ELLE VIENT D'EN-DESSOUS...

 

Quand on est un petit garçon, on est soumis à des dizaines de peurs, toutes aussi terrifiantes les unes que les autres. Et nombreux sont les lieux qui favorisent ces peurs. Des endroits sombres, où le moindre bruit peut faire battre le cœur de manière très forte. Et quand ceux-ci viennent d’un endroit propice à faire fuir la lumière, cette peur grandit de façon exponentielle. De tous les endroits pouvant faire peur à un haut degré pour un enfant, la cave tient le haut du podium. Les adultes ont beau se vouloir rassurant, en indiquant que ces petits bruits n’ont rien de méchant. Qu’ils ne sont que le résultat de bestioles tels que des souris, des insectes, parfois des tuyaux abîmés par le temps, se dilatant et se tordant sous l’effet du froid ou de la chaleur, suivant la saison. Ou bien d’infiltrations tombant sur des objets incongrus parsemant le sol de la cave, des étagères remplies de cavités provoquant des échos, ou encore le vent soufflant à travers les barreaux du soupirail…

 

Ce sont en tout cas les explications qu’on a donné au petit Ramon, 8 ans, pour lui faire perdre sa peur devenue irrationnelle de la cave. La faute à son grand frère qui a pris plaisir, au fil des années, à terroriser son petit frère à coup d’histoires lugubres, la dernière en date parlant d’une créature creusant le sol, et surgissant parfois dans les caves des maisons, afin d’y dévorer les petits garçons dont elle était friande, ainsi que le reste de sa famille. Cette créature, la CaveBeast, issu du folklore fantastique local, est née d’une histoire vraie, celle du massacre de tout un village de 25 habitants, en l’espace d’une nuit. Tous retrouvés à moitié dévorés dans leurs maisons par des animaux sauvages, ayant pénétrés on ne sait comment. Le seul indice étant des excavations découvertes dans les caves de chaque maison, d’où on suppose que l’animal est sorti, avant de remonter l’escalier et s’attaquer aux habitants pendant leur sommeil. On raconte que des traces de griffes d’origine inconnue ont été trouvées près des trous dans les caves. Celles-ci auraient été analysées par des laboratoires renommés, mais les résultats de ces analyses n’ont jamais été données au grand public.

 

Soit parce qu’il n’y avait rien de probant, et que les scientifiques chargés des recherches ont préférés ne pas alimenter une psychose collective en donnant des informations incomplètes, soit parce que ce qu’ils ont mis à jour était tout simplement inconcevable pour un esprit cartésien, et que là encore ils ont préféré ne rien dire, afin d’éviter une panique caractérisée dans la région en révélant l’existence d’une créature inconnue, capable de pénétrer dans les maisons, et tuer leurs habitants, et ce, quel que soit la matière du sol. Certaines caves étaient dotées de mur de ciment ou de béton renforcé, ce qui n’a pas empêché la bête des sous-sols, autre nom donné à cette créature aux allures de cryptide, de parvenir à avoir raison de ces matières… Nul n’a pu donner de description précise de cette fameuse créature, car les rares qui auraient pu le faire sont devenues ses victimes. Seul un dessin découvert dans l’une des maisons a pu donner une piste. Un dessin d’enfant montrant une bête sortant du sol, ressemblant à une sorte d’Orc, tels que décrits dans les romans de fantasy, ayant d’immenses griffes épaisses à la place des doigts. Le dessin présente également des trous à la place des yeux, pouvant faire supposer que la créature était aveugle. Comme les taupes dont les similitudes avec la créature étaient frappantes.

 

Comme elles, la CaveBeast devait se diriger au son, attirée par les bruits de pas, les cris ou divers autres bruits faits par les habitants des maisons. Ce qui suppose aussi une ouïe extrêmement développée de la part de la bête. Cependant, le dessin ayant été exécuté par un enfant, mis à part les esprits les plus à mêmes de croire à l’existence des cryptides et autres créatures surnaturelles, personne ne put y donner un quelconque crédit. Aujourd’hui, la légende de cette créature sert surtout de prétexte à épouvanter de jeunes enfants, en leur disant que s’ils ne sont pas sages, ils seront mis à la cave, et que la CaveBeast viendra la chercher pour la dévorer. Certains disent que cette créature aurait été créée par le gouvernement, et qu’elle se serait échappée d’un laboratoire top secret, sans pour autant pouvoir prouver quoi que ce soit étayant cette thèse. D’autres disent que c’est l’animal de compagnie d’un démon de l’enfer, dont le propriétaire n’a plus d’emprise sur elle, ou parce que celui-ci a été tué par des chasseurs de démons. D’autres enfin parlent d’une créature extra-terrestre dont le vaisseau s’est écrasé sur terre. Cette dernière thèse est la plus populaire. Surtout depuis la mise à jour d’un cratère trouvé dans la forêt jouxtant le fameux village à l’origine de la légende, découvert peu après le massacre. 

 

Un immense trou de plusieurs dizaines de mètres de diamètres. Impossible de savoir ce qui a été découvert au sein de ce cratère, ni de quelle manière il s’est formé, l’armée ayant été mobilisée pour rendre inaccessible la zone à toute personne tentant de s’approcher du périmètre de la forêt où il se trouve. Accentuant encore plus la thèse du crash d’un vaisseau venant d’un autre monde bien plus proche de la réalité que ne veulent bien le dire les autorités. Celles-ci ont bien tentées d’indiquer que des émanations toxiques sortant du cratère expliquaient cette mise en quarantaine de la zone, mais sans donner d’autres détails. Toujours est-il que le cratère est toujours impossible d’accès à l’heure actuelle, près de 6 ans après sa découverte. Rajouté à cela qu’une base militaire a été érigée à quelques mètres de la forêt, et même les alentours du village ont été interdit d’accès. Tout ces faits ont forgé la légende de la CaveBeast. Car en dehors du village, d’autres cas de morts suspectes dans des habitations situées à plusieurs kilomètres de ce dernier ont été relayées par les médias, les mois suivants le drame.  Toutes les victimes présentant des traces identiques à celles relevées sur les cadavres du « Village Sanglant », tel que décrit dans les journaux à scandales de la région. A ce jour, on dénombre près d’une quarantaine de familles ayant été « visitées » puis décimées par cette créature insaisissable…

 

C’est donc dans ce contexte que le petit Ramon se trouve, ayant appris l’existence de la CaveBeast par son cher frère, et depuis, il lui est devenu impossible de s’approcher, ne serait-ce que de la porte de la cave, sans éprouver une peur intense. Ses parents ont bien tenté de lui dire de ne pas écouter les histoires de son imbécile de frère, selon leurs propres mots, cela n’y a rien fait. Ramon ressent des sueurs froides rien qu’en évoquant ladite cave, persuadé que la CaveBeast va peut-être y surgir, et le tuer, lui et sa famille… Et cette idée le terrorise chaque jour un peu plus, ayant développé une sorte de psychose que ses parents n’ont pas réussis à faire partir. Pourtant, ils ont tout tenté pour lui faire enlever cette peur de la tête. Même son frère, le 1^er fautif, a voulu réparer son erreur en lui expliquant que la CaveBeast n’était qu’une légende de la région, et qu’il n’était même pas sûr que le fameux « Village Sanglant » et le cratère avaient bien existés. Ramon lui répondant que s’il lui disait maintenant, c’était justement parce que c’était vrai, et qu’il ne voulait pas qu’il s’inquiète, et surtout parce que c’était leurs parents qui lui avaient demandés de lui dire ça.

 

Devant le refus de Ramon de ne pas accepter que l’existence de cette créature n’était dû qu’à l’imagination de certaines personnes voulant donner une explication à un mystère, ses parents n’ont eu d’autre choix que de lui faire suivre une thérapie, afin de lui faire enlever cette peur irraisonnée de la tête. Pendant près de 3 semaines, Ramon dut aller voir un psychiatre, qui parvint, à force de patience et de gentillesse, à lui faire comprendre que toute l’histoire de la CaveBeast n’était rien de plus justement, qu’une simple histoire pour faire peur aux petits enfants. Et rien de plus. Qu’il ne fallait pas y croire. Que les bruits qu’on entendait parfois dans la cave pouvaient être certes effrayants, mais que ça ne voulait pas dire pour autant que des bêtes monstrueuses y trouvaient refuge, dans l’espoir de dévorer les habitants de la maison où elle se trouvait. Au début, Ramon ne voulait pas en démordre, et continuait d’être persuadé qu’il y avait bien une créature dans les sous-sols à la recherche de victimes pour rassasier son estomac vorace. Il soutenait qu’il avait vu plusieurs articles sur Internet parlant de l’histoire du « Village Sanglant », des analyses faites par les scientifiques, dont les résultats n’ont pas été donnés, ce qu’il trouvait bizarre.

 

Le psychiatre lui fit montrer d’autres articles, venant de sites scientifiques, démontrant que les victimes du fameux « Village Sanglant » avaient en fait été intoxiqués par du méthane, suite à une erreur d’une société ayant voulu extraire ce gaz naturel d’un lac situé au cœur de la forêt. Un réseau souterrain a été mis en place, traversant le fameux village. Mais le matériel utilisé avait été fabriqué à l’économie, et de nombreuses fuites ont eu lieu, le méthane sortant du sol à l’air libre, en ayant envahi le village. Ces émanations ont déclenché des hallucinations chez les villageois, ceux-ci allant même jusqu’à s’infliger des blessures eux-mêmes, avec des couteaux, des lames de rasoirs, ou bien leurs propres ongles, afin de faire cesser les démangeaisons dont ils se disaient assaillis. Ce sont des caméras de surveillance installées dans le village, afin d’observer tout dysfonctionnement des installations du gaz extrait, qui ont permis de savoir ce qui s’était passé. Comme la société voulait éviter toute mauvaise publicité face à ce drame, en accord avec l’armée et le gouvernement, et pour éviter une panique dans la région, craignant qu’ils soient eux aussi soumis au gaz s’étant propagé dans les sous-sols, elle a fait planer le mystère autour de ce qui s’était vraiment passé. La légende du « Village Sanglant » est née ainsi.

 

Ce sont les révélations d’un ancien employé de la société, il y avait quelque mois de ça, provoquant un immense scandale, qui avait mis à jour la vérité sur cette légende colportée par des personnes dotées d’une grande imagination. Le psychiatre lui montra même des coupures de presse révélant le scandale. La société a fait faillite, suite à un procès retentissant, et plusieurs personnalités politiques, ayant pris part au « masquage » de la vérité, en échange de pots-de-vin, ont été destituées de leurs fonctions, et sont aujourd’hui en prison, ou ayant purgées de très lourdes amendes, en plus d’une interdiction d’exercer une activité dans leur profession pour de longues années, mettant fin à leur carrière politique. Quant à l’armée, elle a été vivement critiquée, mais aucune sanction véritablement significative n’a été mise en place contre elle. Le rôle exact des dignitaires officiant à l’époque n’ayant pu être définie avec exactitude.

 

Ramon avait écouté avec attention les propos du psychiatre, vu les articles sur les sites mentionnés par celui-ci. Et avait fini par comprendre que la légende du CaveBeast n’était que pur mensonge. Et que son frère était bel et bien l’idiot décrit par ses parents. Ayant été officiellement déclaré guéri par le psychiatre, les parents de Ramon arrêtèrent la thérapie, devenue inutile, car ayant « retrouvé » leur fils tel qu’il était, ne souffrant plus de cette peur stupide. Ramon avait fini par oublier toute cette histoire. Et puis un soir, alors qu’il était dans sa chambre, son casque sur les oreilles à écouter son groupe de métal favori, il crut percevoir des bruits inhabituels dans la maison. Au départ, il pensait que c’était encore son frère qui avait fait des siennes, et qu’il se faisait réprimander par ses parents, comme d’habitude. Mais les bruits se faisaient plus insistants, et cela commençait à le déranger pour entendre sa musique. Il enleva son casque, et sortit de sa chambre pour se rendre compte par lui-même du pourquoi de tout ce bruit. Il descendit l’escalier afin de se rendre au rez-de-chaussée de la maison. Il fut étonné qu’un lourd silence parsemait la maison à présent. Il se rendit à la cuisine, pensant y trouver sa mère en train de préparer le repas. Il était déjà 19 heures, et c’était l’heure habituelle où ils dînaient.

 

D’ailleurs il trouvait étonnant que son frère ne soit pas venu cogner à sa porte pour lui indiquer l’heure du repas, comme il le faisait d’habitude. Ramon se dit néanmoins que s’il venait de se faire sermonner, il avait sans doute oublié, pensant à autre chose qu’à prévenir son petit frère. Mais en ouvrant la porte de la cuisine, il trouva une pièce plongée dans le noir total. Il tenta d’allumer la lumière, mais celle-ci ne fonctionnait pas. Cependant, il lui semblait entendre des sons. Il appela sa mère, pensant qu’elle était là, quelque part, attendant que son père remette les fusibles pour restituer la lumière dans la pièce. Oui, c’était sûrement ça se disait Ramon. Un fusible qui a sauté, rien de plus. Mais personne ne répondit. Puis, des bris de vaisselle se firent entendre, suivis de pas lourds, et d’un grognement. Ramon commençait à avoir peur, et appela à nouveau. Cette fois, il eut une « réponse ». Sous forme d’un cri semblant venir d’une énorme bête, tel que le faisait percevoir sa stature sur la table de la cuisine. Il ne voyait qu’une silhouette, mais elle était énorme et d’autres grognements résonnèrent dans la pénombre, et là il vit des yeux luminescents d’un jaune profond le fixer. Il ne voyait rien, mais il lui semblait deviner que quoi que ce soit qui était là, ce n’était certainement pas humain.

 

Et puis il eut l’idée de prendre son portable, afin d’avoir de la lumière. Au moment même où il sortait celui-ci, il ressentit un choc sur la poitrine. La « chose » sur la table venait de lui lancer quelque chose qui l’avait frappé, avant de tomber au sol. Il mit en place la fonction torche de son téléphone, et dirigea la lumière émise à ses pieds, afin de savoir quel objet avait été lancé. Mais ce n’était pas un objet… C’était… La tête de sa mère ! Elle avait été arrachée, d’immenses traces de griffes traversant son visage. Ramon était horrifié à un tel point qu’il n’arrivait pas à sortir un son de sa bouche. Il entendit la bête rugir, puis il entendit un son de chute, signifiant qu’elle venait de descendre de la table où elle se trouvait. Terrorisée, Ramon dirigea la lumière de son portable devant lui. Devant lui, une créature monstrueuse portant des traces de terre sur l’ensemble de son corps le regardait, montrant une mâchoire qui aurait rendu jaloux le requin des « Dents de la Mer ». Il ne parvenait pas bien à définir ce que c’était exactement, mais ce qu’il savait, c’est qu’il devait fuir. Il ouvrit la porte de la cuisine en trombe, courant dans le couloir.

 

Derrière lui, la créature avait pulvérisé la porte, projetant des débris de bois sur les murs et le sol, avant de se mettre à poursuivre le pauvre Ramon, en proie à la panique la plus totale. Il courut jusqu’à la porte d’entrée, espérant pouvoir sortir et ainsi échapper à cette monstruosité dont il entendait les rugissements semblables à un lion en furie, sans compter le bruit de ses pattes se posant sur le sol dans un bruit assourdissant. Parvenu à la porte qui aurait dû être salvatrice, il se figea d’horreur. Son père gisait au sol, la main encore accrochée à la poignée de la porte, le dos lacéré de toute part, laissant s’écouler une immense flaque de sang au sol, tel que lui révélait la lumière de son téléphone. Ramon pleurait en voyant ce spectacle. Il n’avait pas vu son frère, mais vu l’état dans lesquels il avait vu ses parents, il y avait de grandes chances que lui aussi soit dans un état guère plus enviable… La créature rugissait de plus belle, et pris d’un instinct inattendu, ou peut-être était-ce juste de la chance, Ramon évita de justesse l’assaut de la bête qui, dans son élan, se fracassa contre le mur droit à côté de la porte. Elle tenta de se relever, mais glissait sur le sang parsemant le sol. Le sang de son père…

 

Profitant de ce sursis, Ramon cherchait un endroit où fuir et se mettre à l’abri, en attendant de trouver de quelle manière échapper à ce monstre, et se rendre chez un voisin, où il pourrait téléphoner à la police, l’armée ou tout autre personne à même de mettre fin aux méfaits de cette créature de cauchemar. Il aurait pu le faire avec son téléphone, mais il ne recevait aucun réseau. Courant comme jamais il ne l’avait fait, il aperçut la porte de la cave. Cette fameuse pièce qui l’effrayait tant avant pourrait bien être ce soir sa seule chance de survie. Il accentua sa course, alors qu’il entendait la créature s’être remise à sa poursuite, étant apparemment parvenu à se dépêtrer de la flaque sanglante qui l’avait freinée auparavant. Il parvint à atteindre la porte de la cave, l’ouvrit, et la referma immédiatement derrière lui. Il abaissa la grande plaque en métal forgé permettant de consolider la porte. Celle-ci était renforcée en acier de l’intérieur. Une précaution prise par son père, en cas d’inondation, afin d’éviter d’être envahi par les eaux montantes. La maison était située dans une zone inondable, et la rivière proche avait déjà été en crue à plusieurs reprises. Raison pour laquelle ses parents avaient obtenu un prix moindre pour son achat.

 

Ramon entendait la créature s’acharner sur la porte, rugissant de plus belle de manière terrible. Il descendit les escaliers, bien que peu rassuré par l’ambiance de la cave, écoutant des rongeurs se faufiler sur les meubles constituant le petit atelier de bricolage de son père. Mais si ce son avait le don de le terroriser il y avait encore quelques semaines, aujourd’hui, en opposition de la bête tentant de défoncer la porte, ce bruit-là était plutôt rassurant… Arrivé en bas, il avança dans la pénombre, son téléphone s’étant déchargé, et le privant ainsi de lumière. Il avançait à tâtons, tandis qu’il entendait que le monstre derrière la porte semblait se lasser de ses attaques, ses coups faiblissant de plus en plus, jusqu’à ce que Ramon n’entende plus rien. Rassuré que la porte ait tenu le coup, il tenta de se diriger grâce à la lumière de la lune qui filtrait par le soupirail. C’est là qu’il vit le trou. Comme dans la supposée légende que lui racontait son frère. Cette fameuse légende que le psychiatre lui avait certifiée n’être qu’une invention. Seulement voilà : « l’Invention » était dans sa maison. Elle avait tuée toute sa famille. Et était entrée par la cave, en creusant une ouverture par les sous-sols constitués de la terre environnante de la région.

 

La CaveBeast existait bel et bien. Du coup, Ramon repensait à toute l’histoire du « Village Sanglant » qui était donc une réalité finalement. Toute cette histoire de société, de gaz et autre n’avait été qu’une immense machination mise en place par l’armée pour cacher l’existence de cette créature. Et elle s’était débarrassée de ceux connaissant la vérité parmi la classe politique en les imbriquant dans un faux-scandale, y compris la société qui avait sans doute aidée à étudier le fameux cratère. Ramon en était à s’en vouloir d’avoir cru ce que lui disait ce foutu psychiatre, quand il lui sembla entendre un bruit de grattement. Ce n’était pas celui d’un rat creusant une des parois. C’était bien plus fort… Et ça venait d’en dessous de lui… ça venait du sous-sol… Du trou de la cave… Et là, malgré la pénombre, il vit une masse énorme émerger de ce dernier… Mais ça n’avait pas de sens…. La créature était en haut, dans la maison. Comment pouvait-elle être ici en même temps ? Remarquant la hauteur de la silhouette qui se mit à émettre des grognements, Ramon se rendit compte alors que la créature dans la maison était plus petite que celle se trouvant devant lui… Il se mit à rire nerveusement… ça voulait dire que sa famille avait été tuée… Par un enfant, peut-être même un bébé de cette race…

 

Ça voulait dire aussi qu’il n’y avait pas qu’une seule créature, mais plusieurs… Et qu’elles avaient commencé à se reproduire… Ramon se disait qu’en ce moment même, d’autres créatures étaient peut-être en train de s’introduire chez les voisins… Peut-être même qu’ils étaient déjà tombés sous le coup de leurs griffes… Tout comme il allait tomber lui aussi… Avant de finir dans l’estomac de l’adulte qui venait de se hisser totalement hors du trou, et commençait à s’avancer vers le pauvre Ramon qui était tombé à genoux, tétanisé par la peur… Lui qui pensait avoir réussi à vaincre sa peur de cette cave… Elle venait d’atteindre son apogée… Et allait aussi devenir sa tombe….

 

Publié par Fabs