2 avr. 2023

ALEX FOX, SERIAL KILLER (Carnets Audio 3)

 


Mais qu’est-ce qu’il fout cet abruti ? Il le sait pourtant que sans ma dose de caféine, je peux rien faire de bon… il est en train de le moudre à la main ou quoi ? NOOB ! Bon alors, mon café il vient oui ? Tu tiens tant que ça que je me déplace ? Quoi ? Comment ça tu trouves pas les filtres ? J’le crois pas… Et c’est maintenant que tu m’le dis ? De quoi ? T’avais peur que je m’énerve ? Tout de suite… C’est pas parce que la dernière fois où tu m’as gonflé je t’ai plongé la tronche dans le bac à récurer les lames que je vais le faire à chaque fois… Je suis pas un monstre… Hein ? Ah oui, ta brûlure… Oh, eh elle te va bien franchement, ça te fait un style maintenant. Même Scarface il serait jaloux. Tes cheveux. Ah oui, ça par contre, ils sont pas près de repousser, y’a des chances. Mais bon, vois le bon côté des choses : si un jour y’a besoin d’un acteur pour incarner Double Face, tu seras le candidat idéal. Et en plus tu coûteras que dalle au niveau des maquillages… Bon allez laisse tomber les filtres va. Amène moi un sachet, ça ira plus vite… C’est que faut que j’explique ce qu’on a fait à notre dernière victime à nos fans moi. Ils attendent ça depuis tout à l’heure…

 

Oui, c’est ça, le dentiste de mes deux là. Le connard qui faisait souffrir les gosses. Ah ben là où il est maintenant, il va plus la ramener sa fraise hein… Ah merde, c’était en train d’enregistrer depuis tout à l’heure ? Bon, c’est pas grave, on coupera ça au montage. Je demanderais à Noob, vu que j’y comprends rien là-dedans. Oh quoique. Ça peut être marrant de le laisser comme ça. Ca fera un bétisier. Du coup, bon on va y aller. Excusez-moi hein. Le petit intermède comique, c’était pas prévu au programme, mais bon, vous savez c’que c’est : les aléas du direct comme on dit. Et pis avec l’autre tache de Noob, je suis pas aidé non plus. Les parents qui m’écoutent, vous connaissez le dilemme avec les gosses. On les aime, mais des fois on a envie de les balancer contre le mur et de les visser dessus jusqu’à ce qu’on les entende plus couiner… oui, bon c’est vrai des fois y’a des accidents. Quand ils disent plus rien, c’est pas toujours bon signe. Et quand ils tombent en mode carpette en laissant une trainée de ketchup sur le papier peint, généralement c’est qu’on y’a été un peu fort. 

 

Mais bon, ils sont chiants aussi à pas faire ce qu’on leur dit. Et pis bon, un gosse, c’est pas irremplaçable hein. Suffit d’en refaire un autre. D’Toute façon le corps de l’ancien, il sert toujours : tu peux le faire à la mode courjault. Tu le congèle pour le ressortir en hiver pour faire des mister freeze pour les invités. Ouais, c’est ça : ceux que tu peux pas sentir, mais que t’es obligé d’inviter pour qu’ils te fassent pas la tronche pendant le reste de l’année. Du coup, leur fourguer des glaçons fœtus dans leur whisky, c’est ta petite vengeance personnelle. Et pis ça les change de ressentir du goût à ce qu’ils boivent. Sinon, l’autre méthode, c’est l’enterrer dans le jardin. Ça peut faire un super engrais. Si je vous disais les tomates de malade qu’on peut avoir avec un corps… Et pour les roses rouges, c’est extra. Et puis y’a les conserves avant expédition pour les réseaux d’organes humains. Mais c’est du boulot. Faut des bons outils pour la découpe. Plus le gosse est petit et jeune, plus c’est compliqué de pas te gourer en sciant le cœur ou les poumons. Après c’est plus revendable, et tu peux même pas refourguer ça aux associations caritatives pour les SDF, en faisant croire que c’est des rognons de bœuf ou du chili con carne fait maison. Ils le sentent à l’odeur que c’est trop frais pour venir d’un abattoir local. Et pis l’absence d’étiquettes, ils aiment pas trop non plus.

 

Je le sais parce qu’une fois j’ai essayé avec le fils d’un pote. Il était bourré, le gosse le faisait chier parce qu’il voulait un scooter, sans ça il le dénonçait aux flics. Ça l’a saoulé, et il lui a explosé la tête. Vous voyez la scène de Pulp Fiction dans la caisse avec Travolta et le coup qu’est parti tout seul ? Ben c’était pareil, mais en pire. Du coup, il m’a appelé pour l’aider à nettoyer pour pas que sa blonde s’en aperçoive. Ouais, il est québécois d’origine. C’est pour ça la blonde pour parler de sa meuf. Heureusement elle était en congé chez ses parents. Ils s’étaient fâchés la veille. Elle lui reprochait d’avoir flingué le genou de son frère parce que ce dernier lui soutenait qu’un magnum était plus efficace qu’un smith et wesson. Il a plus dit pareil après avoir été emmené aux urgences. Mais là, si  sa moitié revenait et qu’elle voyait que son petit con de fils avait été réduit à de la marmelade, sûr qu’elle l’aurait emmerdé sévère.

 

La solution, c’était de lui faire croire que le gamin s’était tiré parce qu’il en avait marre de vivre avec son vieux. Ça passerait mieux. Et comme le gosse considérait sa mère comme une chieuse aussi, et qu’il l’appelait jamais au téléphone, aucune chance qu’elle apprenne la vérité. On en a chié pour tout nettoyer. On a dû retrouver les mêmes motifs de papier peint, racheter les mêmes draps, refaire la peinture… Un bordel, vous imaginez même pas. En comparaison, découper le corps, c’était les vacances. Quand tout a été nettoyé, il a fallu qu’on trouve un moyen pour se débarrasser des restes. La tête, vu ce qu’il restait à ramasser, on a concassé les os, on a mélangé avec la chair et le cerveau, qui était pas très gros, mais ça, c’était pas vraiment une surprise, et on les a donné aux chiens du quartier. Ils ont adoré. Pour une fois qu’ils avaient de la viande de luxe, ils ont rien laissé. Le reste du corps, on a dû innover. D’où l’idée des conserves. Marvin, mon pote, il avait toute une réserve de bocaux de bouffe vides. On en a rempli une quarantaine comme ça. C’était du boulot, mais c’était sympa. Ça nous a rappelé notre jeunesse, quand on faisait des légo.

 

Oui, bon, c’était pas tout à fait le même mode de construction, je vous l’accorde, mais dans notre délire, ça y ressemblait. Et c’est là que Marvin a eu l’idée de génie de donner ça à Street Hope, l’association du coin qui avait un refuge pour les SDF. Nous on était confiants : on se disait, de la viande gratos, ils vont pas être trop regardant. Mais on est tombé sur un ancien marine’s, qui a trouvé bizarre la texture des morceaux. Il nous a posé plein de questions sur la provenance de la viande. Du coup, on a laissé tomber, et après ça on a donné les bocaux directement aux sans abri dans la rue. C’était notre BA de la journée. C’est le lendemain qu’on a appris que plusieurs d’entre eux s’étaient fait arrêter pour revente d’organes humains aux restaurants du quartier. On peut faire confiance à personne : on leur donne gratis de la bonne viande à becquetter, et eux ils essaient de se faire de la thune sur notre dos. Enfin sur le dos du fils de marvin. Et le reste de son corps. Aucun respect. Bien fait pour eux du coup qu’ils se soient fait prendre. Et d’un autre côté, ça nous arrangeait Marvin et moi. Vu la mentalité des flics du coin, y’en a pas un qui les a cru quand ils ont dit que c’était pas eux qui avaient rempli les bocaux.


Non, mais on se marre bien Marvin et moi. Et Noob l’aime bien aussi. Marvin il est plus patient que moi niveau ado. Oui, bon à part cette fois là avec le sien. Mais avec ceux des autres, il est d’une patience. Bien plus que moi. Oui, parce que Noob, à force, c’est un peu comme mon gosse. Il est chiant, il est con souvent, mais il a la passion du métier, et il s’intéresse à tout. Alors, comment voulez-vous que je le considère pas comme le fils que j’ai jamais eu. Et pis surtout, avec ses compétences en informatique et des réseaux, il est devenu indispensable à notre petite entreprise qui connait pas la crise. Tiens, c’est curieux : ça me rappelle une chanson française cette phrase. Je sais plus qui. Bref. Ah ouais, parce que moi j’adore la France. C’est pas le cas de tous mes collègues. Mais faut dire aussi que dernièrement la police du coin a vu ses rangs grossir de nouvelles têtes, dont 3 français. Et à eux 3, ils ont fait pas mal de ménage dans le coin, dont mon pote qui tenait son restaurant. Vous savez, là où Noob a dégueulé lors de notre première rencontre. Ah ça m’a fait mal au cœur ça. D’autant qu’on adorait y aller Noob et moi. Marvin venait de temps en temps, et on avait droit à du rab pour ramener à la maison. C’est ça d’être bien vu par le patron du commerce.

 

Mais c’est fini ça. Ça va être compliqué de retrouver un autre resto avec la même qualité de viande. Surtout qu’en plus, c’était un de nos clients principaux pour nos surplus, après chaque séance à laquelle on convie nos invités spéciaux. Justement, cette petite transition est parfaite pour que je vous explique les détails sur notre dernier moment de réjouissance. Le fameux dentiste que je vous ai évoqué un peu plus tôt. Milos Darvey. Une petite enflure qui est protégé par un avocat n’ayant aucune conscience des actes de son client. Mais comme ce dernier a une petite fortune à dépenser, et pas uniquement dû à son métier, l’avocat se complique pas à jouer les curieux, et se contente d’encaisser les chèques pour chacune de ses interventions au tribunal. Qui se soldent toutes par la relaxe de Darvey. Bon, c’est pas nouveau hein. Et c’est ce qui m’a incité à faire mon boulot.

 

 Les ordures plein de thunes savent comment faire tourner la justice à leur avantage. Et les laquais au service de l’avocat savent comment dénicher les failles de la défense des adversaires de son client, fouinant leurs poubelles comme on dit, pour trouver ce qui peut les discréditer face au « modèle » qu’est cette saleté de Darvey, tel que décrit lors des procès, pourtant nombreux, sans que ça alerte les autorités sur le fait que y’a sans doute une part de vrai dans les plaintes des mères ou des pères, sur les souffrances occasionnées à leurs enfants.

 

Car c’est ça qui plait à ce salaud de Darvey : il met des doses d’anesthésiant insuffisant exprès pour ses interventions douloureuses sur des gosses qui ont déjà du mal à faire confiance à leurs vieux pour aller dans l’antre du diable que représente un cabinet dentaire à leurs yeux. Bon, vous êtes tous passés par là hein, tout comme moi. Le dentiste, ç’est rarement l’endroit où on aime aller en courant. Sauf que moi, c’était plutôt le contraire. Mon dentiste, ou plutôt mes dentistes, car j’en ai eu plusieurs, ils ont pas un bon souvenir de moi. Y’en a même un qui est toujours castré à ce jour, du fait de la pression de mes doigts sur ses bijoux de famille pendant qu’il passait la fraise sur une de mes dents. Il est passé du statut d’homme à celui d’eunuque en une fraction de secondes. Sans doute les plus longues de sa vie. Quand aux autres qui ont eu le malheur de m’avoir comme pensionnaire sur leur chaise… Mais bon, c’est pas moi le sujet de l’histoire sur le coup. Le cas échéant, je vous expliquerais le sort des dentistes qui ont croisé ma vie une autre fois. Vous verrez, ça va vous faire rire ce qu’ils sont devenus.

 

Pour reprendre, le Darvey, en plus du truc de l’anesthésiant, il aimait appuyer plus qu’il faut sur sa fraise ou ses autres instruments, devant les yeux impuissants des parents assistant à la scène, et demandant si c’était normal que leur rejeton hurlait au point de se décrocher la mâchoire. Et c’est pas une image. Y’a eu plusieurs cas de gamins qui ont eu l’intérieur de leur bouche tellement déformée qu’ils arrivent tout juste à parler maintenant. D’autres sont ressortis la bouche en sang, emmenés en urgence par leur mère à l’hôpital le plus proche, alors que le dentiste leur soutenait que le gamin aurait pas du bouger pendant son intervention

 

Que c’était sa faute s’il avait la bouche dans cet état. Dents abîmées, creusées à outrance, gencives percées, et des dizaines de sévices du même type, c’était le quotidien de ce pervers de la douleur qu’était Milos Darvey, prétextant toujours du manque de calme des enfants, de leur « bougeotte » qui avait occasionné ces « incidents », dont il se disait innocent. Une merde, protégée par le système judiciaire comme lui, y’en a des tas. Mais s’en prendre à des gosses, juste pour assouvir ses pulsions malsaines… Ouais, je sais ce que vous allez me dire. Moi aussi je laisse ressortir mes pulsions, mais moi je suis d’utilité publique, quoiqu’on puisse en dire. C’est bien simple : si j’étais pas là, faudrait m’inventer, tellement je fais du bien à une société qui se complait à laisser en liberté des saletés telles que Milos Darvey.

 

Vous pouvez pas dire le contraire : vous savez déjà les ordures qui ne sont plus là grâce à mes doigts de fées… oui, bon le terme fée est peut-être pas trop la meilleure image pour me désigner. Je suis loin d’être issu du monde des contes. Quoique, quand on lit les versions originales des contes de Grimm par exemple, ben je suis clairement un gentil en comparaison des souffrances endurées par les personnages de ces histoires. Pas comme les versions édulcorées à la Disney et compagnie. Je vous apprends rien à ce sujet. Y’a rien de pire que ces adaptations mielleuses. Les contes de fées ont été fait pour montrer aux gosses que la vie n’est pas faite de bisounours offrant des câlins ou de licornes se prenant pour Mère théresa et Gandhi réunis. Mais est remplie de personnes et de souffrances nous obligeant à survivre tout le long de notre existence. Ca c’était le message des contes de fées telle que conçues au départ. Et moi, je suis comme Jacob ou Wilhelm Grimm : j’ai la mission de montrer que tout n’est pas rose, mais je me charge d’éliminer de l’échiquier les pions qui croient qu’ils sont tout puissants et à l’abri de toute justice. Je me suis adjugé le triple rôle de juge, de juré et de bourreau.

 

De quoi ? Comme Dexter ? Ah j’aime bien cette comparaison, c’est mon héros. Mais contrairement à lui, je suis pas prisonnier d’un cavalier noir en moi. J’ai pas vraiment de pulsions meurtrières me poussant à tuer absolument. J’ai vécu avec un entourage où le meurtre et la mort étaient omniprésents, et j’ai grandi avec la conviction que tuer était nécessaire pour offrir du bonheur à ceux qui en étaient incapables. Oui, j’ai des pulsions, mais j’ai appris à les faire mienne, sans contradiction comme Dexter. Pour moi, tuer est un acte normal, un métier, comme j’aime l’indiquer. Et si ce métier peut aider à libérer, ben pourquoi s’en priver, simplement parce qu’on vous dit que ça se fait pas. Et en plus, je participe au désengorgement des prisons par mes actes. Mais reprenons. Comme vous avez pu le comprendre, Milos Darvey avait remporté notre concours des salopards à déglinguer, à Noob et moi, dont le grand prix était un séjour privilégié au sein de notre club Med de la torture. Sauf qu’en guise de GO, ben il aurait à la place des GT, des Grands Tortureurs. Et il aurait le privilège de comprendre les douleurs qu’il infligeait aux petites têtes blondes de son cabinet dentaire.

 

Grâce à celui qui est connu désormais en tant que Scarface Junior, dit Noob, et ses doigts familiers des réseaux internet, on a pu avoir son adresse, mais sa baraque était surveillée par une fournée de playmobil. 4 pour être précis, assurant sa protection, suite à plusieurs menaces de mort de la part des parents acceptant mal la « justice » officielle permettant à Darvey d’être en liberté. On a dû réfléchir au moyen de se débarrasser des 4 cavaliers lego. Je dis ça parce qu’ils étaient tellement vissés à leurs positions que c’était vraiment l’impression que j’ai eu, comme s’ils étaient enclenché dans une brique de verdure, tellement ils étaient droits. On aurait dit des gardes de Buckingham Palace, mais en mode schtroumpf délavé. Je vous ai dit que Marvin avait une petite particularité ? En plus de dessouder plus vite que son ombre bien sûr. Eh ben c’est aussi un as de la chimie qui sert à rien. Entendez par là qu’il fait des mélanges de gaz débiles dont il est le seul à penser qu’ils peuvent servir. Mais pour une fois, ça avait eu une utilité.

 

Ça va vous faire sourire, mais il avait mis au point un gaz à l’odeur de saucisse, enfin le fumet de saucisses grillées. Oui, je sais, dit comme ça, c’est complètement con, et vous vous devez vous demander en quoi ça pouvait être utile. Mais n’oubliez pas que les idées les plus débiles sont celle qui marchent le mieux. Marvin connaissait aussi un gars qui louait des chiens. Du genre qui peut vous faire passer pour un jambon géant une fois leurs dents plantées dans vos chairs. Et à notre demande, il les a nourris au régime végétarien pendant 3 jours. Pas de viande, même pas en croquette, elle aussi aux légumes. Juste pour attiser leur fringale. Et le soir prévu, Marvin et Noob ont emmené les clébards avides de viande rouge saignante dont ils avaient été privés, jusqu’aux abords de la propriété de Darvey. Noob et moi on avait déjà repérés les emplacements des piquets humains, et il m’a été très facile de balancer les petites grenades spéciales et pleines de gaz à la saucisse confectionnées par Marvin aux pieds de chacun, par-delà la grille d’entrée.

 

La baraque était surveillée que le soir, quand le dentiste tortionnaire rentrait chez lui. C’est-à-dire que la journée, personne n’était là pour s’apercevoir que quelqu’un pratiquait une ouverture dans le muret, à un endroit très discret, caché côté jardin par une haie empêchant de s’apercevoir du trou opéré, dans une des ruelles adjacentes à la propriété. Le but était de faire passer les chiens par là. Une fois les grenades lancées, j’ai eu juste à prévenir Marvin et Noob par texto sur leur téléphone, afin qu’ils laissent entrer les clébards affamés. Une fois dans le jardin, ceux-ci, sentant la bonne odeur de saucisse libérée par les policiers qui se demandaient ce qu’était ce foutoir,  ont foncés direct sur les infortunés legoman, qui ont trouvé la recette pour s’extirper de leurs position de poteaux humains. Je vous laisse imaginer la poilade que c’était de les voir courir comme des dératés pour essayer d’échapper aux dents acérés de ces chers toutous qui ne voyaient en eux que des saucisses vivantes, à cause de l’odeur de saucisse qu’ils avaient sur eux, s’étant imprégnés sur leurs habits par le biais des grenades à gaz.

 

Bon, au vu des cris, y’en a deux ou trois qui ont pas pu courir plus vite que ces champions du sprint, et rien qu’à entendre les craquements, je pense qu’une grande partie risque de devenir familier des chaises roulantes. En supposant qu’ils s’en soient sortis vivants. Y’a pas eu trop de détails dans les journaux concernant cet « épisode » de notre plan les jours suivants. Comme on avait le champ libre, et que Darvey avait le sommeil profond, la suite a été très simple pour se faufiler à l’intérieur de sa baraque, et réveiller le connard au bois dormant, lui enfiler une capuche à la Assassins’ Creed, et des cordes servant à Marvin pour ses soirées bondage, à l’insu de sa cocu de femme. Ah ben ouais, le Marvin c’est pas du genre à se satisfaire d’une seule femme, et il a des goûts assez douteux en matière de distraction à ce niveau. Mais je vous en parlerais une autre fois. Après ça, on a ramené notre lauréat des tortures d’or dans notre antre des sévices. Oui, bon notre cave quoi. Marvin lui, est reparti chez lui. Pas trop son truc les tortures, mais toujours prêt à des virées complètement connes, comme ce soir. On savait qu’on pouvait compter sur lui pour nous aider dans d’autres « rodéos » nocturnes à l’avenir.

 

Comment vous dire ? Je crois que de tous nos invités spéciaux, Darvey a eu droit au plus beau des traitements. Noob avait réussi à obtenir sur des sites web un florilège de matériel pour dentiste. Je vous le cache pas : ça a été un peu bordélique pour installer tout ça dans la cave, afin de préparer la soirée offerte à Dr. Quenotte. Mais franchement, au vu du plaisir que les cris de Darvey nous ont offerts, ça valait les efforts. On a commencé par lui enlever sa capuche intégrale. C’est comme le casque des motards, mais en moins solide. Il a commencé à couiner sa mère. Comme il nous cassait les oreilles, j’ai débuté avec la seringue anesthésiante. Bon, comme vous vous en doutez, y’avait pas de produit apaisant dedans hein. Sinon, ça aurait gâché tout le charme des opérations qui allaient suivre. Au contraire le produit permettait d’accentuer les sensations. Du coup, toutes les douleurs qu’il subissait, il les ressentaient puissance 3. Et pour ajouter au fun, je lui ai injecté le produit en passant l’aiguille de la seringue à travers sa joue. L’instant d’avant, il voulait pas ouvrir la bouche. J’avais été sympa, je lui avais demandé s’il préférait que je lui mette le produit par devant ou par la joue. Comme il persistait à pas répondre, en serrant les dents, j’en ai donc conclu qu’il préférait l’autre solution. C’est important de satisfaire un client. Je le dis toujours à Noob.

 

Pendant que Noob installait la musique d’ambiance, 🎼comme d’habitude, 🎼… ah excusez-moi pour ça : c’est un réflexe que j’ai, à chaque fois que j’entends ce titre. Je préfère la version française au My Way de Sinatra. Toujours ma petite histoire d’amour avec la France. Donc, la bouche étant ouverte, j’en ai profité pour installer un écarteur buccal pour pas qu’il lui prenne l’envie de vouloir la refermer, sinon, on pouvait plus jouer. L’idée de l’écarteur buccal, je l’ai eue en visionnant l’intégrale de la saga « Saw ». J’adore ces films, qui m’inspirent beaucoup pour un grand nombre de nos petites fêtes envers nos invités. Là, j’ai utilisé une fraise pour raboter quelques dents. C’était joli tout ce blanc mélangé au sang qui giclait sortant de sa bouche. Dans le même temps, Noob s’attaquait aux mains de Darvey en les plaçant l’une et l’autre dans un étau. Et on faisait en cadence, toujours pour le fun. Un coup de fraise, un serrage d’étau. Un coup de fraise, un serrage d’étau.

 

L’air de rien, on était en train de composer une symphonie de la douleur. Avant y’avait la 9ème symphonie de Beethoven. Maintenant, y’aura la 1ère symphonie d’Alex Fox et Noob. Bon évidemment, au bout d’un moment, les mains ont pas tenu le choc très longtemps. Le Darvey il pleurait des larmes de sang. C’est là que j’ai installé de petits instruments servant à laisser les paupières ouvertes. Je tenais à ce qu’il manque rien de ce qu’on allait lui faire subir, en souvenir de tous les enfants qu’il avait martyrisés. Si vous êtes fan de cinéma, vous devez connaitre ce type de matériel. Dans « Orange Mécanique » notamment. L’histoire d’un autre Alex. Un génie de la souffrance, tout comme moi. Dommage qu’il devienne une chiffe molle sur la fin. Bref. Après la fraise, on est passé à une sonate au clair des larmes. Toujours Beethoven, mais à ma sauce. Là, c’était la perceuse. 🎼J’ai fait des p’tits trous, 🎼des p’tits trous, 🎼toujours des p’tits trous. 🎼Des trous sur la laaaangue. 🎼Des trous sur les joueeeees.🎼Et puis sur les dennnnts. 🎼Des petits trous et des grands trous…🎼

 

Ah désolé : plus fort que moi, décidément. Remarquez que ça va bien ensemble, vous trouvez pas, cette chanson et la perceuse ? Dans les trous de la langue, j’ai placé de petits pétards pour l’ambiance festive, et j’ai enlevé les écarteurs avant de fermer la bouche. Ça a fait un joli bruit, avec de la fumée sortant des oreilles et du nez, se mélangeant à du sang qui coulait. Pendant que Noob épilait les jambes en mode intégral avec un bistouri, moi je m’affairais à ratiboiser les oreilles à la turbine dentaire et à faire 🎼d’autres p’tits trous🎼Plein de p’tits trous… Non, j’arrête de chanter, promis. Pour les pieds, c’est Noob qu’a eu l’idée. Il avait vu ça dans un film d’horreur. On les a placés dans une petite boite rectangulaire, où était placés des rats. C’était très amusant de les entendre grignoter ces petites bêtes reconnaissantes d’avoir des friandises. Elles avaient l’air d’apprécier le resto. Le cœur de Darvey a lâché juste après. C’est dommage : j’avais plein d’autres instruments à tester. C’est toujours pareil avec les invités : ils sont jamais contents des festivités, et faut toujours qu’ils s’en aillent au moment où on s’amuse le plus.

 

Bon, je vous passe l’explication de la partie découpage du corps pour la revente et le nettoyage de la pièce. Y’a que les pieds qu’on a laissés finir aux rats. J’allais quand même pas leur enlever leur bouffe. D’ailleurs, Noob et moi on pense débuter un élevage de rats pour nos prochains invités. Comme ça, on contribue à la misère animale en offrant de la viande à des animaux mal aimés, et ça donne du rythme musical en plus. Noob m’a aussi parlé de fourmis rouges africaines. Ça a l’air sympa aussi comme bestioles. Si après ça, on reçoit pas un diplôme d’honneur de la part de la WWF, en tant que protecteur des espèces animales tribales. Les araignées et les serpents, par contre, c’est à proscrire : leur venin tuerait trop vite nos VIP, et ça casserait toute l’ambiance.

 

Le truc qui m’a fait le plus plaisir, c’est les messages des parents à l’annonce de la disparition de Darvey. Noob leur a envoyé des mails à partir d’un serveur intraçable, pour leur indiquer qu’il avait été « puni », sans donner plus de précisions. A partir de là, y’a eu des dizaines de remerciements au « justicier inconnu » sur les réseaux comme Facebook, twitter, insta, discord et autres. Y’en a même qui ont fait de petites vidéos s’adressant à l’ « Eradicator », le nom officiel donné au justicier les ayant débarrassé du dentiste pervers, sur YouTube et TikTok. J’en ai eu les larmes aux yeux, tellement ces témoignages étaient beaux. Rigolez pas hein : ça m’a fait une de ces montée d’émotion d’avoir autant de messages de soutien de notre œuvre à Noob et moi. Bon, bien sûr, on pourra jamais dire que le « justicier inconnu » est en fait 2. Mais ça fait chaud au cœur toute cette reconnaissance. Par contre, le terme « eradicator », ça fait trop old school. Je préférerais un autre nom. Mais bon, je vais pas faire la fine bouche non plus hein.

 

Après ça, les collègues qui avaient deviné qui étaient les auteurs de l’acte de justice nous ont félicités. Et dans le milieu, je vous ai déjà dit qu’on se connait tous plus ou moins, et on est partisans du secret. Mais je m’attendais pas à ce que cet acte vienne aux oreilles d’un autre tueur bien connu, et qu’il nous propose une association pour un contrat qui lui avait été confié. Il pensait que notre aide serait la bienvenue pour punir efficacement sa cible. Il se chargerait de la partie punition de base, de manière à respecter les clauses de son contrat, et nous laisserait finir le reste, comprenant la partie achèvement dans notre cave. Je dois avouer que c’est très tentant. Noob et moi on y réfléchit très sérieusement. Même si c’est juste pour une fois, franchement, cette petite mission avec un autre « pro » elle nous donne une de ces hype. Ouais, c’est sûr : on va sûrement le recontacter pour qu’on voie les détails de cette collaboration prochainement. Et du coup, la prochaine fois que je ferais un récapitulatif auprès de vous, y’a de grandes chances que ça soit le fruit de cette union sanglante. Alors, surveillez bien et soyez à l’écoute pour un prochain carnet audio d’Alex Fox…

 

Publié par Fabs


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