13 août 2022

MONKEY INVASION

 


De tout temps, l’homme n’a eu de cesse de s’accaparer les richesses de la nature, parfois à outrance, détruisant des écosystèmes entiers ou en tout cas les menaçant fortement, et mettant en grand danger les animaux de région où ils vivaient en harmonie avant que l’homme ne s’installe sur leurs territoires autrefois luxurieux. Les évènements que notre ville subit sont-ils la conséquence d’une révolte de la nature à notre encontre ? Je ne peux m’empêcher d’y penser. Surtout en songeant à ce qui a provoqué tout ça. Un élément à priori anodin, mais en considérant qu’il s’est déroulé peu de temps avant les premières attaques, je ne peux m’empêcher de me demander s’il n’est pas lié. Les violences dont ont fait preuve les gangs de singes envers des centaines de personnes ont fini par créer un sentiment de crainte, de peur et de paranoïa au sein de Yamaguchi. Plus aucun lieu n’est sûr. L’intelligence incompréhensible et soudaine des agresseurs simiesques leur permettant de s’introduire n’importe où, brisant des vitres, profitant du moindre accès négligemment laissé ouvert d’une remise, d’un vasistas, guettant l’ouverture d’une porte de logement par son occupant, comme des experts en infiltration d’un jeu vidéo.

 

Mais ce que nous subissons depuis plusieurs semaines n’est pas un jeu, ni une attraction pour les touristes, et encore moins un stratagème pour attirer l’attention sur notre ville, comme nous avons pu le lire dans des articles au début de l’affaire. Comment aurions-nous pu orchestrer de blesser des femmes, des enfants de manière aussi violente, parfois même au sein d’écoles, remplissant l’hôpital de personnes victimes des singes, comportant morsures et griffures profondes. Des lésions s’accompagnant parfois de complications, à cause de maladies portées par les singes ayant causé ces attaques, contaminant le sang, et laissant les personnes atteintes dans des états de simili-coma, des catatonies que les équipes médicales n’arrivent pas à réguler, dépassés par ce que nous subissons au sein de notre cité.

 

Et tout ceci est arrivé par notre volonté de bien faire pourtant, afin de redonner une place importante à la faune locale simiesque en chute libre, et qui faisait partie de l’attrait touristique apprécié par nos visiteurs d’autres villes, et même parfois occidentaux. Cette invasion cauchemardesque, nous ne devons nous en prendre qu’à nous-mêmes de l’avoir provoquée. Mais comment aurions-nous pu savoir que de simples singes, aussi évolués soient-ils, auraient pu devenir le plus grand danger que notre municipalité ait connu de toute son existence ? Juste après qu’un étrange nuage ayant déversé une pluie aux odeurs pestilentielles sur nos rues, nos maisons, nos bâtiments… et sur les singes, introduisant en eux un mal insidieux contribuant à changer leur manière de penser, leur comportement vis-à-vis de l’homme, et cherchant à montrer que ce dernier n’était plus le maitre de la région. Comme si la nature voulait nous montrer le premier stade de quelque chose à plus grande échelle, tel que les journaux ont pu le révéler à travers d’autres faits similaires, ayant suivi notre impuissance à contrer ce phénomène.

 

Quand je regarde par la fenêtre, je vois ces centaines de singes sautant sur les toits, poursuivant les passants sans objectif ni cibles précises, simplement dans le seul but de faire du mal à leurs proies, à installer un climat de terreur partout où ils passent. J’entends des femmes, des enfants, et depuis peu, des hommes hurler sous les coups de griffes et de dents d’agresseurs sortant de toute parts, se protégeant comme ils peuvent, sans espérer de l’aide immédiate, les services chargés de faire fuir les singes causant les attaques ne sachant plus où donner de la tête, et étant parfois eux-mêmes victimes de ces flots incessants d’ennemis inhabituels en zone urbaine. Je ne sais pas encore combien de temps les habitants parviendront à supporter cette oppression omniprésente, ne pouvant même pas être assuré d’une quelconque sécurité chez eux, l’intelligence des singes pour entrer partout ne leur permettant pas cet espoir d’échapper à toute cette folie. Beaucoup ont fui la ville, se dirigeant vers d’autres cités, d’autres régions, espérant y retrouver calme et assurance de ne plus subir cette terreur.

 

Mais bien souvent, la désillusion est grande, car cette vague d’attaque dont notre ville a été l’épicentre, ne cesse de grandir chaque jour, et ne se limitant plus seulement aux zones urbaines, mais aussi à la campagne, aux abords des champs, des rizières, des cités portuaires, menaçant tout ce qui porte la marque de la main de l’homme. Pour autant, j’ai du mal à comprendre les motivations réelles de ces gangs de singes qui s’étendent dans le pays de manière exponentielle. Ils ne créent aucune mort directe, même si nous devons déplorer depuis peu quelques décès, à cause de personnes fragiles, dont le cœur n’a pas pu supporter la violence d’une attaque. Ça peut paraitre incroyable, mais on a la nette impression que les singes responsables de ces attaques ont un tel discernement de leurs actes, qu’ils semblent viser des zones non létales des corps, ne cherchant qu’à blesser, parfois de façon très douloureuse et sanglante, sans vouloir tuer. C’était comme s’ils considéraient tout ceci comme la démonstration de ne pas avoir la même cruauté de l’homme, tel que celui-ci a sur le monde animal. Une sorte de message délivré par la nature, un préambule, une réponse à nos actes à son encontre depuis des milliers, des millions d’années. Exploitant jusqu’à épuisement la Terre et ses richesses, peut-être subissons-nous sa colère par l’intermédiaire de ses premiers enfants qu’elle a accueilli en son sein, à savoir les animaux.

 

Quand je pense que nous ne voulions que redorer le blason de notre ville au départ. Nos intentions étaient-elles si nobles que nous voulions le montrer ? Je n’en suis pas si sûr en y réfléchissant bien. Après tout, sous couvert de vouloir rehausser la population mourante des singes peuplant la ville, et faisant la joie des enfants et des visiteurs, nous n’avons eu comme objectif que de faire revenir à un haut niveau l’attrait touristique dont les ressources financières de notre ville dépendent à plus de 60 %. Etions-nous véritablement préoccupés par le fait de permettre à la population des macaques qui était en quelque sorte la « marque » de notre ville de retrouver son aura d’il y avait encore quelques années, avant que la pollution et les actes malveillants de quelques citoyens ne réduise le nombre des singes vivants au sein de la ville ? Ou ce qui nous inquiétait véritablement n’était-il pas la baisse des rentrées de yens dû à l’attrait représenté par ces singes siégeant fièrement sur les lampadaires, les bancs des parcs, se couchant sur les toits des voitures, attendant près de fenêtres qu’une âme charitable leur offre des fruits ou autres victuailles dont ils étaient friands. Ceux qui connaissent bien l’importance de l’argent face au souci du bien-être animal connaissent déjà la réponse.

 

Toujours est-il que les dirigeants de la ville, face aux finances en chute libre, a décidé de faire remonter la population de singes au sein de la ville, en introduisant de nouveaux groupes dans les rues. Des groupes capturés dans les forêts avoisinantes, n’hésitant pas à arracher à leur environnement naturel des familles entières de macaques ne demandant qu’à vivre en paix chez eux, dans ces forêts qui étaient leur foyer, au même titre que nos villes, nos maisons, sont les nôtres. Ce fut sans doute le déclencheur de tout ça. Par appât du gain, nous avons organisé des rafles de singes pour les rapatrier dans notre ville, dans un endroit qui leur était inconnu, prenant le risque de perturber ce qui faisait leur mode de vie auparavant, sans que nous ayons eu une once de remords à cette délocalisation en masse d’une population dont les instances de la ville ne voyaient qu’un moyen de remédier à leurs soucis d’ordre vénal, et rien d’autre. Des objets dont ils pensaient disposer à volonté, car considérés inférieurs à l’être humain, selon leur propre considération de la pyramide du règne animal. Sans savoir que parmi toute cette troupe figurait un élément très particulier. Un jeune mâle de 4 ans qui a été le point de départ de ces attaques en nombre.

 

Les premières attaques sont passées relativement inaperçus, car s’étant déroulés dans des parcs, ou des lieux publics où les enfants figuraient en nombre. Je ne vous apprendrais rien en vous indiquant que parfois les enfants peuvent avoir des gestes inappropriés envers les animaux, voire brutaux. Vous avez sans doute vous-mêmes grondé  votre fils parce qu’il avait tiré la queue du chat ou du chien, secoué la cage du hamster situé dans le salon, ou mis des aliments n’ayant pas leur place dans l’aquarium. A Yamaguchi, les enfants sont tellement habitués à la présence des singes, qu’ils ont finis par considérer ces derniers comme des animaux domestiques du même ordre, et parfois les traiter comme tel en pleine rue. Leur jetant des pierres, leur criant dessus brusquement pour les faire détaler d’une branche, ou profitant de l’innocence d’un jeune singe se laissant approcher docilement, car ayant lui aussi pris l’habitude de la présence humaine, et ne le voyant pas comme un danger. Ceci en lui accrochant des ustensiles à la queue ou au cou, brûlant ses poils avec un briquet oublié négligemment par ses parents sur une étagère, ou d’autres sévices à priori sans conséquence pour l’esprit d’un enfant, mais ayant été vu par celui qui allait être le chef de file des attaques.

 

Si les enfants ont été les premières cibles des attaques, il y a fort à parier que ces « jeux d’enfants » en sont la cause. Les mères, et d’ordre général, les femmes ont suivi. Le chef des singes ayant vraisemblablement considéré que les mères étaient responsables des actes de leurs enfants, ne faisant que sourire en voyant leurs charmants bambins s’en prendre à de jeunes singes sans défense véritable, plutôt que les gronder et les punir pour ce qu’ils avaient fait subir à des êtres vivants. Je vous ai dit plus tôt que peu de temps avant les attaques, une pluie étrange s’était abattue sur la ville, et que nombre de scientifiques soupçonnent ce fait d’être à l’origine du changement de comportement des singes. Ce qui n’est pas à écarter, tellement cette pluie n’avait rien de commun. C’était 2 jours après que les groupes de singes capturés aient été libérés dans les rues de la ville. Un nuage gris, à l’intérieur duquel certains fins observateurs ont pu déceler des sortes de scintillements épars. Il s’est installé au-dessus de Yamaguchi, sans que personne n’ai pu trop voir d’où il venait. C’était comme s’il était apparu d’un seul coup.

 

Juste après que sa présence ai été constatée, le nuage a déversé une pluie diluvienne sur la ville. Une pluie qui causait une odeur nauséabonde à chaque goutte entrant en choc avec toute matière, très désagréable, et qui causait des formes de mini-mutations sur des plantes et des fleurs, tel que ce fut constaté par la suite, alors que des chercheurs tentaient de résoudre la cause des attaques soudaines des singes auprès des enfants et des femmes, n’hésitant pas à cibler les écoles et les lieux publics où se trouvaient ceux-ci en grand nombre. Des espèces florales changeant de couleur, ou se parant de bourgeons inhabituels, certaines se dotant d’épines recourbées et libérant une sorte de suc acide, capable de ronger le plastique des pots dans lesquels elles étaient disposées. L’autre élément pouvant donner un semblant d’explication à l’attitude des singes par la suite, est que ces derniers levaient tous la tête quand la pluie est tombée, ouvrant la gueule, et absorbant les gouttes de pluie. Difficile de dire si absolument tous les singes ont effectué le même « rituel » à travers toute la ville. Il aurait fallu pour cela demander à tout un chacun de démontrer avoir été témoin de ce comportement, ce qui est du domaine de l’improbable à effectuer.

 

Ce qui est certain c’est que dès le lendemain, plusieurs cas d’attaques furent signalés sur des enfants et leurs mères qui tentaient de les protéger. Dans les tout débuts, les singes se contentaient de se poster devant les enfants, ouvrant leur gueule, lançant des cris suffisamment aigus pour effrayer ceux à qui ils étaient destinés. Mais très vite, ces intimidations s’accompagnèrent d’attaques physiques légères : des griffures aux bras ou aux jambes, peu profondes, mais étant de nature à créer une panique naissante, car les cas de cet ordre se multipliaient de plus en plus dans la ville, alertant les autorités et les scientifiques du pourquoi de ces actes de violence de la part des singes. Ce qui n’était jamais arrivé au sein de Yamaguchi en des dizaines d’années d’existence de la cité. Mais ce qui arrivait par la suite semblait sortir tout droit de « La Planète des Singes », le roman multi-adapté de Pierre Boulle, et référence de la SF. Sauf que là, il n’y avait pas de vaisseau spatial ayant traversé un trou de ver spatio-temporel le faisant débarquer des années plus tard sur la Terre. Pas de manipulation génétique de la part de scientifiques causant une évolution. Juste une pluie soupçonnée d’être à l’origine de la propension de groupes de singes à attaquer femmes et enfants.

 

Le nuage est-il vraiment responsable de ce scénario digne d’un film et pourtant bien réel ? Là est toute la question. Il ne faut pas oublier que ces singes ont été déracinés de force de leur environnement, ayant pu causer de graves troubles cérébraux. Et chacun sait que de toutes les espèces animales, le singe est celui qui est le plus proche de l’homme, et dans certains cas, peut même se révéler au-dessus dans des domaines variés. Ne serait-il pas plus simple de penser que le nuage et ses effets mutagènes n’est qu’un faux prétexte pour tenter de trouver une explication à un phénomène beaucoup plus naturel, dû, une fois de plus, à la manie de l’homme d’exploiter tout ce qu’il peut à son propre avantage, sans se préoccuper du mal qu’il fait ? On ne peut pas exclure que l’un de ces individus, plus intelligent que la moyenne, voire même du niveau d’un QI très développé, existe au sein de cette espèce, et que voyant comment étaient traités les siens, ait décidé de réagir en réponse ? Je sais, dit comme ça, on se croirait vraiment dans un récit d’anticipation un peu tiré par les cheveux.

 

Mais au vu de ce qui se passe actuellement au sein de Yamaguchi, et qui est loin d’être une série diffusée sur une plateforme de streaming, ou venant des délires paranoïaques d’un utilisateur de Reddit, je me pose des centaines de questions sur ce sujet, car ce que nous vivons actuellement est bel et bien réel. Ce n’est pas de la fiction, et cette vague d’attaques, de par son expansion, commence à sérieusement inquiéter, et pas seulement dans notre pays. D’autres que nous, ayant eux-aussi une population importante de singes ayant l’habitude de vivre en zone urbaine, se demandent si leurs villes ne seront pas les prochaines à subir ces phénomènes alarmants… Pour en revenir à la chronologie, les attaques se sont multipliées partout dans la ville, et quelque chose d’incroyable causait une panique encore plus grande. Les singes commençaient à s’introduire dans des maisons, des appartements, des bâtiments publics. Ils brisaient des vitres, surveillaient l’arrivée des propriétaires des lieux avant de se jeter dessus, entrant à l’intérieur, avant de s’en prendre aux autres occupants, leur causant des blessures bien plus graves et profondes, nécessitant des soins urgents. L’hôpital lui-même a dû faire face à des attaques groupées au sein des couloirs, des chambres, provoquant cris, hurlements et terreur.

 

Pour ne pas s’attirer les foudres des associations animales, les autorités de la ville prirent sur eux de ne pas tirer sur les singes, que ce soit pour les tuer ou les blesser, avec pour consigne de n’utiliser leurs armes que pour les effrayer et les éloigner des lieux où ils occasionnaient des violences physiques, ou se servant de  fumigènes. Un groupe de policiers fut mis en place autour de l’hôpital et sur son toit, pour prévenir toute nouvelle invasion des singes en son sein, et garantir une sécurité aux nouveaux blessés, victimes d’agressions de plus en plus violentes. Toujours des femmes et des enfants. A ce moment, les hommes adultes ne faisaient pas partie des cibles des singes. La situation changeait dès l’instant où de multiples observations, aidés par les caméras de surveillance parsemant la ville, constatèrent que les groupes de singes responsables des attaques, se regroupaient régulièrement autour d’un seul d’entre eux, qui semblait être à l’origine des attaques de plusieurs groupes de singes, s’éparpillant dans la ville, et ciblant chacun de leur côté, femmes et enfants, que ce soit dans les rues, ou bien dans les logements divers, sans oublier les commerces ou les aires de jeux.

 

Brisant leur promesse de ne pas user de méthodes létales envers les singes, les autorités décidèrent, une fois localisé le singe responsable, le mâle dont je vous ai parlé plus haut dans mon témoignage, de l’abattre. Espérant par cet acte mettre fin au phénomène, en causant une désorganisation des gangs de singes par la perte de leur chef avéré. Cette décision fit un tollé général au sein des associations animales, et, en plus de ça, ne résolut rien. A l’inverse de ce que l’on pensait, les singes ne furent pas du tout affectés par la perte de leur chef, et cette exécution ne fit qu’empirer le phénomène, car dès lors, les hommes adultes, jusqu’ici épargnés par les attaques, furent à leur tour pris pour cible par les gangs de singes. Ces derniers devinrent des groupes encore plus organisés, avec chacun un chef de file à leur tête pour diriger les attaques. A plusieurs reprises, l’un de ces chefs furent capturés, mais ils étaient immédiatement « remplacés » par un autre singe qui prenait le commandement à sa place, montrant une intelligence sans commune mesure, un sens de la stratégie et une hiérarchie en place qui dépassait tout ce que l’on pouvait concevoir.

 

La ville était en proie à une terreur indescriptible, et personne ne semblait être capable d’apporter une solution pour endiguer le fléau. C’est au même moment que les premiers échos de villes subissant le même phénomène se fit connaitre à travers articles de journaux, élocutions télévisées et radiophoniques, ou par le biais des réseaux sociaux, forums et sites internet. La panique enflait à travers de nombreux endroits du japon, et c’est toujours le cas en ce moment. Se rajoute à cela que les gangs de singes semblent grossir de plus en plus, comme si leurs effectifs étaient grossis par d’autres groupes venant de la forêt avoisinante, d’où avait été extrait les premiers singes par capture à l’origine de tout ce cauchemar. Et cela semble être le cas pour la plupart des villes étant proches de forêts, comme si, d’une manière ou d’une autre, les singes de Yamaguchi avaient trouvé un moyen de communiquer avec ces autres groupes, ou bien que ceux-ci, comme dans notre ville, avaient hérités d’un chef étant à l’origine des troubles secouant tout le pays.

 

Les informations ne font que relayer chaque heure des centaines de nouvelles victimes, de nouvelles attaques, et la violence des singes a encore augmenté, car on signale les premières morts dus à des attaques directes. Certains groupes visant les régions létales de leurs proies, comme la gorge ou le cœur. Plusieurs corps jonchent désormais les rues des villes et des villages, parsemés de mutilations en tout genres, de yeux arrachés, de démembrements, d’os sortis du corps. Ce n’est plus un simple phénomène étrange limité à une zone urbaine ayant fait l’erreur de déraciner des singes. C’est devenu une invasion de grande ampleur secouant tout le japon. J’ignore comment tout cela va finir, l’intelligence des singes semblant s’accentuer de jour en jour pour parvenir à s’introduire dans les habitations, et le gouvernement envisage de faire intervenir l’armée pour régler la situation qui devient de plus en plus hors de contrôle, soulevant l’indignation des associations, demandant des solutions moins radicales, et causant des conflits avec les autres pays. Comment en sommes-nous arrivés là ? Nous qui nous vantions d’être capable de faire face à toute situation inédite, nous prouvons par là même que nous sommes bien loin d’être prompt à réagir à ce genre de scénario complètement ahurissant.

 

Ça fera peut-être sourire certains alarmistes, mais je me surprends à penser que le roman de Pierre Boulle, finalement, n’était peut-être pas qu’une simple fiction. Mais qu’à l’image de Nostradamus, il avait prédit un avenir de la Terre totalement improbable à l’époque de l’écriture de son livre, mais qui est en train de devenir une réalité aujourd’hui, 59 ans après qu’il a été publié. Nous ne sommes pas encore les esclaves des singes aujourd’hui, comme dans le roman, mais nous sommes déjà en partie soumis à leur supériorité en devenir. Et à la seconde où je vous parle, je viens d’apprendre ce que beaucoup redoutaient : l’expansion au-delà du japon du phénomène. Bombay vient d’annoncer être la proie, comme d’autres villes du pays, d’attaques de singes en grand nombre, de plusieurs espèces différentes, et usant d’une violence extrême envers les populations…

 

Publié par Fabs

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