Easter’s Delight… Pour un grand nombre de passionnés du chocolat à travers le monde, ce nom est synonyme de référence absolue. Un symbole de goût exquis, de son entrée en bouche, son passage sur la langue, jusqu’à que ce les composants des produits issus de cette société descendent dans la gorge, où ils laissent un souvenir impérissable aux papilles les plus délicates et les plus exigeantes en matière de saveur. Les friandises par milliers concoctées par la Easter’s Delight figurent chaque semaine en tête de liste des meilleures ventes du territoire américain, et même au-delà, tellement son goût surpasse celui de tous ses concurrents. Un succès qui fait bien des jaloux dans le domaine de l’industrie chocolatière, autant qu’il fait l’admiration, et bien nombreux sont ceux qui ont tenté de savoir le secret de la recette de ces chocolats uniques au monde, à la saveur incomparable, ravissant petits et grands tout au long de l’année. Mais ce secret est jalousement gardé par le créateur de l’entreprise, Björn Nyström, un industriel originaire de Suède, où il a développé cette recette avec l’aide de son frère Tobias. Au départ, ce n’était qu’une petite société parmi tant d’autres, ayant bien du mal à se démarquer dans un secteur d’activités comptant une concurrence farouche. Mais en quelques mois, tout a rapidement changé…
4 mois… C’est le temps qu’il a fallu aux deux frères pour faire de leur petite société obscure un véritable phénomène commercial, surprenant tous les statistiques d’expansion de l’économie suédoise. A son origine, l’entreprise familiale créée par les deux frères férus de chocolats s’appelait sobrement « Nyström Choklad », un nom passe-partout permettant de mettre en avant le nom de la fratrie, dans un but de notoriété. Mais par la suite, une fois que les produits issus de leur entreprise passaient les frontières jusqu’à s’étendre à de grands marchés commerciaux, dépassant tous leurs rêves les plus fous, Björn et Tobias changèrent le nom en une désignation qui soit plus international, et surtout délocalisèrent le siège social aux USA, là où le marché de vente était le plus important en matière de vente. Les produits de la société étant parvenus à détrôner les mastodontes du secteur chocolatier en vigueur sur le territoire de « l’American Dream ». Très vite, le nombre d’usines de fabrication dépassa en nombre tout ce qui existait dans cette catégorie, s’implantant sur des marchés financiers habituellement réfractaire aux sociétés ne faisant pas partie du patrimoine national de certains pays. Et Easter’s Delight, le nouveau nom de l’entreprise des Nystöm, devint la marque de chocolats ayant le quasi-monopole du marché du chocolat à travers le monde. Un triomphe sans équivalent, surtout au vu de la rapidité de l’expansion de la petite firme suédoise sur laquelle personne ne croyait, lors de sa création.
Bien entendu, comme de nombreuses entreprises équivalentes, certaines périodes de l’année génèrent plus de revenus que d’autres, comme Noël et surtout Pâques, qui est le moment où Tobias et Björn redoublent la production de chocolats, générant des ventes records au niveau international. Pourquoi Pâques ? Tout simplement parce que pour les deux frères, cette période de l’année leur rappelle des moments inoubliables avec les membres de leur grande famille. Des souvenirs qui les ont marqués durablement pour faire de Pâques leur cible privilégiée en ce qui concerne la tranche d’âge la plus visée, à savoir les enfants. Et pour marquer encore plus les esprits, la Easter’s Delight organise régulièrement des visites de ses usines pour les enfants des familles intéressés de découvrir l’envers du décor. Afin que ces derniers voient de leurs petits yeux ébahis comment sont fabriqués leurs chocolats préférés. Certaines rumeurs indiquent malgré tout, que derrière la façade de la société florissante des frères Nyström se cache un mystère qui, lui, est bien moins rose que l’aura de leurs produits tant appréciés par de nombreux passionnés de chocolats.
Un mystère entourant les fameuses visites dans les usines, à travers leurs différentes filiales dans le monde, où les enfants invités présentent des problèmes de santé étonnants, une fois sortis de l’enceinte des usines. Et pas seulement eux. Des adultes aussi. Que ce soient les parents accompagnant les enfants, ou bien des journalistes désireux d’en savoir un peu plus sur les secrets de fabrication des célèbres chocolats de la société. Tous présentent des signes d’anémie, des problèmes gastriques importants, de la perte de masse musculaire, une fatigue inhabituelle, provoquant des séjours à l’hôpital, des thérapies en grand nombre, et d’autres problèmes de santé parfois alarmant. Même si aucun lien direct n’a jamais pu être établi entre les visites dans les usines et l’état de santé alarmant des personnes ayant séjourné derrière les murs, au sortir de leur découverte de la fabrication des chocolats de Easter’s Delight. Certains cas plus inquiétants, ayant menés à la mort de ces visiteurs, quelques mois seulement après avoir découvert comment étaient fabriqués leurs chocolats favoris, ont même été portés au secret par l’armée d’avocats dont dispose la société. Quand ce ne sont pas des disparitions pure et simple, aussi inexplicables soient-elles.
Jusqu’à présent, les frères Nyström ont toujours farouchement répliqués aux diverses attaques de leurs concurrents directs, aux familles ayant vus leurs enfants à la santé déclinante, voir même les services d’hygiène de pays ayant des soupçons sur les conditions intérieures en ce qui concernait la propreté et les produits utilisés au sein des usines, ayant provoqués ces troubles de santé aux visiteurs. Niant toute implication de leurs usines dans l’état des corps des visiteurs, après que ceux-ci aient participés à ces journées spéciales organisées par la société controversée. Parmi les personnes cherchant à savoir ce qui se passe pendant ces visites, provoquant ces problèmes de santé important, il y a un journaliste freelance, farouche opposant au monopole planétaire des frères Nyström sur le marché chocolatier. Auteur d’un grand nombre d’articles incendiaires sur la société. Pas seulement concernant les visites et leurs issues curieuses, mais aussi sur les conditions de tenue au secret des gérants d’usine envers les groupes de visiteurs. Un « contrat » étant exigé d’être signé avant toute visite, indiquant de ne rien révéler sur certaines méthodes de fabrication, et surtout une clause qui est à l’origine de la controverse concernant Easter’s Delight, et qui a incité le journaliste à prendre l’entreprise comme cible principale de ses articles.
Une clause, figurant en très petits caractères au bas du fameux contrat, dès l’entrée dans les usines, précisant que les visiteurs s’engagent à ne pas procéder à des plaintes d’ordre médical, si des ennuis de santé apparaissent à l’issue de la visite, les jours ou les semaines suivant le passage dans l’usine. Une clause très curieuse alors même que la société ne cesse de répéter qu’ils n’ont rien à voir avec les différents problèmes de santé des visiteurs une fois sortis de l’enceinte des usines. C’est ce qui a motivé Jarvis, le journaliste, à se faire fabriquer une fausse identité, grâce à ses contacts, afin de faire partie de la prochaine visite d’usine de fabrication dans la région où il opère en tant qu’acteur de la presse indépendante, dans le but de savoir ce qui se trame exactement au sein des bâtiments, causant la dégradation des corps. Espérant y trouver la preuve que Easter’s Delight n’est pas la société de rêve que la majorité des gens croient connaitre, et que cette dernière, derrière le secret de fabrication de son fameux chocolat, cache une sombre réalité, beaucoup plus inquiétante qu’elle ne veut le dire…
C’est donc de cette manière que Jarvis s’est finalement retrouvé au sein d’une de ces fameuses usines, pour découvrir le secret derrière la façade de Easter’s Delight. Un secret qu’il a pu mettre à jour, pour son plus grand malheur, et qui a confirmé toute l’horreur qu’il soupçonnait concernant la société, et même pire que ce qu’il croyait… Rien n’aurait pu le préparer à ce qu’il allait découvrir, car il n’existe aucun mot assez fort pour décrire le sort des visiteurs au sein de l’usine et surtout le pourquoi de ces visites, lié directement au secret de la recette jalousement gardé et mis dans l’ombre par les créateurs de la firme, Tobias et Björn Nyström. Un secret aux allures d’antre du Dr. Frankenstein à un haut niveau technologique, montrant le côté inhumain des frères, faisant se demander à Jarvis si ceux-ci n’étaient pas des monstres en puissance, au vu de ce qu’il allait découvrir, l’horrifiant, et lui donnant la nausée, tellement le niveau d’horreur était élevé…
Si au début, une fois signé le fameux contrat par le petit groupe d’une vingtaine de personnes, l’intérieur de l’usine était d’une banalité affligeante, ne montrant pas vraiment de différences avec d’autres fabriques du même ordre qu’il avait pu visiter, tout changea une fois dans l’aile Nord de l’usine. Que ce soit d’un point de vue décor, ambiance et oppression ressentie, au fur et à mesure que ses pas le guidaient vers un avenir noir et macabre. Les sourires sur les visages radieux des enfants et leurs accompagnants, la marche enjouée de ceux-ci, l’enthousiasme débordant en voyant les nombreuses machines délayer les différents ingrédients permettant la fabrique de leur chocolat préféré, fit bientôt place à l’inquiétude et une angoisse non dissimulée, au vu de ce qu’ils voyaient, et transformant l’idéal de rêve des pièces précédentes de l’usine en décor de science-fiction qui aurait pu faire passer les scénarios les plus dingues orchestrés en littérature, cinéma ou TV, en spectacle d’une simplicité enfantine, proche d’un épisode des Bisounours. Ce qui se montrait aux visiteurs dans cette aile de l’usine était d’un tout autre niveau, mélangeant des technologies que Jarvis n’avait jamais vues, se demandant même si ces installations ne venaient pas tout droit des enfers, ou d’un monde parallèle inconnu de l’être humain. D’immenses cloches, en ce qui semblait être du verre, étaient imbriqués dans d’énormes structures, parsemées de lumières et boutons à l’aura morbide, de couleurs proches du sang semblant couler sur les surfaces métalliques aux formes très étranges.
Un mélange de géométrie distordue, comme si le métal avait été retouché, déformé par un logiciel style Photoshop, mais en mode démoniaque. Des tuyaux reliaient les différentes structures, eux aussi aux formes inhabituelles, et n’ayant aucun sens, d’un point de vue humain en tout cas. Il devenait évident pour Jarvis que cette technologie n’avait pu être élaborée que par un esprit dément, tellement tout ce qu’il voyait devant lui montrait les signes d’une quasi succursale d’une dimension infernale, et retranscrite sur le sol terrestre. Mais ce n’était que le début du cauchemar pour le groupe de visiteurs dont Jarvis faisait partie. Le sas que ce dernier avait franchi quelques minutes auparavant, juste avant de pénétrer dans cette représentation d’un laboratoire de scientifique fou, se fermait, enfermant les visiteurs et lui au sein de cet antre de l’horreur. Ils n’eurent pas le temps de réagir à quoi que ce soit, car très vite, des tubulures couplées aux gigantesques machines se mirent à s’agiter, bouger, comme étant douées d’une vie propre, et se dirigèrent vers le groupe, agrippant enfants et adultes de leurs pinces, faisant passer celles du Dr. Octopus à des jouets, avant de les diriger vers les cloches en verre. Et Jarvis ne fit pas exception à la rafle.
Des cris fusèrent de toutes parts, installant un climat de terreur, les cris se transformant en hurlements, une fois les corps ayant été attrapés par les pinces, enfermés dans les cloches, celles-ci se fermant immédiatement après, et déversant une sorte de substance, proche du liquide amniotique, sur les malheureuses victimes, les faisant sombrer, peu à peu, dans un état de transe, une sorte de sommeil éveillé. A l’intérieur des cloches remplies de ce liquide, des tubes se collèrent aux corps, en divers points : bras, jambes, torse, et semblant traverser les tissus, sans pour autant les déchirer ou les découper. Comme si ces derniers n’existaient pas, et que les corps étaient nus, défiant toute logique de physique humaine. Bientôt, un liquide passait à l’intérieur de ces tubes, d’une transparence et d’une matière irréelle, semblant venir de l’intérieur des corps des victimes. C’est tout ce que Jarvis put voir avant de sombrer, comme les autres, dans l’inconscience. De ce qu’il avait pu voir, ces machines lui avaient donné l’impression d’aspirer le fluide vital des corps. En tout cas en partie…
Il ne le saurait jamais, mais il n’était pas loin de la vérité. Ce que ces machines absorbaient était les graisses, les globules blancs, les sucs gastriques et d’autres substances du même ordre. Chaque tube aspirait un élément précis du corps, ce qui causerait inévitablement un dérèglement de ce dernier, car nombre de ces éléments sont primordiaux pour préserver un état de santé stable de l’être humain. C’était cela qui causait ces nombreux problèmes médicaux aux visiteurs, une fois sortis de l’usine. Et s’ils ne se souvenaient pas de ce qui leur était arrivé, c’est parce qu’une fois l’extraction opérée, une seringue, appliquée à la base du cou des victimes, inséminait un liquide, un amnésique très puissant. De sorte que personne ne pouvait se rappeler de ce qu’ils avaient vu au sein de l’usine, leur causant une amnésie partielle, contrôlée par ces machines monstrueuses, leur faisant oublier le souvenir de l’aile Nord, où leur cauchemar s’était forgé.
Voilà quel était le secret de la fabrication du chocolat de la Easter’s Delight, son ingrédient spécial, le fondement même de ce goût inimitable, qui résidait dans l’utilisation de ces éléments internes des corps humains. Suivant la teneur en calcium, en lipides, en glucides, en protides, molécules nécessaires à différents modèles de chocolat et leur grosseur, ou encore la durée de conservation exigée pour des transports, la quantité des éléments à recueillir est plus ou moins importante. Cela dépend aussi de l’âge. Les enfants sont plus propices à fournir des teneurs qui sont plus faibles chez l’adulte. D’autres, au contraire, seront plus présents à certaines tranches d’âge adulte, alors qu’ils sont quasi-inexistants chez l’enfant. C’est pourquoi la sélection est une étape primordiale pour les groupes de visiteurs choisis, qui se tient en amont, quand les candidats aux visites déposent leurs candidatures sur le site web de la société, où sont demandés le poids, le parcours médical, le groupe sanguin et d’autres informations du même type.
Suivant les besoins de la production, et en se basant sur les caractéristiques des demandeurs de visite, certains sont privilégiés plus que d’autres, en rapport à leur dossier médical, et donc la constitution des cellules de leur corps. Ceux ayant les teneurs en éléments constituant la base de la recette du chocolat des frères Nyström les plus élevés, passent en priorité dans l’ordre de visite des usines, où ces éléments leur seront prélevés, sans le moindre état d’âme. Les machines des ailes Nord des usines à travers le monde ont toutes le même mode de fonctionnement. Elles fonctionnent de manière autonome, sans avoir besoin d’un quelconque entretien. Ce sont des machines organiques, constituées de gênes alien, recueillies sur une météorite trouvée par les frères Nyström.
Etant physiciens et chimistes du fait de leur formation, ils ont vite compris l’avantage qu’ils pouvaient tirer de l’organisme découvert dans cette météorite, et surtout la manière de le reproduire artificiellement, afin de constituer le métal servant de structure aux machines. Les ingénieurs chargés de construire les machines au sein de l’aile Nord ignorent le fonctionnement exact de celles-ci. Leur rôle se limite à leur construction. Par la suite, ils servent de premiers ingrédients, une fois les machines mises en route, par simple contact de celles-ci avec une source radioactive, contenue dans des cuves spécialisées, elles aussi au sein des ailes Nord des usines. Dès cette première mise en route, les machines fonctionnent comme des êtres vivants, et les éléments prélevés sur les victimes, une fois que les groupes de visiteurs ont franchis l’unique porte de l’Aile Nord où figurent les engins de cauchemar, sont stockés dans des conteneurs. Ces derniers étant situés dans une autre aile des usines, et approvisionnés par les machines via des canalisations souterraines reliant machines et conteneurs, et servant à la fabrication des chocolats de la firme. Sans que les autres employés sachent d’où viennent ces ingrédients « spéciaux ».
Par la suite, une fois les prélèvements nécessaires faits, les « donneurs » sont relâchés des cuves, séchés pour ne plus qu’il y ait trace du liquide les ayant mis en transe, et placés sur un tapis roulant les menant à l’entrée des ailes Nord, par le biais d’une trappe, dans une petite pièce adjacente, où ils se réveillent peu à peu, ayant oubliés ce qui s’était passé. Persuadés d’avoir subi les contrecoups de la chaleur de l’usine, ou de son air raréfié. Mais surtout, avant qu’ils soient relâchés, un dernier traitement opéré par les machines, agit sur leur cerveau, en plus de l’amnésie, « fabriquant » de faux souvenirs, afin qu’ils soient persuadés du bon déroulement de la visite au sein de l’usine.
Vous savez donc désormais ce qui constitue la recette secrète du chocolat de la Easter’s Delight. Mais ce n’est que la surface. La société ayant racheté un grand nombre de petites et moyennes entreprises, masquant le lien qu’elle a avec ces dernières, par le biais de firmes offshore, désignées comme les propriétaires officiels sur les réseaux informatiques et commerciaux. Ces entreprises bénéficient, elles aussi, de la recette à base des ingrédients secrets du chocolat des frères Nyström, et ont donc une aile du même ordre, avec les mêmes machines. Seule la taille diffère, selon la grandeur des locaux des usines de ces filiales secrètes. On raconte même que certains concurrents ne le sont qu’en façade. Dans les faits, ces faux concurrents font partie du même groupe financier, et ont eux aussi les mêmes avantages, le même secret monstrueux.
Il est donc fort possible que vous ayez mangé un jour l’une des friandises en chocolat issue de l’une de ces usines, de l’une de ces machines. Et si ce n’est pas encore le cas, au vu de l’expansion de l’entrepris Nyström, cela n’est sans doute que temporaire, et il arrivera forcément un jour où vous serez amené à manger l’un de ces chocolats, dont les ingrédients principaux viennent peut-être de vos amis, ou de membres de votre famille se trouvant actuellement à l’hôpital, entre la vie et la mort, ou en tout cas ayant un état de santé inquiétant, depuis qu’ils ont fait partie d’un de ces groupes ayant eu l’honneur de visiter l’une de ces usines. Dès lors, posez-vous la question la prochaine fois que vous mangerez des chocolats pour Pâques, ou à d’autres occasions de l’année : peut-être que dans vos mains se trouve un produit faisant de vous un complice involontaire, par votre simple achat, de ce trafic monstrueux à l’échelle mondiale…
Publié par Fabs
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