18 mars 2022

HADDONFIELD (A New Michael Myers Story) (Partie 1)


 

 

Cette histoire est une relecture personnelle du classique de l'horreur créé par John Carpenter : Halloween. Sauf qu'ici, j'ai concentré l'histoire du point de vue de Michael Myers, et en mettant l'accent sur certaines questions concernant le célèbre tueur : l'origine de sa force, de son invulnérabilité, sa haine pour Haddonfield, son rapport avec sa soeur Laurie Strode, alias Cynthia Myers, le mal qui l'habite, ses souffrances venus de l'enfance, le pourquoi de ce masque... Autant de petits détails que j'avais envie d'explorer, auquel je voulais donner une explication, un point de départ.

 

Pour ce faire, j'ai pioché des éléments un peu partout : l'original de Carpenter, le remake de Rob Zombie, et la nouvelle trilogie, tout en incrustant donc ma propre vision du personnage et de son  histoire, qui est ici donc remodelée. Ce n'est donc pas juste un assemblage d'idées issue des films de la franchise, mais bel et bien une restructuration complète du mythe, à ma sauce ^^.  Petite précision néanmoins : l'alchimiste Jahir Ibn-Hayyan, évoqué dans le texte, a réellement existé. En revanche, comme vous devez vous en douter, ses travaux sur la machine de l'histoire, sont eux de mon invention.

 

Je précise qu'il s'agit ici d'un hommage à ce personnage culte qu'est Michael Myers, n'y voyez rien de plus, et les lignes que vous allez lire ci-dessous ne sont que la première partie d'une histoire qui va vraisemblablement s'étaler sur pas mal de temps d'un point de vue écriture. Pour permettre à chacun de se situer, je publierais les parties au fur et à mesure de l'écriture. J'ignore totalement le nombre de pages, et de caractères totaux l'histoire va prendre, et vu que j'ai l'habitude d'avoir des idées venant au fur et à mesure de l'écriture, elle va sûrement être assez longue. en tout cas, je ne la conçois pas comme une nouvelle courte comme j'ai l'habitude de le faire. Je ne pense pas non plus que ce sera un roman, en tout cas de prime abord. Mais ça, seule mon imagination me le dira au fur et à mesure. Alors, prêts à voir Michael Myers autrement ?

 

Imaginez une petite ville de l’Amérique profonde comme il en existe tant, avec ses rues pavées où roules les vélos de porteurs de journaux, ses arbres se colorant de feuilles d’automne, telle une carte postale de saison, ses adolescents trainant après les cours de l’école locale, circulant sur leurs rollers, leurs skates. Imaginez des commerçants ayant le sourire aux lèvres, chacun connaissant tout et tous le monde, regardant les infos le soir, invitant les voisins pour un barbecue le week-end. Imaginez enfin des décorations lumineuses, des enfants en costumes, passant de portes en portes pour réclamer des bonbons, effrayant les passants, et des soirées entre amis autour d’une télévision diffusant des films d’horreur. Pour certains, c’est un peu l’image même de l’American Way of Life, ce visage d’une Amérique radieuse, d’une petite ville où rien ne semblerait pouvoir arriver, si ce n’est de petites disputes amoureuses, ou des blagues douteuses qui font lâcher des larmes à leurs petites victimes le temps de quelques minutes.

 

Imaginez ensuite cette même ville où la joie a laissé la place à la terreur, où le mouvement des balançoires vide est synonyme d’effroi en y voyant un corps ensanglanté quelques centimètres en dessous. Imaginez le gazon des jardins parsemé d’entrailles fumantes dans le froid de la nuit, le bitume des rues maculé de sang, et partout des cris de femmes, d’hommes et d’enfants, tentant d’échapper à l’incarnation même du mal sous sa forme physique, ramenant à un douloureux souvenir s’étant déroulé au sein de la ville des années auparavant. Au cœur d’une maison où un petit garçon malmené par sa famille a fini par libérer la folie qui l’habitait, cachée dans un coin de son être, tapie dans l’ombre, et ne demandant qu’à sortir, attendant le moment propice pour frapper, à l’aide d’une lame aiguisée devenant un instrument de peur, faisant couler le sang, et transformant la quiétude de cette petite ville idéale en une horreur inimaginable pour la plupart de ses habitants.

 

Cette petite ville devenue l’archétype de la terreur et de la mort enveloppant toute une population recevant sa punition pour n’avoir pas su prévenir, et surtout empêcher ce drame à l’origine de tout, c’est Haddonfield. Ce petit garçon, enfermé dans un institut psychiatrique suite à ses actes de violences meurtrières sur les membres de sa famille, c’est moi, Michael Myers. Un nom qui deviendra le symbole du mal des années plus tard, après que je sois devenu adulte, après être passé des années durant aux mains de personnes qui, au lieu de me guérir de la folie qui m’habitait, n’ont fait qu’accroître celle-ci, l’accentuant, et me donnant une force et une puissance transformant le simple être humain que j’étais en une onde dévastatrice semeuse de désolation, de pleurs et de sang partout où elle passe. Une force désireuse de punir le détournement des regards de ses habitants, au moment où sa source enfantine avait besoin d’être aidée, avant de commettre l’irréparable qui ferait devenir cet être innocent en porteur de mains mortelles. Une force voulant nettoyer la vie de cette ville qui ne m’a apporté que souffrance et dégoût, trahison et incompréhension. Une manière pour moi de me libérer de la douleur ressentie depuis des années, ayant bloqué mon esprit de l’esprit d’enfant que j’avais été autrefois, au sein d’un corps adulte.

 

Mais pour mieux comprendre ce déferlement de destruction, de corps éventrés placés en évidence au détour d’un parc, de l’entrée d’une maison, ou à l’intérieur d’une voiture garée sur un parking déserté à une heure avancée de la nuit, il me faut vous relater comment cette force est née. Quels sont les éléments qui ont fait devenir les germes d’une folie existante dans un corps frêle et fragile en un magma de colère incandescente, une éruption d’absence de pitié, une machine à tuer n’ayant aucune limite, aucune barrière d’imagination quand au fait d’ôter la vie encore et encore, jusqu’à ce que toute vie ne parvienne plus à faire ressentir sa présence dans les rues de la ville où je suis né : Haddonfield. Une naissance qui a eu lieu au sein d’un institut psychiatrique, à quelques kilomètres de cette même ville, et abritant un trio de médecins liés par une passion commune, celle de comprendre et étudier la folie à l’état pur, le mal dans sa forme la plus élaborée, afin d’en analyser la structure, l’essence, les composants.

 

Oui, reprenons au début de cette folie sanguinaire qui m’habite toujours actuellement, qui allait bientôt frapper la ville d’Haddonfield, et en faire le vecteur d’un océan de mort et de terreur, véhiculé par un masque blanc porté par le fruit de cette étude, le point de départ de cette force. Cet enfant caché derrière un corps adulte, dont le nom serait capable de faire trembler n’importe quel habitant de cette cité par la simple évocation de son nom. Ce nom qui m’appartient et dont je suis fier qu’il puisse symboliser le mal sous sa forme la plus pure, tel un représentant de l’enfer, au même titre que celui que j’ai vécu, et qui hante toujours mes pensées, avant chacun de mes actes. Je suis cet enfant. Je suis ce nom. Je suis Michael Myers. Et ceci est mon histoire…

 

Vous êtes-vous déjà posé la question si la mort peut être perçue comme une simple étape ? Un état de conscience d’un être qui ne fait que s’enfuir de notre plan dimensionnel pour en rejoindre un autre, où il va reprendre le cours de son existence. Certains pensent qu’il est possible de voir ce moment particulier où ce que l’on appelle l’âme sort du corps physique, celui-ci étant arrivé au terme de son rôle sur cette terre. On dit même que cette âme, cette essence de vie, peut être canalisée, enfermée, redirigée, voire même lui empêcher de rejoindre un autre plan astral que le nôtre, en utilisant un appareillage particulier, dont le secret de fabrication se perd dans la nuit des temps. Le premier homme supposé avoir découvert le moyen de capturer cette essence de vie qu’est l’âme est celui que l’on nommait le maitre des alchimistes, le père de la science moderne, Jahir Ibn-Hayyan, qu’il aurait relaté dans l’un de ses nombreux ouvrages, dont beaucoup auraient été perdus. Ce scientifique arabe et ses travaux ont permis l’introduction de l’alchimie en Europe dès le XIIIème siècle. 

 

Des alchimistes aussi connus que Paracelse, Nicolas Flamel, Raymond Lulle ou Albert le Grand lui doive les bases de leur art, devant parfois cacher leurs expériences aux yeux d’une population superstitieuse, et aidé en cela par les idées protectionnistes de l’Eglise, qui avait un pouvoir de persuasion sur le pouvoir en place durant le moyen-âge. La même église n’acceptant pas la science qu’elle considérait comme diabolique. C’est la raison pour laquelle nombre d’alchimistes ont été poursuivis pour sorcellerie en ces temps troubles où il ne valait mieux pas faire étalage de découvertes pouvant aller à l’encontre des dogmes ecclésiastiques, sous peine d’emprisonnements ou d’exécutions publiques. Quand les savants arabes venus en Europe ont permis la naissance de l’alchimie en Europe, un très grand nombre émanait des nombreux traités, croquis et autres découvertes de Jahir Ib-Hayyan, véritable symbole de la science arabe, et à qui la science moderne doit énormément.

 

Sur les près de 3000 ouvrages qu’il aurait écrit, seuls 215 ont pu être sauvegardés, retranscrits et connus officiellement. Mais il reste les autres…. Et parmi eux, supposés perdus, se trouvent des croquis d’une machine capable d’extraire l’essence de vie, l’âme. Celle que l’on nommait l’Asphyx durant la Grèce antique. Une machine qui n’était au départ que de simples plans, des dessins, des idées, qui ont été perfectionnés par d’autres alchimistes, au fil des siècles, avant de parvenir à notre époque dans les mains des enfants de l’alchimie : les scientifiques de l’ère moderne. Plusieurs se sont attelés à créer l’impensable : créer cette machine capable d’extraire l’Asphyx, afin de l’enfermer dans un conteneur adapté, afin de l’étudier, l’observer, apprendre comment s’en servir, et l’utiliser en la versant dans une autre enveloppe physique, de la même manière qu’elle a été extraite d’un corps sur le point de mourir, afin de remplacer l’âme partante de ce même corps, et la remplacer par celle conservée en secret. C’est sur ce principe qu’est né le mythe qui allait faire naitre en moi ce que beaucoup considèreraient par la suite comme la représentation d’une malédiction à son stade ultime et véritable. Un mal inarrêtable faisant de la petite ville d’Haddonfield l’épicentre d’un mal sans la moindre limite, causant mort et désolation partout sur son passage.

 

Cette machine existe, et son unique exemplaire, fabriqué par des gens dont la soif de connaissance était au moins aussi grande que leur inconscience, est tombée entre les mains d’un psychiatre pensant l’utiliser pour comprendre le mal, pour l’étudier, afin d’en découvrir ses mécanismes profonds, que nul avant lui n’aurait pu connaitre avec autant d’exactitude. Une machine capable de donner ce que beaucoup penseraient impensable : l’immortalité. Car grâce à cette machine, les frontières de l’impossible ont été brisées de plein fouet. Grâce à elle, ou plutôt à cause d’elle, cet homme, auteur d’ouvrages devenus des best-sellers de sa profession, a découvert que le mal avait une forme, qu’elle pouvait se présenter sous un aspect physique, malléable, emprisonable, et qu’il pouvait se transmettre à d’autres, où il serait capable de se développer encore plus, se mélangeant à d’autres, avec pour résultat de créer une entité, une engeance encore pire que le plus redoutable des démons de l’enfer décrit par les hommes de Dieu, quel que soit l’époque.

 

Durant des années, il s’en est servi à outrance, utilisant la mort d’hommes, reversant des Asphyx dans d’autres corps pour avoir le loisir de continuer à étudier ces différentes formes de mal à l’insu de tous, aidé de deux hommes de l’ombre au sein de l’institut psychiatrique où il officiait. Une machine enfin, qui a tellement perfectionné les idées de départ de Jahir Ibn-Hayyan, qu’elle était capable non seulement d’extraire l’Asphyx d’un être humain, mais de le faire en ne prenant qu’une partie de celle-ci, et sans attendre forcément la mort du cobaye. Bien que très souvent, cette extraction causait la mort effective du sujet utilisé. Ce que l’on appelle communément des dommages collatéraux, faisant partie d’un processus désigné en tant que progrès scientifique.

 

 Et ces extraits d’Asphyx, conservés au sein de cette machine, ont été cultivés, bénéficiant du top de la science moderne, afin d’apprendre à les faire grossir, à les copier, jusqu’à ce qu’ils atteignent une taille considérable. Modulables, et pouvant être « découpés », puis disséminés sur des corps choisis. Ceci dans le but d’observer les changements apportés sur le nouveau corps, et étudier l’expansion du mal inséminé. Plusieurs années furent nécessaires durant lesquelles nombre de « tests » furent pratiqués sur différents patients. Ceux-ci furent isolés dans une aile souterraine, afin d’échapper aux regards des autres médecins officiant au sein de l’institut psychiatrique où ils se trouvaient. Des patients dont la folie était grande, parfois même étant sur le point de mourir, étaient amenés en secret dans cette aile, avant d’être reliés à la machine, où était extrait leur Asphyx, en partie ou totalement. Certains supportaient ce traitement brutal de ce qui était leur être, d’autres non. Ce qui menait parfois à la mort immédiate du patient. Les cobayes les plus chanceux étaient transformés en légume vivant, avec des effets encore pire qu’une simple lobotomie. 

 

Il existait plusieurs cuves où se trouvaient différents Asphyx de cobayes. Des parties de ceux-ci étaient implantés dans d’autres patients, afin d’étudier le résultat. Des patients dont l’aggravation mentale, voire la mort accidentelle, passeraient pour la conséquence de leur état de santé dégressif, ou combiné en accident regrettable lors d’une séance où il serait expliqué par la suite que le malade s’est volontairement occasionnés des dommages corporels, avant même qu’il puisse être arrêté. Dommages pouvant amener à une mort clinique, par dégradation irréversible du cerveau ou des tissus cérébraux, ou un arrêt du cœur. Rien de plus facile pour un médecin réputé, ayant un poste important au sein de l’institut de psychiatrie, que de relater de tels faits, sans que cela suscite interrogations et suspicion d’actes contre nature, d’un point de vue moral et éthique.

 

Vous l’aurez compris, les résultats de ces essais étaient souvent catastrophiques, menant une fois sur deux à la mort du patient. Les rares survivants devenaient inutilisables car ayant perdu toute notion de ce qui constituait l’être humain. Oubliant comment se servir de leurs bras, ou de leurs jambes, voire s’auto-mutilant, en cherchant à faire sortir ce qui les habitait, comme si l’Asphyx qui ne leur appartenait pas au départ, puisque appartenant à d’autres personnes atteintes de maux psychiatriques, les rongeaient de l’intérieur. Comme un feu de St Elme brûlant leur être profond. Ne supportant pas cet apport à leur propre personnalité. Et puis, il y a eu une exception qui a dépassé toutes les espérances les plus folles de ces sorciers du 20ème siècle. Un cas unique capable de supporter la présence non pas d’un Asphyx en plus de celui qu’il avait en lui depuis la naissance, mais de plusieurs, et le transformant peu à peu en une créature n’étant ni plus ni moins que le mal incarné à l’état pur, n’ayant aucun équivalent en ce monde. Et dont les aptitudes générées par l’absorption de ces divers Asphyx, allaient successivement étonner, enthousiasmer puis terroriser les médecins responsables de cette expérience…

 

Vous n’aurez sans doute eu aucun mal à deviner que j’étais cette exception. A ce stade du récit, je dois préciser que si je sais tout ce dont je vous ai parlé précédemment, c’est parce qu’au cours de mon internement au sein de cet établissement, j’ai beaucoup appris, par l’intermédiaire de livres. Livres que l’on me laissait consulter librement, à la demande de mon médecin personnel, celui qui était chargé de tenter de me guérir, de comprendre le fonctionnement de mon cerveau dit malade. Et quand je ne comprenais pas quelque chose par mes lectures, je demandais des précisions à ce même médecin. Ce qu’il faisait avec dévouement, trop heureux de me voir communiquer dans ces moments avec moi. C’était à une période où j’étais encore capable de parler. Par la suite, cette faculté me serait impossible à utiliser. Pas parce que je ne le désirais plus. Ni par choix véritable. Pas complètement en tout cas. Mais parce que le mal grandissant en moi, du fait de cette expérience interdite, m’a élevé à un niveau de conscience différent, me faisant comprendre que je n’avais plus besoin d’utiliser ce moyen de communication, n’étant plus régi que par une seule chose qui deviendrait une obsession, une raison de vivre quasiment : guérir par moi-même de cette malédiction qui envahit encore mon être en cet instant présent.

 

J’ai très vite compris que personne ne serait en mesure de m’aider après m’avoir fait devenir un cobaye, profitant de ma faiblesse d’esprit pour me faire participer à l’expérience qui me changerait en cette représentation du mal que les habitants d’Haddonfield connaissent si bien. A quoi bon vouloir parler à des gens qui m’avaient transformé, fait devenir pire que ce que j’étais en arrivant. Je n’en avais plus l’envie. Et si eux, ces représentants qualifiés de cet établissement ne voyaient en moi qu’un cobaye, un morceau de chair à étudier, il était évident que les sous-fifres formant le personnel de cet institut où j’avais été enfermé, seraient encore moins à même de m’aider, et aptes à comprendre ce qui me faisait souffrir intérieurement. Cette blessure que je traînais depuis si longtemps. Alors j’ai pris les mesures nécessaires pour ne plus parler. Mais je brûle les étapes. Je vous parlerais de cet épisode plus tard. Dans un premier temps, je me dois de vous parler de ce moment de ma vie qui m’a amené ici, au sein de cet institut psychiatrique qui était censé être l’endroit où j’aurais dû redevenir un être « normal », selon les termes utilisés à mon encontre. Et au final, non seulement je n’ai pas atteint cet objectif voulu par ceux m’ayant fait venir ici, mais je suis devenu le total opposé des espérances de ces derniers…

 

Pour revenir à ce qui m’a fait venir ici, je dois revenir à une époque où j’avais encore une famille. Du moins, c’est ce que cette dernière était censée représenter. Mais au fond, elle ne l’a jamais vraiment été, à cause des dysfonctionnements qui s’y opéraient, et dont je fus la victime involontaire. A force d’ignorance, d’incompréhension du mal qui germait en moi, sans que personne ne s’en rende compte. Et de trahison de celle que j’admirais le plus. Ma propre sœur : Cynthia. Mais vous la connaissez plus sous l’identité qu’elle a prise suite à mes actes, après qu’elle fut adoptée par une autre famille, au sein de laquelle elle a grandie, et tentée d’oublier que j’avais existé. Laurie Strode. Mais même si elle a changé de nom, son visage est resté ancré dans ma mémoire. Impossible pour moi d’oublier les traits de celle à qui j’aurais pu sacrifier ma vie, celle pour qui j’avais des penchants que beaucoup penseraient immoraux, contre-nature. Celle enfin qui m’a trahi et qui a été l’une des causes indirectes de l’expansion du mal en moi. Même si, comme je vous le relaterais plus tard dans ce récit, après toutes ces années passées dans cet institut, après ma « transformation » dû à des médecins aux aspirations douteuses, elle n’a pas fait l’objet pour moi d’une obsession tel qu’on l’a indiqué dans de nombreux journaux d’Haddonfield et d’ailleurs.

 

Cynthia, enfin, Laurie, n’a fait que raviver mes souvenirs quand je me suis rendu à mon véritable objectif, et que je l’ai croisé au détour d’une rue. Elle n’était qu’une cible parmi d’autres, je n’ai jamais cherché à la poursuivre particulièrement au départ. C’est plutôt elle qui avait l’obsession de me détruire. Je n’ai fait que répondre à cette obsession de sa part, suite à ses nombreuses attaques par la suite pour me détruire. Alors qu’elle se trouvait encore et toujours sur mon chemin, mon but légitime pour absoudre mon mal, aux seins des rues de ce qui était ma vraie cible : Haddonfield. Ce n’est pas une personne en particulier, contrairement aux rumeurs me concernant, que je vise en particulier. Non, ce que je veux moi, c’est détruire cette ville qui m’a fait tant souffrir. D’abord en me faisant naitre en son sein, puis en me faisant croiser le chemin de celui qui allait déclencher ce maelström de violence en moi : Ronnie White, mon beau-père. Ensuite, pour m’avoir trahi, après que je n’ai fait que me défendre contre ceux qui avaient fait de moi une victime innocente.

 

Car oui, j’étais bel et bien une victime. Victime des coups de ce beau-père qui me voyait comme un déchet, une erreur de la nature, selon ses propres mots. Victime de l’ignorance de ces faits par ma propre mère, par peur de subir elle-même des coups pour me défendre, ou peut-être simplement parce que ce que je subissais l’indifférait au plus haut point. Victime ensuite d’avoir voulu répondre aux sentiments que je pensais plus profonds de la part d’une sœur qui était la seule à m’entourer d’un semblant de compassion et de tendresse. Bien plus que mon autre sœur, Judith, qui, elle, ne faisait que me rabaisser davantage sur mon statut d’être friable et n’osant répliquer. Plus parce que je ne savais pas comment faire, que par véritable désir de ne pas m’y employer. Aussi bien mon beau-père que Judith semblaient prendre plaisir à profiter de l’absence de Cynthia pour m’humilier toujours plus. Judith avait beau montrer un visage angélique devant ses camarades, à l’extérieur de notre demeure, face à moi, au sein de notre maison, il en était tout autre. Trichant sur les jours de corvées, avec l’approbation de Ronnie, faisant semblant d’être gentille pour que je l’aide à ranger sa chambre, avec promesse de parler pour moi auprès de Ronnie pour qu’il soit moins dur avec moi. Des promesses qu’elle ne tenait jamais. Je le savais bien, mais je tombais toujours dans ses divers pièges, car elle savait comment s’y prendre avec moi.

 

Une situation qui s’est accentuée le jour où j’ai découvert le secret de la complicité de Ronnie et Judith. Je ne l’ai pas fait exprès, jamais je n’aurais imaginé une telle chose entre eux. C’est arrivé un jour où je suis rentré plus tôt de l’école. Plus précisément, c’est la maitresse qui m’avait demandé de revenir à la maison, après qu’elle m’eut surpris en train de découper un oiseau. Pourtant, je ne faisais rien de mal. C’était à cause de Pete. On avait parlé ensemble que ce serait formidable de savoir ce qu’il pouvait y avoir à l’intérieur des oiseaux qui pouvait leur permettre de voler. Il m’avait dit qu’il adorerait savoir voler comme un oiseau s’il savait comment faire. S’il connaissait le secret qui se cachait à l’intérieur de ceux-ci. Karen aussi avait dit ça. Du coup, ça m’a intrigué aussi, et pendant la récréation, j’ai vu un moineau au pied d’un des arbres entourant la cour. Il était blessé. Une de ses ailes était toute tordue. La maitresse nous avait dit que c’était grâce à leurs ailes que les oiseaux pouvaient voler. Mais pourtant, ma conversation avec Pete et Karen m’avait troublé à ce sujet. Et je me demandais, comme eux, s’il n’y avait pas autre chose qui permette aux oiseaux de voler. Un secret caché à l’intérieur. 

 

Alors, je me suis rapproché un peu plus. J’ai sorti mon petit canif de ma poche. Celui qui ne me quittait jamais. Je m’en servais pour tailler des bouts de bois dans le jardin de ma maison, pour éviter d’être à nouveau embêté par Ronnie ou Judith, pendant que Cynthia était sortie se balader avec son amie Annie Brackett, la fille du shériff de la ville, et que maman était au travail. Dans ces moments-là, ce simple canif, c’était un peu mon ami silencieux. Il était toujours d’accord pour jouer avec moi. Pas comme Judith qui me disait toujours qu’elle ne jouait pas avec des bébés comme moi. Ou Cynthia qui était rarement à la maison. Avec le recul, je me dis que si Cynthia partait aussi souvent, c’était peut-être dû à Ronnie. Peut-être qu’il avait tenté de se rapprocher d’elle comme il l’avait fait avec Judith. Quoiqu’il en soit, ces petits moments privilégiés où j’étais seul dans le jardin, avec ce canif, étaient mes rares moments de sérénité au sein de ma maison. Alors, en voyant cet oiseau blessé, et en repensant aux paroles de Pete et Karen, je me suis dit que c’était l’occasion de découvrir le secret qui faisait voler les oiseaux.

 

L’oiseau semblait affolé en me voyant m’approcher. Il tentait de fuir, malgré son aile blessée l’empêchant de s’envoler, battant avec frénésie de son aile valide. Il poussait de petits cris. A ce moment, j’ai pensé qu’il devait souffrir autant que moi quand j’étais en position de faiblesse face à Ronnie. J’ai eu l’envie qu’il n’ai plus mal. J’ai pris une pierre à proximité, je l’ai placée au-dessus de la tête du moineau, et je l’ai abattue d’un coup sec sur sa tête. L’oiseau ne bougeait plus, il ne tentait plus de battre des ailes. C’est à ce moment que j’ai planté mon canif dans son petit ventre, après l’avoir mis sur son dos. J’allais enfin savoir le secret. Mais je n’ai pas vraiment eu le temps de chercher. Karen m’a vu en train d’ouvrir le ventre du moineau, et elle s’est mise à pousser de grands cris, courant vers la maitresse pour dire que je faisais du mal à un oiseau. La maitresse est venue et elle m’a demandé d’arrêter, et de lui donner mon canif. Elle avait l’air en colère, et je ne comprenais pas pourquoi. Alors, j’ai laissé l’oiseau, et j’ai fait comme elle avait demandé, en mettant mon canif dans la main qu’elle me tendait. Après ça, elle m’a demandé de la suivre, qu’elle voulait me parler sans la présence des autres enfants. Elle a demandé à Pete, qui était venu aussi avec la maitresse, après avoir entendu les cris de Karen, comme d’autres élèves de l’école d’ailleurs, d’enterrer le petit oiseau dans la terre, pour que les autres élèves ne le voient pas.

 

Plus tard, la maitresse m’a dit que ce que j’avais fait était mal. Que je ne devais pas recommencer. Je lui ai expliqué ce qui s’était passé. Ma discussion avec Pete et Karen concernant le secret des oiseaux, le moment où j’ai vu l’oiseau se débattre, pensant qu’il souffrait. Et ensuite la manière que j’ai utilisé pour ne plus qu’il souffre, juste avant que j’ouvre son ventre. La maitresse semblait terrifiée quand j’ai dit ça, je ne comprenais vraiment pas ce que j’avais fait de mal. Elle m’a dit de rentrer chez moi, pour éviter les questions de mes camarades, pour mon propre bien qu’elle a dit. Et qu’elle allait demander à un ami de parler avec moi dans les prochains jours. Que lui saurait mieux m’expliquer qu’il ne fallait pas faire de telles choses. Qu’il essaierait de comprendre la raison exacte de mon acte. Elle m’a dit son nom à ce moment-là. C’est la première fois que je l’ai entendu. Sans savoir à quel point le destin nous relierait tous les deux. Le docteur Samuel Loomis. Il venait tout juste de s’installer dans la région, et il était médecin, ou quelque chose comme ça, dans l’asile psychiatrique en dehors de la ville.

 

Elle l’avait rencontré lors d’une visite de ce dernier en ville. Il lui avait demandé quelques renseignements sur les boutiques à connaitre et d’autres choses comme ça. C’est à ce moment qu’il lui avait indiqué que si elle avait des enfants un peu « perturbés », c’est le mot qu’il avait employé pour désigner des cas comme le mien, il serait ravi de leur parler. Pour la remercier de sa gentillesse de l’avoir guidé à savoir les bonnes adresses de la ville. Sur le coup, elle lui avait dit que tous ses enfants n’avaient pas de souci de ce côté-là, mais qu’elle ne manquerait pas de lui en parler si ça arrivait. Le Dr. Loomis lui a précisé qu’il était spécialisé dans la psychologie et la psychiatrie infantile, que c’était son domaine de prédilection dans sa profession. Du coup, en apprenant ce que j’avais fait à l’enfant, me répétant que ce n’était pas normal de faire ça pour un enfant de mon âge, elle a tout de suite pensé à lui. Et qu’elle allait l’appeler dès ce soir, après la fin des cours, vu qu’il lui avait donné sa carte avec son téléphone. J’ai hoché la tête à ce moment pour dire que j’étais d’accord, bien que je ne comprenais pas très bien à quoi ça servirait. Pour moi, c’était juste de la curiosité ce que j’avais fait, rien de plus. Là-dessus, la maitresse m’a souri, et elle m’a raccompagné discrètement par la porte de service de l’école, pour pas que je rencontre les autres élèves, et elle m’a laissé rentrer à la maison.

 

Sur le chemin, je me suis demandé ce que ce Dr. Loomis pourrait bien dire de plus que la maitresse. Mais ce qui m’embêtait le plus, c’était qu’elle avait gardé mon canif. Ça aussi, elle m’avait dit que le psychiatre m’en parlerait. Que je ne devais pas me balader avec une arme comme celle-là avec moi. Que ce soit en cours ou ailleurs. Qu’un enfant ne devait pas avoir ça avec lui. J’ai eu beau lui dire que ce n’était pas une arme, mais mon ami, elle n’a pas voulu me le rendre. Que le Dr. Loomis le rendrait à mes parents, après m’avoir parlé. J’ai fait la moue, parce que je n’aimais pas être séparé de mon ami, mais j’ai dit à la maitresse que je comprenais. Même si ce n’était pas vrai. Tout ce que j’espérais, c’était que ce fameux docteur me le rendrait, plutôt qu’à mes parents. Maman comprendrait et elle me le rendrait. Mais si c’était Ronnie…

 

J’arrivais à la maison. En entrant, je fus surpris de l’absence de ce dernier. En temps normal, il était presque tout le temps à la maison. Sauf quand il allait avec ses amis au bar pour boire des bières. Mais uniquement si c’était eux qui l’invitaient. Comme on n’avait pas beaucoup d’argent, et qu’il s’était déjà fâché avec Maman à ce sujet, la plupart du temps, il se contentait des packs qu’on avait à la maison, et dépensait pas l’argent n’importe comment. Pour faire plaisir à maman. Et surtout, comme il le disait lui-même, pour pas « se prendre la tête avec elle ». Du coup, quand maman travaillait, et que Cynthia et Judith étaient en cours, il restait à la maison, à regarder la télé, boire et fumer. Ça aussi ça énervait maman. Il fumait beaucoup. Ça faisait tousser maman, mais Ronnie s’en foutait, comme il disait. Du coup, ils se disputaient souvent à cause de ça. Et pour les bières aussi. Et aussi parce qu’il ne cherchait pas de travail. En fait, maman et lui, ils se disputaient presque tous les soirs. Moi, pendant ce temps, je restais dans ma chambre. Des fois, Cynthia elle venait me voir, pour me dire de pas s’inquiéter. Que c’était juste une petite dispute. Qu’ils allaient se calmer, et que ça irait mieux ensuite.

 

Cynthia était très forte pour me rassurer. Dans ces moments-là, elle avait toujours les bons mots pour ça. Elle me parlait de ce que j’avais fait à l’école, de mes amis et plein d’autre choses. Tout ça pour que je ne m’inquiète pas. Je l’aimais beaucoup. Mais pas comme une sœur. C’était un peu plus que ça pour moi. A l’époque, j’étais encore trop jeune. Je n’avais pas encore lu tous ces livres là-dessus à l’institut où j’étais. J’ignorais ce que ça voulait dire d’avoir des sentiments. Et j’ignorais que c’était mal d’aimer comme ça sa grande sœur. J’avais du mal à faire la différence entre bien et mal en fait. Sans doute à cause du fait que Maman ne m’a jamais trop aidé sur ce sujet. Et Ronnie encore moins. Quant à Judith et surtout Cynthia, c’était impossible de me confier à elles sur ce sujet. Papa aurait peut-être pu, mais je ne l’ai jamais connu. 

 

Maman m’a dit qu’il était mort quand j’étais tout bébé. C’est après qu’elle avait rencontré Ronnie. Très vite, Cynthia a demandé à maman qu’il parte de la maison. Qu’il n’était pas son père, et qu’il ne le serait jamais. Et surtout qu’elle ne l’aimait pas. Et qu’elle n’aimait pas ce qu’il faisait. Elle n’a jamais voulu en dire plus à maman à ce sujet. Un jour, j’ai surpris une discussion entre Cynthia et Judith là-dessus. Je crois que Cynthia, déjà à ce moment, soupçonnait ce que j’allais découvrir. Elles se sont fâchées. C’est comme ça que j’ai su que Cynthia n'aimait pas Ronnie elle non plus. Et c’est sûrement pour ça qu’elle évitait d’être à la maison toute seule avec lui, quand maman n’était pas là. Préférant faire des sorties avec son amie Annie.

 

Bref, comme je l’ai dit avant, il n’y avait pas Ronnie à la maison, ce qui était bizarre. Sans chercher à savoir où il était, son absence m’arrangeant bien, je montais à l’étage, vers ma chambre. C’est là que j’ai commencé à entendre des bruits bizarres. J’entendais la voix de Ronnie. Ça venait de la chambre où il dormait avec Maman. Et il y avait la voix de Judith aussi. Ça aussi, c’était curieux. Je savais que Judith n’était pas allée en cours aujourd’hui, parce qu’elle avait dit à Maman qu’elle ne se sentait pas bien. Qu’elle avait de la fièvre. Du coup, elle était censée ne pas bouger de sa chambre et de son lit. Pourtant, c’était bien sa voix qui venait de la chambre de maman et Ronnie. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien y faire ? Dans les voix, il y avait aussi des sortes de petits cris, des gémissements. C’était vraiment bizarre, ça m’intriguait. En montant à l’étage, les voix étaient plus perceptibles. Maintenant, j’étais sûr et certain que Ronnie et Judith étaient ensemble dans la chambre de maman. Mû par un instinct de curiosité, j’ai vu que la porte de la pièce était entrouverte, et sans trop savoir pourquoi, je me suis dirigé vers elle. Et c’est là que je les ai vus…

 

Ronnie et Judith étaient nus, dans le lit. Judith était assise sur le ventre de Ronnie. Enfin, c’est la vision que j’avais de là où j’étais. Il y avait plein de sueur sur le corps de Ronnie. Et Judith… C’était la première fois que je la voyais toute nue… Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai ressenti comme une excitation à ce spectacle… Mon sexe s’est durci en voyant ça. Je savais que ce n’était pas bien de continuer à regarder, mais c’était plus fort que moi. De mon point d’observation, je pouvais voir les fesses de Judith. Pleines de sueur elles aussi. J’apercevais un peu de ses seins également. Mon sexe se durcissait encore plus. Et là, j’ai fait une grosse erreur. En voulant faire baisser mon sexe dans mon pantalon, ce qui me gênait, en plus de me faire ressentir une petite douleur, celui-ci se pressant contre le tissu de façon inconfortable, je me suis appuyé sur la poignée de la porte entrouverte, et j’ai glissé, tombant sur le sol, à l’entrée de la pièce, la porte s’ouvrant en grand pendant ma chute.

 

En me voyant, Judith et Ronnie ont poussé des grands cris. Judith a pris le drap devant elle et elle s’en est couverte le corps. Ce qui était idiot, vu que je l’avais aperçu dans sa presque intégralité. Ronnie, lui, s’est levé et s’est dirigé vers moi en courant. Il m’a attrapé par le bras, en serrant très fort. J’ai hurlé, lui disant d’arrêter, que ça me faisait mal. Mais lui, il serrait encore plus fort, me criant dessus, m’insultant. Judith criait derrière lui, lui disant de ne pas lui faire mal. Que s’il portait des coups ou des marques trop prononcées, et que maman le voyait, elle chercherait à savoir pourquoi j’avais été frappé. Là-dessus, Ronnie a serré moins fort, pendant que je pleurais à chaudes larmes. Judith, qui avait mis une robe de chambre, s’approchait à son tour, et elle se penchait vers moi. Elle me disait que si jamais je disais à maman ou à Cynthia ce que j’avais vu, ça irait très mal pour moi. Ronnie rajoutait que c’était dans mon intérêt de la fermer, si je ne voulais pas souffrir encore plus que ce que je subissais déjà. Et il rajoutait que désormais, je serais son petit esclave personnel. Que si je m’amusais à dire ne serait-ce qu’un mot sur ce que j’avais vu, et que maman menaçait de le mettre dehors à cause de ça, il me tuerait. Juste après avoir tué maman. Et peut-être même Cynthia aussi.

 

Il me criait dessus de plus belle, pour me demander si j’avais bien compris ce qu’il venait de me dire. Je pleurnichais, en lui disant que oui, j’avais bien compris, que jamais je dirais ce que j’avais vu. Ni à maman, ni à Cynthia. Là-dessus, Ronnie et Judith souriaient, satisfaits de ma réponse. Ronnie me lâcha le bras, en me disant que je pouvais partir, qu’ils devaient finir ce qu’ils avaient commencé, en se regardant en riant. Ronnie me criait de me rendre dans ma chambre et de plus en sortir, en me disant qu’il avait hâte que son petit esclave fasse ce qu’il voulait. En précisant que ça valait aussi pour Judith. Que désormais, je devrais faire tout ce qu’elle voulait. Sinon, maman et Cynthia en paierait le prix. Mon visage inondé de larmes, je répétais que je ferais tout ce qu’ils voudraient, mais de surtout pas toucher à Cynthia. Ni à maman. Ils se mirent à sourire au même instant, se regardant. Puis Judith s’approcha à nouveau vers moi, me demandant si, par hasard, Cynthia était ma fiancée. J’ai dit que non. Que c’était juste que je l’aimais bien, parce qu’elle, elle s’occupait de moi, elle jouait avec moi, elle me parlait. Au contraire d’eux qui ne pensaient qu’à me faire du mal. Ils souriaient à nouveau.

 

Judith agrippait mon sexe à travers mon pantalon, en me demandant si je pensais vraiment que Cynthia s’intéresserait à un bébé comme moi qui pleurnichait tout le temps. Je répétais à nouveau qu’elle se trompait, que je ne voyais pas Cynthia comme ça. Judith relâcha sa main, en riant plus fort. Ronnie aussi riait, en me disant que non seulement j’étais une chiffe molle et un pleurnichard, mais qu’en plus j’étais un taré de première qui était amoureux de sa propre sœur. Je lui disais que lui il était bien amoureux de sa propre fille. Ce à quoi Judith et Ronnie riaient encore plus fort. Ronnie rajoutait qu’entre Judith et lui, c’était différent. D’abord, Judith n’était pas sa fille biologique, et ensuite, entre eux, c’était juste sexuel, il n'y avait pas d’amour. Mais que c’était sans doute trop complexe à comprendre pour ma petite tête, et qu’au lieu de sortir des phrases d’adultes sans en comprendre le sens, je ferais mieux de fermer ma gueule, et de me préparer à mon futur statut de petit esclave. Je répétais que je ferais ce qu’ils m’avaient demandé, et que je ne voulais pas continuer à leur parler de ça pour le moment, que je voulais qu’ils me laissent tranquille. Et puis, je me suis dirigé vers ma chambre en courant, continuant de pleurer. J’ai ouvert la porte, en la claquant derrière moi, juste avant de m’effondrer sur mon lit.

 

à suivre...

 

Publié par Fabs

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