Je me nomme Livia Luvacci. Mon nom ne vous est sans doute pas inconnu si vous êtes fana de Paranormal, et que vous êtes abonné à divers sites dédiés sur le Net. D’autant que le mien, « Profondo Rosso », en référence au chef-d’œuvre de Dario Argento, mon réalisateur préféré, est devenu en peu de temps l’un des plus visité dans mon pays, l’Italie, et j’ai eu la joie de voir qu’il commençait à attirer aussi nombre de passionnés d’autres pays, malgré la barrière de la langue. Un temps, j’ai pensé à mettre en place un système de traduction automatique pour offrir encore plus de visibilité, mais c’était long et fastidieux, et en plus de ça, avec tous les traducteurs existants, dont celui officiel de Google, je ne pense pas que ça aurait été très utile. Rien de plus simple pour un européen, un asiatique ou tout autre pays d’opérer à changer la langue pour qu’il puisse profiter de mes articles et de mes vidéos.
Je précise, pour ceux qui n’ont pas encore rejoint les rangs de mes abonnés, que si je partage aujourd’hui mon expérience dans un endroit autre que mon site, c’est parce que ce que j’ai vécu va au-delà de ce que je propose habituellement. Au vu de ce que j’ai découvert, il me semblait approprié que le plus grand nombre sache ce que j’ai trouvé, car cela pourrait changer la perception même de l’existence après la mort, même pour les plus sceptiques. Vous pourrez juger par vous-même en visionnant les vidéos dont les liens sont présents en fin de mon témoignage.
Bien sûr, vous êtes libre de croire la véracité de mes propos, tout comme la nature non-trafiquée des vidéos, mais si vous prenez la peine de consulter les recommandations faites à travers les professionnels du Surnaturel sur le Web italien, vous verrez que je suis connue pour mettre un point d’honneur à vérifier chacune des sources que j’évoque sur mon site, et que celles-ci sont authentifiées par divers experts avant que je les mettent en ligne. Mais pour revenir au sujet principal, et qui me concerne particulièrement, comme vous le verrez par la suite, j’ai été témoin d’une apparition au sein d’une maison datant du siècle dernier, à moitié en ruines, ainsi que d’un enregistrement des plus troublants découvert sur place. Vous trouverez la piste audio également au cours de mon témoignage, afin de mieux vous faire suivre la chronologie de ce qui s’est passé. J’ai aussi placé le fichier audio de la conversation que j’ai eu avec l’entité, suite à cette découverte. Les deux ont bien évidemment été reconnus authentiques et sans aucun trucage.
Mon aventure a débuté il y a deux semaines, après avoir reçu le courrier d’un notaire, m’indiquant que j’héritais des terres de mon grand-oncle Lorenzo, un original qui vivait seul au sein de sa propriété, et qui refusait toute visite des membres de notre famille. Raison pour laquelle je n’avais jamais pu le connaitre de façon directe. Néanmoins, il entretenait avec ma mère une relation régulière, lui téléphonant chaque samedi. Toujours à la même heure. 18 H 15. C’était comme une sorte de rituel entre eux deux. Je n’ai jamais su la teneur exacte de ces conversations, car ma mère s’enfermait dans son bureau dans ces moments-là. Je suppose que c’est cette relation qui a fait que c’est moi qui ai bénéficiée de cet héritage, ma mère ayant rejoint ses ancêtres depuis déjà 2ans. A la lecture du testament par le notaire, j’apprenais donc que j’étais désormais propriétaire des 6000 hectares composant les terres de mon grand-oncle.
Parmi celles-ci une immense maison de style victorien, tout droit issu de la Renaissance Italienne, dont nombre de nos aïeuls illustre les murs de ladite maison. Désireuse de connaitre en profondeur la teneur de mon héritage, je me suis donc rendu sur place, et c’est là que j’ai découvert le secret que gardait jalousement mon grand-oncle, avec la complicité de ma mère. Un secret terrible qui continue de me hanter au moment où je vous partage ces lignes, et qui constitue la raison de mon témoignage.
C’était le jour d’Halloween. Si je précise ce détail, c’est parce qu’il a toute son importance. Aujourd’hui, je reste persuadé que le PumpkinMan a fait en sorte que je me rende sur place à cette date, car elle correspond aux découvertes que j’ai trouvé en ces lieux. Qui est le PumpkinMan me direz-vous ? Je vous le dirais au moment voulu. En ce qui concerne le reste, je sais que la réputation de ma famille en souffrira certainement. Mais peu m’importe. La vérité avant tout, c’est ma devise depuis que j’ai ouvert mon site, et je m’y suis toujours tenue, quel que soit la nature de mes découvertes. A l’intérieur de la maison, j’ai tout de suite ressenti cette atmosphère glaçante qui se dégageait des murs, comme si je me retrouvais dans une succursale d’un des Pôles de la planète. Bien que ce n’étais pas la première fois que je me retrouvais dans ce genre d’endroit, c’était différent de ce que j’avais déjà vécu et visité auparavant. Comment vous expliquer ? Cet endroit sentait la mort à chacun de mes pas. J’avais l’impression de sentir l’odeur âcre de sang séché, sans que j’en voie la moindre trace, les effluves de tissus humains en décomposition, s’étant échappé du sol ou de l’intérieur des murs. C’était très dérangeant. Et cette sensation de malaise augmentait en entendant une voix, accompagnée d’un rire caverneux semblant appartenir à quelqu’un d’autre, et venir du lointain.
« Va… Va dans la maison au fond du parc… Derrière le bosquet de roses blanches… Tu y trouveras mon journal… Je t’attends là-bas… »
« Qui… Qui a parlé ? Qui est là ? Si c’est une blague, je ne trouve pas ça drôle du tout… »
Mais la voix ne tenait pas compte de mon effroi et continuait à m’enjoindre à me rendre au-dehors
« Tu sauras tout là-bas… Dans la maison au fond du parc… Mon journal te donnera les réponses… Toutes les réponses me concernant… Va… Viens écouter mon récit… Quand tu connaitras la vérité, je t’apparaitrais… Et tu pourras me poser toutes les questions que tu veux… Pour que la vérité soit enfin révélée sur ta famille… »
J’étais en proie à une terreur profonde. Malgré tous les endroits où je m’étais rendu, certains étant réputés pour être parmi les plus hantés d’Italie, jamais je n’avais eu de contact direct, jamais je n’avais eu une quelconque communication orale. Des écrits s’inscrivant sur la poussière du sol ou des murs, oui. Des manifestations, des déplacements d’objets, des apparitions silencieuses, ce genre de choses habituelles pour toute personne enquêtant sur des lieux hantés. Mais dans aucune de mes précédentes expériences, je n’avais entendu de voix, et encore moins de façon aussi distincte. C’était comme si la voix pénétrait ma tête pour mieux se faire entendre. Cependant, malgré la peur qui m’envahissait, je décidais de me rendre sur les lieux indiqués par la manifestation invisible m’ayant contacté.
Je parcourais le parc qui me paraissait soudainement plus lugubre que ce que j’avais cru en apercevoir par les fenêtres du rez-de-chaussée de la maison principale. Une étrange brume parsemait le sol, semblant douée de vie, car me donnant l’impression de me suivre, de me toucher parfois. Ce qui me faisait pousser des cris de surprise, ayant l’impression du toucher d’une main, semblant voir des contours de visages sur le sol par endroit, formés par la même brume. Mais ils ne montraient pas de malveillance envers moi, bien au contraire. Ils me souriaient. Mais à dire la vérité, cela était encore plus effrayant, et je hâtais le pas pour rejoindre l’endroit où la voix m’avait demandé de me rendre…
J’étais à peine arrivé devant la maison que je sentais comme une poussée invisible me faisant me diriger vers la maison, me faisant libérer d’autres cris de frayeur. Je résistais à l’envie de m’enfuir d’ici à toutes jambes : la curiosité était plus forte que la prudence… Une fois à l’intérieur de la maison délabrée de partout, au point où je me demandais comment elle faisait pour pouvoir tenir debout, j’entendais à nouveau la voix s’adresser à moi, sans que je sache d’où elle venait exactement, comme précédemment.
« Rends-toi à la cave… Devant toi… Juste à la droite du grand escalier… Tourne la poignée, et descends les marches de pierre… La vérité se trouve en bas, dans un petit meuble situé sur le côté droit, tout au fond… La clé est cachée dans le vase contenant un bouquet de roses flétries par le temps… Ouvre le meuble… Prends l’appareil qui s’y trouve, et écoute la vérité sur moi et mes sœurs… »
Sans chercher à opposer la moindre résistance à cette invitation et à cette situation qui faisait trembler mes jambes, je suivais les instructions de la voix, et descendais l’escalier de pierre, juste après avoir ouvert la porte de la cave désignée. En bas, je trouvais la clé dans le vase, comme annoncé. Je l’enclenchais dans la serrure fermant le petit meuble indiqué, et ouvrais. En face, sur une petite étagère, se trouvait un vieux magnétophone à bande magnétique. Je le prenais dans mes mains, et soufflais dessus, afin de faire partir la poussière s’étant accumulée au fil des années. Je posais l’appareil sur une table à proximité, et sans hésiter, enclenchais le bouton de lecture. Je reconnaissais alors la voix m’ayant conduit ici, ainsi que celle d’un homme qui devait être celle de mon grand-oncle :
« Pourquoi vous me faites-ça ? Qu’ai-je bien pu faire pour mériter un tel traitement ? Je croyais que vous deviez nous aider à trouver une famille pour nous accueillir. Un foyer où nous retrouverions l’envie de vivre. Un lieu qui nous redonnerait le sourire à moi et mes sœurs… »
« Tes sœurs ? Ces déchets de la société, tout comme toi ne méritent pas cette appellation. Si je me suis proposé de vous accueillir ici, c’est pour débarrasser le monde d’impies telles que vous, en toute discrétion. Et d’ailleurs, pourquoi appelle-tu sœurs des inconnues avec qui tu n’as aucun lien de parenté, petite idiote ? »
« Parce que nous avons vécu le même calvaire de perdre nos parents, la même souffrance, le même espoir de retrouver ici ce qui nous a été enlevé. Nous avions confiance en vous. Nous pensions que vous nous aideriez à aller mieux. Et au lieu de ça, vous nous tuez les unes après les autres, après nous avoir torturé… Rebecca, Mina, Lili, Carmella… Vous les avez toutes tuées. Vous leur avez toutes fait mal… Si mal… Pourquoi tant de cruauté ? Nous n’avons rien fait… Laissez-nous partir, s’il vous plait… Montrez que vous pouvez faire preuve de compassion… Nous ne dirons rien sur vos actes… Mais laissez-nous partir… »
« Partir ? Mais vous allez partir, rassure-toi. Mais à ma façon... Vous allez partir vers le seul endroit que vous méritez… Je vous envoie tour à tour vers le Purgatoire qui vous est destiné, toutes autant que vous êtes… Plus jamais vous ne pourrirez les rues des villes de votre présence. Plus jamais vous ne ferez ressentir le dégoût sur le visage des bonnes familles. Les filles comme toi, vivant dans la crasse, le vol et la mauvaise éducation n’ont rien à faire parmi nous autres. Je rends service à l’humanité en vous soustrayant à la vue des vrais habitants de Florence… Je suis même payé par la Sainte Eglise pour le faire… Si tu pensais que mes actes étaient de mon fait, tu t’es trompé lourdement. C’est l’évêque de Florence lui-même qui m’a mandaté pour débarrasser les rues des souillures que vous êtes… Et je me réjouis d’écouter à nouveau vos cris une fois que vous serez occises et mises sous terre, dans cette cave, grâce à ces enregistrements…»
La bande s’arrêtait alors. J’étais sous le choc… Comment un membre de ma propre famille avait pu s’abaisser à quelque chose d’aussi abject ? Je regardais à nouveau le meuble, voyant plusieurs petites boites sur l’étagère en dessous de celle où j’avais pris l’appareil que je supposais être d’autres bandes. Il y en avait des dizaines. Je remarquais aussi une pelle placée contre le mur, et le sol sur lequel je me trouvais était constitué de terre qu’on devinait avoir été remué à de multiples reprises…
Tout au choc que je venais de subir, une forme apparut alors. Mais ce n’était pas l’apparition que je pensais voir. En tout cas, elle n’était pas seule. Une deuxième se manifestait, prenant la forme d’une créature comportant une tête de citrouille, ricanant, pendant que l’autre, ayant l’apparence d’une jeune fille, me fixait :
« Désormais, tu connais la vérité sur ta famille. Tu sais que tu es la descendante d’un homme odieux, faisant partie d’un groupuscule ayant choisi le jour d’Halloween pour exécuter froidement les pensionnaires venant ici, pensant y trouver une nouvelle vie. Mais elles n’y ont trouvé que la mort. Le PumpkinMan n’a découvert ces actes que tardivement et a été longtemps dans l’impossibilité de punir celui étant à l’origine de ça. C’est pourquoi tu es là, en ce jour d’Halloween. Le jour où chaque année, des âmes innocentes ont péries sous la torture de cet homme qu’était ton grand-oncle. C’est ta punition : tu dois vivre avec ce secret désormais, ou le révéler. Dans les deux cas, cela permettra de libérer l’âme de mes sœurs enterrées ici. Ta mère a eu de la chance : elle ne subira pas le courroux du PumpkinMan pour avoir connue et cautionné ce secret. Va, maintenant, et choisis ton destin… »
A cet instant, l’apparition disparut, tout comme le PumpkinMan, celui-ci emplissant l’air d’un nouveau rire glaçant. Je ne sais pas trop pourquoi, appelez-ça un instinct, pendant que l’apparition parlait, j’ai actionné mon téléphone sur l’appli dictaphone. Ce qui fait que je peux vous livrer ce qu’elle m’a dit. Voilà. Vous savez tout. Demain, quand vous aurez lu ces lignes, j’aurais mis fin à tout : je fermerais mon site, et comme l’a dit l’apparition, je choisirais mon destin. Car je ne peux pas continuer de vivre en ayant sur la conscience toutes ces vies perdues. Et chaque Halloween, je penserais encore plus à ça. C’est ma manière de donner justice à toutes ces pauvres victimes dont ma famille est responsable. Ma manière de demander pardon au PumpkinMan pour l’affront fait à l’esprit d’Halloween…
Publié par Fabs
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