Je sentais les effluves du souffre dans l’air ambiant, transperçant ma gorge
Traversant ces territoires où la brume semblait remplacer la texture du sol
Partout dans ces ténèbres glaçantes, j’étais assailli de visions d’horloges
Comme pour mieux me signifier le temps qu’il me restait avant mon envol
N’importe quel autre fou aurait sans doute déjà rebroussé chemin séant
Mais je devais sans doute l’être bien plus que ces hordes de faux chevaliers
Dont le courage se limitait bien souvent à leurs racontars portés par le vent
Et qui fuyaient dès lors que la vérité sur leur hardiesse était soudain révélée
Je n’étais pas comme ces couards qui ne voyaient en les femmes qu’une dot
Pouvant renflouer les caisses et le prestige de leur blason terni par le temps
N’ayant pour seul honneur que celui de se montrer en lieux flattant leur égo
Et n’hésitant pas à refouler sans vergogne les pauvres hères mises au ban
Mon amour était véritable et j’étais prêt à sacrifier jusqu’à ma propre âme
Pour faire revenir de ces lieux dépourvu de la moindre parcelle d’humanité
Celle qui était parvenu à rendre mon cœur en autre chose qu’un simple organe
Faisant de moi un heureux homme avant qu’une vile créature m’ait dupé
C’est ainsi que je me retrouvait ici dans l’un des 9 cercles pour la retrouver
Pour la rendre à cette existence qui n’aurait jamais dû lui être prise ainsi
Du fait de ma naïveté et pour avoir cru aux boniments de cette âme damnée
Un parcours non dénué de dangers de toutes sortes, me rendant amaigri
J’étais face au maître de ces abysses forgées par le feu et le sang des hommes
Demandant sa clémence pour permettre à ma dulcinée de retrouver le soleil
A L’être gigantesque ricanant, me regardant, moi le simple petit gentilhomme
Ne voyant en moi que rien de plus qu’un insensé ayant perdu tout sommeil
Il se leva et accéda à ma requête, sous réserve que j’accepte ses conditions
A savoir que mon âme lui serait acquise à la 1ère heure de mon 30ème printemps
Etait-ce mon cœur ou la folie présente en moi qui répondit en ce moment ?
Toujours est-il que je promettais de revenir ici à la date dite, en consentement
Mon aimée me fut ramenée, méconnaissable, sa peau étant emplie de pâleur
Ne semblant plus savoir ce qu’elle était, ni ce qu’elle faisait en cette antre
L’être aux flammes me rassurait, indiquant qu’elle retrouverait ses rougeurs
Ainsi que sa mémoire une fois revenu à la surface, perdant aussi ses cendres
Je la pris par la main, la conduisant là où était sa vraie place, parmi les siens
Au sein de notre doux foyer, où elle redevint peu à peu tout ce qu’elle était
Mais il m’était impossible de pouvoir lui avouer ce sacrifice qui était le mien
Pour que nous puissions à nouveau vivre des jours heureux en tout bienfait
Je savais que d’ici 10 ans, nous serions à nouveau irrémédiablement séparés
Et qu’il me serait impossible de trahir ma promesse au maître des Enfers
Alors, je profitais de chaque instant, chaque seconde, souriant, mais accablé
Jusqu’à ce fameux jour redouté où je quitterais mon enveloppe de chair
Publié par Fabs
Joli poème est tellement bien écrit 🌹❤️
RépondreSupprimerMerci beaucoup ! Désolé pour le temps de réponse, suite à un bug des paramètres qui ne m'affichait pas les notif des commentaires
SupprimerJoli poème est tellement bien écrit 🌹❤️
RépondreSupprimerTrès beau poème 🌹❤️
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