J’ai appris à aimer Pâques depuis toute jeune. La décoration des œufs, la cuisine propre à la période, comme les différentes recettes d’agneau, de pâté de Pâques, la confection de chocolats de toutes sortes… Tout ça m’a été appris par ma mère. Elle passait des heures à m’expliquer la préparation, la cuisson, la conservation, la fabrication des moules pour les figures en chocolat. On créait même des petits sachets en tissu pour mettre dedans les petites friandises. Même mon frère et ma sœur mettaient du cœur à l’ouvrage… Depuis, ils sont passés à autre chose, ils ont grandi, s’intéressant à d’autres sortes de loisirs et de moments de plaisir. Des distractions d’adultes, comme mes parents le font dans le cadre de leur travail. Ah, oui, je ne vous ai pas dit dans quoi travaillaient ma famille. Ils travaillent dans le commerce en ligne. Enfin, je crois que c’est comme ça qu’on dit… Ils envoient des commandes à des clients dans le monde entier pour, en respectant les normes de qualité inhérentes à leur secteur d’activité.
Mon frère et ma sœur sont aussi employés dans l’entreprise familiale. Ils sont très sérieux maintenant. Du coup, ils ont moins de temps pour jouer avec moi. Heureusement, il reste les week-ends et les périodes spéciales comme Pâques pour qu’on passe plus de temps ensemble. Ce temps qu’il ne peuvent me consacrer dans la semaine, à cause du travail. J’ai une dizaine d’années de différence avec eux. De ce que j’ai compris, quand j’ai été conçue, papa et maman avaient pas mal bu lors d’une soirée, et en revenant à la maison, ils ont oublié de prendre des précautions. Enfin, c’est le terme que ma sœur a utilisé pour m’expliquer ma naissance, qui n’était pas vraiment prévue au départ. Elle est bête ma sœur. Elle oublie parfois que je sais me servir d’Internet, et que je sais tout ce qu’elle essaie de me cacher. Surtout en ce qui concerne l’amour. Elle a eu un petit ami une fois, mais ça ne s’est pas bien passé. Elle n’aime pas trop en parler quand je lui demande. Alors, c’est maman qui m’a expliqué.
Son petit ami était « différent », selon les termes donnés par Maman. Il a découvert que notre famille était un peu à part des autres. Avec un mode de vie et des habitudes qu’il n’a pas compris, n’étant pas comme nous. En découvrant ce que notre entreprise vendait réellement. C’est-à-dire ce qui constituait vraiment les paquets envoyés aux clients un peu partout, ça lui a fait peur. Maman m’a dit qu’il était devenu tout blanc, et qu’il avait de la sueur partout sur son visage quand ma sœur lui a montré le contenu des paquets à expédier. C’était pendant la semaine de Pâques d’ailleurs. A cette période, les commandes sont plus importantes. Moins que pour Noël, et encore moins qu’Halloween, qui est la période la plus importante pour le commerce de notre famille. Mais ça reste une productivité non négligeable. Toujours selon les termes employés par Maman. Moi, je ne comprends pas tout à ce langage bizarre.
Toujours est-il que le petit ami de ma sœur a menacé de dénoncer notre activité à la police. Qu’on n’avait pas le droit de vendre les produits qu’on avait. Que ce n’était pas de la marchandise. Qu’on était des monstres. Je crois que c’est ce terme qui n’a pas plu à Papa. Déjà qu’il n’appréciait pas trop le fiancé de ma sœur dès le départ, disant qu’il pouvait être dangereux pour leur famille, quand il a dit cette phrase, ça a été le truc en trop pour lui. Enfin, c’est ce que m’a dit Maman. Moi, je ne l’ai jamais vu son fiancé à ma sœur. Elle n’a même pas gardé de photo de lui. Elle en avait, mais mon père l’a forcé à tout détruire. Au cas où il y aurait une enquête de police quand il le chercherait. Oui, j’ai oublié de préciser que Papa a été obligé d’emmener le fiancé de ma sœur dans un endroit secret, que personne ne devait connaitre. Là où étaient fabriqués les contenus des paquets envoyés un peu partout aux clients qui faisaient des commandes par le biais d’internet.
Notre entreprise est très connue. On dit même que c’est la meilleure sur le marché. A cause de la fraîcheur de ses produits. Il y avait d’autres entreprises comme la nôtre, mais aucune ne proposait une qualité aussi exceptionnelle que celle qu’on livrait. C’était la marque de fabrique de notre entreprise d’ailleurs, son slogan comme dit Papa : « Quality is Birby », « La qualité, c’est chez Birby » pour mieux comprendre. A une époque, on avait été approché par Amazon, qui avait demandé une association, s’étant rendu compte que pendant les périodes que je vous ai cité avant, on avait un chiffre d’affaires plus important qu’eux.
Une manière de se débarrasser d’un concurrent qui cassait leur politique de prix bas, m’a expliqué Papa. Je n’ai pas tout compris à ça, mais en gros, Amazon ne comprenait pas qu’en vendant plus cher nos produits, on en vendait plus lors de ces périodes. Alors, pour retrouver son monopole sur cette catégorie de produits lors de ces périodes, ce géant de la vente en ligne a voulu faire de notre entreprise son employé en quelque sorte. Histoire de profiter des ventes exceptionnelles de notre société à son propre avantage, tout en éliminant un concurrent sérieux, en le faisant devenir un petit esclave, comme a expliqué papa pour que je comprenne mieux. La personne chargée de tenter de convaincre mon père de rejoindre Amazon n’a pas trop apprécié la réponse de mon père. Je ne sais pas ce qui s’est dit exactement, mais mon frère, qui était présent ce jour-là, m’a dit que c’était assez « hard », sans m’en dire plus. J’ai compris que Papa avait dû dire des mots méchants, en cherchant le sens du mot sur internet. Depuis, Amazon n’a jamais retenté une autre approche.
Et cette année, à l’approche de cette grosse période qu’est Pâques, et surtout à l’occasion de mon 16ème anniversaire, qui se déroule en plein milieu, papa et maman m’ont annoncé une grande surprise. Cette année, je vais pouvoir assister à la confection des paquets qui sont envoyés aux clients de l’entreprise, les jours précédant Pâques. Et aussi participer à ce qui se passe avant. Afin que je comprenne mieux pourquoi personne, en dehors des membres de notre famille, ne devait savoir comment étaient fabriqués les produits de notre société, et surtout ses composants de base. Que cette année, ce ne sera pas des œufs en chocolat que je vais chasser. Mais autre chose de bien mieux. Je dois avouer que j’étais un peu déçu au départ quand ils m’ont dit ça. Moi, j’adorais la chasse aux œufs. C’était un moment que j’attendais impatiemment chaque année. En plus de ça, j’étais très forte. J’en trouvais toujours plus que les autres enfants des autres familles, lors des activités organisées par le maire de la ville. Tellement que parfois maman avait du mal à trouver où les mettre tous à la maison.
Mon frère et ma sœur m’ont prévenu qu’à mon 16ème anniversaire, quelque chose de merveilleux allait m’arriver. Quelque chose qui me ferait oublier les œufs en chocolat, et qui me ferait comprendre à quel point la nourriture que l’on mangeait à la maison était différente de celle des autres familles. La viande en particulier. C’est vrai que je n’avais jamais été à la cantine de l’école. Enfin, si : une fois, j’y suis allé, malgré le fait que maman et papa m’avaient prévenu de surtout pas manger la nourriture proposée à l’école, que ça ne me conviendrait pas. Que je devais me contenter du panier repas confectionné par maman. Mais ce jour-là, ma meilleure amie a insisté pour que je l’accompagne. D’habitude, elle y allait avec sa sœur, mais ce jour-là, cette dernière était malade, et ne pouvait donc être présente avec elle à la cantine. Et mon amie, en dehors de sa sœur, n’avait que moi comme amie, et elle ne voulait pas s’asseoir et manger avec quelqu’un qu’elle n’aimait pas ou qu’elle ne connaissait pas. Alors j’ai accepté.
Et… Comment dire ? La nourriture de la cantine était infecte. Je n’avais jamais mangé quelque chose d’aussi horrible. J’ai failli vomir, et je suis sorti en trombe de la cantine, allant directement aux toilettes, pour me rincer la bouche, tellement le goût de la nourriture mangée était mauvais. J’en ai parlé à maman et papa bien sûr, et ils m’ont grondé de ne pas les avoir écoutés. Depuis ce jour, je ne mange que la nourriture préparée par maman, et aucune autre. C’est aussi pour ça qu’on refuse toujours les invitations des voisins pour des barbecues ou des soirées, malgré leur insistance. Tout ça m’avait toujours semblé un peu curieux. Je me demandais pourquoi mon corps n’acceptait pas la nourriture qui n’était pas faite par ma mère…
Sur ce sujet d’ailleurs, mon frère a rajouté que le jour de mon anniversaire, je comprendrais toutes ces petites choses que j’avais toujours trouvé étonnantes ou bizarres. Que ce jour-là, tout deviendrait parfaitement compréhensible pour moi, et que je deviendrais un vrai membre de la famille. Ces derniers mots étaient curieux eux aussi. Pourquoi il avait dit que je deviendrais un vrai membre de la famille ? Je l’étais déjà… Je ne comprenais vraiment pas pourquoi il m’avait dit ça…
Et puis, le fameux jour est arrivé. Papa, Maman, mon frère et ma sœur étaient super joyeux ce jour-là. Toute la journée, ils avaient le sourire aux lèvres. Plus que d’habitude. On n’a pas colorié d’œufs, ni fait de chocolats. J’étais triste, car j’adorais faire cette activité. Ma sœur, voyant ça, m’a rassurée. Elle m’a dit que ce soir, je comprendrais tout, et que plus jamais je n’aurais envie de me contenter d’œufs en chocolat en tant que friandises. Et surtout que je verrais Pâques bien différemment que d’habitude. Je lui faisais confiance. Comme aux autres membres de ma famille. Mais je restais triste quand même.
Et puis, 19 heures arrivaient. Je vis mon frère et ma sœur s’affairer à baisser les rideaux de fer aux fenêtres, souriant. Ils avaient l’air heureux, ils rigolaient même, en me regardant. Au début, je pensais qu’ils se moquaient de moi. Mais Maman et Papa me rassurèrent, en me disant que c’était tout le contraire. Ils étaient très heureux de ce qui allait m’arriver. Eux aussi étaient passés par là. Je ne m’en souvenais pas, parce que le jour de leur anniversaire fêtant leurs 16 ans, je dormais, et je n’avais donc pas pu assister au « réveil ». Un autre terme que je ne comprenais pas.
Une fois toutes les fenêtres fermées, la porte d’entrée verrouillée, je vis papa et maman, mon frère et ma sœur s’asseoir autour de moi, attendant, me demandant de rester debout, que ça serait mieux pour la suite. Maman me força à enlever mes habits, m’expliquant que c’était nécessaire pour ne pas les déchirer pendant le « réveil ». Encore ce mot. J’étais en petite culotte. Même si c’était devant ma famille, j’étais gênée. Je ne comprenais vraiment pas ce qui se passait. Et puis, 20 heures sonnaient. Occasionnant un grand sourire à tous, après avoir entendu le carillon du salon où on se trouvaient, qui sonnait l’heure du « réveil ». L’heure exacte à laquelle je suis née. Le jour de mes 16 ans.
Et là, tout s’enchaînait. Je ressentais soudainement des maux de tête très fort, je transpirais de partout. Ça me faisait mal. Tellement mal. Et mes parents souriaient toujours. Pourquoi ils souriaient ? J’avais mal, et eux ils trouvaient ça amusant… Puis, je ressentais des douleurs au ventre. Extrêmement fortes. Tellement que je suis tombée à genoux. Je criais, mais ma famille ne bougeait toujours pas, m’observant.
Je voulais crier, mais au même moment, Maman m’a fait un signe en mettant un doigt sur sa bouche, pour me faire comprendre de ne pas le faire. Et puis d’un coup, je ressentais des douleurs encore plus fortes, je sentais que mes os allaient sortir de mes bras, de mes jambes. Le dessus de mon crâne s’allongeait, des formes en sortaient, comme des sortes de bois ou de cornes, je ne savais pas trop. J’essayais de les contenir, tentant de les empêcher de sortir, mais ça ne servait à rien. La pression de ceux-ci étaient trop fortes.
Ma tête se déformait de toute parts, j’avais l’impression qu’elle allait exploser, pendant que des protubérances sortaient de mes bras, comme des sortes d’ailerons de forme oblique, se positionnant sur mes os, ceux-ci grossissant, sans doute pour s’adapter. Il était de même pour mes jambes, mes pieds s’allongeaient aussi, se garnissant de piques ou de ronces. Ronces qui se formèrent également sur mon torse et ma poitrine. Celle-ci grossissait, prenant la forme éclatée d’une sorte de triangle qu’on aurait aplatie, dont chaque coin était propulsé dans des directions différentes.
J’avais envie de hurler, mais je ne voulais pas aller contre les recommandations de maman, qui renouvelait le « chut » avec son doigt sur sa bouche. Mon corps se transformait de partout, je devenais un monstre, comme ceux des films que je regardais en cachette sur Netflix ou YouTube. Cette transformation semblait durer des heures, j’avais l’impression de mourir à chaque étape, c’était tellement horrible comme sensation. Je ne pouvais même pas pleurer. Chacune de mes larmes séchait à vue d’œil, se fondant dans ma chair, qui était devenue d’une couleur oscillante entre le pourpre et le marron.
J’ignorais ce que je devenais et pourquoi, mais il était évident qu’il s’agissait du « réveil » évoqué par Maman. Mon frère et ma sœur était aussi passés par là ? Comment avaient-ils pu supporter une telle souffrance ? Pour ma part, je tombais sur le côté, pendant que ma métamorphose s’achevait, avant de fermer les yeux, la faute à une fatigue accumulée par tant d’efforts surhumains supportés par mon corps.
Quelques minutes plus tard, je fus secoué par des mains de la même forme et couleur que celles entrevues sur mon propre corps lors de mon « réveil ». J’écarquillais les yeux, et j’eus toutes les peines du monde à croire ce que je voyais devant moi. Elle était… différente… Ayant le même visage transformé que le mien… Mais je reconnaissais ses yeux… C’était bien Maman qui était devant moi… Encore un peu fébrile, je fus aidé par mon frère et ma sœur, qui, eux aussi, avaient revêtu cette forme monstrueuse, tout comme papa qui se rapprochait à son tour. Souriant, me félicitant d’avoir réussi mon « réveil ». Maman fit de même, tout comme mon frère et ma sœur. Tous les 4 m’expliquèrent alors ce que j’étais devenue. Ou plutôt ce que j’avais toujours été.
Je faisais partie d’une race que les humains appelaient « Diable de New Jersey ». Une créature métamorphe capable de prendre forme humaine, et d’agir comme un humain. Le vrai nom de notre espèce est FleshNibbler. Personne ne sait vraiment, au sein de notre race, quand et comment notre espèce est née sur Terre. Ce que je devais savoir, c’était que les jeunes FleshNibbler naissaient humains, et se comportaient comme tels. La seule différence avec ces derniers étaient qu’ils ne supportaient pas la viande autre que la viande d’êtres humains. En revanche, ils peuvent consommer tout autre aliment organique ou végétal, suivant leur goût. Tout comme les humains.
Ils ne prenaient leur véritable forme qu’à l’âge de 16 ans. C’était l’âge qui signifiait la fin de leur enfance, et le passage à l’âge adulte. L’âge qui transformait leur corps. Une phase qui se nommait « réveil ». Les cellules dormantes de leur race se modulaient à ce moment de leur vie, sans que l’on en sache plus. Beaucoup de choses restent encore inconnues au sujet de cette race que sont les FleshNibbler ou diable de New Jersey. Celui des légendes. Un réveil qui évolue au fur et à mesure que le corps grandit. C’est la raison pour laquelle certains témoins ayant vu des Diables de New Jersey évoquent des formes différentes, suivant l’âge de ces derniers. La composition de leur corps étant la marque de leur évolution. Malgré leur nom relatif à un des états américains, les FleshNibbler existent dans plusieurs contrées du monde, bien qu’étant plus présents aux USA qu’ailleurs. Il y avait plusieurs années de cela, les parents des miens, c’est-à-dire mes grands-parents, ont créés cette société dont mes parents ont hérité, afin d’aider ceux qui ont du mal à chasser…
Car oui, les FleshNibbler ne peuvent pas se nourrir n’importe comment, afin de ne pas attirer l’attention, comme cela se faisait autrefois pour nos ancêtres. Des habitudes qui ont permis la révélation de l’existence de notre espèce, et ont causé de nombreuses morts par des chasseurs de monstres. Des membres âgés pour la plupart, qui ne pouvaient plus se transformer comme ils voulaient pour chasser, et étaient moins rapide pour échapper à leurs poursuivants. Et leur corps moins résistants aux projectiles d’armes humaines. Si l’existence de notre race n’a jamais pu être établie avec certitude par les humains, c’était parce qu’après la mort, notre corps reprend une consistance humaine tout à fait normale. Tout comme il l’était jusqu’à son 16ème anniversaire. Pour tout ceux ne pouvant donc chasser, la société de mes parents est l’alternative idéale.
Que ce soit mon père, ma mère, mon frère ou ma sœur, tous chassent à intervalles réguliers, dans des villes différentes, afin d’avoir un territoire de chasse suffisamment étendu pour satisfaire la demande des clients. Et ce soir, c’était à mon tour de participer à cette chasse, d’apprendre comment faire pour alimenter toute la viande humaine nécessaire pour cette grande période de Pâques où les demandes de clients étaient très fortes. Durant cette période, les sorties nocturnes étaient régulières, y compris d’enfants inconscients, voulant tricher, et connaitre où se situaient les œufs à chasser, en observant ceux qui les disposaient en pleine nuit, la veille de la chasse.
Des enfants qui étaient des mets de choix pour les clients exigeants de la société familiale, avide de chair tendre et fraiche. La chair d’enfant n’ayant pas subie les affres du temps : elle est moins nerveuse, ayant moins de germes de maladies infectieuses. Et quand c’est le cas, l’odorat des FleshNibbler permet de détecter si une cible est porteuse de maladie, et elle est dédaignée. Mais tout cela, ma famille allait me l’apprendre cette nuit, lors de ma première chasse. Ils m’apprendraient comment revenir à ma forme humaine. Celle que je devais reprendre la journée. Car aux yeux de tous, je devais montrer que j’étais une humaine.
La nuit, pour les chasses, je pouvais reprendre ma véritable forme acquise au « réveil ». Des chasses un peu plus intensives la période de Pâques, afin de satisfaire la demande, mais plus espacées les autres périodes de l’année. A l’exception d’Halloween et Noël, autres périodes de fortes demandes. Ma vie ne serait plus jamais la même, et même si j’avais cru mourir lors de mon « réveil », curieusement, je n’étais pas effrayée en apprenant ma nature véritable. C’était comme si je soupçonnais depuis longtemps d’être différente. Et je comprenais mieux certains moments bizarres, comme l’épisode de la cantine. N’ayant jamais vu que les morceaux découpés de viande préparés par Maman, je ne m’étais jamais posé de question de leur provenance exacte.
Mais déjà Maman, Papa, mon frère et ma sœur m’attendaient, pour que je participe à la chasse de ce soir, moi, nouvelle venue dans le monde des Diables du New Jersey. Moi la nouvelle FleshNibbler, j’allais faire de cette semaine de Pâques une semaine exceptionnelle en stock, pour les prochains clients de notre entreprise prospère, en tant que nouvelle chasseuse et membre de notre famille à part entière…
Publié par Fabs
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