4 juil. 2021

SACRIFICE (Poème)

 

 


Je sentais les effluves du souffre dans l’air ambiant, transperçant ma gorge

Traversant ces territoires où la brume semblait remplacer la texture du sol

Partout dans ces ténèbres glaçantes, j’étais assailli de visions d’horloges

Comme pour mieux me signifier le temps qu’il me restait avant mon envol

 

N’importe quel autre fou aurait sans doute déjà rebroussé chemin séant

Mais je devais sans doute l’être bien plus que ces hordes de faux chevaliers

Dont le courage se limitait bien souvent à leurs racontars portés par le vent

Et qui fuyaient dès lors que la vérité sur leur hardiesse était soudain révélée

 

Je n’étais pas comme ces couards qui ne voyaient en les femmes qu’une dot

Pouvant renflouer les caisses et le prestige de leur blason terni par le temps

N’ayant pour seul honneur que celui de se montrer en lieux flattant leur égo

Et n’hésitant pas à refouler sans vergogne les pauvres hères  mises au ban

 

Mon amour était véritable et j’étais prêt à sacrifier jusqu’à ma propre âme

Pour faire revenir de ces lieux dépourvu de la moindre parcelle d’humanité

Celle qui était parvenu à rendre mon cœur en autre chose qu’un simple organe

Faisant de moi un heureux homme  avant qu’une vile créature m’ait dupé

 

C’est ainsi que je me retrouvait ici dans l’un des 9 cercles pour la retrouver

Pour la rendre à cette existence qui n’aurait jamais dû lui être prise ainsi

Du fait de ma naïveté et pour avoir cru aux boniments de cette âme damnée

Un parcours non dénué de dangers de toutes sortes, me rendant amaigri

 

J’étais face au maître de ces abysses forgées par le feu et le sang des hommes

Demandant sa clémence pour permettre à ma dulcinée de retrouver le soleil

A L’être gigantesque ricanant, me regardant, moi le simple petit gentilhomme

Ne voyant en moi que rien de plus qu’un insensé ayant perdu tout  sommeil

 

Il se leva et accéda à ma requête, sous réserve que j’accepte ses conditions

A savoir que mon âme lui serait acquise à la 1ère heure de mon 30ème printemps

Etait-ce mon cœur ou la folie présente en moi qui répondit en ce moment ?

Toujours est-il que je promettais de revenir ici à la date dite, en consentement

 

Mon aimée me fut ramenée, méconnaissable, sa peau étant emplie de pâleur

Ne semblant plus savoir ce qu’elle était, ni ce qu’elle faisait en cette  antre

L’être aux flammes me rassurait, indiquant qu’elle retrouverait ses rougeurs

Ainsi que sa mémoire une fois revenu à la surface, perdant  aussi ses cendres

 

Je la pris par la main, la conduisant là où était sa vraie place, parmi les siens

Au sein de notre doux foyer, où elle redevint peu à peu tout ce qu’elle était

Mais il m’était impossible de pouvoir lui avouer ce sacrifice qui était le mien

Pour que nous puissions à nouveau vivre des jours heureux en tout bienfait

 

Je savais que d’ici 10 ans, nous serions à nouveau irrémédiablement séparés

Et qu’il me serait impossible de trahir ma promesse au maître des Enfers

Alors, je profitais de chaque instant, chaque seconde, souriant, mais accablé

Jusqu’à ce fameux jour redouté où je quitterais mon enveloppe de chair 

 

Publié par Fabs

4 commentaires:

  1. Joli poème est tellement bien écrit 🌹❤️

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    1. Merci beaucoup ! Désolé pour le temps de réponse, suite à un bug des paramètres qui ne m'affichait pas les notif des commentaires

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  2. Joli poème est tellement bien écrit 🌹❤️

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