1 déc. 2020

LA MUSIQUE DES OMBRES

 


Je me suis souvent demandé ce qui pouvait pousser certaines personnes à créer des objets dans le seul but de faire le mal, de briser des frontières qu’il vaudrait mieux laisser fermés par des murs, afin que ce qui se trouve au-delà de celles-ci ne puissent jamais trouver le chemin de notre monde. Qu’est-ce qui peut pousser ces gens à se lever un matin et se dire qu’aujourd’hui, il allait construire un artefact permettant d’ouvrir un portail pour que les pires créatures que l’être humain puisse imaginer viennent semer mort et destruction, y compris celui qui leur avait permis de traverser notre dimension. Je peux comprendre que l’on soit passionné dans un domaine, mais dans ce cas précis, je n’arriverais jamais à comprendre les motivations qui poussent à élaborer de tels objets, qui ne sont là que pour semer chaos et folie. Si je vous fait part de mes interrogations, c’est qu’il m’est arrivé quelque chose que je ne souhaiterais à personne d’autre, même à mon pire ennemi. Je crois que de toute ma vie je n’ai jamais ressenti une telle peur, une terreur aussi intense que celle que j’ai connu ces derniers jours. 

 

Tout ça à cause d’une simple boîte à musique. Un objet insignifiant de prime abord. Et magnifique visuellement parlant. Paré de dorures ciselées sur les différents côtés, comportant des inscriptions, dont, aujourd’hui encore, j’ignore le sens exact. Et franchement, au vu de l’expérience que j’ai subie, je préfère ne pas savoir. Pas seulement pour moi, mais aussi pour toute personne qui aurait le malheur d’en devenir le propriétaire. J’ai bien essayé de la détruire, mais impossible. Et pourtant, je pense avoir essayé toutes les manières qu’il m’était humainement possible de faire. Et je ne suis même pas sûr de m’être débarrassé des choses dans le manoir. J’ai toujours l’impression de ressentir leur présence, à chaque fois que je parcours les couloirs sombres, les pièces vides glaciales, malgré le chauffage moderne parsemant tout le bâtiment, le jour comme la nuit. J’ai l’impression qu’elles me guettent où que je sois, attendant patiemment que je fasse l’erreur d’actionner à nouveau cette foutue boîte musicale. Mais je ne leur ferais pas ce plaisir. Je sens bien qu’elles comptent sur leur présence insidieuse pour me faire basculer dans cette folie qui me pousserait à leur ouvrir à nouveau le passage. Chaque fois que je vois une lumière qui vacille, que j’entends des bruits étranges dans le grenier ou une porte qui claque alors qu’il n’y a aucun courant d’air, je sais qu’elles me testent, qu’elles voudraient que je craque, et que j’accepte leur domination sur mon esprit. Mais je suis plus fort qu’elles le croient. En tout cas, j’essaie de l’être. Mais ça n’a pas toujours été le cas.

 

La première fois que je suis arrivé ici, dans ce manoir, j’étais dans une phase d’émerveillement devant cet escalier en bois sculpté magnifique, ces tentures sur toutes les fenêtres, ce sol marbré étincelant, sans parler des meubles tous aussi fabuleux les uns que les autres. J’avais l’impression de me retrouver dans une de ces histoires improbables comme on en voit tant à la télévision. Ces gens ordinaires héritant d’un domaine incroyable par un parent inconnu jusqu’alors. Sauf que là, pour ma part, le parent était loin d’être inconnu. Même si c’était tout comme. Un oncle excentrique, qui refusait que quiconque vienne le voir au sein de sa propriété, pour notre propre sécurité disait-il. Pourtant, un jour, il avait bien fallu qu’il déroge à sa sacro-sainte règle. Mes parents venaient d’avoir un accident de la route, alors que j’étais gardé par ma nounou. Grave. Très grave. A cause d’un poivrot qui avait confondu la route avec une piste de stock-car. Ils étaient en observation pour plusieurs jours. Leur état de santé était préoccupant. Ma mère avait plusieurs côtes cassées, et un poumon avait été perforé. Mon père, c’était pire : il avait subi un traumatisme crânien qui l’avait plongé dans le coma. Et comme notre famille se résumait à ce fameux oncle, les autres membres familiaux étant soit morts depuis longtemps, soit en froid avec mes parents, soit très loin du continent, dans d’autres pays. L’oncle Ludwig était la seule personne à qui les services sociaux pouvaient me confier. C’était ça ou une famille d’accueil. Alors, malgré ses réticences, il avait fini par accepter.

 

Une cohabitation un peu compliquée au début, le tonton étant en permanence angoissé par ma présence au sein du manoir. A l’époque, j’ignorais pourquoi. Mais au fur et à mesure, allez savoir comment, le visage impassible devint radieux à mon contact. C’était comme s’il renaissait, comme si je le faisais oublier ce qui vivait dans les murs du manoir. Il m’avait bien plus ou moins évoqué des « ombres » qui nous entouraient, attendant leur heure, mais j’avais toujours mis ça sur son excentricité, ou tout simplement qu’il disait ça pour me faire un peu peur, comme une sorte de blague récurrente. Mais aujourd’hui, je me rends bien compte que ces « ombres » dont il me parlait sans cesse étaient bien réelle, et qu’elles attendaient qu’on leur donne le pouvoir d’agir. Ce pouvoir que je leur avait donné par ma bêtise et ma curiosité.

 

Je suis resté 15 ans avec lui. Ma mère a succombé à ses blessures 2 semaines après avoir été accueilli à l’hôpital, et mon père, après 5 ans plongé dans le coma, mon oncle a été obligé de prendre la pire décision de sa vie pour abréger ses souffrances, en acceptant de le faire débrancher. Je ne me rappelle pas trop de l’enterrement de mes parents. J’étais jeune à l’époque. Ou alors, c’est mon cerveau qui refoule volontairement ce souvenir. Je ne sais pas vraiment. Mais durant ces 15 ans, j’ai vu un autre visage de cet oncle réputé irascible. C’était quelqu’un de très attentionné, toujours à se passionner pour tout ce que je faisais, même des choses insignifiantes, comme la fabrication de collier de nouilles. J’ai vécu de très beaux moments avec lui. Alors, quand il est tombé malade, et qu’il fut hospitalisé à son tour, ce fut un choc pour moi. Il était plus qu’un oncle pour moi. C’était un deuxième père. Un mois plus tard, il décédait. De sa mort naturelle. Je m’y étais préparé, pas comme pour mes parents. Mais ce fut quand même dur à encaisser. Son enterrement, en revanche, je m’en souviens très bien. J’ai pleuré comme une madeleine tout le long de la cérémonie au cimetière. Une vraie fontaine. Il m’a fallu plusieurs jours pour accepter le fait qu’il ne serait plus là.

 

C’est là que j’ai commencé à ressentir que je n’étais pas seul dans le manoir. Que les histoires de mon oncle n’étaient peut-être pas des inventions d’un esprit fatigué par l’âge. Je ne saurais jamais si c’est lui, par la seule force de sa pensée, qui les tenaient éloignées de moi, mais dès que je me suis retrouvé seul dans cette grande maison, les « ombres » se sont montrées plus perceptibles. Je ne les voyais pas encore, mais je ressentais qu’elles étaient autour. Comme cette impression que tu ressens quand tu es seul dans la rue, que quelqu’un te suit, alors que tu ne vois personne. C’était pareil. Néanmoins, j’avais la nette sensation qu’elle ne pouvaient rien faire, qu’il leur manquait quelque chose pour agir. Sans que je sache ce que c’était. Je n’allais pas tarder à découvrir ce que c’était. L’oncle Ludwig acceptait que j’aille n’importe où dans le manoir A une exception près. Une petite pièce, juste à côté de sa chambre. La seule qui était toujours fermée à clé. Ça m’avait toujours intrigué. Du coup, quand j’ai hérité du manoir de manière officielle, et que j’ai eu en ma possession toutes les clés, la première chose qui m’est venu à l’esprit, c’était de pouvoir enfin savoir ce qu’il y avait de tant mystérieux dans cette pièce. Ça a été l’erreur la plus terrible que j’ai pu faire. 

 

Un matin, je me suis donc rendu dans cette fameuse pièce. Au début, je n’ai pas trop compris pourquoi l’oncle Ludwig ne voulait pas que j’y entre. C’était une pièce banale qui n’avait pratiquement pas de meubles. A part un petit bureau, collé contre la fenêtre. Il était fermé à clé lui aussi. Je regardai dans le trousseau, et je vis une clé plus petite que les autres. C’était bien celle du bureau. Je l’ouvris, et à l’intérieur, je trouvais une boîte à musique. Magnifique. Elle devait sans doute dater de plusieurs siècles. Je savais que l’oncle Ludwig collectionnait des objets particuliers comme il le disait lui-même. Des objets que personne ne devait avoir en sa possession. Il les mettait tous dans une grande pièce. Chaque objet était placé derrière une vitrine, avec une étiquette sur la devanture indiquant son époque et ses particularités. Il y avait un couteau de chirurgien censé avoir appartenu à Jack L’Eventreur, un collier maudit, un livre qui aurait inspiré Lovecraft pour son Necronomicon, au pouvoir très dangereux, … Autant d’objets rares et précieux que j’avais malgré tout été autorisé à voir, sans pour autant les toucher. Alors pourquoi ne voulait-il pas que je puisse avoir accès à cette boîte à musique ? C’était vraiment très curieux, et je voulais en savoir plus.

 

Je voulus donc actionner la boite, mais il y manquait la clé pour l’actionner. Encore une impasse. Où mon oncle avait-il bien pu mettre cette clé ? Elle n’était pas dans le trousseau fourni par le notaire. De longues minutes je me triturais le cerveau pour savoir où elle pouvait bien avoir été cachée. Et un détail me revint. L’oncle Ludwig portait en permanence sur lui un collier étrange, serti d’une pierre volumineuse. Et si la clé était à l’intérieur ? Vu les précautions prises par ce dernier pour ne pas qu’on accède à cette boîte, cela semblait tout à fait plausible. Le notaire m’avait donné ce collier. Je me rappelais l’avoir rangé en bas, avec les autres artefacts. Je me précipitais alors dans la pièce aux objets rares, et y retrouvais le fameux collier. Je l’observais de plus près, et je vis sur le côté de l’encadrure de la pierre une sorte de petit poussoir, minuscule. Je pressais dessus, et la pierre s’ouvrit. A l’intérieur, une petite clé s’y trouvait. J’avais vu juste. Tout heureux de cette découverte et impatient de connaître le secret de la boîte à musique, je remontais à toute vitesse vers l’endroit où elle se trouvait. Une fois près d’elle, j’enclenchais la clé, et tournais plusieurs fois, afin de déclencher le mécanisme musical.

 

Instantanément, une musique s’éleva de la boîte. Très curieuse. Ça ne ressemblait pas vraiment à une musique d’ailleurs. On aurait dit une sorte de mélopée sinistre, comme des plaintes mêlées les unes aux autres, sur fond d’une série de notes qui semblaient ne pas avoir de logique musicale. On aurait dit une sorte d’invocation dont je ne parvenais pas à comprendre les paroles. J’avais la nette impression d’y percevoir un mélange de latin, de mésopotamien, de grec antique et d’arabe. Je connaissais ces langues car l’Oncle Ludwig me les avait enseignés. Je commençais à comprendre pourquoi maintenant. Il espérait sans doute me voir déchiffrer ce dialecte à priori incompréhensible. Mais alors pourquoi l’avoir caché ici ? Soudain, ma sensation d’être observé s’intensifia. Je regardais derrière moi, et je crus être plongé en plein cauchemar. Sortant des murs, du plafond, des sortes de spectres me regardaient, s’approchant de plus en plus. Ils n’avaient pas de visage, ni de corps à proprement parler. C’étaient comme des silhouettes aux traits indéfinis dont les contours semblaient se mouvoir en permanence, comme un brouillard ayant pris forme dans un espace bien défini, pour imiter un corps humain. Mais un corps dépourvu de jambes, avec des yeux rouges en lieu et place de la tête. J’étais terrorisé. C’étaient sûrement les « ombres » dont me parlaient l’oncle Ludwig. Ma peur s’accentua encore quand l’un d’eux me traversa le corps de part en part, comme une cible à atteindre, bientôt suivi par d’autres. Et plus ils s’adonnaient à ce petit jeu, plus je sentais mes forces s’affaiblir. Il devenait évident que c’était leur objectif. Rassemblant mon courage, je me précipitais hors de la pièce, déambulant dans les couloirs, en cherchant une issue à ce cauchemar. Mais plus j’avançais, plus la terreur m’envahissait. 

 

Bientôt, ce fut des dizaines de spectres qui s’amoncelaient autour de moi, certains me traversant comme l’avaient les autres, d’autres semblant plutôt observer mes réactions, comme s’ils attendaient que je devienne assez faible pour pouvoir mieux me contrôler. Jamais je n’avais eu une telle peur. J’avais beau regarder autour de moi, je ne voyais pas comment échapper à ce cauchemar. Les spectres me traquaient partout où j’allais, sortant de partout : tableaux, meubles, cheminées, sols, … J’avais l’impression d’être au beau milieu des limbes sans savoir comment j’y étais arrivé. Je parvenais malgré tout à me rendre à l’entrée du manoir, espérant pouvoir sortir. Mais là, nouvelle désillusion : des spectres s’étaient massés devant la porte, attendant que j’approche pour me vider de mes forces encore plus, sans doute jusqu’à l’épuisement. Et après ? Qu’est-ce qui allait se passer quand j’aurais été complètement vidé ? Est-ce que je deviendrais comme eux ? Cette perspective me glaçait le sang avec horreur. 

 

Je ne pouvais pas rester comme ça à leur merci. Il fallait que je trouve une solution. Trouver un endroit me permettant de m’enfuir, ou un moyen de les combattre. Mais comment ? Comment combattre des êtres immatériels ? Tout ça à cause de cette boîte que j’avais été assez stupide de déclencher. Mais oui : c’était ça la solution. La boîte. Il fallait que je remette la main dessus, et que j’arrête la musique. Mais pour ça, il fallait que je remonte dans la pièce où elle se trouvait, et donc affronter à nouveau les dizaines, voire les centaines de spectres voletant partout dans le manoir. Soudain, je me souvenais d’autre chose que la panique m’avait fait oublier. L’oncle Ludwig m’avait dit que si un jour j’étais en proie aux « ombres », je devrais me parer d’un des artefacts : la bague d’Odin, seule capable d’empêcher les ombres de s’en prendre à moi. Sans hésiter, je courrais vers la pièce aux artefacts, heureusement proche, et qui curieusement, semblait faire peur aux spectres. Sans doute à cause de la présence de la bague justement. Une fois à l’intérieur, je m’approchais de la vitrine où se trouvait la bague, brisait celle-ci et la faisait glisser à mon majeur. Je ressentis alors une étrange impression, comme si je sentais que rien ne pouvait m’arriver. Je devais malgré tout faire attention : l’oncle Ludwig m’avait averti de ne pas porter la bague trop longtemps, sinon le pouvoir divin de celle-ci pourrait finir par consumer mon corps de l’intérieur, la bague n’étant pas conçue pour être portée par un simple mortel.

 

Je ressortais de la pièce, et remontais vers l’étage où se trouvait la boite. Je voyais avec plaisir que les spectres s’écartaient à mon passage, mais je devais faire vite. Je sentais déjà les effets de la bague : une forte migraine s’était déclenchée et je ressentais des douleurs au ventre. J’arrivais enfin à la pièce où tout avait commencé Je m’emparais de la boite, et arrêtais le mécanisme. Pensant en avoir fini avec ce cauchemar, je fus vite déçu : les spectres étaient toujours là. Comment c’était possible. Il n’y avait plus de musique ! Mû par je ne sais quel instinct, je regardais la boîte, espérant trouver la solution en l’observant. Et là, je vis qu’il y avait un autre orifice à côté de celle où j’avais enclenché la clé. Sans réfléchir, j’enlevais la clé là où elle était, et je l’enclenchais dans l’autre, avant de la tourner. Une nouvelle mélopée se fit entendre, mais différente. On aurait dit que c’était la même mais à l’envers. Décidément, cette boîte était pleine de surprise. En tout cas, le système fonctionnait : je voyais les spectres être en moins grand nombre, reculant vers les endroits d’où ils étaient sortis. Au bout de quelques minutes, presque tous les spectres avaient disparu. Il ne restait qu’un ou deux réfractaires qui semblaient tenter de résister au pouvoir de la boîte. Mais il ne leur fallut pas longtemps pour succomber à leur tour, et revenir à leur endroit d’origine. Au même instant, je fus pris de douleurs terribles au ventre, je tremblais de partout, je n’arrivais plus à tenir debout. La bague. Il fallait que je l’enlève de mon doigt si je ne voulais pas être annihilé sur place. Seulement mon faible état me rendait la tâche difficile. 

 

Au prix d’un immense effort, je parvins néanmoins à retirer la bague et la jeter au loin. Je tombais au sol, complètement épuisé par le pouvoir de l’artefact. J’ai bien cru à cet instant que mes derniers instants étaient arrivés. Il me fallut je ne sais combien de temps pour me remettre. Une fois fait, je me pressais d’enlever la clé de la boite, et je remettais ce maudit objet de là où je n’aurais jamais dû le sortir : dans le bureau, que je fermais à clé lui aussi. Je comprenais mieux pourquoi l’oncle Ludwig ne voulait pas que j’ai accès à cet objet. Son pouvoir est bien trop dangereux. Du coup, je regardais la petite clé qui permettait d’ouvrir le bureau où se trouvait l’objet maudit, je la prenais entre mes deux mains, et la brisais net, afin de m’assurer de ne pas avoir à nouveau la tentation de l’ouvrir. Les spectres avaient beau être à nouveau inoffensifs, je ne voulais pas prendre le risque d’être à nouveau influencés.

 

A l’heure où je vous parle, j’ai par la suite tenté de détruire la boite, en brûlant le meuble où elle se trouvait, sans le moindre résultat. Le meuble a brûlé, mais pas la boite. J’ai essayé de la briser à coup de masse, en versant de l’acide dessus, rien n’a fonctionné. En dernier recours, je l’ai donc enterrée dans le jardin, très profondément, et j’ai fait bénir l’endroit où elle se trouvait. Ça peut paraître idiot dit comme ça, mais ne dit-on pas que plusieurs précautions valent mieux qu’une ? En tout cas, depuis qu’elle ne se trouve plus dans la maison, les spectres sont moins actifs. Ils sont toujours là, je le sens bien. C’est comme si j’avais le don de ressentir leur présence. Peut-être que c’est le cas, et que c’est pour ça que l’oncle Ludwig se sentait rassuré en ma présence, et qu’il m’a fait suffisamment confiance pour me montrer ses artefacts. Je ne le saurais sans doute jamais. J’espère juste que personne ne trouvera cette maudite boîte. Pour encore plus de précautions, dans le trou où elle se trouve, elle est enfermée dans une boite en plomb dont chaque ouverture a été scellée et soudée. J’ai appris à vivre avec cette sensation d’être observé en permanence, mais j’avoue que certains jours c’est difficile de ne pas perdre pied. Mais je m’accroche, afin de ne pas montrer aux spectres qu’ils peuvent à nouveau avoir l’ascendant sur moi. 

 

Mais tant que cette boîte est loin de la maison et de moi, ils n’auront pas la moindre chance de revenir dans notre monde. J’en reviens à ce que je vous disais au début de ce récit. Qu’est-ce qui peut faire naître dans un esprit l’idée de créer des objets aussi dangereux, pouvant mettre en péril le monde humain ? ça me dépasse. J’ignore où et de quelle manière l’oncle Ludwig est entré en possession de cette boîte, mais je sais aujourd’hui à quel point il a eu raison de tenter de me dissimuler son existence. Maintenant, je sais que les Ombres existent. Cette maison n’est sûrement pas la seule où elles officient, tout comme il existe sûrement d’autres artefact tout aussi dangereux, qui peuvent leur permettre de s’introduire dans notre dimension. C’est pourquoi j’ai décidé de parcourir le monde moi aussi à la recherche d’autres objets maléfiques du même type, de les acquérir, quel que soit le moyen, et de les rassembler ici, avec les autres. Ce sera désormais ma mission, jusqu’à ce que je trouve quelqu’un d’assez digne pour me succéder. Je m’adresse à vous désormais à qui j’ai conté mon périple. Si vous connaissez un objet similaire, ou quelqu’un qui en possède un, n’hésitez pas à me contacter. Je ferais en sorte que jamais cet objet n’ai le loisir de déclencher la moindre catastrophe, ni ne permette aux Ombres d’envahir ce monde. 

 

Publié par Fabs

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