Quel plaisir de vous voir crier, de vous voir pleurer, alors que vos bras, les mêmes qui, il n’y a pas si longtemps, frappaient mon corps fragilisé par vos traitements, déchirant mes chairs, à force de recevoir les coups de vos matraques tellement souvent, simplement parce que je réclamais une portion d’eau supplémentaire. Je ris d’un tel bonheur à voir vos membres arrachés, gisant sur le sol par ceux-là même que vous traitiez comme des chiens, des sous-hommes qui ne méritaient, selon vous, aucune compassion, aucune tolérance quelle qu’elle soit. Alors que vous saviez que la majorité de mes camarades étaient comme moi, leur faute principale était de n’avoir pas assez d’argent pour payer les frais d’un vrai avocat, au lieu des commis d’office corrompus, ou au mieux incompétents, et incapables d’offrir une défense digne de ce nom à des nantis, des membres de castes sociales au plus bas d’un système politique où l’injustice semble être au-dessus de tout sens moral et éthique. Où sont-ils ces autres pays qui se targuent de faire respecter des lois humanitaires à toutes les nations ? Où se cachent-ils ces donneurs de leçons, s’affichant au travers des médias, disant qu’il faut changer les choses pour que Madagascar soit perçu comme autre chose qu’un enfer pour tout ceux ayant eu le malheur de se retrouver à Tsiafahy ? La pire des toutes les prisons de cette île où pour vivre, il faut naitre dans une famille riche.
Aujourd’hui, je me délecte de ce spectacle où mes camarades, ceux-là même qui me servaient de couverture pour trouver un semblant de chaleur dans des cellules où nous pouvions être jusqu’à près de 300, dormant à même le sol, parfois directement sur des dalles de béton froid, dépourvu de paillasse, parce que la faim nous avait poussé à s’en servir comme nourriture… Comment faire autrement au vu des faibles rations dont nous disposions chaque jour, ce morceau de manioc supposé remplir notre estomac pour une journée entière. A défaut d’avoir à boire suffisamment, moi et les autres en étions parfois réduits à recueillir notre propre urine dans des bols de terre, faible offrande donnée par l’un de nous ayant eu la chance d’être choisi pour masser les pieds du Directeur, ce qui lui permettait de vivre dans une cellule plus confortable, au bloc 4, celui qu’on nommait le « paradis ». Simplement parce que c’est celui où il était le plus aisé de respirer à peu près normalement, du fait d’une population de prisonniers réduite de moitié, par rapport aux autres blocs. Parvenir à se retrouver au bloc 4, pour nous tous, c’était l’objectif ultime, la raison qui nous poussait à ne pas nous entretuer au sein de notre cellule surpeuplée.
Mais parfois, à vivre dans de telles conditions, la folie nous guettait tous, l’un après l’autre, et il n’était pas rare d’en voir certains s’arracher des morceaux de chair pour la sucer, comme on le fait d’une feuille de brède, une plante comestible, ou la vendre à l’un des « patrons », ces détenus « riches », dont les familles apportent nourriture et argent, afin de vivre plus décemment. Argent qui permet d’obtenir du riz ou des mets permettant au corps de tenir le coup plus longtemps. Mais contrairement à l’extérieur, être riche n’est pas forcément un avantage au sein de Tsiafahy, car cela attise la convoitise, et bien souvent celui qui est riche de quelques ariahy, la monnaie malgache, le jour, se retrouve, dans le meilleur des cas, pauvre la nuit, délesté de sa maigre fortune par les groupes se positionnant en tant que caïds de la cellule. Dans le pire des cas, s’ils résistent, leur corps sans vie est retrouvé au matin, gisant dans un coin pendant des jours, pourrissant sur place, ou servant de nourriture, avant d’être évacué par les gardiens. Entretemps, l’air déjà vicié de la cellule est devenue à la limite du supportable, et ce n’est pas le peu d’air filtrant par les barreaux qui change grand-chose. A moins de faire partie des privilégiés dormant sur les couches supérieures, où d’autres prisonniers que ceux devant se contenter du ciment, peuvent bénéficier de la proximité de ces barreaux, et profitant d’un peu plus d’air frais.
Mais la chaleur des corps les uns sur les autres transforme ce privilège en calvaire. Car si en bas, on parvient à libérer de l’espace, du mieux qu’on peut, afin de ne pas étouffer, les couches supérieures ont bien moins l’occasion d’obtenir ce confort. Les combats sont monnaie courante pour obtenir une place plus confortable, aussi rares soient-elles, et le taux de meurtre dans les prisons malgaches est l’un des plus élevées du monde. Et ça ne concerne pas que les hommes. Femmes et enfants font aussi partie des détenus, se partageant le même espace à l’intérieur d’une cellule. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le sexe est quasiment inexistant, car l’effort consenti par celui-ci ne fait que faire suffoquer encore plus le peu d’air disponible dans la cellule. Comment des enfants peuvent-ils se retrouver dans un espace où sévissent des criminels reconnus coupables de meurtres, alors qu’eux-mêmes ne sont ici que pour avoir eu l’audace de mendier devant un commerce, ou voler un fruit à l’étalage d’un marchand me direz-vous ? Pour ça, il faut demander aux instances politiques responsables de cette situation. D’autant que nombre de personnes qui sont incarcérés ici ne sont que de simples prévenus, en attente de procès, pour des délits qui frisent le ridicule, allant du conflit de voisinage à un retard de paiement de loyer…
Pour expliquer que le nombre de prévenus est plus important que les coupables au sein de la prison de force de Tsiafahy, le personnel carcéral évoque le peu de sécurité des autres prisons, considérant ces prévenus comme dangereux, et pouvant potentiellement avoir plus de chance de s’évader des autres établissements, et ainsi recommencer leurs méfaits. Le directeur explique que ce système permet de sécuriser leurs victimes d’une récidive en les enfermant ici, à Tsiafahy, la prison la plus dure de Madagascar.
Une prison où même des associations aussi puissantes que la Croix-Rouge, dont l’action en milieu carcéral malgache est l’un des plus actif, n’a aucun pouvoir de faire changer les choses, face à un gouvernement dont les conditions de détention à Tsiafahy est le cadet de leurs soucis, et faisant la sourde oreille à toute remontrance d’ordre international. Si je vous ai évoqué tout ce préambule, c’est pour mieux vous montrer dans quel environnement je suis arrivé, pour avoir eu la stupidité de participer à un rituel de virilité, très en vogue, ici, à Madagascar, consistant à voler pour montrer que l’on est un homme, aux yeux de groupes en marge de la société, dont le vol est un mode de vie représentant une part importante des conditions sociales malgaches. J’ai perdu mes parents très jeune, élevé par ma sœur, obligé de se prostituer pour parvenir à nous faire vivre, moi et mes deux frères. Ils ont subi eux aussi l’injustice de ce pays, emprisonnés pour avoir vendu des légumes abîmés par la chaleur à un restaurant, ce qui a causé une intoxication alimentaire à plusieurs touristes. Le tourisme étant le fer de lance de Madagascar, tout ce qui peut nuire à celui-ci est sévèrement réprimandé. Et mes parents ont donc fait les frais de cela. Simplement parce qu’ils n’avaient pas les moyens de se payer un véhicule capable de parcourir les 20 kilomètres nous séparant de la capitale Antananarivo, en un temps suffisamment court pour éviter l’action du soleil sur leur marchandise, malgré leurs précautions.
Ne supportant plus de voir ma sœur, de 3 ans plus jeune que moi, offrir son corps pour nous permettre de vivre, j’ai commencé à avoir de mauvaises fréquentations, accepté au sein d’un groupe dont mon meilleur ami faisait partie. C’est lui qui a parlé de moi à son chef. Et c’est ainsi que je me suis retrouvé à voler toujours plus, pour prouver mon statut d’homme, et mériter ma place au sein du groupe de manière définitive. C’est lors de cette période de test que j’ai volé un zébu dans l’enclos d’un riche propriétaire. Ou du moins, que j’ai tenté de le voler, parce que je me suis fait attraper, le chef du groupe dont je dépendais ignorant que le propriétaire du bétail avait fait renforcer la surveillance des lieux. Voilà comment je me suis retrouvé dans l’enfer carcéral de Tsiafahy, pour une chose aussi insignifiante, alors qu’autour de moi il y avait des criminels ayant plusieurs meurtres à leur actif, des escrocs, des marchands d’esclaves sexuels, des violeurs, ainsi qu’à peu près toutes les formes de banditisme possible en vigueur dans l’île. Au début, j’ai tenté de faire comme les autres, suivant les conseils avisés des habitués, ceux qui survivaient ici depuis des mois, voire des années, attendant toujours de passer en jugement. Dans n’importe quel pays, un tel traitement de simples prévenus ne serait pas toléré et soulèverait l’indignation. Mais à Madagascar, c’est très différent, l’île vivant en autarcie de tout autre continent, et se moquant ouvertement de ce qu’on peut dire de leur système politique en dehors de l’île.
J’ai supporté les brimades jour après jour, les coups, la chaleur, le manque d’eau, de nourriture. Pendant 2 mois, je pensais être parvenu à tenir le choc, mais en réalité, la folie me guettait à chaque seconde. J’ai échappé de peu plusieurs fois à la mort, pris dans des bagarres pour m’être mis dans le mauvais groupe, subi des blessures m’ayant conduit un nombre de fois incalculable au semblant d’infirmerie de la prison, où je subissais des traitements censés me soigner de la part de personnes n’ayant le titre de médecin que par désir du Directeur, et donc étant de parfaits incompétents, ignorant quasiment tout des processus de soins, même les plus simples. A cause de ça, j’ai été soumis à des fièvres, des maux de toutes sortes bien pires que ce que j’avais au départ. J’étais malmené par les brutes de ma cellule, m’ayant pris pour leur jouet sur lequel il faisait bon se défouler, m’humiliant, me tabassant en souriant, arrachant mes dents pour les revendre aux différents trafics en vigueur dans la prison, dont les gardiens étaient les passeurs privilégiés, moyennant un pourcentage conséquent, quand ce n’était pas le directeur lui-même. Plusieurs fois, j’ai demandé à voir un avocat qui pourrait s’occuper de mon cas, à être changé de bloc. Mais quand est pauvre à Madagascar, et qu’on se retrouve à Tsiafahy, on a droit à quasiment rien. Sans argent, on ne peut avoir un vrai avocat. Les commis d’office étant inutiles, car incapables d’avoir les compétences requises pour contrer des avocats grassement payés et habitués aux salles de tribunal.
Ma sœur m’a laissé tomber, je ne l’ai jamais vue me rendre visite, ni même mes frères, pourtant plus âgés que moi. Une situation qui n’a fait qu’empirer mon état psychologique. Les rares fois où j’ai fait l’erreur de me plaindre de ma condition, je me retrouvais dans une salle, passé à tabac par plusieurs gardiens, qui avaient le sourire aux lèvres en abattant leurs matraques sur moi, pendant que l’un d’entre eux filmait la scène en s’esclaffant tout du long. Je revenais en cellule le visage en sang, les habits déchirés, pour subir la punition du groupe qui me martyrisait, ayant appris ma plainte par l’un des gardiens m’ayant fait subir ses coups. A nouveau j’étais frappé, de nouvelles blessures se rajoutant aux autres. Je pissais le sang, me mettant en position fœtale pour atténuer les coups de pied du chef de groupe, pendant que les autres détenus observaient comme si j’étais une distraction. Mais comment leur en vouloir. Ils savaient très bien que s’ils proféraient la moindre remarque, c’était eux qui subiraient les coups après moi. Après ça, je me prostrais dans un coin, coincé par les corps d’autres malheureux cherchant tant bien que mal, tout comme moi, un endroit où ils seraient moins serrés qu’ailleurs. Chaque jour qui passait était devenu un calvaire horrible, avec son lot de coups, de malnutrition, d’étouffement. J’en venais parfois à ne même plus savoir qui j’étais, où j’étais, ce que je faisais. Je ne savais même plus si j’étais un homme ou un animal. La folie m’envahissait un peu plus chaque jour, jusqu’à ce qu’elle s’empare définitivement de moi, et que je déclenche l’apocalypse au sein de Tsiafahy…
Ce jour-là, je me suis retrouvé à l’infirmerie, sans trop savoir comment ni pourquoi. Tout juste si j’ai compris, aux dires du simili-médecin qui tentait de m’expliquer ce qui m’était arrivé, que j’avais fait un malaise dans la cellule où je me trouvais, avant de m’étouffer en crachant du sang sur le sol. C’est l’un des gardiens qui passait à ce moment, sans doute l’un des rares de la prison à ne pas être totalement indifférent à la souffrance, et peut-être pas encore corrompu comme les autres, qui s’aperçut de mon état. Il a fait appel à ses collègues, qui, eux, ne se sont pas pressés, toujours selon les déclarations du semi-médecin. Finalement, j’ai été transporté ici, pratiquement anémié, à force de mes traitements réguliers « offerts » par mes bourreaux de cellule, ceux-ci s’octroyant le droit de prendre ma ration journalière comme compensation pour m’être plaint de mes mauvais traitements la fois précédente. J’étais allongé sur une table, une aiguille plantée dans un bras, relié à une poche plastique, rempli d’un liquide bizarre. Sans doute la première fois que je bénéficiais d’un traitement adéquat dans cette infirmerie. Puis, le téléphone du médecin sonnait. Celui-ci décrochait. Bien qu’il s’éloignait, je crus comprendre que c’était son épouse qui était au bout du fil, demandant où il avait mis un papier ou un truc du genre. Mais ce n’était pas le plus important. Non, le truc le plus important, c’était qu’il ne faisait plus attention à moi. Et que sur la tablette, à quelques dizaines de mètres de la table où j’étais allongé, j’apercevais l’instrument qui allait tout déclencher, et faire de moi celui que les autres désigneraient en tant que « Diable de Tsiafahy ». En raison du carnage que j’allais occasionner par la suite…
Vérifiant que le médecin était toujours collé à son téléphone, en pleine conversation, je me relevais discrètement, m’asseyant sur le bord de la table, puis allongeant les jambes pour leur faire atteindre le sol. J’enlevais d’un coup sec l’aiguille sur mon bras, faisant couler du sang par terre, sans que ça me fasse plus d’effet que ça. J’étais obsédé par un objet qui semblait m’appeler à ce moment. Un objet coupant, tranchant, l’instrument de ma vengeance envers tout ceux à qui je devais ma déchéance au sein de cette prison de malheur. Un scalpel. Je voyais la lumière de la lampe du plafond se refléter sur sa lame, c’était tellement beau. Je le voyais comme le complément de moi, je devais l’assembler à moi. Il devait faire ma continuité. Je m’approchais un peu plus, et je parvins juste devant lui, je tendais les doigts et le pris dans ma main. Je le plaçais devant mes yeux, émerveillé de son éclat luminescent à la lumière. Je le trouvais magnifique. Tellement magnifique. Au même moment, j’entendais le médecin derrière moi qui me criait de lâcher le scalpel. Je me retournais, souriant au médecin, lui disant que ce n’était pas possible. Que je ne pouvais pas donner ce qui m’appartenait. Que ce scalpel, c’était ma main. C’était mon doigt de justice, ma lame de vengeance. Le moyen pour moi de montrer que je n’étais pas qu’une merde qu’on pouvait frapper. Je lui disais que j’allais tuer tout le monde ici. Le directeur, les gardiens, les brutes de ma cellule. Et après ça, une fois sorti d’ici, je m’occuperais de ma sœur, et de mes deux frères. Ces ordures qui n’étaient même pas venu me voir…
Le médecin réitéra sa demande de lâcher le scalpel, mais je ne l’écoutais même plus. Enfin, j’entendais des sons qui sortaient de sa bouche, mais je n’en comprenais plus le sens. J’étais comme dans une sorte de transe, comme prisonnier d’une dimension dont j’étais le seul à pouvoir m’y déplacer. Et tout ce que je voyais autour de moi n’était que des cibles. C’était ça. Des cibles de papier qu’il fallait que je découpe pour passer au stade suivant. C’était comme un de ces jeux vidéo sur lequel jouait mon ami au sein du groupe où il m’avait fait entrer. Pour avancer dans le jeu, il fallait tuer des ennemis, vaincre des boss de fin de niveau, afin d’accéder à la sortie. Cette prison, désormais, c’était comme un jeu vidéo aussi. Je devais me débarrasser des méchants qui me barrait la route, tous les méchants. Afin de trouver moi aussi la sortie, et gagner le jeu. Alors je m’avançais, le scalpel à la main, luisant toujours à la lumière, pendant que le médecin tentait de faire un numéro sur son téléphone. Je continuais de m’avancer, le médecin se retrouvait plaqué contre le mur. Il ne pouvait plus reculer. Moi, j’étais maintenant tout près de lui, pendant qu’il tremblait tellement qu’il n’arrivait même pas à faire son putain de numéro, et finit par faire tomber son téléphone. Il voulut le ramasser mais j’étais maintenant assez près pour le trancher. Je lui mis d’abord un coup sur son bras, coupant le tissu de sa blouse, et atteignant la peau de son bras. Du sang se mit à suinter, rougissant le blanc de sa manche, pendant qu’il criait. Très fort. Il me demandait d’arrêter. Que ça ne me servirait à rien de le tuer. Il avait tort. Si je le tuais, je pourrais passer au méchant suivant, et continuer le jeu. Alors je devais le tuer si je voulais gagner. Je me baissais, il pleurait, me suppliait. Je souriais. Et d’un coup, je lui tranchais la gorge.
Il tentait d’arrêter le sang qui coulait de son cou. Je tailladais à présent son visage, crevant son œil droit en enfonçant la lame à l’intérieur. Profondément. Il criait encore plus. C’était drôle. Ça me faisait rire. Je comprenais maintenant pourquoi la brute de ma cellule trouvait ça drôle quand il me cognait. Il avait raison. C’était vraiment amusant. J’enlevais la lame de l’œil, et je faisais la même chose dans l’autre œil. Mais c’était moins drôle, car il ne bougeait plus. Sa tête était sur le côté. Tout son corps ne bougeait plus. Il était battu. Il était mort. J’avais gagné la première manche. J’avais tué le premier méchant. Maintenant, je devais sortir pour passer au suivant. Je me dirigeais vers la porte pour sortir de la pièce. Et là, d’un coup, elle s’est ouverte, un gardien est entré, avec un pistolet à la main. Mais il n’a pas eu le temps de s’en servir, car déjà, je lui tranchais la gorge à lui aussi. Lui aussi, il a mis ses mains sur son cou, comme le médecin, faisant tomber son pistolet. Puis il tomba au sol, se tenant toujours le cou. Et comme le médecin, au bout de quelques secondes, il ne bougeait plus. Niveau 2. Nouveau méchant tué. Je prenais le pistolet tombé au sol. Ça devait être un bonus de niveau. Un nouveau gardien est arrivé. Il a pointé son arme sur moi. J’ai fait pareil, et j’ai été plus rapide que lui. J’ai tiré en plein dans sa tête. Juste entre les deux yeux.
Un trou s’est formé, d’où sortait du sang. Le gardien a fait une drôle de tête, et puis il est tombé par terre. J’ai pris son pistolet à lui aussi. Ainsi que les clés des cellules. Niveau 3. Nouveau méchant tué. Niveau 4. Niveau 5. Niveau 6. Niveau 7. J’avançais bien et vite dans le jeu. J’adorais toutes ces couleurs. Ce sang par terre. J’arrivais devant une cellule. Je cherchais la bonne clé, et je l’ouvrais. Je faisais pareil pour la suivante. Tout le monde criait en sortant. Ils avaient l’air content. Je pense qu’ils voulaient jouer eux aussi, parce qu’ils ont pris les armes des méchants que j’avais tués juste avant. Et ils se sont mis à crier encore plus fort en se dirigeant vers les nouveaux niveaux. Moi, je continuais à ouvrir les cellules qui se trouvaient sur mon chemin. Et à chaque fois, il y avait de nouveaux cris, et tout le monde sortait. Enfin, ceux qui avaient assez de force pour sortir, courir et crier. Il y en avait beaucoup qui étaient restés dans les cellules. Trop faibles pour se lever. Pas grave. Ils joueraient plus tard, quand ils pourraient le faire. J’arrivais à la cellule où j’étais avant. Tout le monde avait l’air étonné de me voir. Encore plus quand j’ai ouvert la cellule. La brute a voulu passer devant tout le monde. Ça m’a pas plus. J’aime pas les tricheurs. C’était pas lui le premier à avoir le droit de sortir.
Alors j’ai tiré dans sa tête. Game Over pour lui. Ses copains ont voulu faire pareil. J’ai tiré aussi. Ils sont tous tombés avec un trou dans leur tête, pendant que les autres occupants de la cellule sortaient en criant. Heureusement que la bande de mon ami, avant que j’arrive ici, m’avait appris à tirer. Sinon, j’aurais pas pu jouer aussi bien à ce jeu. J’ai ouvert la cellule suivante, et j’ai laissé les clés sur la serrure. Ça devenait ennuyant d’ouvrir les portes. Moi, ce que je voulais, c’était continuer à avancer dans les niveaux en tuant les autres méchants. Il y avait plein de bruits dans la prison. De partout. Ça faisait sortir les méchants aussi. Il y en a beaucoup qui se sont fait tuer aussi. Certains se sont fait couper la tête. D’autres se sont pris des coups de couteau, pris sur d’autres méchants sans doute. Ces derniers criaient, parce qu’ils se faisaient couper les bras ou les jambes. D’autres ils étaient éventrés ou empalés sur de gros tuyaux.
Les autres joueurs étaient très doués. Ça se voyait qu’ils avaient l’habitude de jouer à des jeux du même type. J’ai continué à jouer moi aussi, récupérant d’autres armes de niveaux, apprenant d’autres méthodes pour éliminer les méchants, en regardant les autres joueurs faire. Je suis arrivé jusqu’au Niveau 15 comme ça. Et puis je suis arrivé au bureau du boss final. Celui du directeur. Y’avait beaucoup de joueurs devant, et le directeur essayait de bloquer la porte. On le voyait à travers les vitres. Alors, deux joueurs ont cassé les vitres en jetant deux gardiens à travers, et sont rentrés dans la pièce. Je crois qu’ils m’avaient vu juste avant, et c’est sans doute pour ça qu’ils ont pas tué le boss eux-mêmes. Je crois que c’était pour me remercier de les avoir laissé jouer à mon jeu. Alors, ils ont ouvert la porte, et sorti le Boss final, en me le montrant. Un des joueurs m’a donné un grand couteau, en me disant que le Boss était à moi. Que c’était à moi de le tuer, car c’était pour me récompenser de les avoir libérés. Je comprenais pas bien pourquoi. Moi, j’avais fait que suivre le jeu. Mais c’était gentil de leur part, alors j’ai pris le grand couteau, et je l’ai posé sur la gorge du Boss Final.
Il criait très fort, ça m’énervait, alors j’ai découpé sa langue d’abord, ce qui a fait rire les autres joueurs. Et puis après ça, j’ai planté la lame dans son bras, la faisant glisser tout le long. Jusqu’à sa main. Y’avait plein de sang. C’était vraiment beau. J’ai fait pareil avec l’autre bras. Et après, j’ai fait un gros trou dans le ventre, faisant sortir ce qu’il y avait dedans. Tous les joueurs ont applaudi. Le Boss bougeait plus après ça. Il était mort lui aussi. Ça voulait dire que j’avais gagné le jeu. J’ai enlevé la lame, et le corps plein de sang est tombé au sol. Après, plusieurs joueurs m’ont demandé de les suivre. Ils m’ont emmené à la sortie de la prison. Dehors, y’avait d’autres gardiens, d’autres méchants.
Mais les joueurs les tuaient les uns après les autres. Je comprenais pas. Vu que le Boss était mort, pourquoi il y avait encore d’autres niveaux ? Peut-être que j’avais déclenché un niveau bonus ? C’était sûrement ça. Les joueurs se sont mis autour de moi. Ils disaient qu’ils me protégeraient. Qu’ils me devaient bien ça pour les avoir aidés à sortir de l’enfer de Tsiafahy. Au bout d’un moment, le niveau bonus a été terminé. Et tous les joueurs m’ont à nouveau remercié en m’appelant de ce nom bizarre dont tout le monde parle dans les haut-parleurs, près des villes où je passe depuis. Le diable de Tsiafahy. Les messages disent qu’il est recherché mort ou vif. C’est drôle. On dirait un western. Mais bon. Je vais vous laisser maintenant, parce que je dois jouer à un nouveau jeu. C’est un jeu où ma sœur et mes frères sont les Boss à éliminer à la fin. Il va y sûrement y avoir plein de méchants de niveaux à tuer avant. Mais les joueurs de l’autre partie m’ont laissé plein d’armes bonus. De quoi avancer sans rencontrer de problèmes. J’ai hâte d’arriver à la fin de ce nouveau jeu….
Publié par Fabs
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