31 oct. 2022

LE RITUEL DE L'ABONDANCE : MARION

 

 

😈Cette histoire est issu du collectif que je forme avec les chaines LT SONY HORROR STORIES, REINE DES ENFERS CREEPYPASTA, TERREUR NOCTURNE CREEPYPASTA et DOLI ASHES. Tout comme "Les Soeurs Démoniaques", notre précédente collaboration, il s'agit d'une seule et même histoire, mais vue de 4 points de vue différents, de la part des 4 personnages principaux. 

🎃Ici, nous avons corsé la chose, car pour chaque histoire, le personnage est confronté à deux choix à l'issue du rituel qu'il découvre. L'un ou il est contraint de fuir ou refuse de procéder au rituel ; l'autre où il y procède, avec les conséquences que cela entraine.

🙂Pour cette version écrite, je place à la suite les évènements d'avant rituel, suivis des deux choix. Et cela pour chacun des 4 personnages (le chef d'entreprise Alain, l'ancienne mercenaire Claire, l'infirmière Marion, et la jeune Annette). Pour plus de plaisir, je ne peux que vous recommander de découvrir les versions vidéo sur les chaines YouTube du collectif, dont le lien est placé en fin de chaque texte et ses 2 choix. 

 

AVANT LE RITUEL

 

On parle souvent dans les histoires de l’amour maternel, paternel, fraternel, sans indiquer lequel a un ascendant sur l’autre. Lequel est le plus important ? En fait, cela dépend de la situation dans lequel on y est confronté. Dans mon cas, la raison qui m’a poussée à me rendre dans cet entrepôt, suivant en cela les recommandations d’un rituel découvert sur YouTube, c’est mon frère. Mon frère qui m’a toujours protégée tout au long de sa vie. Mon frère qui est allé jusqu’à se brouiller avec nos parents, qui n’acceptaient pas mes orientations sexuelles, qui voyait en moi une aberration de la nature, selon les propres mots de mon père, simplement parce que je préférais les filles aux garçons. A chaque fois que je me retrouvais dans une situation difficile, il était là pour me sortir du gouffre dans lequel je me trouvais. Il n’a jamais hésité à courir vers moi, sacrifiant même à deux reprises son boulot, pour me faire remonter. En parlant, en me consolant, en m’aidant à accepter ce que j’étais, en utilisant ses contacts pour me permettre de trouver un travail…

 

Je ne connais aucun frère qui ait été aussi attentionné au nid à problèmes que j’étais. Toujours à me questionner si je ne devrais pas tout arrêter, lâcher la vie, et réfléchir à la manière d’en finir. Si vous saviez le nombre de fois où il m’a littéralement engueulé à chacune de mes idées noires… Me secouant, me boostant pour que je cesse d’avoir ces pensées dans ma tête. Il a sacrifié sa vie entière à faire de moi quelqu’un qui a enfin accepté d’être ce que je suis, et croyez-moi : il en a bavé pour me faire parvenir à ça… Il a même mis sa santé en danger, alignant les nuits blanches où il me parlait au téléphone, multipliant les messages sur mon portable, pour s’assurer que mon moral était au beau fixe, sans faire attention à son propre état. Il se privait parfois plusieurs jours de manger, pour pouvoir me surveiller, moi et mes idées sombres. J’avais beau lui dire qu’il devait penser à lui plutôt que de s’occuper de moi, qu’il n’avait pas le droit de se sacrifier comme il faisait. Il se foutait de mes demandes, ne pensant qu’à mon bien-être, et rien d’autre…

 

Des années de sacrifices en tout genre qui ont fini par payer, puisque qu’aujourd’hui, j’ai fini par aimer qui j’étais, j’ai appris à vivre, à avancer dans la vie plus que jamais, sans songer à me détruire par l’alcool ou la drogue. Tout ça grâce à lui. Mais il en a payé le prix. A force de se faire du souci pour moi, il a développé des problèmes cardiaques de plus en plus importants. Et aujourd’hui, il est hospitalisé à l’hôpital où je travaille. Un poste obtenu grâce à son aide, là encore. Son cœur est dans un état tel qu’une transplantation est devenue primordiale pour qu’il espère encore vivre. Je me sens tellement coupable de son état, tellement démunie de ne pouvoir rien faire pour qu’il puisse se sortir de ce cauchemar qui me ronge. Je sens que je retombe peu à peu dans mes angoisses d’antan, craignant le coup de fil m’annonçant qu’il est parti chaque jour. Depuis des semaines, je ne pense qu’à ça. J’aimerais tant lui venir en aide, comme il l’a tant fait pour moi.

 

Il y aurait bien une solution, fournie par un collègue qui a vu ma détresse. Une clinique, située en Allemagne, qui pourrait me donner la solution pour sauver mon frère. Les médecins qui y officient ne sont pas trop regardant sur les raisons poussant à demander leurs services. Du moment qu’on les paie. Mais ils demandent une somme énorme, bien plus que ce que je suis capable de donner, pour offrir à mon frère la chance de recevoir un cœur compatible. Cependant, en retour, je ne dois poser aucune question sur la provenance de l’organe remplaçant celui défaillant de mon frère. Je sais que tout ça n’a pas l’air très légal, mais franchement je m’en fous. Tout ce qui compte, c’est de sauver mon frère. Quel que soit la méthode, quel que soit le sacrifice, je veux faire pour lui ce qu’il a fait pour moi.  J’en étais à un stade où j’ignorais comment réunir l’argent nécessaire pour l’opération, quand je suis tombé par hasard sur cette vidéo YouTube. Une vidéo décrivant un étrange rituel, qui pourrait m’apporter la solution à mon dilemme.

 

[VIDEO DU RITUEL]

 

Je ne peux pas nier que j’étais sceptique après avoir vu cette vidéo, mais franchement, au point où j’en étais, j’étais prêt à tout pour obtenir l’argent qui me permettrait de sauver mon frère. Alors, j’ai revue plusieurs fois la vidéo, pour m’assurer de bien comprendre les différentes étapes, je l’ai même rajouté dans la liste de mes favoris sur mon portable. Le rituel indiquait qu’il devait s’effectuer dans un entrepôt bien particulier, réputé pour être situé au-dessus du portail évoqué dans la vidéo, et permettant d’invoquer la créature pouvant me faire obtenir l’argent dont j’avais besoin. Il y avait une contrainte : il ne pouvait s’effectuer que le 31 de chaque mois. Et nous étions déjà le 27. Cela me laissait peu de temps pour réunir ce qu’il fallait pour l’exécution du rituel, et bien assimiler les étapes à effectuer. Mais le cœur de mon frère pouvant lâcher à tout moment, j’étais déjà dans l’urgence. C’était la seule chance qui me restait pour avoir la somme nécessaire à donner à cette clinique, capable d’assurer la survie de celui qui avait tant sacrifié pour moi.

 

J’étais décidée à ne pas reculer. Et le 31, tard dans la nuit, une fois tout ce dont j’avais besoin, placé dans un sac à dos, je me dirigeais vers le fameux entrepôt évoqué dans la vidéo… Une fois sur place, je voyais quelqu’un franchir la porte de l’entrepôt. Je n’étais donc pas la seule à avoir vu la vidéo, et être au moins aussi désespérée que moi pour avoir recours à une solution de ce type. Du coup, je me sentais hésitante à franchir à mon tour la porte, me demandant si la créature invoquée à la suite du rituel accepterait de donner ses services à plusieurs personnes. Il n’y avait rien de détaillé dans la vidéo en ce sens, et peut-être que c’était sans importance, mais je ne pouvais m’empêcher de trembler, au fur et à mesure que je me rapprochais de la porte. Sans savoir si cela était dû à la peur des conséquences d’invoquer une telle créature, ou tout simplement que j’arrive trop tard pour effectuer le rituel…

 

CHOIX 1 : LE REFUS

 

J’étais juste devant la porte, réfléchissant encore à ce que je devais faire, scrutant les environs, avec cette peur de faire le mauvais choix. C’est à cet instant, que j’entendais derrière moi le bruit de pas se rapprochant dans la même direction que là où je me trouvais. Encore un. Si je voulais multiplier mes chances, je devais entrer sans me poser plus de questions. Alors, je tournais la poignée de la porte, et pénétrais à l’intérieur du dépôt. Devant moi, à plusieurs mètres, je voyais une personne, un homme, guère plus âgé que mon frère, dans la quarantaine, affairé à effectuer les éléments propres au rituel évoqué sur la vidéo YouTube. Si un moment, j’ai espéré que l’arrivée de cette personne m’ayant précédée n’était peut-être qu’une coïncidence, et qu’elle n’avait pas de rapport avec le rituel, maintenant je savais qu’il n’en était rien. Au vu de ce que je voyais devant moi, il était évident qu’il y aurait de la concurrence, et j’ignorais ce qu’il pourrait en découler. Mais la motivation de sauver mon frère restait intacte, alors je m’approchais dans la direction de l’homme.

 

 Ayant entendu mes pas, il se retournait, me souriant et m’invitant à venir se joindre à la « fête », tel qu’il l’indiquait. Sans plus me poser de questions, je continuais de marcher, et m’installait à côté de l’homme. Rompant la glace, il m’expliquait les raisons de sa venue ici. Il comptait sur le rituel pour sauver son entreprise, par suite de plusieurs déconvenues causées par des fournisseurs indélicats. Il semblait au moins aussi abattu que moi, et à mon tour, je lui expliquais ce qui m’avait amené. Nous fûmes bientôt rejoints par deux autres personnes, qui, elles aussi, donnèrent la raison de leur venue. On se mit à plusieurs pour finir d’exécuter le rituel, en suivant scrupuleusement les directives de la vidéo que nous avions tous vus sur YouTube. A croire que le destin avait voulu nous réunir pour bénéficier de la chance offerte par l’offrande que pouvait nous apporter la créature invoquée.

 

Et elle apparut à nos yeux ébahis, après qu’un éclair luminescent soit sorti du sol, illuminant tout l’intérieur de l’entrepôt, et nous laissant immobilisés par le spectacle qui se déroulait devant nous. C’est alors que le couperet tombait. La créature indiquait qu’elle ne pouvait accorder l’abondance qu’à un seul d’entre nous. Alors qu’il nous faudrait choisir qui bénéficierait de ses services. Il ajoutait qu’il nous laissait 5 minutes pour discuter entre nous, afin de déterminer qui serait l’élu. Je voyais l’une des deux femmes, celle qui semblait la plus âgée, glisser sa main dans son veston, et je perçus le reflet d’une arme. Instinctivement, je me levais, et repartais en direction de la porte de l’entrepôt. Je voulais sauver mon frère, et si je mourrais ce soir, comment le ferais-je ? L’idée me révulsait, mais je n’avais d’autre choix que de demander à mes parents, ceux-là même qui m’avaient renié, de faire appel à leur cœur de père et de mère, pour qu’il me fournisse l’argent nécessaire pour l’opération clandestine.

 

Une fois dehors, replongeant dans l’obscurité, les bruits de détonation que j’entendais à l’intérieur de l’entrepôt me confortait dans l’idée que j’avais fait le bon choix. Je marchais en direction de mon appartement, la peur au ventre, car je savais qu’il me faudrait désormais convaincre mes parents pour que mon frère puisse continuer à vivre. J’aurais préférée ne pas en venir à cette solution, mais au vu de la mauvaise surprise du rituel, du fait de ses conditions particulières indiquées par la créature, c’était le seul espoir qui me restait…

 

CHOIX 2 : L'AFFRONTEMENT

 

Parvenant à maitriser mes tremblements, j’inspirais un grand coup pour me donner du courage, tout en posant mes doigts sur la porte, en me répétant sans cesse dans me tête que je n’étais pas venue jusqu’ici pour renoncer maintenant. C’était pour mon frère que j’étais là. Pour rembourser ma dette envers lui pour toutes les fois où il m’avait permis de ne pas plonger dans un gouffre sans fond, dont je ne serais certainement pas sortie indemne. Voire restée à l’intérieur pour l’éternité. Alors, j’éliminais mes doutes, et j’entrais. A l’intérieur, je ressentais le froid des tôles constituant les murs de la bâtisse, du fait d’un vent glacial s’y engouffrant et parvenant jusqu’à mon corps. Pourtant, je n’avais pas ressenti ça avant d’entrer dans le dépôt. C’était étrange. Je m’apercevais alors que la personne qui avait franchi la porte avant moi était déjà installée au centre du bâtiment. Un pentagramme fait de sel était dessiné sur le sol, avec des bougies à ses 5 extrémités, comme l’indiquait de le faire la vidéo du rituel sur YouTube.

 

Je m’approchais prudemment, observant tout autour, comme si je craignais que tout l’enfer me tombe dessus si je n’y prenais pas garde. Je sais, dis comme ça, c’est ridicule. Tant que le rituel n’était pas achevé, il y avait peu de risques. On n’était pas dans un épisode de Supernatural non plus… Et puis surtout, la vidéo précisait qu’on n’avait pas de certitude que la créature répondrait à l’appel. Il n’y avait aucune assurance que je ne sois pas venu pour rien ce soir. Tout comme l’homme déjà présent, qui venait de se rendre compte de ma présence, et m’invitait à le rejoindre en s’asseyant près de lui. Son visage chaleureux et souriant me fit perdre ma méfiance en cet endroit lugubre, et je m’installais sur sa gauche, tout en me présentant.

 

« Enchanté, Marion. Pour ma part, je me nomme Alain. Je suppose, au vu de ta présence ici, que tu as toi aussi vu la vidéo du rituel ? Et que pour toi aussi, la perspective d’obtenir l’argent nécessaire pour résoudre tes problèmes t’as incitée à venir ici ce soir ? »

 

Devant l’évidence, je ne pouvais que répondre par l’affirmative. Je lui indiquais la raison pour laquelle j’étais ici. Mon frère à l’hôpital, la clinique allemande pouvant le sauver, mais demandant une somme astronomique, et donc le rituel qui était ma seule chance véritable de pouvoir réunir autant d’argent pour l’opération.

 

« Je comprends. Mon parcours est différent, mais tout comme toi, je vois ce rituel comme la solution à mon dilemme. S’il réussit, et que la créature daigne apparaitre et m’accorder ce que je demande, ce sera l’occasion pour moi de sauver mon entreprise »

 

Voyant que j’observais la peluche mentionnée dans la vidéo, il me demandait :

 

« Le rituel ne précise pas si on doit être seul, ou si on peut on mettre plusieurs. Mais je suppose que ça ne devrait pas influer si tu places ta peluche toi aussi au centre du pentagramme. Tu l’as bien amené avec toi ? »

 

Pour répondre à sa question, je mettais mon sac à dos au sol, contenant les objets indispensables au rituel : sel, bougies… et peluche. La plupart des éléments ayant déjà été disposés par Alain, y compris sa peluche, il ne me restait qu’à rajouter la mienne. Un vieux zèbre qui m’avait accompagné toute mon enfance. Alain m’invitait à disposer mon sang sur les parties de la peluche, toujours conformément à la vidéo YouTube du rituel. Tête, cœur, et un 3ème emplacement au choix du « demandeur ». J’utilisais l’épingle que j’avais prévue à cet effet, me piquant le doigt, et je répandais le sang sur ma peluche. En choisissant le bras gauche comme 3ème emplacement. Ensuite, je la plaçais près de la sienne, un classique « teddy », qui semblait sortir récemment de l’étalage d’un magasin de jouets.

 

« Je sais que vous vous posez la question. Alors, oui, il est tout neuf, n’ayant pas conservé les vieux jouets de quand j’étais gosse. Mais le rituel ne spécifiait pas l’âge de la peluche. Alors, je suppose que ça ne devrait pas poser de problème… »

 

A peine avions-nous échangé là-dessus que nous entendions la porte de l’entrepôt s’ouvrir à nouveau, avant de se refermer. Alain et moi nous retournions, et deux personnes, deux femmes d’âge différents, s’avançaient vers nous peu à peu.

 

« Bonjour. Vous aussi, vous êtes venus pour le rituel ? »

 

C’était la plus jeune qui venait de parler. L’autre femme, plus âgée, rajoutait de manière sèche, comme pour répondre à la question :

 

« ça me semble évident, non ? Je doute qu’ils soient là pour jouer aux dominos. En plus de ça, ils nous ont mâché le travail à ce que je vois. Le pentagramme est déjà en place. On n’a plus qu’à mettre nos peluches avec notre sang en place »

 

Aussitôt, la femme, qui se présentait sous le prénom de Claire, sans l’once d’une hésitation, sortait un canif, et s’entaillait un doigt, mettant tout le monde mal à l’aise par cette action. Elle disposait le sang sur sa peluche, et la lançait sur les nôtres, avant de s’asseoir au sol à son tour. La plus jeune se nommait Annette. Au contraire de Claire, elle tremblait de partout, hésitant pour se décider à se piquer un doigt avec une aiguille. Voyant sa peur, je me proposais de l’aider. Ce qu’elle acceptait. Je lui demandait de fermer les yeux, pendant que je la piquais. Elle émettait un petit gémissement, pendant que Claire s’amusait de la détresse de la jeune fille

 

« Mais c’est pas vrai… Quelle chochotte ! Et ça veut faire un rituel… T’aurais fait comment si Mère Thérésa avait pas été là ? »

 

Alain tentait de calmer le jeu :

 

« Vous êtes dur, Claire. Elle est jeune, et elle a peur, tout comme nous. On ne sait pas ce qu’elle a vécue. Ce n’est pas très gentil de se moquer sans savoir »

 

Claire regardait Alain, d’un air méprisant.

 

« Ah ouais ? Et toi, t’es qui ? Son Psy ? Je suis pas venue là pour faire la baby-sitter, mais pour que ce rituel m’apporte ce que je suis venu chercher. Rien à foutre de vous tous. Vos vies ne m’intéressent pas. Continuez de vous occuper de Miss Sainte Nitouche si vous voulez, moi je fais comme je le sens »

 

Alain n’insistait pas, conscient que la personnalité de Claire n’était pas disposé à une once d’humanisme. Pour ma part, après avoir aidé Annette à mettre son sang sur sa peluche, et la mettre auprès des autres, je tentais de la rassurer, voyant son état de panique à l’idée de ce qu’elle s’apprêtait à faire, comme nous tous ici présent. Durant le temps où nous attendions de voir si le rituel fonctionnerait, Claire et Annette nous indiquèrent leur parcours à elle aussi. Ce qui les avaient poussées à venir ici, à exécuter un rituel dans l’espoir d’obtenir l’argent nécessaire pour se sortir de leur situation. Chacun de nous était venu ici dans un but différent. Chacun avec une personnalité propre. Sans savoir si la créature viendrait ou non, le rituel manquant d’explications en ce sens.

 

Et puis, alors que nous commencions à penser que nous étions venus pour rien, Claire s’étant même levée, et s’apprêtait à s’en aller, clamant haut et fort qu’elle aurait dû se douter qu’une vidéo YouTube comme celle-là, c’était du « flan », le sol se mit à trembler, et nous vîmes les peluches comme absorbées par le sol qui se parait d’une immense gerbe de lumière noire. C’était comme si l’enfer s’ouvrait sous nos yeux. L’instant d’après, une créature de grande taille se montrait à nous. Contrairement à ce que nous pensions de prime abord, ce n'était pas l’image du démon basique, tel qu’il était montré dans les livres de démonologie, qui se présentait. Son crâne était pourvu d’une multitude de protubérances semblable à des sortes de gouttes de sang fossilisées, son visage et son corps nu était paré de centaines de ce qui ressemblait à des tatouages, ou des runes, je ne saurais le dire avec exactitude. Ses yeux luisants pointaient dans notre direction, puis s’adressait à nous.

 

C’est là que tout dégénéra. La créature précisait qu’il n’accorderait ses services qu’à un seul d’entre nous. Et que nous devions décider lequel de notre groupe en bénéficierait. Mais que nous devions aller vite, car il n’était pas patient. Et que si nous ne nous décidions pas dans la demi-heure, il se chargerait de résoudre le problème en nous tuant tous, sans exception. En dédommagement de l’avoir fait se déplacer pour rien… Il avait dit ça en souriant, nous observant l’un après l’autre, comme un prédateur se délectant à l’avance de sa proie. Claire fut la plus rapide à prendre la décision que nous n’arrivions pas à trancher, tellement nous nous trouvions dans une situation que nous n’avions pas envisagée.

 

Elle sortait un pistolet de l’intérieur de son veston, et se mit à tirer plusieurs fois. L’une des balles atteint Annette en pleine tête, la faisant s’écrouler au sol. Alain fut touché à la jambe droite, ce qui le fit hurler de douleur. Les autres balles touchèrent le sol. Je pensais ma dernière heure arriver, alors que la créature riait à gorge déployée, semblant ravi du spectacle qui lui était offert. Heureusement, la chance fut de mon côté. Le pistolet de Claire s’enrayait soudainement, la mettant dans une colère noire.

 

« Putain de merde ! Foutue camelote ! J’aurais pas du prendre cette merde chez ce branquignol de polonais ! Article de qualité qu’il disait ! Fait chier ! »

 

Profitant de la situation, j’aidais Alain à se relever, malgré sa demande de m’enfuir seule, et nous courions à perdre haleine vers la sortie. Alain hurlait à chaque fois que sa jambe se pliait, mais il tenait bon, sachant que s’il chutait, Claire n’aurait aucun remords à l’abattre sans la moindre pitié pour être certaine d’être la seule à bénéficier des services de la créature qui ne manquait pas une seconde de tout ça. Nous arrivions à la porte, et je l’ouvrais. Juste à temps, car Claire, semblant avoir réussi à remettre son arme en fonction, recommençait à tirer dans notre direction. Les balles s’abattirent sur le mur et la porte, alors que nous venions de parvenir à sortir à temps, nous enfonçant dans la nuit. J’habitais tout près de l’entrepôt, heureusement pour Alain, qui avait de plus en plus de mal à rester debout.

 

Au bout d’une vingtaine de minutes, nous étions chez moi. J’installais Alain sur le canapé, avant d’inspecter sa jambe. La blessure avait fait du dégât, et je soupçonnais qu’une artère ait été touchée. Ou du moins, elle avait dû en frôler une. Mais je vis que ce n’était pas le seul endroit que Claire avait touché en voyant du sang couler de la poitrine d’Alain. Avec sa permission, j’ouvrais sa chemise, et découvrais qu’un de ses poumons avait été touché. Dans son état, il lui serait impossible d’être déplacé si j’appelais les secours. Il mourrait dans l’ambulance avant même d’arriver à l’hôpital. Et je n’avais pas le matériel requis pour espérer le soigner sur place, malgré mes compétences en la matière. Alain, voyant ma détresse, tentait de me rassurer.

 

« Ne vous inquiétez pas, Marion. C’était écrit par les fils du destin. Je sais que je n’en ai plus pour longtemps. Mais qu’importe. Je n’ai pas de famille qui me pleurera, et ma mort me permettra de mettre fin à mes problèmes. »

 

Je ne sais pas si ce sont les paroles d’Alain qui me firent penser à ça, ou la détresse de ne pouvoir sauver mon frère, mais une idée folle me vint en tête. Alain était perdu, c’était indéniable. Mais peut-être que sa mort ne serait pas inutile. Usant de subterfuge, je lui demandais son groupe sanguin, et je remerciais la chance une fois encore. Il était AB +, tout comme moi. Et comme mon frère. Ce qui veut dire que, potentiellement, son cœur pouvait avoir des chances de compatibilité. L’hôpital où je travaillais avait une spécialité dans les transplantations du cœur, raison pour laquelle mon frère s’y trouvait. Et depuis peu, les médecins s’y trouvant avaient développé une technique de conservation des organes, permettant d’aller au-delà des 4 heures classique. Une technique de cryoconservation assurant de congeler un organe sans dommage, et de le réchauffer, puis de le faire repartir, avant de pouvoir le transplanter dans le corps d’un demandeur.

 

C’était encore expérimental, et aucun test pour le réchauffement n’avait encore été pratiqué. En revanche, la cryoconservation était parfaitement au point. Je prenais pour excuse que je devais appeler quelqu’un pour laisser Alain seul, et j’appelais le numéro de la clinique allemande. Leur demandant si le prix serait moindre si je leur fournissais le cœur moi-même. Ils répondirent par l’affirmative, leur expliquant ce que j’avais en tête. Ils indiquèrent seulement que je devais leur apporter le cœur dans les 48 heures. Ils se chargeraient, grâce à leurs contacts, de faire rapatrier mon frère au sein de leur clinique. En raccrochant, le sourire revint sur mon visage. Finalement, cette soirée n’avait pas été un échec total… Dommage pour Alain, mais au vu de l’opportunité que j’avais de sauver mon frère, j’étais prête à tout. Et la somme demandée par la clinique en fournissant le cœur était en ma possession sur mes comptes. J’aurais juste à effectuer un virement d’urgence.

 

Mes liens privilégiés avec mon conseiller bancaire me l’assureraient. J’avais une boite de conservation d’organes ici, chez moi. Et je n’étais qu’à 2 heures de l’hôpital. Si je partais dans l’heure, au vu du peu de personnel actif en ce moment, je n’aurais aucun mal à accéder au service de cryoconservation, du fait de mon passe qui me permettait d’aller partout. Il ne me restait qu’à endormir Alain discrètement, et extraire son cœur, et mon frère pourrait vivre.  Grâce au rituel, et malgré les nombreux imprévus, j’étais en mesure de lui permettre d’être à nouveau à mes côtés…

 

😉Lien des Chaines YouTube où vous pourrez retrouver les versions Vidéo de cette histoire :

 

HISTOIRES DE L'AUTRE MONDE (Alain) :

https://www.youtube.com/c/HISTOIRESDELAUTREMONDE/featured

 

LT SONY HORROR STORIES (Marion) :

https://www.youtube.com/channel/UCsYoTvVvR2FebmWnhbfowNQ

 

REINE DES ENFERS CREEPYPASTA (Annette) :

https://www.youtube.com/channel/UCnZQueJguBP3fuR-jDsCsTw

 

TERREUR NOCTURNE CREEPYPASTA (Claire) :

https://www.youtube.com/channel/UC6jWeAP1gsrezQh33QLRBmg

 

DOLI ASHES (Dessins personnages, logo, écran de fin) :

https://www.youtube.com/channel/UCxmg3sFmhaqttYDMoga5VcA

 

Publié par Fabs

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