7 janv. 2022

DES CERVEAUX ET DES HOMMES (SCP-1027) (Le Triangle SCP)

 


Rapport d’Observation du Dr. Russel Clay concernant le SCP-1027

7 Novembre 2021-Site 17 de la Fondation SCP

 

    S’il y a bien quelque chose qui échappe encore aux connaissances de l’homme, c’est bien son propre cerveau. Source de multiples interrogations sur son fonctionnement, ses zones mortes, ses capacités cachées, son réseau nerveux complexe. Que ce soit au niveau du diencéphale ou ses terminaisons le reliant au télencéphale, formant l’ensemble connu en tant qu’encéphale. Nombre sont ceux parmi les scientifiques à avoir tenté de percer les mystères de celui-ci, et du rôle primordial joué par les axones pour délivrer des informations entre chaque neurone, ainsi que les fonctions des cellules gliales, qui assurent le bon fonctionnement des neurones. Au milieu de tout ça, certaines fonctionnalités restent floues pour la communauté scientifique, notamment ce qui fait l’essence même de tout être humain, à savoir l’esprit, opposant psychologues, philosophes, ou autres apparentés.

 

    Du coup, quand SCP-1027 a été découvert, au hasard de la jungle africaine, par la FIM Bêta-4, afin de donner suite à une demande d’assistance du Gdi-466, cela a provoqué l’enthousiasme des chercheurs de la Fondation, par les réponses sur le cerveau que ce SCP très particulier pouvait apporter. Les premiers spécimens de SCP-1027 ont vu établie leur existence en plein cœur de la réserve forestière de Mbalmayo, située à un peu plus d’une heure de la ville de Yaoundé. C’est à la suite de la création de l’APSAS (Agence de Prévention et de Suppression Active des Sauterelles) par le gouvernement des USA, que le GdI-466, chargé de surveiller le bon fonctionnement des structures au Cameroun, a découvert le premier spécimen de SCP-1027, dans une région qui, en 2015, subissait des attaques de sauterelles et de criquets pèlerins (inclus dans la charte de l’APSAS), de manière particulièrement dévastatrice…

 

    Pensant d’abord qu’il s’agissait d’une extraction opérée par une tribu locale, suivant en cela un rite inconnu, un membre de la GdI-466 s’approcha de SCP-1027, curieux de découvrir le mode utilisé et barbare qu’il pensait provenir de ladite tribu. Le spécimen semblait ne pas bouger, mais il fut remarqué que les axones de l’encéphale formé par SCP-1027 manifestaient une activité visible. Concluant à une créature vivante, plutôt qu’un corps mort extrait d’un être humain, le chercheur put parvenir à isoler SCP-1027, et le ramener discrètement au sein de la structure affiliée au groupe, sans en parler aux délégués de l’APSAS, présents sur place. 


    Il avertit la Fondation, qui dépêcha la FIM Bêta-4 sur place, celle-ci étant spécialisée dans ce genre de récupération animale, tel qu’on décrivait à ce moment SCP-1027. Entretemps, les chercheurs du GdI-466, après plusieurs tests pour déclencher des mouvements de l’étrange créature, découvrirent que celle-ci réagissait au contact de l’eau saline. Il devenait donc évident que SCP-1027 avait donc été apporté en Afrique, et que ce pays n’était pas son lieu de « naissance », mais devait plutôt venir de l’océan…

 

    Comment et surtout par qui SCP-1027 avait-il été apporté au Cameroun ? A ce jour, et malgré de nombreuses recherches effectuées par d’autres FIM, personne ne sait la provenance exacte de SCP-1027. D’autres spécimens furent cependant découverts au centre de la Jungle africaine, près de l’endroit où fut trouvé le premier. Un total de 42 représentants de SCP-1027 fut récupéré au cours des semaines qui suivirent. Aucun autre cas ne fut indiqué par la suite, et les spécimens furent envoyés à plusieurs centres, afin de les étudier. Dont 5 au centre 17, où je fus chargé de son observation. 


    Du fait des rapports des membres de la GdI-466, mon travail de base fut grandement simplifié. Je savais déjà que SCP-1027 semblait plus à l’aise dans un environnement constitué d’eau légèrement saline, où il montre une activité bien plus importante que soumis à l’air ambiant. Malgré tout, SCP-1027 est parfaitement capable de se mouvoir dans un environnement sec, comme l’ont montré des tests effectués sur un spécimen. Un incident incluant un classe D a également montré d’autres aptitudes…

 

    Comme chacun sait aujourd'hui, SCP-1027 se compose donc d’un cerveau, doté de globes oculaires (reliés au télencéphale par les nerfs optiques), de cochlées et de l’intégralité de la structure nerveuse sensorielle, tel qu’elle existe chez l’être humain, partant du même télencéphale jusqu’au nerf sciatique. Chaque fibre nerveuse agit de manière autonome, en corrélation avec les autres tissus, de manière à coordonner ses mouvements de façon synchrone. Il a été constaté que SCP-1027, à l’instar de tout être vivant, se nourrissait. Son alimentation se compose des neurotransmetteurs présents dans les tissus cérébraux des mammifères.

 

    L’incident incluant le classe D a permis d’établir ce fait, et aussi le processus d’assimilation de ces tissus. L’employé chargé de transporter SCP-1027 sur une table afin d’étudier les mouvements des myélines, a vu la structure nerveuse du spécimen se diriger vers lui, avant de s’introduire par les conduits auditifs de ce dernier. Par la suite, en visionnant les vidéos de l’incident, nous avons découverts que SCP-1027, par ce procédé, s’est introduit à l’intérieur du corps de la cible choisie, laissant le soin au télencéphale de se positionner sur la nuque. A partir de là, les fluides émanant des axones se sont employés à déstructurer la surface de la peau, créant une ouverture, et ont permis à SCP-1027 de pratiquer la succion du cerveau du classe D.

 

    Au bout d’un moment, ayant absorbé la totalité du cerveau de l’hôte, SCP-1027 s’est positionné à la place de ce dernier, pendant que le reste de son corps a provoqué le même phénomène de déstructuration sur l’ensemble de sa proie infiltrée, afin de raccorder le télencéphale à la structure nerveuse. Les terminaisons de SCP-1027 se sont alors accroché le long de la colonne vertébrale. Ensuite, de la même manière que pour le cerveau, elles ont fait « fondre » le système nerveux du classe D. Ceci afin de s’y substituer et faisant de sa proie son nouvel habitacle, parfaitement contrôlé. Une sorte de marionnette humaine que SCP-1027 peut se faire mouvoir de manière parfaite.

 

    A partir de là, les chercheurs sur place, qui n’avaient pas osé bouger durant toute l’opération perpétré par SCP-1027, furent immédiatement attaqués par SCP-1027-02, terme désignant l’instance de SCP-1027 sous le contrôle de celui-ci. Dans le même temps, les 4 autres spécimens se trouvant dans la pièce sortirent de leur bac d’eau saline. Elles se dirigèrent vers les scientifiques maintenus au sol par SCP-1027-02, ou assommés par celui-ci l’instant d’avant. Sans doute pour faciliter leur assimilation par les autres spécimens…


    Dès lors, nous nous sommes trouvés face à 5 instances de SCP-1027, allant de SCP-1027-02 à SCP-1027-06, provoquant immédiatement le cloisonnement de la salle d’examen, et déclenchant une alerte de niveau Delta. Ce qui fit intervenir les IRA-Magni, s’employant à fermer les systèmes de ventilation, les portes, ainsi que l’abaissement des volets métalliques de tout ce qui se trouvait autour de la zone d’incident : pièces, labos et couloirs. Les membres de l’IRA-Magni ont alors propagé du protoxyde d’azote de haute teneur en direction de SCP-1027-02 à SCP-1027-06, dans le but de les endormir, en les diffusant dans la pièce où se trouvaient les instances, grâce à des clapets près du sol prévus à cet effet. Si, dans un premier temps, le gaz sembla agir, le soulagement fut de courte durée. Moi et les autres chercheurs sur place nous avons frémis en voyant les volets à l’intérieur de la pièce se tordre comme s’il s’était agi de papier mâché.

 

    Bientôt, tous les panneaux en acier renforcé furent soulevés de la même manière.  Ce qui forma une décoration grotesque, ressemblant à des rideaux de théâtre n’ayant pas pu être levés jusqu’au bout. SCP-1027-02 et les autres se mirent alors à frapper méthodiquement, avec grande force, sur les vitres de plexiglas, normalement infranchissables. Celles-ci étant dotés dans leur composition de filaments de tungstène, et d’un composé liquide de cuproberrylium. Ce métal particulier découvert sur les SCP-073, 1216, 1427 et 2481.

 

    D’autant qu’il s’agissait malgré tout de corps humain, donc incapable d’avoir la force nécessaire pour ne serait-ce qu’entamer l’alliage de la vitre… Mais une fois encore, les SCP allaient nous montrer qu’avec ces créatures, il ne faut se fier à aucune règle ou logique humaine, tellement elles défient tout sens de réalité scientifique. En quelques minutes, les 3 vitres entourant la salle des tests furent décollées de la structure des murs auxquels elles étaient fixées, dans un fracas épouvantable. L’instant d’après, les 5 instances de SCP-1027 sortaient au-dehors, commençant à se diriger en direction de la sortie du Centre 17.

 

    Plusieurs gardes de classe C cherchèrent à s’opposer à l’avancée de la menace, tentant de répondre à la demande du Directeur du Site de neutraliser, sans les tuer, les hôtes des instances de SCP-1027. A l’exception du Classe D, qui pouvait être sacrifié, car étant un élément dispensable. Les autres, les chercheurs, étaient, eux, des éléments importants. Mais comme ils ne pouvaient utiliser d’armes létales, devant se limiter à des armes de type électriques, les gardes furent vite maitrisés et tués sans ménagement. Dès lors, l’appel à la FIM Epsilon-11 s’est avéré indispensable. Fort heureusement, depuis des évènements récents, celle-ci était affilié dans un secteur proche et put intervenir rapidement.

 

    Bien que réticent au départ, le directeur du Site dut demander l’autorisation à un membre de l’O5 s’il pouvait faire abattre TOUTES les instances de SCP-1027, et pas seulement le Classe D. Ceci dans le but de parer à tout échec potentiel, du fait de la non-utilisation d’armes létales. Quand la FIM Epsilon-11 arriva sur place, l’équipe de sécurité étant parvenu à limiter la progression de la menace à l’aide des portiques Tesla, elle opéra à l’élimination pure et simple de tous les hôtes de SCP-1027, détruisant en même temps ceux-ci de façon irrémédiable…

 

    Du moins, le supposait-on à ce moment. Après la levée des normes de sécurité, mettant fin à l’alerte, je fus chargé de procéder à l’extraction manuelle des 5 spécimens de SCP-1027. Avec pour charge de continuer l’étude de ceux-ci, malgré leur état. Aussi incroyable que ça puisse paraître, et ce en dépit de l’état de déflagration énorme des corps qu’ils occupaient, les spécimens s’avérèrent intact. Je n’arrivais pas à croire qu’ils aient résistés à une telle attaque directe. Je retrouvais bien des traces d’impact des balles perforantes utilisées par la FIM Epsilon-11, mais c’étaient les seuls « dégâts » occasionnés par les armes d’assaut.

 

    L’extraction fut assez longue. Moi et mes collègues dûmes utiliser du matériel de découpage radical, tel que des scie sauteuses ou des découpeuses électriques, pour parvenir à dégager les spécimens de SCP-1027 des corps de leurs hôtes éphémères. Aussi incroyable que ça puisse paraitre, l’instant d’avant, nous avions constaté que les lames de nos outils de dissection classiques ricochaient en touchant les corps de SCP-1027, comme si ces copies du système nerveux humains ne semblaient pas craindre des attaques directes de faible intensité.

 

    Néanmoins, étant reliés à leurs hôtes, ils devenaient dépendants de ceux-ci, et la fin de vie de leurs habitacles humains semblait les avoir mis dans une forme de léthargie prononcée. Comme une sorte de choc post-mortem de leurs hôtes auxquels ils étaient rattachés. Ce qui nous permit de les reconfiner de manière sécurisée. Action supervisée par les membres de la FIM Epsilon-11, pour parer à toute éventualité, tant que les spécimens de SCP-1027 n’avaient pas été à nouveau remis en condition de confinement propres à leurs capacités nouvellement découvertes.

 

    Dès lors, les tests sur SCP-1027 se font maintenant dans une salle dépourvue de vitres, dont les murs sont constitués de plusieurs couches de béton armé et d’acier trempé. Tous les tests se font via des bras mécaniques robotisées, que nous dirigeons à l’aide de pupitres de contrôle, afin d’éviter tout nouvel incident. Le seul accès à la salle, dont l’unique porte est munie d’un sas entouré du même système de mur et d’une porte blindée de niveau 9, reste une trappe située au plafond, d’où descend la nourriture, constituée de cerveaux bovins frais, jusque dans les bacs d’eau saline où sont placées les spécimens de SCP-1027. La nourriture est placée dans un cube dont le fond est amovible, permettant d’être lâchée à une distance de 17 cm au-dessus des bacs, avant d’être remontée. A ce moment, un champ électro-magnétique entoure le cube jusqu’à ce qu’il rejoigne la trappe du plafond, afin d’éviter que l’un des spécimens de SCP-1027 tente de s’agripper à celui-ci dans le but de s’évader.

 

    Les SCP n’en finissent pas de m’étonner, en bien ou en mal, et malheureusement, cette fois-ci, la découverte de capacités que l’on ne soupçonnait pas de la part de SCP-1027 ont provoqué la perte de 4 chercheurs qualifiés. Cela prendra du temps avant de pouvoir les remplacer. En attendant, moi-même et les autres chercheurs devront nous contenter de notre équipe réduite pour continuer les tests sur SCP-1027 et les autres SCP faisant partie de notre programme d’observation. 


    Ce qui nous interpelle encore plus que le reste, c’est la résistance inouïe de SCP-1027 à des armes destructrices, en faisant un mystère de plus, et se rajoutant à l’origine de ce SCP, qui demeure encore inconnu aujourd’hui. Il semble assez évident qu’il est né de la mer, mais en ce cas, pourquoi sa forme ressemble-t-elle autant au système nerveux d’un être humain, avec un cerveau et des globes oculaires ? Et surtout qui a bien pu emmener les 42 spécimens découverts en Afrique ?

 

    D’un autre côté, je me dis que si la GdI-466 ne l’avait pas découvert, alors qu’il agonisait manifestement, au vu des rapports que j’ai lu, peut-être que SCP-1027 ne serait déjà plus une menace aujourd’hui. Car son espèce aurait peut-être été éteinte avant d’avoir pu causer le moindre mal. Mais maintenant, rien n’interdit de penser qu’il existe d’autres spécimens ailleurs, dans d’autres pays, où ils auraient été dispersés volontairement.

 

 Je ne peux m’empêcher de penser que la Main du Serpent ou une autre organisation similaire n’est peut-être pas étrangère à ce fait. Il se pourrait bien que nous ayons connaissance, dans un proche avenir, à d’autres attaques similaires. Du fait de la « possession » d’autres spécimens de SCP-1027 ayant réussis à s’emparer du corps d’êtres humains. A partir de là, nous pourrions nous trouver face à une menace bien plus grande encore que celle que nous avons vécu aujourd’hui…

 

Fin du Rapport

Observations effectuées du 16 Octobre au 7 Novembre 2021

Site-17 de la Fondation SCP

N°Dossier : 1056/2021/B+/97-03

 

Publié par Fabs

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