10 déc. 2021

L'HORRIBLE USINE DE SANTA CLAUS (Les Contes Sanglants de Noël-Saison 2)

 



Quand on est un petit garçon de 10 ans, la période de Noël est l’une des plus attendues de l’année. Des moments en famille, où la disposition des décorations, du sapin et ses nombreuses guirlandes, boules et autres élément décoratifs jusqu’à l’attente des fameux cadeaux, qui iront se mettre à l’insu de toute la famille dormante, au pied de ce même sapin. Dans la plupart des contrées du monde, ce sont des milliers d’enfants qui attendent impatiemment ce que Santa Claus leur aura amené. Dès lors, le jour de Noël, les mêmes milliers de petits garçons et de petites filles vont se jeter sur les paquets cadeaux, arrachant sans vergogne le papier, après avoir enlevé les rubans, afin de découvrir le présent qu’ils ont demandé par liste au vieux monsieur barbu, habillé de rouge. Des enfants inconscients de ce que ces cadeaux représentent réellement pour une catégorie de personnes, et qui n’a rien de bien heureux… C’est même carrément le contraire…

 

Pour ces personnes, c’est la source de centaines d’heures de souffrances horribles, de maltraitances inimaginables pour tous ceux ne connaissant pas la vérité, menant parfois à des morts par épuisement, pour ne pas être parvenus à suivre les cadences infernales imposées, afin de livrer tous ces présents adulés par ces petits yeux frétillants d’impatience chaque année… Car oui, ce qui se cache derrière toute la frénésie du rituel d’ouverture des cadeaux, est beaucoup plus sombre que ce que la plupart imaginent. Et si la vérité de tout ceci parvenait à être mise à jour, nul doute qu’un très grand nombre aurait du mal à y croire, voire accuserait ceux ayant colportée l’information comme un immonde fake, destiné à détruire toute la magie de Noël…

 

Pourtant, je fais partie de ces personnes étant au courant de ce qui se cache derrière le visage jovial de ce tortionnaire que l’on nomme Santa Claus. Un bourreau sans cœur, qui ne voit dans cette fête qu’un moyen de s’adonner à des plaisirs de persécution en toute légalité. Car qui oserait accuser Santa Claus de techniques de torture horribles envers une communauté de personnes que tout le monde voit comme des symboles de joie et de bonheur, aux habits colorés, avec toujours le sourire s’affichant sur leurs visages ? Qui pourrait être assez fou pour désigner cette représentation de la réunion familiale, « héros » de petits frères, de petites sœurs, et même des plus grands, comme un horrible monstre martyrisant ses rennes, les fouettant jusqu’au sang, riant en les voyant se tordre de douleur sous ses coups, certains ne résistant pas à ce traitement, et finissant dans l’assiette de cette véritable figure du mal, cachée sous un masque souriant, pour mieux tromper ceux croyant à l’esprit de Noël ? Et quant au régime alimentaire de ces derniers…

 

Vous connaissez la légende inverse de Santa Claus ? celle de Krampus… nommé le Père Fouettard en Europe, et ayant d’autres noms, suivant les contrées où la tradition de Noël est perpétrée ? Vous pensez qu’elle existe pour inciter les vilains enfants à faire de bonnes actions pour éviter d’être enlevés par ce sinistre personnage, n’ayant rien à voir avec la bonté légendaire de Santa Claus ? Vous n’imaginez pas à quel point vous avez tort… Santa Claus et Krampus ne sont qu’une seule et même personne… En fait, les histoires relatant les méfaits de Krampus donnent la véritable version de ce qu’est vraiment Santa Claus. Simplement, les personnes, comme moi, au courant de la vérité, quand elles ont raconté ce qu’elles savaient concernant le vrai visage du vieux barbu soi-disant bienveillant, n’ont pas été crues… On les a accusées de vilénie, de mensonges éhontés, simplement parce qu’elles étaient jalouses de la popularité de Santa Claus, ou parce qu’elles n’aimaient pas l’imagerie véhiculée par ce personnage, représentant la magie de cette période que sont les fêtes de Noël… Parmi ces personnes, un grand nombre ont tentés de prouver leurs dires, de rassembler des preuves de ce qu’ils avaient vus… Mais sans jamais y parvenir, les faisant passer pour des fous, des malades qu’il valait mieux ne pas fréquenter. Un grand nombre ont sombrées dans la dépression ou la folie, finissant leur vie seules, devenant des parias. Les plus chanceuses ont été considérées comme des conteurs très appréciés par une communauté aimant les versants sombres des légendes.

 

Que ce soit des adeptes de contes noirs, comme les versions originelles des contes des frères Grimm, ou les passionnés d’histoire d’horreur. C’est ainsi que sont nés les livres traitant de Krampus et ses assistants démoniaques, devenus des classiques de la littérature de terreur, véritable Némésis de Santa Claus. Du moins, c’est ce que la plupart des gens, ne connaissant pas le secret derrière tout ça, pensent… Comment je sais tout ça ? Je vous l’ai dit au début de ce récit : moi aussi, je fais partie de ces « fous » … Moi aussi, je suis un de ces hommes traités de « tueurs de tradition » pour avoir voulu dire ce que j’ai vu, là-bas, en plein centre de l’usine de Santa Claus, cet antre du mal, cette quasi-succursale de l’enfer dans tout ce qu’il est possible d’imaginer… Et même au-delà… A se demander, au vu de ce que j’ai pu voir, si Santa Claus n’est pas un des généraux de Lucifer, tellement son inhumanité atteint des sommets difficilement croyables… A moins de l’avoir vu de ses yeux…

 

Si je me décide à dire tout ça aujourd’hui, c’est parce que je suis sur le point de mourir. Je suis atteint d’un cancer du sang. Une forme rare. Irréversible… Je la dois à ce cher Santa Claus, que nombre d’entre vous adulent sans retenue, perpétuant cette « tradition » auprès de vos enfants, sans savoir ce qui en est… A force de côtoyer et respirer des produits toxiques pour fabriquer ces jouets tant appréciés. Vous êtes-vous posés la question de ces étranges disparitions qui se déroulent tout au long de l’année, concernant des enfants ? Des enfants qui ne sont jamais retrouvés, malgré les efforts conjugués de plusieurs services de police, dans tous les pays du monde… Et pour cause… Jamais de corps retrouvés dans un bois, jamais d’indices pouvant indiquer une fugue réussie de manière parfaite, jamais de rançon revendiquée par des malfaiteurs sans état d’âme… Si ces corps n’ont jamais fait surface, c’est parce qu’ils servent d’esclaves dans cette fameuse usine merveilleuse où sont fabriqués les jouets qui remplissent les magasins du monde entier, où vous vous fournissez, afin de les déposer au pied du sapin…

 

Rassurez-vous, je ne vous mets pas dans le même sac que Santa Claus, si vous me permettez cette petite phrase ironique… Vous ne pouviez pas imaginer être complice d’un crime international de grande ampleur. Vous, vous pensez simplement aider celui que vous appelez aussi tendrement le vieux barbu, qui ne peut pas être partout, et ne peux pas visiter toutes les maisons, contrairement à ce que les enfants croient. Je ne sais pas qui a inventé cette fable stupide selon laquelle cette grosse masse au cœur noir pouvait aller dans des milliards de maisons en l’espace d’une nuit… Même avec des assistants, il est tout juste capable d’assurer le « service » dans son pays d’origine, la Laponie…

 

 Le reste du monde, il se contente d’envoyer les commandes des grands magasins, par le biais de ses complices, ses lieutenants comme il les appellent, les Elfes Noirs. Des ordures qui prennent autant de plaisir que leur patron à terroriser le personnel sous leurs ordres. Ce sont eux qui sont également chargés de faire les envois dans les magasins, après avoir réceptionnés les demandes envoyées par mail, via les succursales de ce trafic à grande échelle. Vous savez, ces fameuses usines de jouets, qui font la joie des enfants, parsemant les TV et magazines de publicités coûteuses, vantant les nouveautés fabriquées. Ce ne sont que des façades. Rien n’est véritablement fabriqué dans ces usines. La nuit, elles reçoivent les jouets qui sont fabriqués réellement en Laponie, dans l’immense usine de Santa Claus. Vous n’imaginez pas à quel point l’industrie du jouet, censée être l’apanage de l’homme, n’est en fait qu’un vaste mensonge de toute part…Tout est contrôlé par votre « gentil » Papa Noël…

 

Pour revenir à ce que je vous disais précédemment, j’ai fait partie de ces fameux « enfants disparus », parce que j’ai été un « vilain garçon » envers mes parents, et étant devenu un nom parmi d’autres sur la longue liste de ce voleur d’enfants qu’est Santa Claus. Je n’étais pourtant pas plus méchant qu’un autre. Oui, il m’est arrivé de désobéir quand ma mère me demandait de ranger ma chambre, ou quand mon père comptait sur moi pour mettre la table. Oui, j’ai déjà menti pour avoir quelque chose que je désirais, quitte à faire accuser mon petit frère innocent. Oui, j’ai joué les délateurs en indiquant que ma grande sœur était sortie la nuit pour rejoindre son petit copain, alors que mes parents le lui avaient interdit, pour rejoindre une fête où drogue et alcool faisaient bon ménage… Mais entre nous, est-ce que cela excuse de m’être fait enlever en pleine nuit, par un de ces Elfes Noirs, ces âmes damnées de Santa Claus, afin de rejoindre les rangs des esclaves de Santa Claus ?

 

Je ne me souviens pas vraiment de la manière dont je me suis retrouvé à l’usine… Tout ce dont je me souviens, c’est de l’irruption de deux de ces Elfes Noirs dans ma chambre… Entendant ma fenêtre s’ouvrir, je me suis réveillé, et j’ai tout juste eu le temps de les voir… Enfin, à ce moment-là, je n’ai vu que deux ombres se faufilant jusqu’à moi, avant de souffler une sorte de poudre sur mon visage, me donnant une irrésistible envie de dormir, et me faisant tomber au sol. Après ça, je me souviens m’être retrouvé dans une caisse, où j’étais incapable de crier. Je n’étais pas attaché à l’intérieur, mais je compris vite pourquoi… Dès que je touchais une des parois de la caisse où je me trouvais, je ressentais comme une décharge électrique. 

 

Et autant vous dire que chaque mouvement de la caisse me faisait en recevoir par dizaines…Au vu des vibrations que je ressentais pendant mon voyage, j’ai supposé que j’étais à l’intérieur de la soute d’un avion. Et quand j’ai voulu comprendre pourquoi, je ne pouvais pas crier. N’ayant pas de visibilité dans la caisse, étant dans le noir complet, j’ai voulu poser mes mains sur mon visage, puis ma bouche… mais je ne trouvais nulle trace de celle-ci… Je ne sais pas par quelle magie, mais ma bouche avait été scellée. C’était comme si je n’en avais jamais eu. Les autres enfants, qui allaient devenir mes compagnons d’infortune au sein de l’usine, m’ont confié avoir eu le même traitement… Au bout de plusieurs heures interminables, je sentis que j’étais arrivé à destination, car les vibrations s’arrêtèrent. Le voyage continua à bord d’un camion ou d’une fourgonnette, vu le bruit du moteur que j’entendis par la suite. Cette partie du voyage fut moins longue, et j’arrivais enfin au bout de mon voyage forcé…

 

On ouvrait la caisse où je me trouvais, et c’était la première fois que je le vis. Santa Claus. Il était venu pour voir son nouvel esclave. Il fit un geste et je pus à nouveau parler et crier. Ma bouche était à nouveau présente. La première chose que je demandais était de savoir où je me trouvais, et pourquoi. Ce à quoi Santa Claus m’indiqua que j’étais là où se trouvait les méchants garçons qui ne voulaient pas obéir à ses parents. Que j’étais la matière première du personnel de son usine. Que je devais me sentir fier de faire partie de ceux qui allaient fabriquer les jouets reçus par les enfants sages du monde entier. Je n’osais rien dire, partagé entre l’excitation de voir Santa Claus en chair et en os, et la terreur que m’inspirait son aura, qui n’avait rien de bénéfique, comme le laissait entendre sa légende…Et je découvris bien vite que cette première impression était plus que justifiée… Santa Claus, suivi d’un Elfe Noir, que je voyais pour la première fois intégralement, me conduisirent dans une petite pièce lugubre, où on sentait comme une odeur de mort, de moisi et de pourriture. Une odeur qui me prenait à la gorge, et me fit vomir. Ce qui fit rire Santa Claus et son acolyte… Puis ceux-ci me montrèrent une tenue composée d’un bonnet vert muni d’un gros grelot, d’une veste et d’un pantalon vert, ainsi que des chaussures proches de pantoufles. Telles que celles que l’on met devant la cheminée le soir de Noël. Je reconnaissais cette tenue. C’était l’habit traditionnel des elfes, les assistants de Santa Claus. Ils m’imposèrent de retirer mes habits afin de mettre cette tenue. Je demandais alors pourquoi je devais mettre cette tenue ridicule.

 

A ces mots, Santa Claus me prit par le col de mon pyjama, me levant à la hauteur de son visage, mes pieds ne touchant plus le sol. Il fronça les sourcils, et prit un air méchant, très éloigné du visage doux et souriant des livres de contes…Il m’indiqua que si je ne me dépêchais pas de mettre cette tenue d’esclave, et que je ne m’acquittais pas des tâches demandées par la suite, je comprendrais très vite ce qu’avoir mal voulait dire…J’entendais l’Elfe Noir rire à cette phrase, pendant que Santa Claus me précisa que s’il s’apercevait que je ne servais à rien, que je n’étais pas capable de suivre le rythme pour la fabrication des jouets, il se chargerait de me faire subir les pires souffrances, avant de me jeter à ses rennes. Ceux-ci adorant la viande humaine… Et vu les coups qu’il leur donnait régulièrement, pour attiser leur méchanceté, et en faire de dociles chiens de garde, ils avaient tendance à détester tout ce qui ressemblait à un humain… Et comme il ne leur donnait à manger qu’une fois par semaine, ils étaient souvent affamés. Voir un repas comme moi dans la même pièce qu’eux seraient pour eux un mets de choix, et il ne resterait pas grand-chose de moi, après qu’ils m’aient dévorés et sucé mes os…

 

J’étais totalement terrorisé. Je me mis à pleurer à chaudes larmes, ce qui fit redoubler les rires de l’Elfe Noir. Santa Claus aussi se mit à rire. Un rire lui aussi très différent du « Ho ! Ho ! Ho ! » qui fait rêver les passionnés de Noël… Un rire ressemblant plutôt à un démon de l’enfer… Froid, guttural, terrifiant… Il me jeta à terre avec violence, renouvelant sa demande de mettre la tenue qu’il m’avait confié. Ne voulant pas prendre le risque de me retrouver comme objet de torture entre ses mains, je me hâtais d’enfiler la tenue…Une fois fait, l’Elfe Noir, me poussa vers la porte de la pièce, et je me retrouvais rapidement au centre de l’usine. Santa Claus monta une échelle, le menant à une sorte d’estrade située en hauteur. Il indiqua qu’un nouvel elfe était arrivé pour leur prêter main forte pour la fabrication des jouets de Noël. Et qu’il comptait sur eux pour me mettre au « parfum » de ce qu’il fallait faire et ne pas faire au sein de l’équipe de Santa Claus. A cette annonce, tout le monde cria la même phrase « à vos ordres Santa ! » Ce qui sembla satisfaire ce dernier. Il redescendit, et se dirigea à nouveau vers moi.

 

Il me montra bientôt la chaine de montage où je serais affecté, ainsi que l’elfe qui serait chargé de me montrer quoi faire. Précisant que pour chaque erreur que je ferais, non seulement je serais puni, mais également celui qu’il venait de me présenter. Car il était désormais responsable de moi pendant ma « période d’essai ». Une période qui était fixée à 3 mois. Si au bout de celle-ci, le nombre de mes erreurs ou mon inaptitude totale à être un bon élément se révélait, nous serions tous les deux soumis à sa salle des tortures… Il précisa aussi que si je cherchais à m’enfuir, je le regretterais fortement, car c’est mon « tuteur » qui subirait sa colère, et de manière très cruelle, se faisant un plaisir de m’énumérer les différentes façons qu’il utiliserait pour le faire souffrir. Mon visage devint d’un blanc total à l’évocation des méthodes employées. Au vu de mon jeune âge, mes parents veillaient scrupuleusement à ce que je ne voie jamais de films d’horreur. Ce qui ne m’avais pas empêché d’en voir un ou deux. Et ce que me décrivais Santa Claus ressemblait énormément à l’un de ces rares films que j’avais eu l’occasion de voir…Et je ne tenais absolument pas à devenir acteur dans ce film d’horreur réel que j’étais en train de vivre…Et encore moins entraîner mon « tuteur » là-dedans …

 

Ce dernier s’appelait Daniel, et si je suis capable de vous parler de mon expérience aujourd’hui, c’est parce qu’il a sacrifié sa vie pour me permettre de me sauver de cet enfer, malgré mes réticences. Avant cela, il a fait ce que Santa lui avait ordonné. Il m’a appris tout ce que j’avais besoin de savoir sur la confection des jouets. Moi et Daniel étions chargé de la construction des robots électroniques. Une tâche très précise qui demandait une attention extrême, contrairement aux tâches d’autres elfes ayant des jouets plus simples à confectionner. La première semaine, je fis de nombreuses erreurs de montage. Mais à chaque fois, Daniel indiquait que c’était lui qui avait fait l’erreur. Quand je voulais dire que j’étais le seul fautif, il me fit un signe de la tête, pour me faire comprendre de me taire. Alors, je me taisais… Mais je me sentais coupable à chaque fois que je voyais un Elfe Noir l’emmener vers le fond de l’usine, où il subissait sa punition. Je le voyais revenir les bras et le visage en sang, pour avoir subi je ne sais combien de sévices corporels. Et à chaque fois que je manquais de pleurer, il me tendait un mouchoir pour sécher mes larmes, en me disant de ne pas m’inquiéter. Il avait l’habitude de ces tortures. Et il les supportait très bien.

 

Il m’avoua que les Elfes Noirs et même Santa Claus n’étaient pas dupes. Ils savaient qu’il me protégeait en disant qu’il faisait ces erreurs. Mais ça ne les dérangeait pas, car ils connaissaient la résistance à la douleur de Daniel. Et que ça plaisait beaucoup à Santa Claus. Daniel était en quelque sorte son « moment de détente », tel qu’il le désignait. Alors, qu’il me protège, ça lui permettait de s’adonner plus souvent au plaisir de le torturer. Mais Daniel avait beau dire, et avoir cette « capacité », si on peut vraiment le désigner comme ça, je n’en ressentais pas moins une honte à le laisser faire. Pour expliquer pourquoi il faisait ça, il me dit que je ne serais pas capable, vu ma faible constitution physique évidente, de tenir plus de 3 séances infligées par Santa Claus. Il faisait ça pour me protéger, et il répétait que ça ne le dérangeait pas. Ça lui donnait l’occasion de montrer à leur tortionnaire qu’il ne craignait ni sa force, ni sa cruauté.

 

Au cours des 6 mois que j’ai vécu au sein de l’usine de Santa Claus, j’ai vu Daniel se rendre des dizaines de fois dans la pièce du fond. La salle des tortures. Quand Daniel y allait, on n’entendait jamais le moindre son en sortir. Quand d’autres étaient forcés de s’y rendre, malgré le bruit des machines en action, il était impossible de ne pas entendre les cris de douleur et de souffrance des pauvres enfants émanant de cet endroit. Certains ressortaient dans un état horrible. Une oreille en moins, un œil arraché, des parties entières de peau écorchées. D’autres tenaient tout juste debout… Certains ne faisaient même pas dix mètres en sortant de la pièce, avant de s’effondrer au sol…Pour ne plus jamais se relever… Les corps étaient emmenés alors vers un autre endroit… Daniel me précisa que les corps étaient transportés vers l’enclos des rennes de Santa Claus… Pour les nourrir…Que tout ici était dénaturé par rapport à ce que tout le monde croyait savoir sur ce personnage abject et monstrueux qu’était Santa Claus…

 

Un mois avant que je puisse m’enfuir de ce cauchemar, Daniel m’a parlé à part, lors de l’unique pause dont le personnel bénéficiait dans la journée, à l’heure du repas. Une pause qui se déroulait traditionnellement à 11 h 30. Un horaire qui s’expliquait par le temps nécessaire à réunir tout le monde, afin de les diriger vers le réfectoire prévu pour le déjeuner. Une pause d’une heure où chacun se détendait à sa manière. Certains lisaient, d’autres écrivaient, d’autres encore en profitaient pour bavarder, ce qu’ils ne pouvaient faire dans la journée. Tout bavardage ralentissant la production des jouets pouvant entraîner une punition par Santa Claus.

 

C’est donc lors de ce moment que Daniel choisit pour me parler de mon évasion. Au début, je refusais de faire ça. Une évasion signifiait sa mise à mort pure et simple. Daniel souriait quand je dis cette phrase. M’indiquant que jamais Santa Claus ne se priverait de son jouet préféré en le tuant. Qu’il lui procurait bien trop de plaisir lors des séances de torture, grâce à sa résistance. Mais Daniel se moquait bien de mourir. Pour lui, mourir serait une délivrance par rapport à la vie menée ici. Et c’est justement cela qui l’avait poussé à mettre au point ce plan. A cause de son statut particulier de « jouet » préféré du patron, les Elfes Noirs lui donnaient certains privilèges. Comme accéder à certaines parties de l’usine normalement interdites au personnel. Daniel pouvait y accéder en permettant aux Elfes Noirs le laissant aller dans ces endroits, de le torturer à leur tour, en secret. Comme il ne criait pas pendant ces séances, Santa Claus ne se doutait de rien, ce dernier passant une bonne partie de ses journées à dormir, se goinfrer, ou « s’amuser » avec ses esclaves filles…

 

Car, oui, en plus d’être un enleveur d’enfants, un spécialiste de la torture et un psychopathe, c’était un pédophile qui aimait « prendre son pied », comme il disait, avec des petites filles, sans que ça lui pose le moindre problème de conscience… Donc, durant ces « périodes », Santa Claus ne voyait pas ce qui se passait dans l’usine, faisant confiance à ses lieutenants, les Elfes Noirs, des créatures qu’il avait créées par le biais de la science et de la magie noire. Du coup, quand Daniel laissait ces derniers le torturer à l’insu de leur monstre de patron, il avait en retour des accès à certaines pièces… Comme le laboratoire de Santa Claus, où se trouvait des médicaments mortels à forte dose… Voilà son idée : il ferait exprès de faire une erreur, afin de subir une punition attendue de la part de Santa Claus. Pendant que ce dernier préparerait ses instruments de torture, il avalerait plusieurs de ces médicaments, préalablement cachés dans une de ses pantoufles. En constatant ses convulsions, que l’absorption des produits allait déclencher, pris de panique, il appellerait ses Elfes Noirs à l’aide, afin de ne pas perdre son « joujou » préféré. C’est à ce moment que je devrais m’enfuir, suivant un trajet bien précis qu’il m’apprendrait, et que je devrais retenir par cœur.

 

Un trajet me faisant sortir de l’usine, et qu’il avait trouvé aussi dans un tiroir situé dans une autre pièce « interdite ». À partir de là, profitant de la confusion occasionnée par la mort de Daniel, je pourrais m’enfuir vers la ville la plus proche, situé à 10 km de l’usine. C’était un plan risqué mais étudié depuis des mois par Daniel. Il comptait sur moi pour parvenir à rejoindre la ville et réussir à convaincre le monde de la réalité sur la nature de Santa Claus, des elfes, de l’usine et de tout le reste le concernant… Il le fallait pour libérer tous les autres esclaves qui étaient ici… Ainsi que les autres qui remplaçaient ceux décédés au cours des séances de torture, ou par épuisement, finissant comme repas aux rennes… Même si ce n’était pas tout de suite, alors que je n’étais encore qu’enfant… S’il fallait attendre d’être adulte pour obtenir plus de crédit, et être entendu, ça ne posait pas de problème. D’autres enfants étaient au courant de l’opération et se chargerait de retenir les Elfes Noirs le cas échéant, au cas où l’un d’entre eux s’apercevait trop vite de ma disparition…Et que surtout, je ne devais pas être triste de sa mort… Que c’était nécessaire pour que le plan fonctionne, et que je ne devais surtout pas avoir le moindre remords à exécuter le plan…

 

Je retenais mes larmes de couler à la simple évocation que Daniel allait mourir pour me permettre de m’enfuir, et je me demandais si j’aurais la force nécessaire pour parvenir à faire comme le plan, avait été prévu… Contre toute attente, le jour-J, Daniel fit comme il avait dit : il fit brûler volontairement une piste électronique. La fumée attira l’œil d’un Elfe Noir, qui vint constater l’erreur de Daniel. Il l’emmena immédiatement auprès de Santa Claus, qui afficha un sourire de satisfaction à l’idée d’avoir une nouvelle séance avec son petit jouet fétiche. Quelques instants plus tard, Santa Claus sortit, paniqué, indiquant aux Elfes Noirs de venir sans tarder dans la salle des tortures. Son « jouet » préféré était sur le point de mourir. Il fallait qu’ils fassent leur maximum pour le sauver, car sa magie seule ne suffisait pas à le faire reprendre conscience… La confusion aidant, conformément au plan, je m’enfuis pendant que les Elfes Noirs étaient occupés à tenter de sauver Daniel. Des efforts qui seraient vains, celui-ci m’ayant indiqué que la dose qu’il prendrait ne le ferait pas se relever, quelque soient les efforts de Santa Claus et ses lieutenants… Ainsi, je parvins à sortir de l’usine, et je courais pendant des kilomètres, ne faisant que de courtes pauses, afin de reprendre mon souffle, pour éviter que Santa Claus et les Elfes Noirs ne me rattrapent… Je finis par arriver à la ville, où je racontais mon histoire… Mon enlèvement, il y avait des mois de cela, l’usine, Daniel, Santa Claus, les enfants, les séances de tortures, les rennes… Tout… 

 

Bien évidemment personne ne crut à toute la partie concernant Santa Claus et l’usine… En revanche, la police locale fit des recherches, et finit par découvrir que je faisais partie, me basant sur mon visage et mon identité, que je leur avais fournie, précisant aussi de quel pays je venais, d’une liste d’enfants disparus. Au bout de quelques jours, je quittais la Laponie pour rejoindre ma famille, qui m’accueillit à bras ouvert, comme vous pouvez vous en douter…A partir de ce jour, je devins le plus adorable et serviable des enfants. Mais je grandis dans la peur incessante que les Elfes Noirs reviennent pour me récupérer… Une peur qui s’estompa au fur et à mesure que je devenais adulte, et échappais ainsi à leurs « critères » d’enlèvement. Néanmoins, j’ai gardé un « souvenir » de l’usine. Ce cancer du sang que je vous ai déjà évoqué, qui serait découvert à l’âge adulte. Je n’ai jamais cessé de penser au sacrifice de Daniel. Ainsi qu’aux autres enfants. Pendant toutes ces années, j’ai tenté de convaincre mes parents, mes amis, et d’autres personnes de la véracité des faits que j’évoquais sur Santa Claus et son usine. Mais tout le monde mit ça sur le fait du traumatisme subi, suite à l’enlèvement… Alors, j’ai trouvé une autre solution pour raconter mon histoire… Celle que vous lisez actuellement…

 

J’ai pris contact avec d’autres personnes, cherchant des témoignages sur le web, racontant eux aussi, des expériences similaires… Nous avons formé une sorte de groupe, avec notre propre site, pour réunir d’autres évadés chanceux de l’usine de Santa Claus, ou ayant assisté à des actions contraires à l’imagerie du gentil Père Noël. Au début, nous n’étions que deux ou trois. Aujourd’hui, nous somme une trentaine, et nous recevons de plus en plus de nouveaux témoignages chaque semaine. Même si nous sommes toujours considérés comme des illuminés notoires racontant des fables sans queue ni tête, et voulant détruire la magie de Noël, j’ai bon espoir que nous finirons à faire de notre cause un fait établi. Tout ce qu’il nous manque, ce sont des preuves irréfutables que Santa Claus et Krampus ne sont qu’une seule et même personne. J’espère pouvoir vivre assez pour assister à la destruction de son « commerce ». Mais je sais que si je n’y parviens pas, les autres poursuivront le combat. Certains des membres de notre groupe ont assisté à sa transformation, révélant sa véritable forme, et donc sa vraie nature, à l’occasion d’une de ses rares haltes dans des coins qu’il pensait déserts… Celle d’une créature monstrueuse que nous nous devons de révéler au monde, afin que chacun sache la vérité sur Santa Claus…

 

Publié par Fabs

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire