20 oct. 2020

L'APPEL DU SANG

 


S’il existe bien une chose qui effraie l’être humain plus que toute autre chose, c’est bien le changement, quel que soit sa forme. Il y a le changement physique : le vieillissement du visage, qui cause la peur d’être perçu autrement et montre à soi, plus encore qu’aux autres, que l’on a dépassé la ligne nous rapprochant de la mort ; une étape qui est le point de départ de questions sur le temps passé et la pertinence de ses choix, qu’ils soient passés ou futurs. Autre forme de changement physique, celui du à un accident causant des malformations irrémédiables du corps, modifiant le regard des autres, indiquant la vraie valeur de ses proches, ses amis, ou toute connaissance ne vouant qu’intérêt qu’au culte du corps, et la célébrité causé par l’apparence. Il y a ensuite le changement moral, la perte de ses convictions les plus profondes, capable de faire basculer vers des extrémités au-delà de tout entendement humain, pouvant faire changer un agneau en loup, par le biais d’un choc visuel, la perte d’un être cher, ou même un endoctrinement par des personnes dénuées de tout sens éthique, et profitant de ce moment de faiblesse. Il y a enfin la métamorphose complète : à la fois physique et mentale, faisant basculer un être humain, aussi bien par son comportement et ses actions, que par ses pensées, à un état proche de l’animal, n’obéissant qu’à des instincts primaires incontrôlés et bestiaux, sans pouvoir se l’expliquer. Un état de transe où toutes les connaissances acquises lors de sa vie actuelle ou antérieure, deviennent des poussières effacées d’un seul coup. Il suffit parfois de peu de choses pour passer de l’état d’humain à celui de créature capable du pire, sans le moindre état d’âme. En tout cas, pas dans l’immédiat.

 

Un simple flacon d’un produit à priori inoffensif et attirant peut suffire pour transformer de manière radicale une personne attisant la sympathie de ses proches. L’histoire a déjà prouvé maintes fois que parmi les 7 pêchés capitaux, l’Envie est celle qui provoque régulièrement les conflits les plus irrémédiables. C’est cette même envie qui va faire plonger Casey dans un autre monde que celui qu’il avait toujours connu, par la simple visite à un de ses amis, scientifique renommé, au sein de son laboratoire de recherches, peu avant le soir d’Halloween. Le destin peut parfois être bien facétieux de choisir ce jour précis, où tous les monstres de toutes sortes farandolent dans les rues, dans un pur esprit de fête familiale par excellence. Mais ceux-là ne sont qu’un amalgame de maquillages, costumes, et autres subterfuges factices. Pour Casey, c’est à une autre espèce de monstre qu’il va devoir faire face : lui-même.

 

En fin d’après-midi du 31 Octobre, donc, Casey se rend sur le lieu de travail de son ami, Philip, histoire de prendre de ses nouvelles. Ce dernier étant plus à l’aise au milieu de ses éprouvettes, machines d’analyses et autres joyeusetés dignes d’un geek, que parmi les autres éléments de son espèce. Limite asocial, ne supportant pas qu’on vienne le déranger pendant ses recherches, et ça comprenait surtout ses collègues. Mais Casey, allez savoir pourquoi, était une exception, et était même le seul à pouvoir parfois parvenir à lui décrocher un rictus de sourire, par ses blagues stupides mais efficaces. Halloween oblige, la plupart des collègues de Philip étaient déjà rentrés chez eux, affairés à préparer la fête à venir. Du coup, Casey n’eut même pas à justifier de sa présence, si ce n’est le garde de faction à l’entrée, mais celui-ci avait l’habitude des visites de Casey, et avait des consignes de la part de Philip de le laisser entrer à sa guise.

 

Au bout de quelques minutes, Casey était devant la porte du laboratoire de son ami, et entra sans même frapper. De toute façon, la plupart du temps, Philip était tellement absorbé dans son travail qu’il ne se rendait pas compte du moindre coup sur la porte. Casey entra donc dans l’antre aux milles couleurs de Philip. Ce dernier, comme à son habitude, était concentré sur ses formules, ses tubes à essai, et l’écran de son ordinateur. Il s’était toujours demandé quel secret pouvait bien renfermer tant de mystère et d’importance, pour évincer ses collègues de cette manière. Mais Casey s’en moquait. Après tout, il n’était pas scientifique pour un sou, et c’était sûrement pour cette même raison d’ailleurs que Philip ne voyait pas d’objection à ce qu’il soit le seul à entrer ici, dans ce capharnaüm de machines en tout genres, aux noms imprononçables. Tout en s’avançant, il remarqua sur l’une des tables un objet assez inhabituel au vu de la personnalité de Philip, pour qui l’alcool n’était qu’un mal à éliminer, selon ses propres mots. 

 

Pourtant, c’était bien ce qui ressemblait à une bouteille qui était sur la table. Ou plutôt, s’il se rappelait bien ses cours d’histoire, les seuls sur lesquels ils ne s’endormaient pas lors de son enfance, une petite amphore, d’origine grecque ou assimilée. Philip aurait-il dégotté un cru unique qui lui serait réservé ? Il se souvenait qu’il lui avait fait un cadeau similaire il y avait de ça quelques années, à une époque où il n’était pas encore devenu cet ermite de la science. Une bouteille datant de la Révolution Française. Mais le contenu était de la vraie piquette made in années 2000.Totalement imbuvable. C’était la manière de blaguer de Philip.

 

Sans se préoccuper plus des détails ayant amené Philip à avoir cette mini amphore ici, et persuadé que Philip avait voulu lui faire un coup à l’identique, Casey s’approcha. Aucune odeur. Pas même un semblant de renfermé au vu de l’âge de l’objet. Il s’attendait à un goût au moins aussi horrible que la dernière blague du même type dont il avait fait l’objet, mais Casey était bon prince. Et il était prêt à accepter cette forme d’humour douteuse de la part de Philip. Alors, il posa ses lèvres sur le bord de la petite amphore, et fit basculer lentement celle-ci, afin de faire glisser son contenu vers son gosier. Mais à peine avait-il le liquide en bouche qu’il crut avoir avalé un corps en décomposition, tellement le goût était infect. Pire que la dernière fois. Casey ne put s’empêcher de recracher une partie de ce qu’il pensait être un vin immonde. Mais une infime partie seulement. Le reste s’était bien installé à l’intérieur de sa gorge. L’action de Casey fit se retourner Philip, qui, comme pris de panique, arracha l’amphore, encore dans les mains de Casey, en demandant s’il en avait avalé.

 

C’était la première fois qu’il voyait Philip aussi énervé. Il le reconnaissait à peine. Il avait le sentiment que s’il lui avouait qu’il en avait bu une infime partie, il risquait de voir un visage encore jamais vu chez son ami. Et il devait s’avouer que ça l’inquiétait, sans qu’il sache se l’expliquer. Alors, il lui mentit. Il lui dit que c’était l’odeur dégagée par l’amphore qui l’avait fait presque gerber. Il savait pertinemment que l’amphore ne dégageait aucune odeur, tout comme il était persuadé que Philip le savait parfaitement. Cependant, à cette déclaration, ce dernier sembla rassuré, et il s’empressa de mettre l’amphore dans un petit coffre à combinaison placé dans un recoin du labo. Depuis quand il avait ce coffre ? Il n’était pas là la dernière fois qu’il était venu. Du coup, le contenu de l’amphore l’intriguait encore plus. 

 

Il ne savait pas ce qu’était exactement que ce liquide, mais ça semblait être le cœur des recherches de Philip, au vu de sa réaction.  Ce dernier s’excusa auprès de Casey de s’être soudain agacé. Et presque aussitôt, il s’excusa aussi de ne pas avoir de temps à lui consacrer ce soir. Mais il était sur le point de faire une découverte capitale, et il ne voulait surtout pas être dérangé pendant ce temps. Néanmoins, avec le sourire qui le caractérisait, il lui dit que ce n’était que partie remise, et qu’il lui promettait de faire la sortie des bars d’ici quelques jours. Une fois que ses recherches auraient abouties.  Casey s’excusa lui aussi. Il n’aurait pas du toucher cette amphore sans lui demander. Et tout en partant il lui donna rendez-vous pour la semaine prochaine. A peine dit cela que Philip replongea sur l’écran de son ordinateur.

 

Casey repartit donc comme il était venu, laissant son ami dans ses formules, et retourna en direction de son appartement, pour une soirée en solitaire. Pas qu’il n’aimait pas Halloween, mais seul, ça n’était pas vraiment marrant. Et encore plus quand on n’avait pas de costume. Alors, il traversa la pénombre naissante qui envahissait les rues de la ville, pour revenir chez lui. Sur le chemin, il croisa nombre de gamins costumés, les mains déjà pleines de bonbons, et leurs parents qui peinaient à les suivre. Plus loin, il passa près du petit parc, où il vit une vieille femme à moitié exténuée, quelques centaines de mètres plus loin. Il avait envie de lui demander si elle se sentait bien, mais au même moment, il entendit une bande d’abrutis, visiblement bourrés, qui se dirigeait dans la même direction. Comme il n’était pas de nature courageuse, et encore moins envie de se bagarrer, il préféra s’éclipser plus loin, en prenant soin de ne pas être vu, et continua son chemin. Il espérait juste que ces imbéciles n’allaient pas prendre pour cible cette pauvre vieille sans défense. Oubliant d’un coup la vieille et les alcooliques au fur et à mesure, il parvint enfin chez lui. A peine rentré, il se sentait bizarre. Pris de nausées, suant comme jamais, il fut pris de vertiges, et eut tout juste le temps de rejoindre sa chambre pour s’allonger. Là, il lui semblait que toute la pièce autour de lui tournait dans tous les sens, comme pris dans un tourbillon sans fin. Pris de douleurs lui donnant l’impression d’avoir un marteau-piqueur dans la tête, il bougeait sans cesse, se tenant le ventre qui semblait s’être transformé en volcan, ses yeux lui donnaient l’impression de vouloir sortir de leur orbite. Une sensation qui lui sembla durer des heures, avant de finalement s’évanouir, envahi de transpiration, ses yeux étant devenus d’un rouge vif, et ses gencives saignaient d’une manière irréelle, déversant du sang en abondance sur les draps du lit, et au sol. Lui-même semblait être passé de vie à trépas.

 

Il resta ainsi inerte près d’une heure, avant de soudain se relever sur son lit, les yeux dans le vague, comme étant soudain en transe. Il se mit alors debout, comme mû par un instinct qui semblait le contrôler, et se dirigea vers la porte de son appartement. A peine sorti, toujours dans cet état de transe, il descendit les escaliers le séparant de la porte d’entrée de l’immeuble où il vivait. Sur son chemin, le propriétaire l’aborda, lui réclamant le loyer en retard qu’il lui devait. Mais Casey ne semblait pas réagir à ses paroles. On aurait dit un zombie tout droit sorti d’un film de Romero. Quand soudain, il sembla se rendre compte de la présence de son interlocuteur, le regardant fixement, comme un gosse face à un gâteau au chocolat le jour de son anniversaire. Et d’un coup, il se rua sur l’homme, lui tenant les bras, pendant qu’il le mordit à la gorge, lui arrachant un énorme morceau de chair, faisant gicler un torrent de sang sur les marches de l’escalier et les habits de Casey. L’homme hurla de douleur, se tenant la gorge, regardant Casey comme s’il était un monstre sorti tout droit de l’enfer. Devenu livide, tenant sa blessure, il tenta de reculer pour échapper au fou furieux qui était devant lui. Mais il n’eut pas le temps de s’enfuir. Dégringolant les escaliers jusqu’en bas, il voulut se relever, mais Casey était déjà sur lui, avec un regard de dément, et il replongea ses dents sur l’autre côté de sa gorge,  arrachant un autre morceau de chair. Il recommença à plusieurs reprises, avant de se mettre à boire le sang coulant des ouvertures du malheureux devenu inconscient. Il était pareil à un fauve de la Savane buvant à un point d’eau. Mais ici, l’eau était remplacée par des rivières de sang. Plusieurs minutes passèrent, Casey ne remontant la tête que pour mieux digérer le sang absorbé, avant de reprendre son repas sanguinaire. Puis, semblant repu, il sortit de l’immeuble, laissant le corps de l’homme gisant dans son propre sang, les deux côtés de la gorge arrachée, tel une proie laissée aux vautours. Casey était maculé de sang sur tout le corps, ses yeux étaient devenus aussi rouge que le sang absorbé, sa démarche donnant l’impression qu’il se dirigeait au hasard, sans trop savoir où il allait. 

 

S’il avait déambulé ainsi n’importe quel jour de l’année, il aurait sûrement affolé nombre de passants, qui aurait immédiatement avertis les autorités. Mais on était le soir d’Halloween. Le seul soir où ce genre de créature passe inaperçue. Alors, il continua son chemin, comme mû par un instinct qu’il ne semblait pas comprendre, car il n’était déjà plus lui-même. Plus loin, il croisa un groupe d’enfants le félicitant pour son maquillage. Il leur sourit, sans trop savoir pourquoi. Puis, deux jeunes filles déguisées, l’une en sorcière, l’autre en Elvira, lui demandèrent si elles pouvaient faire un selfie avec lui. Il hocha la tête presque instinctivement. Alors, la fille au costume d’Elvira, posa sa joue à côté de la sienne, mettant l’écran de son téléphone portable loin devant eux, afin de prendre une photo. Mais avant qu’elle puisse appuyer sur le bouton déclencheur, Casey, comme il l’avait auparavant avec son propriétaire, mordit sauvagement la fille, arrachant une grande partie de son épaule, à travers son costume. Sous l’effet de surprise, elle tomba au sol, se tenant l’endroit de la blessure. L’autre fille tenta de s’interposer, mais en voyant les yeux de Casey et sa bouche tenant encore la chair de l’épaule de son amie, elle s’enfuit en courant, laissant son amie aux prises avec ce monstre qu’était devenu Casey. Celui-ci s’agenouilla tranquillement auprès de la jeune fille, qui tentait de reculer en s’aidant de ses jambes, la douleur l’empêchant de se relever. Mais elle ne put aller très loin. Casey se jeta sur elle, prenant d’assaut sa gorge, arrachant à nouveau sa chair, et se nourrissant du sang ainsi mis à découvert. La fille hurlait, demandant à des passants au loin de l’aider. Mais ceux-ci, pensant qu’il s’agissait d’une animation de rue se contentèrent de montrer leur pouce vers le haut, comme pour signifier qu’ils appréciaient le spectacle, avant de continuer leur chemin. Il ne fallut que quelques minutes pour que la jeune fille succombe à ses blessures, pendant que Casey continuait à s’abreuver de son sang, se déversant le long du trottoir, jusqu’à arriver au caniveau proche.

 

Puis, comme avec sa précédente victime, il se releva, et continua au hasard des rues, laissant le corps inerte de la jeune fille au sol. Combien de victimes fit-il ce soir-là ? Difficile de le savoir. A chaque fois, c’était le même scénario. Seules ses victimes différaient : hommes, femmes, enfants, seuls ou accompagnés. Les rues se pavèrent bientôt de rouge, laissant une trace de passage unique. C’est d’ailleurs grâce à cette ribambelle de victimes laissées sur le sol, qu’une autre personne retrouva Casey. Cette personne, c’était Philip. Il savait ce que Casey était devenu. Il avait des doutes quand son ami lui avait dit qu’il n’avait rien bu du contenu de l’amphore. Un doute qui le poussa à aller le voir chez lui, pour juger de son état. C’est là qu’il avait trouvé le corps sans vie de son propriétaire, la gorge arrachée. C’est là qu’il savait qu’il devait absolument retrouver Casey avant que la ville soit parsemée de victimes innocentes, face à sa soif de sang incontrôlée. 

 

Finalement, suivant les corps laissés sur sa route, il avait fini par le retrouver, aux abords d’un terrain vague faiblement éclairé. Il l’appela par son prénom, mais il ignorait s’il avait vraiment compris, ou s’il ne s’était retourné que par le son de l’appel. Philip tenta de réveiller l’ami qui dormait dans la créature en face de lui, lui rappelant certains souvenirs, mais en vain. Casey n’était mû que par l’instinct de se nourrir d’encore plus de sang. Philip s’en voulait tellement de voir son ami être devenu ce monstre sanguinaire. C’était sa faute. S’il n’avait pas trouvé cette amphore lors d’un de ses congés dans les ruines d’un temple oublié, sur une île grecque, snobée par les touristes. S’il n’avait pas découvert que son contenu était du sang. Du sang particulier. Du sang de vampire. A la suite d’expériences sur des rats de laboratoire, transformés comme Casey après l’avoir inoculé dans leur corps, il en était arrivé à cette conclusion. C’est à partir de là qu’il avait voulu cacher ses recherches auprès de ses collègues. Il avait bien trop peur de ce que pourrait faire certains en mettant au jour cette découverte. Lui, au contraire, il tentait de trouver un remède. Et il pensait en être proche. Puis, Casey est arrivé au labo, et il a bu de ce sang de vampire. Le transformant à son tour. N’étant pas encore parvenu à un résultat, il ne lui restait qu’une solution, la mort dans l’âme, pour sauver ce que son ami était devenu. Et surtout empêcher que le massacre continue. Ou pire encore, qu’il parvienne à contaminer certaines victimes ayant parvenues à survivre.

 

En suivant ses traces, il avait vu l’une d’entre elles, agonisant mais vivante, montrer les mêmes signes de transformation. Il avait du l’achever. Et maintenant, il devait s’occuper de Casey. C’est la raison pour laquelle il avait pris le Katana que Casey arborait fièrement au mur de son appartement. Il savait que c’était la seule solution pour l’arrêter. Il ignorait les effets du sang à long terme, mais il semblait évident qu’une fois transformé, il n’y avait plus de retour en arrière possible. Alors, il prit en main le sabre japonais qu’il avait emmené jusqu’ici, et se dirigeait vers Casey. Tentant à nouveau de réveiller ses souvenirs. Sans plus de succès. Soudain, Casey se mit à le fixer, tel un tigre prêt à bondir sur sa proie. Pour Philip, le moment était venu de dire adieu à son ami. Des larmes coulaient le long de ses joues. Et quand Casey se décida à foncer vers lui, il n’hésita pas une seconde, et dirigea la lame mortelle vers le cou de son ancien ami, tranchant net sa tête, qui s’envola sous le coup de l’impact, avant de rouler au sol, et s’arrêta au pied de la palissade du terrain vague. Le reste du corps de Casey s’écroula net au sol, déversant une quantité de sang qui semblait ne plus s’arrêter. Philip fixa le corps quelques secondes, avant de se diriger vers la tête tranchée. Remarquant qu’elle avait toujours les yeux ouverts, il apposa ses doigts sur les paupières, et les ferma doucement, avant que la raideur cadavérique fasse son œuvre. Mais n’était-il pas déjà un cadavre en y repensant bien ? Il n’avait de toute façon plus rien d’humain. 

 

Philip se releva, en donnant un dernier regard derrière lui, et se dirigea vers son labo, où il avait la ferme intention de détruire le sang. A cause de lui, il avait transformé son meilleur ami en vampire assoiffé de sang. A cause de lui, des innocents étaient morts ce soir, dans d’atroces souffrances. Cela suffisait. Il ignorait comment cette amphore était parvenue jusqu’à ce temple perdu, et surtout pourquoi il avait été conservé ainsi. Mais il aurait préféré ne jamais le découvrir. La seule chose qu’il était sûr maintenant, c’était que les vampires existaient bel et bien. Et qu’ils étaient réellement des créatures de cauchemar, bien loin de l’imagerie romantique à la « Twilight ». Et s’il existait un remède à ce mal, ce ne serait pas lui qui le découvrirait. Ce secret était bien trop dangereux. Alors, Philip s’avança dans les ténèbres de la nuit d’Halloween, afin d’expier ses fautes, en espérant qu’il n’existait pas d’autres reliques comme celle-ci. Si c’était le cas, il préférait ne pas savoir ce qu’il adviendrait de l’humanité si quelqu’un les découvrait.

Publié par Fabs

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