéro. On allait faire une petite variante. Pour changer, le plateau où je serais attaché serait mobile, et me ferait tourner. Une difficulté supplémentaire pour Phyllis pour lancer ses couteaux. C’était elle qui m’avait fait cette proposition. Afin d’agrémenter quelque peu le spectacle à proposer au public. J’étais un peu surpris au départ de ce choix, sachant que Phyllis avait, à chacun de nos numéros, toujours cette peur de manquer un tir. Et de me blesser. C’était assez inhabituel cette prise de risque de sa part. Mais j’appréciais. Cela voulait dire qu’elle avait passé un cap de confiance en elle. Alors, bien sûr, j’avais accepté qu’on s’entraîne en ce sens, et j’avais modifié le plateau, afin de le rendre mobile. Je devais avouer que  j’avais hâte de voir la réaction du public. Phyllis s’était révélé parfaite dans les lancers. Et son sourire m’avait fait oublier les réactions des autres à mon encontre. Si elle était au courant de quelque chose et en avait fait part aux autres, elle ne pourrait jamais avoir un visage aussi radieux en ma présence. Elle qui ne parvenait jamais à cacher ses émotions, cela lui serait impossible.

 

Puis, le soir du spectacle arriva. Le cirque était rempli, comme rarement il l’avait été. En même temps, l’été approchait. Cela incitait les gens à sortir un peu plus. Raffaello venait de faire son petit numéro, avec sa bonne humeur légendaire. Puis ce fut le tour de Tania. J’étais heureux de constater qu’ils avaient retrouvés leur visage de tous les jours. Ça me rassurait. Aujourd’hui, cela avait été encore plus dur que d’habitude. Ce matin, les vomissements de sang avaient été plus importants que d’habitude. Et j’avais ressenti une fatigue plus lourde. Sans compter mes douleurs à la poitrine. On aurait dit que j’avais les couteaux de Phyllis à l’intérieur de moi. Mais qu’importait. Le moment de mon numéro avec Phyllis était arrivé. Je m’installais sur le plateau mobile. Phyllis m’attachait les mains. Puis les pieds. Ensuite, elle relevais le plateau à l’horizontale, et un des garçons de piste lançais le mécanisme pour le faire tourner. D’abord lentement. Comme on l’avait prévu, Phyllis et moi. Elle lançait le premier couteau à côté de ma hanche droite. Le second se fichait près de ma hanche gauche. Puis ce fut au tour de ceux se plantant tour à tour à proximité de ma jambe droite, ma jambe gauche, mon bras droit, puis mon bras gauche.

 

A chaque couteau lancé, je luttais pour cacher cette douleur persistante qui me brûlait, juste avant que la vitesse du plateau s’accélère. C’était là que je vis un changement dans le visage de Phylllis. Jusqu’à présent, elle était concentrée, avec son petit sourire en coin, comme à son habitude. Une manière de donner un petit « plus » au numéro. Un petit truc qu’on avait entre nous pour donner du piment. Mais là, ce petit sourire avait disparu, et j’apercevais une larme couler sur sa joue. Elle me regardait, pendant que le plateau avait encore accéléré. Plus que ce qu’on avait prévu. C’était anormal. Je voyais son visage encore plus rempli de larmes. Et avant que la lame du couteau soit parvenue jusqu’à moi, j’avais compris qu’elle savait. Elle savait pour ma maladie. Elle savait que  je souffrais en solitaire depuis toutes ces semaines.  Et que je n’avais pas voulu lui faire partager ma douleur. D’un coup, je comprenais les attitudes des autres en me croisant. Je comprenais son insistance à changer le numéro. Je comprenais qu’elle voulait abréger cette souffrance en moi, en orchestrant ce stratagème qui passerait pour un accident aux yeux du public et de l’enquête policière qui s’en suivrait.

 

Quand la lame s’enfonça dans mon cœur, j’eus tout juste le temps de voir Phyllis s’effondrer à genoux sur le sol, les mains masquant son visage rempli de larmes. Pendant que je sentais la vie s’enfuir de moi, je voyais Sigmund, ce brave Monsieur Loyal, Tania et Raffaello se tenir à ses côtés. Elle avait tout organisé. Elle ne voulait pas que je souffre davantage, alors elle avait décidé de cette alternative pour que je parte en paix. Malgré toute la douleur que cela allait lui procurer. Et les autres avaient approuvés ce dernier geste d’amour envers moi. Je les voyais me montrer leurs mains en forme d’adieu. Alors je leur souriais, pendant qu’une dernière larme coulait le long de ma joue, et je murmurais ma dernière parole, comme pour les rassurer : « Merci ».

 

Publié par Fabs

19 mai 2021

ALEX FOX, SERIAL KILLER : Carnets Audio 1

 


 7h00 

 

6 h 00, c’est l’heure à laquelle mon  réveil sonne, me donnant le point de départ d’une nouvelle journée à venir. Une de plus. Rien de  bien nouveau sous le soleil, comme on dit. Enfin, je parle pour moi. Pour vous qui enregistrez cet entretien, et qui venez d’arriver, j’imagine bien que c’est différent. Je sais pas vous, mais moi j’ai pas vraiment dormi. Pas que je sois insomniaque ou quoi que ce soit, même si avec le métier que je fais, j’en connais beaucoup qui pourrait effectivement en perdre le sommeil. Mais je ne suis pas comme ça. Non, là en fait, c’est à cause de ce connard enfermé à la cave. J’ai pourtant pris mes précautions habituelles. Un bâillon découpé dans mon stock de tissu en coton, que je garde pour les grandes occasions. Bon, d’accord, j’avoue que c’est surtout parce que j’ai eu la flemme de laver ceux qui me servent habituellement. Mais que voulez-vous : cette semaine a été assez chargée en évènements sportifs à la tv. Une vraie drogue pour moi, vous imaginez même pas. Heureusement  que j’ai mes petites activités pour sortir mon derrière du canapé, parce que, me connaissant, je pourrais y passer des  heures. Mais le boulot, c’est le boulot. Bref, tout ça pour dire que j’ai suivi le même processus : un carré de 24 cm sur 38 recouvrant un foulard des New York Giants fourré en boule dans la bouche, entre la 1ère incisive et la 3ème molaire du fond. C’est important. Un petit écart d’un ou deux centimètres, et votre victime respire trop. Il y a rien de plus énervant d’en entendre une baraguiner ses « Mpffff » « Mpfff » toutes les 3 secondes. Je sais pas pour mes collègues, mais moi ça me met en rogne. Et quand je suis en rogne, je frappe. Pas trop fort bien sûr, sinon, il perd conscience, et c’est tout de suite moins amusant quand vient le moment de lui arracher les ongles un à un s’il voit pas ce qu’il se passe. Pour en revenir à mon bâillon, tout a été fait dans les règles de l’art, comme d’habitude.

 

Pensez : ça fait 3 ans que je suis dans ce secteur d’activités, alors je commence à bien connaitre les petits trucs. Le contraire serait quand même inquiétant, vous croyez pas ? J’y pense, vous voulez peut-être déjeuner ? Il est un peut-être un peu tôt pour vous, mais bon, maintenant que vous êtes là… Et puis, de tout façon, votre boulot à vous, c’est de me suivre pendant les prochaines 24 heures. Alors, autant que vous preniez l’habitude dès le départ de mon petit train-train quotidien. Un café ? ça marche. Un déca ? Ouais, j’ai ça. Je suis bien fourni, vous en faites pas. Obligé pour être en forme toute la journée d’avoir tout ce qu’il faut. Bon, pour revenir à ce que je vous disais précédemment, le problème venait pas de là, d’autant que j’ai  bien serré le barbelé pour lui attacher bras, mains et jambes. Pas possible que le corps puisse bouger. Enfin, en théorie. J’ignorais que cet emmerdeur, ce petit con que j’avais gentiment assommé puis embarqué dans le coffre de ma bugatti, était un as de la gymnastique. Il était parvenu à faire claquer les pieds de la chaise en se balançant d’avant en arrière. Ça faisait un de ses raffuts, c’était juste pas possible. J’ai dû redescendre plusieurs fois, couper un ou deux doigts de pieds, espérant que ça le calmerait. Mais non : il avait décidé de me faire chier toute la nuit. A peine j’était remonté qu’il recommençait. Et pourtant les 10 doigts de pieds y étaient passés. Alors, j’ai perdu mon calme. Je suis redescendu une dernière fois, et je lui ai balancé un coup de hache sur la tronche. Ah je sais : c’est pas très pro, je le reconnais, mais je voudrais vous y voir vous, avec des castagnettes toutes les demi-heures qui s’entend à travers les canalisations des murs. Va vraiment falloir que je fasse faire insonoriser cette cave. C’est le deuxième à me faire ce coup-là.

 

Bon, en tout cas, après ça, il était plus calme. En même temps, j’en connais pas beaucoup qui le serait pas avec une lame de 40 cm plantée au milieu du crâne. De quoi ? De l’ironie ? Ah, oui, j’aime bien plaisanter de temps en temps. Faut pas être trop sérieux dans ce métier vous savez. C’est comme tout : il y a un temps pour le travail, un temps pour la détente. Sur le terrain, je rigole pas. Oh, je sors bien une ou deux vannes suivant la dégaine du gars ou de la fille que j’ai choisie pour être mon nouveau partenaire de jeu, mais ça s’arrête là. Non, faut pas plaisanter quand t’as un planning à respecter. J’en vois trop qui font pas gaffe. Et il arrive quoi ? Ils se rappellent plus qu’à telle heure il y a une patrouille qui passe, et ils se font serrer comme les bleus qu’ils sont. Ah ouais, j’ai horreur de tous ces petits amateurs qui se font passer pour des durs, sous prétexte qu’il a dessoudé 4 mecs en 1 heure de temps. C’est vrai que c’est impressionnant pour la plupart des gens qui n’y connaissent rien. Mais faut pas s’leurrer. Tous les pros vous le diront. C’est pas la quantité qui prime avant tout. C’est l’amour du travail bien fait. Il vaut mieux prendre son temps, repérer les lieux, quitte à y passer une semaine. Suivre les habitudes de la proie que t’as choisie, se renseigner sur ses amis qui pourraient demander une enquête bien emmerdante pour bosser sereinement après, choisir la bonne heure,… Serial Killer, c’est un vrai métier, bordel ! Tu peux pas faire n’importe quoi si tu veux réussir à te faire remarquer. Franchement, c’est pas plus appréciable un vrai bon meurtre, finement préparé, fait avec des outils adaptés, un corps découpé avec précision, sans témoin, en prenant soin de tout faire avec des gants, masques et tout ce qu’il faut ? Et si tu fais gaffe à respecter un rituel, c’est encore mieux. Les gens s’habituent vite à un vrai pro qui a toujours le même modus operandi, qui tue chaque mardi à 5 heures du mat’, parfois à la seconde près, en visant toujours le même type de proie : hommes, femmes, enfants, chiens, …. Non, je déconne : on touche pas aux animaux. C’est trop cruel. Je supporte pas ceux qui font du mal aux bêtes. Ces gens-là, putain, je leur foutrais la gueule dans un mixer pour leur apprendre. Des vrais monstres sans cœur, c’est inacceptable !

 

Bon, j’en étais où moi ? Ah oui. Donc, je disais, chacun son métier. Tu peux pas faire n’importe quoi. Tous ces petits merdeux qui respectent rien en charcutant un gars au hasard, laissant un max d’empreintes, qui se font chopper deux jours après, parce qu’en plus, ils opèrent sans cacher leur visage, sans faire gaffe où sont situées les caméras de surveillance, … Des amateurs, c’est rien de plus, et ça fait du mal à la profession, moi je vous le dis. C’est comme l’autre, là, le Night Stalker. Putain, mais quel con ce mec ! « J’obéis à Satan… » « Je tue quand ça me chante » « J’ai pas de préférences pour mes victimes »… Mais bordel, c’était quoi  ce discours à la mords-moi-l’nœud ? Lui, il a fait du mal à notre métier. Mais ce mec était pas crédible en plus de ça. Vous avez vu son arrestation ? Il pissait dans son froc tout ça parce qu’il était entouré d’une centaine de gens qui voulaient le buter. Mais merde, on a un honneur à respecter quand on fait un boulot comme le nôtre ! T’es un bonhomme ou tu l’es pas ! 

 

A sa place, moi j’en aurais zigouillé au moins une vingtaine avant qu’ils me mettent au sol ! Et je serais mort avec la satisfaction d’avoir préservé l’honneur de la profession ! Tandis que lui, il a continué à faire son mariole pendant le procès, il s’est marié en tôle. Alors, ok, on continue à parler de lui, même avec son corps en terre, mais faut voir le boulot : aucune consigne respectée, il prenait n’importe qui, il piquait des bagnoles et se garait pile poil devant l’endroit où il officiait, sans se poser la question si quelqu’un allait pas le remarquer par la suite. Purée, et ça se prétendait tueur ! C’était juste un de ces putains d’amateur, c’était tout ce que c’était ! Quand je vois le culte qu’on lui voue toujours aujourd’hui, ça me rend malade ! Parlez-moi plutôt de Jack L’Eventreur, le fils de Sam, le Zodiaque, Ed Gein, et j’en passe. Ça c’était des bons ! Des vrais de vrais ! Des modèles ! Ils savaient y faire eux. Méthodiques, discrets, s’arrangeant toujours pour qu’on sache que c’était eux les auteurs, et pas un autre, grâce à des rituels étudiés avec classe. Rien que d’y penser, j’en ai la larme à l’œil. Qu’est-ce que j’aurais aimé les rencontrer, assister à leurs œuvres d’art, ou bien qu’ils m’offrent un de leurs trophées. Ah celui-là, vous pouvez être sûr que je l’aurais gardé précieusement. Il aurait eu droit à une place d’honneur à la maison ! Non, pas à la vue de tout le monde évidemment. Il y a encore beaucoup de gens qui comprennent pas notre art de nos jours. Qui ne comprennent pas qu’on est comme des peintres, fignolant des tableaux avec l’amour du travail bien fait. Bon, moi, je suis pas un visuel. J’expose pas à l’extérieur. Je suis plus du genre casanier. Et puis, j’aime bien jouer aussi, je vous l’ai déjà dit. Je préfère inviter chez moi, prendre mon temps, réfléchir aux activités  à faire… C’est ma manière de faire… Mais vous allez avoir tout le temps de comprendre au cours de la journée…

 

8 H 12

 

Bon, maintenant que la pause déjeuner est passée, je vais vous montrer un peu plus comment se passe ma journée. Et au risque de vous surprendre, j’ai une méthode moderne d’opérer. Entendez par là que j’utilise les outils d’aujourd’hui. Bon, ça fait que 5 ans que je bosse dans le métier en même temps. Je fais partie de la nouvelle génération. Aujourd’hui, avec Internet, on bosse mieux qu’il y a 20 ans. Ça prend moins de temps pour analyser, chercher la proie idéale, déterminer le créneau horaire le plus adéquat. En plus, avec le Dark Web, je me suis familiarisé avec le hacking. Pratique ce truc, vous imaginez pas… ça permet d’avoir tous les renseignements utiles pour la suite, une fois chois ta cible : un p’tit tour sur les sites policiers ou du FBI, et tu sais tout de suite si le gars va pas être trop compliqué à piéger. Juste au cas où. Un autre tour sur les réseaux sociaux, analyse de la carte d’identité, son lieu de travail, ses potes, ses loisirs,… Tout ça tu peux l’apprendre grâce à ses comptes Facebook, Twitter ou Instagram. Pas de place pour le hasard de nos jours. Ceux qui sont trop discrets sur les réseaux, c’est à éviter. Trop risqué, sans tout connaître sur eux.  Tu peux pas te lancer tête baissée dans la rue, suivre ton objectif, et attendre le meilleur moment. Non, franchement, à part les débutants, plus personne opère comme ça. Ouais, c’est vrai : les grands noms, Gacy, Dahmer et les autres, ils ont commencé de cette manière. Mais ils n’avaient pas à disposition ce qu’on a aujourd’hui. C’est même pas comparable.

 

Bon, ok. Alors, tu vois là, ce gars. Ça fait une semaine que je suis son parcours. Un petit branleur qui se pâme sur insta en calebute, avec ses nouvelles conquêtes. Une merde qui hésite pas à balancer sur les petits secrets de ses meufs dès qu’il en a l’occasion. Tu sais combien de filles il a pratiquement envoyé en mode dépression ? Putain, mec, tu imagines même pas le nombre, c’est affolant. Ouais, c’est ça mes cibles. Les connards qui respectent pas les sentiments des femmes, je peux pas les blairer. Tu dis ? Si c’est mes uniques cibles ? Non, pas seulement. Faut savoir se diversifier de nos jours, sinon tu t’engages vite dans la routine, et c’est là que ça peut être dangereux pour toi, si tu fais pas gaffe. Tellement habitué à tes petites manies, que tu manques de prudence. Ça aussi, c’est important. Toujours penser à tout, et surtout, faire à chaque fois, comme si c’était la première fois. C’est le meilleur moyen de pas faire d’erreur. Dans le métier, ça peut être fatal. Bon, pour revenir au bellâtre de mes deux, là, on va dire que c’est le genre de cible que je cible en priorité. Pourquoi ? Ah, là, on touche une corde sensible. Mais t’es là pour ça en même temps. C’est à cause de ma sœur. Elle a été la victime d’un de de ces petits cons qui prennent les femmes pour des jouets. Une sorte de vengeance ? ouais, on peut dire ça comme ça. Mais pas seulement. D’un point de vue général, c’est ma nature de pas aimer les merdes comme lui. Et les friqués qui profitent de leur compte en banque pour prostituer des pauvres filles perdues, qui ont pas plus de 15 ou 16 ans, quand c’est pas moins. Voire les faire plonger dans la drogue et compagnie. Putain, mec, si tu savais comme je les hais ces gars-là ! J’en ai eu un comme ça le mois dernier. Vu comme il était protégé, ça a été complexe de trouver la bonne méthode. Alors, je l’ai appâté. En lui faisant croire que je pouvais lui fournir des filles, et en me fabriquant une fausse identité sur les réseaux cachés du web.

 

Après, ça a été un jeu d’enfant. Dès qu’il est entré dans ma voiture, c’était fini pour lui. Une voiture de location bien sûr. Louée par correspondance. Le pied que ça a été de le torturer. J’ai commencé par la langue. Je l’ai découpée par petits bouts, en prenant bien soin de lui montrer chaque morceau au fur et à mesure. Après je lui ai écorché les bras. Avec une lame rouillée, pour faire durer le plaisir. Rien que d’y repenser, j’en ai des frissons de plaisir. Mais je m’égare. Bon, tu vois la petite merde, là, Steven le BG, il a ses habitudes, à voir les nombreuses photos qu’il poste sur insta. Il va souvent à un club de striptease. Tu vois la personnalité ? Il drague à outrance, et en plus il amène ses conquêtes dans ce type de club. Aucun brin d’empathie ou d’éthique pour les pauvres filles qui sont tombées dans son filet. Je vais me faire un de ces plaisirs à m’occuper de lui. Bon, ce club, il en sort chaque soir aux alentours de 2 heures du mat’. Ça je le sais par les caméras de surveillance du quartier. Ah non, ça par contre, je peux pas te dire comment je les ai hackées. Secret professionnel. Tu peux comprendre ça ? Si on sait comment je fais, la sécurité du matériel va être renforcée, et ça va me faire perdre du temps pour forcer les barrages informatiques pour briser le nouveau protocole de protection pour me servir des images à nouveau. Bon, maintenant, viens avec moi. On va se rendre sur place pour mieux déterminer où le choper cette nuit.

 

10 H 34

 

Alors voilà, on y est : c’est ce bar là. Le temple du foutre dans toute sa splendeur. Si je pouvais, je buterais tous les dirigeants. Mais il faut savoir être raisonnable. Ça viendra un jour. De quoi ? Si je me considère comme un justicier ? Mec, tu rigoles là ? Tu trouves que je ressemble à Arrow ? Tu veux que je prennes un arc et des flèches aussi ? Non, mais soyons sérieux. Quand j’ai débuté, j’ai aussi pris la vie de mecs qu’avaient rien fait. J’étais jeune en même temps, et je cherchais un sens à ce que je faisais. Tous les grands noms sont passés par là. Je connais pas mal de collègues qui sont comme ça. Je suis pas toujours d’accord sur leurs choix, mais bon, chacun son truc, chacun sa méthode. On a tous des goûts différents, des jeux différents. Tant qu’ils me font pas chier, et qu’ils me font pas de l’ombre dans mon secteur, pas de souci. Quoi ? Evidemment qu’on se connait dans le métier. Pas tous, bien sûr. Certains sont assez taciturnes, la relation inter-collègues c’est pas leur trucs. Par contre, même si ça nous arrive de communiquer entre nous, on a une règle : jamais de sortie commune. Pour des raisons évidentes. Surtout que si nos méthodes d’investigations ont évoluées, celle des flics aussi. Je te l’ai déjà  dit : pas de place pour le hasard.

 

11 h 22

 

Bon, tu vois, là petite ruelle là ? Je sais que vers 1h, mon futur jouet a l’habitude de s’y rendre pour fumer son joint à la con. Ouais, la drogue et moi, on est pas copain. Te méprends pas, j’ai rien contre. De temps en temps, une petite ligne, purée, ça te libère le cerveau, c’est extra ! Tu devrais essayer, t’as l’air un peu coincé je trouve. Mais il faut que ça soit de la qualité. De nos jours, il y a trop de contrefaçon qui te ravage la tête plus que tu ressens de plaisir. Bon, pour revenir à la ruelle, il y a juste un lampadaire qui l’éclaire. Il suffira de venir une petite heure avant, un petit jet de ferraille balancé au lance-pierre sur l’ampoule, et le décor sera posé. Plus qu’à attendre la sortie de la cible. Tu dis ? Où se cacher ? Bonne question ! Hé, t’es pas si nœud-nœud que je pensais. Il y a un peu de cervelle grise qui fonctionne dans cette petite tête de binoclard. Ha, t’offusques pas, c’était pas méchant ! Humour ! T’es vraiment trop coincé quand tu t’y mets ! On se mettra derrière le container à ordures au fond. Pour le reste des opérations, tu verras sur place…

 

12 h 14

 

Bon, maintenant  que la phase observation est achevée, viens mec. On va aller becqueter un bout à mon snack préféré. C’est moi qui régale. Non, non j’insiste !

 

13 h 21

 

Alors ?  C’était pas le top ce repas ? Un peu ballonné ? Ah, t’as pas souvent l’habitude de ce type de nourriture, je me trompe ? Plus resto chic, non ? T’inquiètes, ton estomac va vite s’habituer. Tu me rappelles un de mes « invités », il y a de ça quelques mois. Putain, le mec il arrêtait pas de me balancer des pets à chaque fois que je lui enlevais un morceau de son corps, une vraie infection ! Obligé de mettre un masque pour continuer ! Je sais pas si c’était le gras qui le composait qui faisait ça, mais purée, je peux pas oublier cette puanteur ! Même un cadavre en putréfaction il sentait meilleur, c’est pour dire ! D’un autre côté, j’ai rarement découpé de la peau aussi facilement ! Même pas besoin d’aiguiser la lame tellement ça s’enlevait facilement. Et pourtant, ça fait partie de mes rituels habituellement. Une lame bien aiguisée, rien de tel pour bosser peinard. Mais là, rien que pour trancher sa jambe droite, pour te donner un exemple, j’avais l’impression de couper du beurre, tellement ça a été facile d’atteindre l’os. Ah ouais, j’aime bien faire ça aussi. Je coupe pas directement la jambe d’un coup. Je tranche autour d’abord. Ça prolonge le plaisir. Après, tu fais glisser la lame le long de la jambe. Le spectacle de la chair qui se soulève peu à peu, je connais rien de plus beau à voir ! Après, y’a plus qu’à prendre la scie sauteuse pour couper l’os à nu. Doucement, sans précipitation, tout en observant le visage parsemé de douleur de ton joujou.

 

Des fois, j’aime bien prendre les larmes qui coule sur les joues. J’en mets une sur la langue, et je savoure. Tu comprendras sûrement pas, mais c’est une sensation unique ce moment. Un petit goût acidulé, le goût de la peur concentré en quelques millimètres, c’est exquis, tu peux même pas imaginer ! Rajouté à un petit morceau de chair fraîchement coupé, mâché délicatement, sans se presser. Ah putain, c’est vraiment génial. Au moins aussi bon que les steaks qu’on a mangé tout à l’heure… Je t’ai dit qu’il était tenu par un collègue ? Garde ça pour toi, mais il fait les meilleurs hamburgers  à la viande humaine de la ville. Ah ouais, c’est son truc à lui, ça. Il aime pas gaspiller… Ah ben non, bien sûr que personne connait son secret. A part moi, bien sûr. Mais c’est différent. Lui et moi, ça fait des années qu’on se connait.

 

16 h 54

 

Alors, il est pas extra ce magasin de fringues ? Non, t’affoles pas, t’as rien à débourser. C’est de ma faute. J’aurais du t’annoncer le truc des hamburgers d’une autre manière. Peut-être même que j’aurais pas dû te dire en fait… Mais je pouvais pas deviner que t’allais dégobiller tout ton déjeuner en pleine rue non plus, et pile poil sur tes habits en plus de ça… T’es pas doué quand même, on t’as jamais dit. N’importe qui aurait tout craché sur le trottoir, dans une poubelle, dans le caniveau,… Toi, tu lâches tout sur toi-même…. Allez, c’est pas grave va, t’as pas à avoir honte tu sais. C’est des trucs qui arrivent.

 

18 h 46

 

Ok, alors, ça va mieux on dirait ? Tu vois, cette petite ballade près de la rivière, ça t’as fait du bien. On respire ici, il faut dire. J’aime bien cet endroit. C’est là que j’y enterre la plupart des restes de mes victimes, dans la forêt juste derrière. Là-bas, près du grand chêne, il y en a 4 ; un peu plus loin, juste à côté, j’en ai placé 5 autres ; les autres, ils sont tous près de la grotte, en plein cœur. 24 au total. Ouais, je sais, c’est pas énorme. Mais comme je t’ai dit, je suis un artiste. Je prends mon temps pour choisir mes proies, et je prends mon temps aussi pour jouer avec, les découper en petits bouts… Les cuisiner aussi parfois. D’ailleurs, le bacon que t’as mangé ce matin avec ton café, je dois vraiment te dire sa provenance ?

 

21 h 16

 

Tu sais que t’es le mec le plus maladroit que je connaisse. Se vomir dessus deux fois dans la même journée, fallait quand même le faire… Bon, allez pour faire passer ça, on va aller boire un verre au club. On a encore le temps. Notre proie est pas encore arrivé de toute façon. Logiquement, elle devrait arriver vers 22 h 30, si il a pas changé ses habitudes. Mais connaissant ce type de raclure, il sera sûrement ponctuel, je m’affole pas là-dessus…

 

22 h 49

 

Ouais, c’est bien lui. T’as l’œil mon gars, c’est bien. C’est important dans notre métier d’avoir une bonne vue. Bon, toi tu triches un peu avec tes lunettes. Mais il y en a d’autres comme toi. C’est un détail ça. Allez, viens, on va aller profiter du spectacle. Autant joindre l’utile à l’agréable. Tu dis ? Ah non, j’ai rien contre le club en lui-même. Voir des nanas s’effeuiller en musique, je mentirais si je disais que j’aime pas ça. Je suis un homme quand même… Non, ce que je blaire pas, c’est les mecs qui prostituent ces pauvres filles comme je te l’ai déjà dit. Si ils se contentaient de les recueillir pour les faire bosser ici, ça irait. Tant qu’ils abusent pas d’elles en guise de « remerciement ». Je sais que c’est monnaie courante dans ce milieu. Pas tous, heureusement. Il y en a qui sont réglos. Ils prennent vraiment soin des filles qu’ils « adoptent », comme ils disent. Elles dansent dans les clubs, elles font leur spectacle, et pour le reste, elles font leurs vies comme tout le monde. Mais il y en a de moins en moins des patrons comme ça. La plupart, sont des maquereaux en puissance, qui se cachent derrière le système pourri de notre société pour faire leur business de prostitution, et se faire du blé sur leur dos, les menaçant de mort si elles tentent de dire quoi que ce soit, ou si elles se rebellent. C’est ceux-là que je peux pas supporter.

 

00 h 34

 

Bon, allez c’est l’heure de se préparer. Viens, on va sortir discrètement pour se diriger vers la ruelle, et se positionner comme prévu. Quoi ? Ah non, on peut pas attendre la fin du show de Darla. Petit coquin, va ! Tu as bon goût, rien à dire. Mais là, il faut qu’on bosse maintenant…


2 h 26

 

Tu sais que tu m’as impressionné tout à l’heure mec ? Pour quelqu’un censé juste observer mon travail, tu t’es sacrément investi. Merci à toi. Ça m’a fait gagner un temps fou. Mais j’aurais jamais imaginé que tu avais un tel direct du droit. La tête de Steven quand il s’est mangé le pain dans la tronche. Et quand il s’est ramassé contre le mur, avant de tomber, et que tu l’as lardé de coups au sol, putain, mec, j’ai adoré ! Première fois que j’ai rien à faire quasiment. Bon, au bout d’un moment, j’ai dû t’arrêter, t’aurais fini par le tuer plus tôt qu’il fallait. Et puis c’est pas ma méthode. Comme tu sais, j’aime bien jouer avec mes victimes avant… C’est les 5 cocktails que t’as bu avant qui t’ont mis dans cet état ? Tu devrais boire plus souvent.

 

3 h 17

 

Alors, monsieur Steve, on fait moins le malin maintenant ? Tiens, mec, allume le caméscope. Je garde toujours des souvenirs de mes petites séances de jeu. Dis-moi, on commence par quoi ? Les yeux ? Non, trop classique. Et puis je veux qu’il voie son calvaire jusqu’au bout. Alors, voyons, le nez, les oreilles, … Tu dis mec ? Lui découper les lèvres ? Ouaiiiis… c’est bon ça… Décidément, t’es plein de surprise. Alors, Steven, tu as écouté mon pote ? On va commencer par t’enlever ces lèvres que tu aimes tant utiliser… Après…. On va taillader tes bijoux de famille…. En faire des lamelles… que tu mangeras… Ensuite… Je vais te raboter les doigts jusqu’à l’os… Tu dis mec ? Tu veux le faire ? Putain, t’es sûr que t’es le même journaliste binoclard de ce matin ? Attention, c’est pas un reproche, bien au contraire… Je peux te dire que j’apprécie… Tiens, tu sais quoi ? Je te laisses la lime, fais-toi plaisir… Je lui découperais les lèvres après… Je vois que tu meurs d’envie de commencer…

 

5 h 38

Eh bien, c’était une bonne journée, t’en penses quoi ? Tu dis ? Ah oui, Steve… Non, on va pas l’achever ce soir. On en garde pour les autres soirs. Il faut pas abuser des bonnes choses, c’est ce que ma maman me disait toujours. Bon, bien sûr, elle parlait pas de ce domaine-là, tu t’en doutes, mais c’est le même principe… En tout cas, tu m’as impressionné mec. Je vais même t’avouer un truc. Au départ, j’avais prévu de te faire rejoindre Steven dans ma salle de jeux, pour subir un sort analogue, dans les jours à venir. Faut me comprendre… Quand tu m’as contacté, il y a une semaine, je savais rien de toi, je savais pas comment t’avais fait pour trouver l’adresse de mon blog sur le Dark Web,… Autant la perspective de voir un reportage sur mon travail me bottait, autant la manière dont tu m’avais trouvé, avec le risque que tu en aies parlé à quelqu’un… Et puis, j’ai fait mes petites recherches, et j’ai découvert que t’étais en Freelance. Plutôt rassurant du coup pour moi. Alors, j’ai accepté ta proposition. En me disant que je pourrais toujours attendre que tu aies vendu ton reportage avant de revenir m’occuper de toi. Voire le vendre à ta place, en usurpant ton identité. Rien de plus simple pour moi.

 

Mais là, avec ce que tu as fait, tu m’as vraiment bluffé mec. Et puis, je dois avouer que cette journée avec toi était très instructive, je t’ai trouvé vraiment cool. Tu m’as fait rire aussi… Bref, j’ai changé d’avis, et j’ai décidé de te laisser en vie. Je sais maintenant que tu me dénonceras pas après coup. Ça serait stupide de ta part en plus, vu que tu as été mon complice tout du long. Et si tu veux repasser un soir tant que Steve vit encore, aucun souci. Tu seras le bienvenu. Et peut-être qu’on chassera à nouveau ensemble, qui sait ? Ah, je vois à ton sourire que tu n’es pas contre, c’est cool ça ! Tu dis ? S’il me reste du bacon ? Ah mais autant que tu veux mec…. Je sens qu’on va vraiment bien s’entendre tout les deux… 

 

Publié par Fabs