1 oct. 2020

LA PROMESSE DE L'OMBRE (Le Mensonge)


Ce poème est le 1er d’une série prévue de 4, consacrée aux 4 Seigneurs de L’Ombre (issus de mon imagination), symbolisant les versants les plus sombres de la psyché humaine : Le Mensonge, L’Hypocrisie, La Trahison et La Haine. A l’issue de ceux-ci, je prévois également de leur consacrer une grande nouvelle, pour l’instant à l’état d’ébauche. Ce premier poème s’intéresse au Seigneur du Mensonge. Arimbes est également un lieu imaginaire.

 


 

 

J’ai fait l’erreur de croire en sa promesse

Lui, le vil et noir seigneur des mensonges

Qui a eu vent et s’est approprié ma détresse

En plaçant sur mon cou sa ténébreuse longe

 

Tel un chien qu’on conduit à l’abattoir

Après avoir erré sans fin dans les limbes

Je revois les images de ce sinistre soir

Où mon désespoir s’est égaré en les ruines d’Arimbes

 

Mon corps n’était plus qu’une immonde loque

Pleurant la mort cruelle de sa bien-aimée

Alors que je m’apprêtais à plonger ma défroque

Dans un vide libérateur depuis la tour de guet

 

C’est là que son visage glacial m’apparut

Telle une aurore de l’enfer s’étant soudain libérée

Sa voix caverneuse transperça mon esprit obtu

Et s’adressa à mon espoir de voir ma moitiée ressuscitée

 

J’acceptais de devenir son immonde vassal

Détruisant des vies par de répugnantes rumeurs

Brisant des rêves dans les rues et les étals

Permettant d’installer son règne de l’horreur

 

10 ans durant, à cette folie, je me suis adonné

Afin de respecter notre sombre accord

10 ans pendant lesquels j’ai vu des larmes couler

Ou de la détresse dans les yeux d’hommes jadis forts

 

Aujourd’hui, l’échéance à son terme est arrivée

J’ai demandé à Mogneth ma récompense

Pour toutes ces noires années de servilité

Où mon dégoût de moi s’est fondu dans ma souffrance

 

J’aurais dû me douter de ne pouvoir être aussi facilement libéré

Par une entité alliant sournoiserie et avidité

Mes pleurs, lors du contrat signé

M’ont empêché de voir de minuscules lignes consignées

 

Quelques mots habilement agencés

M’Obligeant à attendre la fin de l’humanité

Avant de rejoindre ma douce et tendre aimée

Dans les tréfonds des fosses infernales, condamné

 

A qui m’en prendre, sinon à moi-même

Moi qui n’ai été qu’un pion, un objet

Aux yeux de cette maléfique forme blasphème

Vaincu par ma propre stupidité

 

Publié par Fabs

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