20 août 2021

LA MAISON SUR LA COLLINE

 


 

Une  histoire à part, puisque écrite spécialement pour un collègue, qu'il adaptera en vidéo et publiera sur sa chaine le jour d'Halloween. Sa chaîne s'appelle Nanfer Teste un Jeu. Ceux qui connaissent ma propre chaîne YouTube le connaissent certainement, puisqu'il j'ai déjà fait une collaboration avec lui à 3 reprises : pour les vidéos de "Gabriel" et les 2 parties de "Beerus vs Resident Evil-Le Véritable Village" où il jouait le rôle du Duc. Pour ceux qui ne le connaissent pas, je vous mets le lien de sa chaine ci-dessous :

 https://www.youtube.com/channel/UCxBT5hUjA7JI4skPbEsL-bA

 

L’obéissance des enfants envers leurs parents est parfois difficile à obtenir, du fait de générations ayant du mal à concevoir à se tenir à certaines règles, certaines « lois » familiales assez strictes. Une incompréhension qui débouche souvent à une forme de rébellion de la part d’enfants, et les emmenant sur des chemins où le danger les attendant leur fait regretter leur choix. Mais beaucoup trop tard.

 

Voici l’histoire de Karen, une jeune adolescente de 17 ans, qui fait partie de ces enfants rebelles n’acceptant pas de se soumettre à certaines recommandations de ses parents. Coutumière du fait, ses parents ont appris à ne pas faire confiance à leur fille aînée. Cependant, pour cette année, ils n’eurent d’autre choix que de lui accorder, le temps d’une soirée, que de fermer les yeux sur son attitude de défiance envers eux, et lui demander d’accompagner sa petite sœur, Daphné, à faire la tournée des friandises lors de la nuit d’Halloween. Au début, Karen, qui avait d’autres projets pour la soirée, eut comme intention de refuser cette demande inhabituelle de la part de ses parents, mais devant les sauts de joie de sa petite sœur, tout heureuse à l’idée de faire la tournée avec sa grande sœur, elle n’eut pas le courage de dire non. Si ça n’avait été que ses parents, elle n’en aurait rien eu à faire de ce service demandé par ses parents, préférant faire comme elle avait prévu, et passer la nuit avec ses amies, à faire la fête entre filles, draguer sans interdit les beaux gosses qui se trouveraient sur leur chemin, comme des proies d’un soir, et boire plus que de raison.

 

Mais il lui était impossible de faire verser des larmes à sa petite sœur, la seule personne qu’elle appréciait vraiment au sein de cette maison où elle détestait vivre la plupart du temps. Elle emmenait souvent Daphné pour faire des séances de shopping, la gâtant à coup de Milk Shake, d’hamburger dégoulinant de sauce et autres joyeusetés, au sein du fast-food où elle travaillait après les cours. L’un des rares endroits où elle n’avait pas à subir les règles qu’elle jugeait débiles et inadaptées de ses parents chez elle. Sa petite sœur, c’était ce qu’elle aimait le plus dans sa vie merdique, entre les cours où elle s’endormait régulièrement, et les professeurs lui reprochant chaque jour de ne pas s’habiller « décemment », du fait de sa jupe jugée trop courte, ou son tee-shirt laissant apparaitre son nombril percée d’une pierre précieuse. Sans compter ses tatouages sur les bras. Il n’y avait que ses chères amies de la fac où elle étudiait qui l’acceptait telle qu’elle était, sans le moindre jugement. Et il y avait Daphné, qui lui répétait sans cesse que quand elle serait plus grande, elle porterait les mêmes habits, et les mêmes tatouages. Ce qui faisait sourire Karen, qui lui avait promis que le jour de ses 16 ans, elle l’emmènerait elle-même chez son tatoueur préféré, contre l’avis de leurs parents.

 

Vous l’aurez compris, la complicité liant Karen et sa petite sœur faisait qu’elle accepta de renoncer à sa soirée entre filles pour la consacrer entièrement à Daphné. Ses parents, eux, devaient aller passer la soirée d’Halloween dans la famille de son père. Pour Karen, c’était l’occasion de montrer à Daphné toute la magie de la nuit d’Halloween, avec ses décorations, ses lumières, ses costumes, et surtout la quête de sucreries à coup de « Trick N’ Treat ». Alors, le jour J, elle emmena Daphné faire le tour des maison, après avoir laissé sa petite sœur choisir son costume dans un magasin spécialisé la veille. Un costume de sorcière, avec le chapeau, le grand faux nez, et le petit chaudron, prévu pour récolter les bonbons, les chocolats et toutes les friandises qu’elles pourraient. Elle-même s’était choisi un costume d’Harley Quinn, avec son inséparable masse en bois, s’étant fait le plaisir de se maquiller à outrance, juste pour énerver ses parents. Elle aurait bien aimé maquiller aussi Daphné, mais son vieux jeu de paternel avait refusé net. Pas grave. Elle la maquillerait plus tard, en plein cœur de la fête, emmenant avec elle dans un petit sac son nécessaire prévu pour ça, le portant sur son dos.

 

Une fois quitté la prison des vieux, tel qu’elle appelait leur maison, elle et Daphné s’engagèrent dans les rues colorées, et remplies des musiques d’Halloween qui parsemaient les rues, croisant diablotins, créature de Frankenstein et tueurs du folklore des films d’horreur. A chaque maison, la moisson était des plus conséquentes, et malgré le fait d’obtenir leur récompense auprès des habitants, elle entraînait Daphné à faire des bêtises dignes d’Halloween. Balançant des œufs frais aux fenêtre, mettant du papier toilette autour des haies en partant de la propriété, ou jetant des pétards sur le perron de la maison qu’elle venait de quitter, sous la stupéfaction ou l’amusement des propriétaires. Elles firent ainsi une bonne récolte, Karen fit une petite halte à un moment donné, pour maquiller « en vraie sorcière » sa petite sœur adorée, à la grande joie de Daphné, qui ressemblait maintenant « à une grande », selon sa propre description. Et puis, tout en continuant à visiter d’autres maison, Karen aperçut la maison des Barks, celle situé un peu en amont de la ville, sur la colline du sang versé. Nom donné suite à une légende indiquant de nombreuses tueries de colons, lors du siècle dernier, sur cette même colline.

 

Personne n’osait y aller, et surtout pas le soir d’Halloween. Les Barks n’avaient pas vraiment l’habitude de se montrer à tous, quel que soit le jour de l’année, faisant faire les courses et autres tâches à leur serviteur, un homme taciturne, ressemblant à ces types balèzes des films d’action, type Vin Diesel ou Dwayne Johnson. Tout à fait le type de mecs qui faisait craquer Karen. Elle avait essayé de le « brancher » plusieurs fois, mais sans résultat. Le gars était aussi bavard qu’un manche à balai, et ne semblait pas savoir ce que signifiait de se faire allumer par une jolie fille. Elle savait que le jour d’Halloween, le serviteur de la maison avait congé, et qu’il ne restait donc que le maître de maison. Joseph Barks. Son épouse était décédée depuis maintenant 4 ans, d’une pneumonie. La cérémonie d’ailleurs s’était déroulée dans de drôle de conditions. En nocturne, et sans personne d’autre que Joseph Barks et son serviteur.

 

 A ce moment-là, Karen était installée derrière un caveau, à regarder les étoiles. Une habitude qu’elle avait en sortant de son boulot. C’était par hasard qu’elle avait assisté à la cérémonie, s’étant cachée en entendant le bruit des pas du mini-cortège. C’était également la seule fois où elle avait vu Joseph Barks. Un homme qui semblait avoir une quarantaine d’années, plutôt beau gosse lui aussi malgré son âge, mais pas très au courant de la mode, au vu des vêtements qu’il portait. On aurait dit qu’il les avait trouvés dans une friperie bon marché. Du coup, la maison des Barks l’avait toujours intriguée. Elle et le mystère qui trainait autour.

 

Elle se disait que cette nuit serait l’occasion de la voir de plus près, et elle demanda à sa petite sœur si elle aimerait qu’on aille demander des bonbons à la maison Barks. Daphné n’était pas très enthousiaste. La maison lui avait toujours fait un peu peur, et n’avait pas une très bonne réputation. Karen insista en lui disant que c’était juste des histoires pour faire peur aux petites filles. Mais qu’elle, elle était grande. La preuve avec tout le beau maquillage qu’elle avait sur son visage. Daphné, rassurée, accepta de suivre sa grande sœur vers la maison des Barks. Un peu plus tard, les deux sœurs arrivèrent sur le perron de la fameuse maison. Une atmosphère lugubre envahissait les lieux, une nappe de brouillard à fleur de terre, et il n’y avait aucune lumière à l’intérieur. Daphné, vraiment pas rassurée, demanda à Karen de redescendre vers la ville. Que de toute façon, il n’y avait personne, vu que ce n’était pas allumé. Karen se moqua gentiment, en lui disant qu’elle ne se rappelait pas avoir emmené avec elle une poule mouillée, en imitant le volatile. Daphné, vexée, cria qu’elle n’était pas une peureuse, et cogna elle-même à la porte, Karen souriant à ce geste inattendu de la part de sa petite sœur.

 

Daphné cogna à plusieurs reprises, relayée par Karen, mais personne ne vint ouvrir. Puis Karen vit que la porte était entrouverte, posa sa masse en bois contre le mur, et poussa la porte, avant d’entrer à l’intérieur, malgré les réticences de Daphné, lui indiquant que c’était pas bien de rentrer chez les gens sans permission. Karen lui rétorqua qu’apparemment, il n’y avait pas âme qui vive à l’intérieur, et que si elle n’en parlait pas aux parents ou à ses amis, personne en ville ne saurait qu’elles étaient entrées dans la maison. Daphné se résigna, et accepta d’entrer à son tour dans la grande maison. L’intérieur était encore plus lugubre que le dehors, des toiles d’araignées se trouvaient accrochées à tous les murs, de la poussière parsemaient de vieux draps blancs recouvrant les meubles. On avait l’impression que personne n’habitait cette maison depuis des lustres. Comment Joseph Barks pouvait vivre dans une ambiance aussi sinistre ? Elles continuèrent leur inspection, Daphné s’accrochant au bras droit de Karen, terrorisé par l’atmosphère de la maison. Puis Karen voulut monter à l’étage. Daphné insista à nouveau pour partir, refusant de monter en haut. Karen lui dit alors que si elle avait peur, elle n’avait qu’à l’attendre en bas. Qu’elle n’en aurait pas pour longtemps. Daphné hocha la tête en guise de réponse.

 

Karen arriva ainsi à l’étage, explorant chaque pièce, fasciné par le côté « film d’horreur » de la maison. Au bout d’un moment, elle tomba sur une pièce vraiment étrange. En bas de l’escalier, Daphné demanda quand est-ce qu’elle aurait fini, qu’elle voulait vraiment partir d’ici. Karen la rassura en lui disant qu’elle regardait juste dans une pièce, et qu’après elles s’en iraient. Daphné, rassuré lâcha un timide « d’accord », et attendit le retour de sa grande sœur. Celle-ci entra dans la pièce. C’était vraiment curieux. Les fenêtres étaient toutes fermées, plongeant la pièce dans un noir total. Elle prit son téléphone et actionna la fonction torche pour mieux voir. La pièce était presque totalement vide de tout meuble, à part un qui semblait se trouver en plein milieu. Elle s’approcha, intriguée, et en voyant ce que c’était, elle eut un sursaut de panique. Devant elle se trouvait un cercueil en bois, tel qu’on en voyait dans les films de vampires. Elle se mit à ricaner presque nerveusement, en s’imaginant Joseph Barks dormir à l’intérieur. Puis elle se dit que c’était idiot. Bon, visiblement, cette pièce devait être une sorte de décor ou quelque chose comme ça. Peut-être que cela servait pour des films ?

 

Tout à ses interrogations, elle aperçut, par la lumière de sa torche, un liquide qui coulait sur les parois du cercueil. Elle s’approcha un peu plus, et approcha la lumière de son portable, et échappa un cri en voyant que c’était du sang. Et qu’en plus il avait l’air frais. Paniquée, mais voulant en savoir plus, elle regarda à l’intérieur du cercueil, celui-ci n’ayant pas de couvercle. Elle fut rassurée en découvrant qu’il était vide, et s’en voulait d’avoir cru y trouver une créature de film d’horreur, couché sur son fond. Tout à coup, elle entendit Daphné crier très fortement, un cri de terreur. Affolée, elle sortit en trombe de la pièce, et descendit les escaliers. Tout en descendant, elle vit alors que Daphné était à terre, allongée de toute la longueur de son corps. Dans la précipitation, elle fit tomber son téléphone. Elle voulut le ramasser dans un premier temps, mais repensant à Daphné, dont l’état la préoccupait plus, elle continua son chemin pour arriver auprès de sa soeur. Elle eut un sursaut de terreur en voyant le visage de cette dernière. Il était blême, comme vidé de vie, et en se penchant elle aperçut deux petits trous sur sa gorge, d’où s’écoulait des traces de sang.

 

Karen crut devenir folle. C’était impossible ! Ces choses-là, ça n’existait que dans les films ou les séries ! Pas dans la réalité. Et pourtant, en observant le corps sans vie de sa sœur, elle devait bien se rendre à l’évidence. Elle se maudissait d’avoir entraîné sa petite sœur adorée dans cette maudite maison. Les larmes coulaient sur ses joues, mélange de tristesse et de terreur. Elle se mit à crier, demandant à la personne responsable de ça de se montrer. Qu’elle allait payer pour avoir tué sa sœur. La traitant de lâche de se cacher ainsi. Puis, répondant à sa demande, une silhouette sortit de la pénombre, près de l’escalier. Quand celle-ci s’approcha, elle reconnut Joseph Barks, par la lumière de la lune filtrant à travers les fenêtres. Lui aussi avait le visage d’une blancheur extrême, comme dans les « Dracula » qu’elle regardait étant enfant. Du sang coulait, sortant de sa bouche fermée. Puis, Barks entrouvrit cette dernière, mettant à jour des canines pointues, et ses yeux se parèrent d’un rouge flamboyant. Karen, paniquée, courut vers la porte restée entrouverte. Mais un geste de Barks la fit se claquer d’un coup. Et le cliquetis de la serrure, signifiant sa fermeture à clé, suivit juste après. 

 

Karen était en proie à la panique la plus totale, s’insultant à nouveau d’être venue ici, pleurant comme une fontaine en voyant s’approcher Barks vers elle. Elle se laissa glisser le long de la porte, comme résignée, et attendant son sort… Certaines rumeurs disent que ce soir-là, les habitants de la ville crurent entendre un immense cri semblant venir de la maison de la colline, celle des Barks, mais beaucoup se dirent que ce devait plutôt être un accessoire très bien fait pour imiter un cri, et n’y prêtèrent pas plus d’attention. On était le soir d’Halloween, rien d’étonnant d’entendre ce genre d’animations, même venant de cette maison. Après tout, Joseph Barks avait beau avoir la réputation d’être bizarre, c’était quelqu’un comme tout le monde, et lui aussi avait bien le droit de s’amuser, la nuit d’Halloween…

 

Publié par Fabs

2 commentaires:

  1. Et voilà ce que c'est, de faire les curieux... Tsss, ces jeunes...

    Chouette histoire !

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    1. Merci beaucoup ! jeune et con comme dit la chanson 😅

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