Yojirô Kawatsumi. Ce nom ne dira vraisemblablement pas grand-chose à la plupart d’entre vous, même si vous êtes féru d’histoire japonaise. Tout simplement parce que ce samouraï était tellement discret dans son art, que personne n’a jamais su qu’il était à l’origine de plus d’une centaine de meurtres, tous commandités par son Shogun, Yoshimune Togekawa (1), entre 1720 et 1735. Des opposants politiques pour la plupart, quelques Daimyo (2) considérés comme des traîtres, ayant pactisés avec l’extérieur du pays pour leur profit personnel, allant ainsi à l’encontre du Sakoku (3), la loi de fermeture commerciale du Japon aux autres nations, leur générant des richesses cachées au Shogunat. Comme ces actions devaient rester secrètes aux yeux du peuple, Yojirô était là pour faire respecter l’autorité de son Shogun, en assassinant donc ennemis du système politique, rebelles au Sakoku, ou simplement des commerçants indélicats, ne versant pas la totalité de leurs tributs mensuels réservés aux Daimyo, une sorte d’impôts sur le droit d’exercer leurs professions au sein du territoire où ils vivaient, et, plus rarement, des paysans ayant volontairement omis l’existence d’un garçon en âge de rejoindre l’armée du Shogun. Incorporation obligatoire pour tous les jeunes garçons dès l’âge de 16 ans. Il arrivait aussi que Yojirô ait à exécuter une famille entière, afin de livrer une jeune fille de cette dernière, pour le compte d’un Daimyo, voulant en faire sa Geisha (4) personnelle, après le refus de celle-ci d’accéder à sa demande, malgré les suppliques de ses parents, sachant pertinemment que ce refus serait pris comme une insulte envers le commanditaire de la demande.
Comme vous le voyez, Yojirô était une ombre, une silhouette dans la nuit que personne n’avait pu percevoir, ne serait-ce qu’un instant, que ce soit avant ses actes, pendant, ou même après. Sa lame était la fameuse Honjo Masamune (5), un katana légendaire, fabriqué par le forgeron Goro Nyudo Masamune. On ignore comment cette lame mythique était arrivée entre ses mains. A l’origine, le sabre était la propriété du 1er Shogun de l’ère Tokigawa, et était transmis à chaque génération de Shogun. Ce qui veut dire que seul le Shogun Yoshimune Takegawa avait pu lui offrir ce sabre. Ou plutôt « prêté », tellement il aurait été inconcevable qu’une lame servant de symbole de passation de pouvoir d’un Shogun à l’autre ait été offert. Une autre légende indique que la Honjo Masamune faisait peur à Yoshimune Takagawa, disant d’elle qu’il sortait une aura maléfique de son Tsuba, la garde du sabre, renfermant les âmes de toutes ses victimes au cours des années depuis sa création. Du fait d’un pacte entre son créateur Goro Nyudo Masamune, et un démon, afin d’obtenir la lame la plus parfaite qu’il soit. Raison pour laquelle elle ne s’était jamais brisée, et que toute personne frappée par elle ne se relevait jamais. Pour éviter une indignation nationale du fait de la disparition de ce katana de légende au sein du palais du Shogun, une copie aurait été forgée dans le plus grand secret, afin de cacher que le véritable Honjo Masamune était dans les mains d’un assassin de l’ombre.
Yojirô était très fier d’être le possesseur secret de cette lame. Son seul regret était qu’il ne pouvait se vanter d’en être plus ou moins le propriétaire. Conscient malgré tout qu’à sa mort, le sabre reviendrait entre les mains de Yoshimune Takegawa, afin que personne d’indigne ne s’en empare, parmi la famille de l’assassin. Même si cela avait peu de chance d’arriver, Yojirô n’ayant pas de descendance, et sa seule famille existante et restante était un frère qui vivait à plusieurs centaines de kilomètres de la maison de Yojirô, et dont il n’était même pas sûr que ce dernier se souvienne de lui. Comme tout samouraï, il aurait aimé que son sabre soit enterré avec lui, mais au vu de l’histoire de celui-ci, il savait parfaitement qu’il serait enterré sans lui, avec à sa place une lame vulgaire, afin de donner le change, et surtout éviter que quelqu’un la reconnaisse et provoque un tollé national qu’un tel sabre ait échu dans les mains d’une personne n’étant pas de la lignée du Shogun.
Quoi qu’il en soit, Yojirô prenait grand soin de son katana, au moins autant que la discrétion de ses missions. Il n’avait pas non plus jamais eu le moindre remords à tuer froidement hommes, femmes et enfants avec lui. Seul comptait les ordres de son seigneur, qui valait pour Yojirô comme la parole d’une divinité, et il lui était inconcevable de discuter ne serait-ce qu’une partie ce ceux-ci. Il se moquait bien si ses victimes étaient de véritables coupables de la nation ou bien innocentes de tout crime dont on les accusait. Tout ce qui comptait, c’était de répondre à la demande qu’on lui transmettait, et d’en recevoir le dû pour la réussite de ses missions. Et en cela, le Shogun savait être très généreux pour son assassin privilégié. Il n’était pas le seul à être aux ordres de ce dernier, mais il était le plus efficace d’entre eux, et surtout celui ayant le plus de meurtres à son actif. Chacun d’eux étant référencés sur le Saya (6), le fourreau du katana par un kanji représentant le nom de la famille ou du membre de la famille exécuté. Yojirô était une âme noire, sans le moindre état d’âme, n’ayant jamais eu aucune difficulté à s’endormir après coup. Comme tout travailleur se couchant avec la satisfaction d’avoir accompli sa tâche de manière parfaite.
Cependant, cela allait changer l’espace d’une nuit, et Yojirô allait se retrouver confronté avec ses actes les plus barbares, par le biais d’un évènement particulier qui aurait raison de sa volonté, qu’il pensait inébranlable, et le pousserait au Seppuku, comme un simple criminel ayant déçu son maitre. Le fameux soir où son existence allait prendre le chemin d’un horizon rempli des ténèbres de ses actes, il revenait d’une nouvelle mission accompli avec brio. Un artisan qui avait eu l’audace de critiquer la politique du Shogunat, suite au refus de renouveler son autorisation d’exercer son métier, pour revenus insuffisants aux yeux de Yoshimune Takagawa. Pour ses paroles insolentes, l’artisan avait fini la gorge tranchée, et son corps fixé sur les tatami ornant son salon avec ses propres produits, étant le coutelier local. Les ventes de ses couteaux avaient drastiquement baissés, suite à une loi promulguée le mois précédent, obligeant d’appliquer un sceau sur chaque lame vendue, pour être reconnue par le Shogunat, afin d’éviter toute contrefaçon, et s’assurer surtout un monopole du commerce des armes sur le territoire.
Sceau dont l’acquisition représentait plus de 4 mois du total des ventes pour l’artisan. Ce qu’il lui était impossible de fournir. De ce fait, pratiquement plus personne ne voulait de son travail, vu qu’il n’avait pas le fameux sceau, pour ne pas s’attirer les foudres des Machi-Bugyô (7), les administrateurs du Shogunat, en charge de vérifier que chaque habitant des différentes villes respectait la loi, en cas de contrôle par ceux-ci ou leurs subordonnés. En proie à la colère, il avait publiquement indiqué son mécontentement, après avoir reçu l’injonction lui interdisant désormais de vendre quoi que ce soit venant de son atelier. Avec pour résultat de finir sans vie, au sein de sa demeure, son sang colorant les Shôji (8) de sa maison, les parois coulissantes faites de papier séparant les différentes pièces des demeures japonaises. Le kanji signifiant « Imbécile » gravé sur son front. Cette action faite, Yojirô rentra chez lui, comme à son habitude, faisant brûler la veste, le Hakama (9), l’Obi (10) et l’Hachimaki (11) de sa tenue, remplies du sang de sa victime du jour. Juste après, il nettoya la lame du Honjo Masamune, et la lustra, afin de lui redonner son éclat et sa pureté.
Après ses ablutions, il était sur le point de se coucher, quand il perçut des voix étouffées, presque inaudibles, tout autour de lui, ainsi qu’une musique caractéristique. La même musique servant d’oraison funèbre lors des cérémonies funéraires officielles. Pensant à une tentative pour le déstabiliser de la part d’un membre d’une famille ayant parvenu, sans savoir comment, à découvrir ses actes d’assassin de l’ombre, Yojirô se leva prestement de son futon où il se trouvait l’instant d’avant, observant le moindre recoin de la pièce où il se trouvait, fouillant ensuite le reste de la maison, afin de découvrir le ou les intrus s’étant faufilés au sein de sa demeure. Mais il ne trouva nulle trace d’un quelconque ennemi. Un peu désorienté, pensant être la proie d’une certaine fatigue, lui ayant donné des hallucinations, Yojirô retourna vers sa chambre. Mais à peine était-il entré dans celle-ci que les voix se firent à nouveau entendre, plus fortes que précédemment, en quantité plus grande. Cette fois, Yojirô commençait vraiment à se sentir menacé, une once d’inquiétude se lisait sur son visage, d’où perlait quelques gouttes de sueur, qui n’étaient pas dû à la chaleur de la pièce, mais bel et bien à un début de peur.
« Qui est là ? Montrez-vous, mécréants ! Savez-vous au moins qui je suis pour oser vous attaquer à moi ? »
Dès cet instant, plusieurs voix lui répondirent, à l’unisson :
« Nous savons très bien qui tu es…. Mais toi, te souviens-tu de qui nous sommes ? »
Soudain, devant les yeux ébahis de Yojirô, apparurent des silhouettes en grand nombre, tout autour de lui. Hommes, femmes et enfants. Celles-ci se mirent à émettre de petits ricanements moqueurs à son encontre. Des silhouettes translucides, comme celles des fantômes des légendes dont lui parlaient son grand-père, à l’époque où il n’était encore qu’un enfant. Voulant montrer qu’il n’avaient pas peur d’êtres fantomatiques qui ne pouvaient lui faire le moindre mal, il répondit :
« J’ignore qui vous êtes, mais vous n’êtes pas les bienvenus ici. Sortez ! Je sais comment faire partir des êtres tel que vous. Mon grand-père m’en a appris les principes ! »
A ces mots, les silhouettes, qui se faisaient plus précises, se mirent à rire de manière plus prononcées, comme amusées de ces paroles censées les faire fuir, mais qui n’avaient comme effet que de renforcer leur détermination.
« Vraiment ? Et est-ce ton grand-père qui t’a appris à tuer des enfants innocents, dont le seul tort étaient de faire partie d’une famille que tu avais pour mission d’exécuter ? »
Une autre apparition se mit à parler à son tour :
« Est-ce aussi ton grand-père qui t’a indiqué de quelle manière trancher les gorges de femmes te suppliant de les laisser en vie, après que tu aies fais sortir les boyaux du corps de leur mari ? »
A son tour, une autre silhouette continua :
« Est-ce ton grand-père qui a noirci ton cœur au point de priver une enfant de ses parents, juste avant de leur couper la tête, sans la moindre compassion à leur égard ? »
Puis ce fut le tour d’une autre :
« Est-ce ton grand-père enfin qui t’a donné le droit de détruire un foyer, une famille, une lignée de commerçants honnêtes, d’artisans dévoués à leur métier, simplement pour voler leurs filles, afin de satisfaire les désirs pervers d’un Daimyo ? »
La peur et l’angoisse firent place à la terreur chez Yojirô qui venait de comprendre qui étaient ces apparitions l’entourant. C’était les fantômes de tous ceux à qui ils avaient ôté la vie. Tous ces hommes, ces femmes, ces enfants dont ils avaient arraché les chairs, découpé la peau, fait couler le sang par centaines. Les silhouettes se faisaient toujours plus nombreuses, se calant sur les murs, les meubles, et même au plafond, riant de plus belle en voyant les traits du visage de Yojirô se remplir de plus en plus d’une terreur sans nom. Celui-ci tomba à genoux, terrorisé. Lui qui n’avait jamais versé la moindre larme pendant ses missions, face à ses victimes de leurs vivant, se mit à les faire couler le long de ses joues, se postant sur son menton, avant de tomber au sol, mouillant le tatami sur lequel il était tombé à genoux.
« Je ne faisais qu’obéir aux ordres du Shogun. C’est ma manière de vivre. Comme vous faisiez fonctionner vos commerces, preniez soin de vos épouses, vos maris, vos enfants, pour qu’il ne manquent de rien, grâce à l’argent que vous récoltiez en travaillant. Vous ne pouvez pas me reprocher de chercher à vivre de mon talent… »
Les apparitions se mirent à montrer de la colère, aussi bien par leurs traits, que dans le ton de leurs voix, à cette phrase :
« Comment ose-tu parler de métier dans ton cas ? Tuer, détruire des vies n’a jamais été une profession. Tu cherches des excuses à tes actes en accusant le Shogun de t’avoir commandité tes actes. Mais tu étais libre de refuser. Libre de trouver un autre sens à ta vie, sans annihiler celle des autres. Tes frères, tes sœurs, le peuple… Tu n’as pas le droit de légitimiser tes meurtres. A t’entendre, c’est toi qui est la victime, alors que tu n’es qu’un meurtrier… »
Yojirô se mit à poser le front au sol, implorant la pitié des êtres fantomatiques :
« Pitié… Je… Je suis désolé pour tout ce que j’ai fait… Je sais que je suis mauvais… Je vous implore de me pardonner… Plus jamais je ne prendrai la vie de quelqu’un… Je vous le promets… »
Les esprits se mirent à rire à nouveau en chœur :
« Regarde-toi : tu es pathétique ! C’est ça l’assassin sans cœur qui nous a ôté l’espoir d’un avenir ? Il suffit que nous apparaissions pour que le meurtrier dépourvu d’âme et d’humanité devienne un petit garçon, pleurant toutes les larmes de son corps, prêt à se glisser dans les jupes de sa mère si elle était encore en vie ? Si elle te voyait aujourd’hui, ne crois-tu pas qu’elle aurait honte de ce que tu es devenu ? Assassin ! C’est tout ce que tu es ! Tu ne mérites aucun pardon ! »
Yojirô releva la tête, les larmes foisonnant toujours plus sur son visage :
« Alors, que voulez-vous de moi ? Dites-moi que dois-je faire pour me faire pardonner ? Dites-moi de quelle manière je dois expier mes fautes envers vous ? »
L’une des apparitions s’approcha alors, se mettant au niveau du visage de Yojirô :
« Je pense que tu sais déjà ce que tu dois faire… Tu es un samouraï. Un assassin, mais un samouraï. Que font les samouraï lorsque leur honneur a été bafoué ? »
Yojirô regarda l’apparition devant lui, comprenant ce que tous dans la pièce attendait de lui. L’acte ultime qui pouvait les satisfaire, et leur permettre d’accéder enfin au repos qui leur était interdit. Comme pour préciser encore plus les paroles proférées par l’esprit devant lui, son katana, qu’il accrochait au mur de sa chambre, après l’avoir nettoyé, tomba au sol. Il le regarda, puis observa à nouveau le spectre. Celui-ci hocha la tête, comme pour répondre à la question qu’il avait en tête.
« Je vois… C’est ça que vous voulez alors… Que je pratique le Seppuku (12) ?... Je suppose que je n’ai pas le choix de toute façon… Vous ne partirez pas tant que je ne l’aurais pas fait… »
« C’est exact… C’est la seule manière pour toi de te débarrasser de nous… En devenant ce que nous sommes… Quoi que je ne sois pas sûr qu’une âme aussi noire que la tienne puisse vraiment devenir un Yurei (13) tel que nous »
Yojirô marcha alors à genoux vers le katana tombé au sol, sentant qu’il ne serait pas de bon ton de se lever pour le faire. Garder cette position de soumission lui semblait idéal pour montrer sa détermination à accéder à leur demande de s’ôter la vie, en dédommagement d’avoir pris la leur. Alors, il continua à avancer. Arrivé à hauteur du katana, il sortit la lame du Saya, avant de laisser celui-ci sur le côté, sur le tatami près du mur où il était accroché auparavant. Il mit ses deux mains sur le Tsuka, apposant la lame du sabre sur le bas de son ventre. Il hésita quelques secondes, avant de plonger la lame dans son ventre, contenant la douleur qu’il ressentait, afin de ne pas la montrer aux apparitions observant chaque étape de son châtiment. Puis, il inspira un grand coup, afin se donner le courage d’achever le rituel du Seppuku, remonta la lame vers le haut de son corps, tranchant chaque organe sur son chemin, libérant ses boyaux sur ses genoux, et faisant valser des litres de sang devant lui.
Son regard s’immobilisa alors, ses yeux devinrent vitreux, son visage prit la couleur du papier de riz des Shôji, juste avant que son corps s’abatte sur le côté, et s’effondre sur le tatami. A cet instant, l’esprit de Yojirô sortit de son corps. Observant son ancien corps physique, il se mit à regarder les apparitions rédemptrices qui parsemaient sa chambre disparaître peu à peu, satisfaite d’être vengées, et pouvant prétendre au repos de leurs âmes. Au bout de quelques secondes, toutes disparurent, et l’esprit de Yojirô resta seul, avec pour seul compagnie son corps inerte. Il voulut essayer de sortir au dehors, afin de quitter cette maison qui lui rappelait tous ses actes odieux, sa vie pleine de crimes et d’atrocités toutes aussi abominables les unes que les autres. Mais cela lui était impossible. Il était condamné à errer pour toujours au sein de cette maison, sans espoir de trouver le repos, comme les âmes qu’il venait de libérer par le rituel du Seppuku. Mais il comprenait ce sort. Il méritait de subir cette punition à la hauteur de sa vie d’assassin.
Bientôt, sans nouvelles de lui, les hommes du Shogun, viendrait ici, pour enterrer son corps dans le plus grand secret. Son frère ne serait vraisemblablement jamais au courant de sa mort. Et son Katana qui faisait sa fierté reviendrait au sein du palais du Shogun, là où était sa vraie place. Quelque part, Yojirô était persuadé que Yoshimune Takagawa avait raison. Cette lame était bien maléfique. Dès l’instant où il était entré en possession d’elle, son âme s’était noircie de la plus horrible des façons. Le Honjo Masamune n’était pas destiné à être dans d’autres mains que celle d’un Takigawa. Cette malédiction qui lui était propre désormais était son châtiment pour avoir osé poser ses doigts dessus. Alors, il se résignait à ne plus être qu’un corps translucide au sein d’une maison qui lui rappellerait chaque jour ce qu’il avait été, ce qu’il avait fait, les innocents qu’il avait froidement tués, les familles qu’il avait détruites par ce sabre maudit. C’était sa rédemption d’avoir mal, de souffrir à son tour pour avoir tant créé la souffrance au sein de foyers qui ne le méritait pas. Pour l’éternité…
LEXIQUE
· (1) Yoshimune Takegawa (1684-1751) :
8ème Shogun de l’ère Edo (1603-1867), il a régné de 1716 à 1745, année où il a abdiqué du pouvoir. Contrairement aux autres Shogun, il n’était le fils d’aucun des Shogun l’ayant précédé. Connu pour ses réformes financières, il est surtout à l’origine d’une tentative de résurrection du commerce de fabrication d’épées et de sabres, et pour avoir permis l’introduction au Japon de livres de langue étrangère traduits en japonais, afin de permettre d’approfondir l’étude des connaissances occidentales. C’est son fils ainé qui prendra sa suite.
· (2) Daimyo :
Terme désignant les principaux gouverneurs de province, issus de la classe militaire, qui régnaient sur le Japon, sous les ordres du Shogun, de l’ère Muromachi à celle d’Edo.
(3) Sakoku :
Période japonaise où le pays s’est isolé du reste du monde, fermant ses frontières, et interdisant tout commerce extérieur. Le Sakoku a été institué pour lutter contre l’influence des Européens chrétiens, notamment les Portugais et les Espagnols qui avaient le monopole du commerce avec le Japon depuis 1540.
· (4) Geisha :
Artiste du spectacle féminine, formée aux arts traditionnels
japonais, tels que la danse, la musique et le chant, afin de divertir une clientèle
aisée. Contrairement à certaines idées reçues, les Geisha n’étaient pas des
courtisanes. Cela est du au fait que les Geisha portait le kimono, tout comme
les prostituées. A noter qu’au début de la profession, le rôle de Geisha était
tenu par des hommes. Ce n’est que plus tard qu’il est devenu principalement
tenu par des femmes. Malgré tout, certaines Geisha acceptaient, contre rétribution de la part de leurs clients, de se laisser toucher certaines parties du corps. Uniquement celles qui étaient visibles. Mains, visage, oreilles et cou. A noter que le cou était considéré par certains hommes comme fortement érogène. Toucher et caresser le cou d'une jeune fille vierge était très prisé, et certains clients riches pouvaient accepter de verser des sommes très élevées pour ce privilège. Il y avait 2 types de Geisha. Les libérées, qui exerçaient leur art librement, et les soumises, appartenant à un seigneur. Ce n'était pas cependant considéré comme une forme d'esclavage, bien qu'aujourd'hui ce serait considéré comme tel. Très souvent ces soumises étaient les filles reçues en gage envers un seigneur ou un gouverneur de province (un daimyo) pour régler une dette. La fille choisie restait auprès de son maitre, le temps que ses parents parviennent à réunir l'argent pour éponger leur dette initiale. Cependant, ils y parvenaient rarement, car à la dette initiale se rajoutait des taxes de retards de paiement, alourdissant encore plus la somme à devoir. A la mort des parents, si ceux-ci n'avaient pas pu payer la totalité de leur dette, la soumise restait donc la propriété du seigneur jusqu'à sa majorité. Après cela, elle était libre de choisir de rester ou de partir. Très souvent, elle choisissait de rester, n'ayant pas d'autres endroits où aller, et s'étant habituées aux privilèges attribuées par leur maitre. Comme dit plus haut, elle n'était pas une courtisane, donc son statut était respecté, mis à part le seigneur qui s'octroyait le droit de toucher les parties de sa peau, comme dit précédemment. Son maitre veillait à ce qu'elle soit considérée pratiquement comme la maitresse de maison, avec les mêmes privilèges que celle-ci. Ce qui pouvait parfois prêter à confusion. D'où l'amalgame de cette profession avec les courtisanes au sein d'une maison.
· (5) Honjo Masamune :
Sabre mythique, forgé par Goro Nyudo Masamune. Ce dernier était un forgeron tellement prisé pour la qualité de ses sabres, que tout ceux fabriqués par celui-ci portait son nom. Le «Honjo » du sabre vient du prénom d’un de ses propriétaires, Honjo Shinegana, un général du clan du Nord du Japon, les Uesegi. Sa lame était si parfaite qu’elle pouvait, selon la légende, diviser la lumière, et rendre invisible celui qui la manipulait. La courbure de sa lame et son tranchant, fruit d’une technique ancestrale qui s’est aujourd’hui perdue dans le temps, en faisait une arme parfaite qui a suivi tous les Shogun de l’ère Edo. Le sabre a totalement disparu de la circulation après 1946, et nul ne sait qui en est le détenteur de nos jours.
· (6) Saya :
Nom japonais donné au fourreau contenant le katana.
· (7) Machi-Bugyô :
Samouraï fonctionnaire durant le Shogunat Takegawa de l’ère Edo. Ils étaient un peu l’équivalent des commissaires de nos jours. Chargés de contrôler que les lois du Shogunat étaient respectés par le peuple.
· (8) Shoji :
Nom désignant les portes coulissantes des maisons japonaises, faites de papier de riz, et séparant les pièces.
· (9) Hakama :
Habit traditionnel des samouraï : sorte de pantalon large doté de plusieurs plis.
· (10) Obi :
Ceinture constituant la tenue traditionnelle des samouraï, portée sur la veste.
· (11) Hachimaki :
Element de la tenue traditionnelle des samouraï. C’est un bandeau absorbant porté sur le front. C’est un symbole de courage, de détermination et de travail pénible. Certains bandeaux portent les kanji de ces mots. Il est très souvent représenté dans les mangas et les animes japonais.
· (12) Seppuku :
Forme rituelle de suicide masculin, connu aussi sous le nom de Hara-Kiri. Elle se pratiquait par l’éventration du corps, partant du bas du ventre vers le haut, jusqu’à ce que le samouraï meure. Ce rituel représentait une forme d’honneur bafoué, pratiqué par le samouraï pour avoir déçu les espoirs de son Shogun. C’était surtout une forme d’exécution publique. Elle se faisait avec une lame courte sans garde, lors des séances publiques ordonnées par le Shogun. Cependant, il pouvait arriver que cette cérémonie se fasse à titre individuel à la fin de duels, ou lors de guerres, par la décision du samouraï. Elle pouvait se faire au sein d'une demeure dans le plus grand secret, et dans ces cas-là uniquement, un sabre complet pouvait être utilisé, à défaut d'avoir une lame spécialement prévue pour cela par le propriétaire de la maison ayant décidé de pratiquer sur lui le Seppuku.
· (13) Yurei :
Nom japonais désignant un fantôme, un esprit, empli d'un désir de vengeance.
Publié par Fabs
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