13 juil. 2022

LA PORTE DE MRYL'TOH


 

J’ai erré tant de fois au sein des couloirs de l’ignorance dans ma petite vie insignifiante que j’ai fini par développer un fort sentiment de curiosité, un peu malgré moi, et sans que je puisse en contrôler tous les aspects. Parfois, cette envie de savoir m’a poussé à braver des interdits à l’insu de mes professeurs qui ne pouvait me donner de réponses à mes questions. Celles-ci fusant en permanence dans ma tête. Mon cerveau est parfois comme un volcan prêt à entrer en éruption dès qu’un sujet me passionne et que je veux en savoir toujours plus. Quand je ne trouve pas d’oreilles attentives, de compréhension de la part de mes interlocuteurs à qui j’ai quémandé un semblant d’information, je ne peux m’empêcher de briser les règles qui me font obstacle et pousser les portes me faisant front avec arrogance. Ceci afin de nourrir ma soif de culture. Ce qui m’a parfois occasionné quelques ennuis avec le Directeur de l’université de Miskatonic. à de nombreuses reprises, j’ai dû affronter son regard désapprobateur sur mes actions.

 

Malgré tout, celui-ci a toujours su faire preuve de compréhension à mon égard, excusant ma fougue et ma jeunesse. Sans doute y-a-t-il aussi le fait qu’il connaissait bien mon passé assez tumultueux bien plus que les autres. Ces petits détails que personne ne soupçonne, et volontairement masqués au grand public, afin que je n’en pâtisse pas, d’un point de vue psychologique. Une volonté de préserver mon statut et ma dignité envers un microcosme de gardiens de l’autorité, acceptant mal tout écart envers un règlement strict au sein de l’université. Jusqu’à présent, je m'étais efforcé d'éviter les foudres de mes frasques. En grande partie grâce à cette empathie à mon encontre de la part du Directeur. Mon père était un de ses amis d’enfance il faut dire, avant de devenir un collègue du temps où il était simple professeur, et j’ai cru comprendre qu’ils se considéraient presque comme des frères…

 

Quand mon père a péri dans un accident de la route avec ma mère à son bord, alors que j’étais en plein voyage d’études dans le but de parfaire mon allemand un peu chaotique, il a été pendant de longues semaines incapable d’exercer. Tellement la peine qui l’emplissait et le submergeait avait pour effet de l’empêcher de réfléchir à quoi que ce soit d’autre. Il a aussi été un des premiers à se porter volontaire pour m’aider à bénéficier d’une chambre au sein d’un des bâtiments du campus. Une manière pour lui de veiller à ce que je ne subisse pas le contrecoup de la perte de mes parents. Comme une sorte de mission, en quelque sorte, qu’il s’était imposé dès lors qu’il a su que je faisais partie de ses élèves. Un rôle de protecteur qu’il a continué d’exercer après avoir obtenu le poste de directeur de l’université, lui valant parfois l’incompréhension des professeurs. Ceux-ci lui signifiant qu’il était trop indulgent envers moi, du fait du souvenir de son ancien meilleur ami. Je dois reconnaitre que j’ai eu un peu tendance à profiter de cette protection pour augmenter toujours plus mon savoir. Cela en pénétrant dans des endroits interdits aux élèves, dans le but d’avoir accès à des livres pouvant répondre à mes attentes de connaissance sur les civilisations anciennes, et leurs rites que beaucoup jugeaient hérétiques ou appartenant au domaine du délirant.

 

La mort de mes parents a vraisemblablement influencé ce besoin de connaitre ces œuvres blasphèmes, selon l’église et les biens pensants parmi les personnes qui me servent de professeurs, ne voyant en moi qu’un petit voyou sans avenir et ne s’intéressant qu’à des futilités ou des écrits n’ayant aucune valeur scientifique digne de ce nom. Mais je n’ai jamais été d’accord avec ce point de vue de leur part, jugeant ces livres « stupides », selon leurs critères d’interprétation. A mon sens, ils étaient, au contraire, des éléments indispensables pour débusquer la solution pouvant me permettre de ramener mes parents à la lumière du soleil. Eux qui sont plongés dans les ténèbres de la mort depuis bien trop longtemps à mon goût. Après tout, si ces livres ont été écrits, c’est bien pour qu’on les lisent. Alors pourquoi les parquer dans des lieux indignes de tout le savoir qu’ils contiennent, simplement parce qu’ils ne répondent pas à une certaine normalité d’éducation ? Je ne peux accepter ce fait, et c’est la raison pour laquelle je m’évertue à découvrir ces héritages d’une culture qui échappent à ces érudits, quel que soit l’endroit où ils se trouvent, et ce, même si je dois passer par des méthodes prohibées pour que mon regard se pose sur eux…

 

C’est en suivant l’un de ces instincts de recherche que je suis tombé par hasard sur une porte dérobée, au sein d’une aile désaffectée de la bibliothèque de Miskatonic, rigoureusement interdite d'accès pour des raisons échappant à toute logique. Afin d'y parvenir,  j'ai dû tromper la vigilance du surveillant des lieux aux allures d’un cerbère humain, de par sa stature imposante et son faciès assez patibulaire. C’est grâce à l’aide inattendue d’une petite troupe d’insectes, se baladant le long des murs de cet endroit où l’humidité régnait en maitre, alors qu’ils s’étaient glissés sous un espace qui avait échappé à ma vigilance, que je découvris le lieu qui allait changer ma notion de la vie, de l’éternité et même du statut d’être humain dans son ensemble. Un lieu qui se présentait comme un véritable antre du savoir interdit, et où j’allais, pour la première fois, lire le nom de celle qui allait me faire commettre la pire des erreurs possible. Priyah, surnommée la Lumière de Yith. Une prêtresse, quasi-divinité datant de l’Égypte antique, ayant influencé nombre de despotes guerriers et  conduit à des carnages horribles au nom d’un culte dont elle était la dirigeante. Elle-même obéissait à des créatures d’une autre dimension, dont la puissance n’avait d’égal que leur cruauté et leur indifférence sur le devenir de l’être humain. Ou plus précisément, elle partageait son corps avec l’un de ces êtres, qui la contrôlait et lui dictait ses actes en leur nom. Des créatures ayant des desseins obscurs concernant les habitants de la Terre, symbolisant la terreur par la simple évocation de la plus terrible de leurs prêtresses  qu'elle était, et représentante principale de leur race.

 

L’un des livres présents dans ce lieu, dont la chaleur suffocante faillit me faire perdre conscience à plusieurs reprises, attira particulièrement mon attention. Un ouvrage fait d’une étrange texture, ressemblant à du cuir, et pourvu de signes ésotériques étranges, de dessins constitués d’une encre rougeâtre que je ne parvenais pas à définir, et de formules aux allures d’invocation et autres rituels. Les écrits du livre présentaient plusieurs formes de langages, composé de ce qui ressemblait à du Mésopotamien, de l’égyptien, du latin et un autre qui m’était totalement inconnu. Mais à vrai dire, seul ce dernier langage et le Mésopotamien, ou ce qu’il me semblait qu’il était, donnaient l’impression d’être le lettrage d’origine. L’Égyptien et le latin qu’on trouvait sur certaines pages semblaient plus être des formes de traduction des lignes du livre, afin de rendre son contenu plus compréhensif. Je pris ce dernier avec moi afin de l’étudier plus en détail dans ma chambre, sortant de la pièce aussi discrètement que j’y étais entré, et me mélangeant aux autres élèves pour me diriger vers la sortie de la bibliothèque…

 

Je passais des nuits entières à tenter de comprendre le langage de l'ouvrage en ma possession, m’aidant des traductions en égyptien et en latin, essayant de trouver des similitudes avec d’autres écrits issus de civilisations peu connues, car ayant eu un impact faible sur l’histoire.  Au bout de plusieurs semaines, je fus récompensé de mes efforts et parvins à comprendre plusieurs pages. Beaucoup d’entre elles concernaient l’histoire de la terre bien avant que l’homme n'y fasse son apparition, ainsi que de l’impact de créatures sur l’évolution des civilisations à travers les siècles. Des créatures venant d’une sorte de monde parallèle à la Terre de ce que j’étais parvenu à comprendre, et, chose plus étonnante encore, elles étaient clairement définies comme ayant permis à l’homme d’être ce qu’il est aujourd’hui, avant d’être détruites par une autre race leur étant supérieure : les Polypes volants.

 

Cependant, leur faculté de projeter leur esprit à travers le temps et l’espace leur a permis de survivre en investissant les corps de femmes et d’hommes de diverses civilisations. Car, de ce qu'indiquait également le livre, l’Égypte n’a pas été la seule à subir l’influence des Yithians, le nom donné à ces créatures. La plupart des grandes civilisations de notre histoire ont eu leur prêtresse, habitées elles aussi par une de ces créatures : Romains, Aztèques, Grecs, et même d’autres supposées appartenir à des légendes : l’Atlantide et Mû. Chacune de ces civilisations ont érigé des édifices aux fonctions peu claires dans les écrits que je lisais. Parmi ces édifices, les pyramides d’Égypte semblaient être définies comme des sortes d’antennes cosmiques, reliant notre monde au leur. Un peu comme une piste, un chemin ou un passage pour relayer objets, armes et êtres vivants en leur sein.

 

Au fil des siècles, plusieurs endroits servirent de « pont » entre notre dimension et celle de ces créatures. Ceci afin de permettre des « échanges » plus importants, en termes de taille. Parmi ceux-ci figurait l’endroit où ma curiosité m'avait conduit. Dans les sous-sols de la bibliothèque, en dessous de la pièce découverte, se trouvait une porte antique : la porte de Mryl’Toh. Une sorte d’accès au monde et à la dimension de ces créatures à l’allure indescriptible sous leur vraie forme, mais ayant adoptés une apparence conique, aux multiples protubérances, lors de leur arrivée sur Terre, s’appropriant le corps d’espèces de cette époque.

 

Après leur déclin du aux Polypes Volants, ils prirent une forme insectoïde,  projetant leur esprit dans d’autres espèces. Ce qui pouvait donner une explication aux « visions » de certains témoignages de personnes ayant juré avoir été en contact visuel de ce type. Ceci à plusieurs époques de l’histoire de la Terre. Il m'apparaissait évident que ces témoins  avaient déclenchés par inadvertance le réveil du corps des prêtresses affiliées aux lieux où se situent ces portails vers leur dimension. Juste avant que celles-ci ne retombent dans leur sommeil, fermant l’accès à l’endroit où elles se trouvaient. Une opération causée sans doute par leur déception de n'avoir pas trouvé l’intelligence qu’elles recherchaient dans le cerveau de ces « éveilleurs », pourtant capables de comprendre les écrits indispensables à l'ouverture des portes.

 

 Pour actionner ces dernières, comme celle située sous l’endroit que j’avais découvert, il fallait procéder à un acte permettant l'annulation de léthargie de la prêtresse présente, dont le corps était conservé au sein d’une pièce secrète. Prêtresse qui se présentait comme étant un mélange d’insecte et d’humaine. Il en était de même aux autres endroits spécifiques sur Terre, au nombre de 12. Ceux-ci étaient situés sur des nœuds de lignes telluriques et donc porteurs d’une immense énergie mystique, comportant chacun une prêtresse et une porte à ouvrir. T’Nyah, Vri’Dlii, Zdra’Orr ne sont que quelques-uns des noms de ces portes. Le « réveil » des prêtresses permet l’utilisation de l’énergie des lignes telluriques afin d’ouvrir les portes, sans qu’il y ait plus d’explication sur le processus exact. Dans chacun de ces lieux mystiques se trouve un livre qui sert de mode d’emploi pour pouvoir opérer au processus de réveil. Un système mis en place après que les Yithians aient décidé de se mettre en retrait, attendant que l’humanité ai acquise suffisamment d’évolution pour passer au dernier stade du plan prévu par ces derniers.

 

L’ouverture de l’ensemble des 12 portes doit être le signe que les hommes sont prêts à accueillir l’arrivée massive de leurs dieux, la preuve qu’ils ont acquis assez d’intelligence pour gagner ce droit. Ce jour-là, quand les 12 portes auront été activées, le ciel se déchirera et la connexion entre les mondes s’activera. Ceux qui auront ouvert les portes bénéficieront du savoir ultime, en tant qu’émissaires de l’avènement. Un « échange » à double sens, puisque les Yithians absorberont dans le même temps les informations nécessaires dans l’esprit de l’éveilleur pour comprendre le siècle où ils ont été réveillés.

 

Il y avait une suite au texte explicatif, mais contrairement aux autres lignes indiquant ce que j’avais lu jusqu’à présent, il n’y avait pas de double traduction en latin et égyptien. J’ignorais donc le sens de cet avènement à venir. Néanmoins, ma curiosité et la promesse d’obtenir ce savoir ultime me poussait à devenir l’un de ceux qui ouvriraient l’une des portes. J'espérais, dans le même temps, obtenir la connaissance requise pour pénétrer le monde des morts et faire revenir mes parents auprès de moi. En tout cas, c’était un rêve auquel je m’accrochais. Ainsi, l’une des nuits suivantes, je parvenais à m’introduire dans l’enceinte de la bibliothèque. Ceci en utilisant la petite porte de service située à l’arrière du bâtiment, dont la serrure était facilement crochetable, pour l’avoir déjà fait par le passé. Une fois à l’intérieur, je me dirigeais vers la pièce où j’avais découvert le livre, et, suivant les indications que j’avais pu traduire, je tirais sur l’anneau de cuivre situé à côté d’une statue en partie masquée par la poussière. Une statue montrant un être conique pourvu d’un unique pied et de 4 sortes de tentacules à son sommet. Comme des bras. Deux d’entre eux se terminaient par des pinces, le 3ème était pourvu d’organes indéfinissables, et le 4ème comportait une tête sphérique avec 3 yeux sombres ayant des sortes de protubérances ressemblant à des organes auditifs sur leur dessus.

 

Ce devait être la représentation d’un Yithian, tel que les membres de cette race se présentaient lors de leur arrivée sur Terre. Une fois tiré l’anneau, un pan de mur glissa sur le côté, ce qui fit apparaître un grand escalier de pierre. Bien qu’angoissé de l’atmosphère lugubre qui se dégageait de l’ouverture dévoilée, je passais le porche et descendais les escaliers jusqu’à leur fin, devant affronter la moiteur oppressante se dégageant des murs et de l’air environnant. Je n’avais jamais ressenti une telle angoisse de ma vie, mais je me devais de continuer pour accéder à la porte. Arrivé en bas, je me retrouvais dans une grande pièce rectangulaire, parée en son centre d’un cercueil de pierre, et serti de symboles avec le même langage présent dans le livre à l'origine de mon aventure. Parmi eux, je reconnaissais ceux décrits comme servant à éveiller Priyah, la prêtresse présente en ces lieux, bien que j’eusse du mal à comprendre de quelle manière sa sépulture avait pu être ramené d’Égypte jusqu’ici. Sans doute le fait d’une expédition au sein d’un tombeau de la vallée des rois et n’ayant pas été mentionné par l’histoire. La personne qui avait érigé cette pièce devait vraisemblablement être contrôlée, elle aussi, par l’un des esprits intemporels des Yithians.

 

Je posais ma main sur les 6 signes devant occasionner l'éveil de Priyah. Chaque pression s’accompagnait d’un enfoncement dans la pierre du cercueil et s’auréolant d’une lumière verte presque fluorescente. A peine avais-je actionné tous les signes qu’un bruit assourdissant se fit entendre venant de l’intérieur de la sépulture. Puis, le couvercle fit une rotation sur la gauche, le projetant lentement au sol. L’instant d’après, le corps à l’intérieur se levait, montrant une créature au visage humain, mais dont le corps faisait penser à la texture de la peau d’un insecte type mante religieuse ou sauterelle. Il en était de même pour ses bras et ses mains, à l’allure de pattes griffues. Ses pieds en revanche étaient ceux d’un être humain, au même titre que la tête. L’être bougeait cette dernière dans ma direction, et m'observait fixement. Pour ma part, j’étais tétanisé par cette vision, car ne sachant pas si je devais fuir ou attendre la suite des évènements. La créature, qui devait être Priyah, sortit peu à peu du cercueil, se dressant devant moi. J’étais paralysé. Subjugué par la beauté du visage de Priyah et en même temps horrifié par l’aspect du reste de son corps.

 

Celle-ci s’approchait, mettant son visage tout près de moi et plongeant son regard dans le mien. Elle me donnait l’impression de sonder mon âme à travers mes yeux, comme pour vérifier que j’étais digne de recevoir le savoir promis à celui ou celle qui pratiquerait l’éveil, et permettrait l’ouverture de la porte. Après cette étape elle émit un sourire, comme satisfaite de ce qu’elle avait vraisemblablement « vu » dans mon esprit, avant de se diriger vers un pan du mur. Elle posait ses pattes sur des cavités profondes que je n’avais pas remarqué en pénétrant ici. D’étranges lumières vertes sortirent alors, formant l’encadrure d’une porte et comportant toute une série de signes cunéiformes tout autour. D’un coup, une lumière encore plus éclatante illumina toute la pièce. Ce qui plongea Priyah dans un maelstrom luminescent. Elle semblait fondre littéralement sous mes yeux, sa silhouette disparaissant dans la lumière. Elle était littéralement aspirée par la porte formée, avant de s’évanouir complètement.


Peu à peu, la lumière s’estompait pour laisser place à un espace dans le mur d’où émergeait la vision d’un paysage irréel. Bientôt, des silhouettes se dessinèrent dans l’encadrure de ce qui constituait cette ouverture. La porte de Mryl’Toh évoqué dans le livre m’ayant conduit ici. Il m’est impossible de formuler avec des mots ce qui se montrait à mes yeux à cet instant, tellement l'aspect des êtres se montrant à ma vue était indescriptible au fur et à mesure que les formes s’approchaient de la porte. Arrivées à son seuil, elles stoppèrent leur avancée, dirigeant vers moi des dizaines de petits tentacules sortant de divers endroits de leur corps, progressant vers mes bras, mes jambes, mes oreilles, mon front. Ils s'insinuaient à l’intérieur de moi, me procurant une sensation euphorisante à mi-chemin entre l’extase et une impression de renaissance. Comme si je reprenais le parcours m’ayant mené à mon existence sur terre en l’espace de quelques secondes. Des milliers d’images parvenaient à mon cerveau, des mots, des langages inconnus qui se traduisaient instantanément au fur et à mesure qu’ils s’installaient dans mon cerveau. Je ressentais un changement au travers de tout mon être, de mes muscles, la texture de mon sang, de mes cellules.

 

Cette sensation durait un temps indéfinissable, avant que les tentacules se retirent de mon corps l’un après l’autre et retournaient à leurs propriétaires. Je me sentais… autre… différent… Pourvu d’un savoir dont je n’aurais jamais soupçonné l’existence. Les créatures de l’autre côté de la porte de Mryl’Toh m’observaient en silence, sans bouger, sans dire un mot. Néanmoins, je les entendais me parler à l’intérieur de mon esprit, me dictant le rôle qui serait le mien à présent, en attendant que les autres portes soient ouvertes. J’appris ainsi que 7 autres portes avaient déjà été activées. J’étais le 8ème à faire partie de ce nouvel ordre en phase de s’accomplir dans un proche avenir. Celui du retour des Yithians. Conformément à ce qu’ils avaient prévus avant leur anéantissement par les Polypes Volants. Je comprenais parfaitement ce que je devais faire dès à présent : entrer en contact avec les autres éveilleurs, me « connecter » à eux afin de constituer un esprit unique. La réunion des 12 esprits, tous ceux ayant réussi le test d’ouvrir les portes de Yith, signifierait le début d’une nouvelle ère pour la race humaine. C’était comme un puzzle dont j’étais l’une des pièces.

 

A ce titre, je n’étais pas mis au courant de toute l’étendue du projet des Yithians. Tous les éveilleurs ne sauraient le sens de tout ça qu’une fois les 12 connectés et le puzzle mental reconstitué. La porte se refermait peu à peu, effaçant la vision de Yith et ses occupants, avant de laisser place à un mur vide tel qu’il l’était à mon arrivée ici. Mon instinct conduisait mes pas au dehors de cet endroit, sortant de la bibliothèque, et revenant au sein de ma chambre, analysant chacune des informations qui m’avaient été attribuées. Parmi elles, je ne trouvais rien qui puisse m’ouvrir le domaine des morts, mais je restais persuadé que cette réponse me viendrait dès la réunion des 12 et l’avènement des Ythians. Il me faudrait m’armer de patience, et, très bientôt, une fois leur plan achevé, je reformerais ma famille au sein du nouveau monde qui allait se mettre en place dans un avenir proche...

 

La suite dans le 2ème volet : "LE CULTE DE YRI'KLAH".

 

Publié par Fabs



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire