L’oppression m’envahissait chaque jour un peu plus tel un mal indéfinissable et froid
Dans la moindre des pièces composant ma sombre demeure égarée dans les bois
Ce dédale presque infini qui s’offrait à ma vue formant un long défi visuel discourtois
Semblant se rire de mon angoisse et de ma peur incessante tel un chien aux abois
Il n’en avait pas toujours été ainsi, et j’ai le souvenir du réel plaisir constant ressenti
A parcourir ces longs couloirs parsemés du regard de mes ancêtres fier et discret
Je pouvais presque sentir le parfum de leurs victoires passées face à leurs ennemis
Eux qui jamais n’ont reculé quel qu’ait pu être la situation et affrontant tous les dangers
Que doivent-ils penser de moi aujourd’hui, moi qui n’ai que des allures de faible couard
N’osant affronter une situation qui ne fait que me dépasser et qui ronge mon mental fragile
Depuis ce jour maudit où j’ai eu l’idée saugrenue de me mettre en quête d’objets rares
Au sein de la maison, dans l’espoir de trouver de quoi subvenir à mes finances fébriles
C’est ainsi que je tombais sur ce vieux grimoire, caché derrière une brique descellée
Dans le bureau de feu mon père, ce grand érudit passionné et secret du temps de son vivant
Un livre bien singulier de prime abord, dont la couverture était constituée de peau séchée
Je ne découvris que plus tard qu’il s’agissait du mythique Necronomicon écrit en lettres de sang
Que n’ai-Je eu alors cette action stupide de réciter l’une de ses incantations morbides ?
Ouvrant la porte à une créature infernale dont les desseins ne montrait aucune équivoque
Véritable incarnation de la mort qui marche, elle se mit à semer le trouble de manière horrible
Multipliant les meurtres dans le village avoisinant, ne laissant derrière elle que des loques
Personne ne soupçonna que cet innommable fléau apparu en plein milieu de l’hiver glaçant
Était de mon fait, ni que j’étais relié plus que je ne pensais à son expansion sanglante
La culpabilité me fit régresser psychologiquement, au point de réagir comme un simple enfant
N’osant avouer sa faute, se cachant de ses semblables, tel une maléfique honte persistante
Pour égarer les doutes, j’effaçais les pas dans la neige laissés par l’habitant de l’enfer
Menant aux abords du manoir et pouvant réduire à néant ma réputation et ma frêle liberté
Mais mon stratagème fut éventé par le père de l’une des victimes qui brisa le silence éphémère
Entraînant avec lui les autres villageois réclamant justice et me traquèrent sans pitié
Jusque dans les lieux où tout avait commencé, où je compris la nature de la créature
Une représentation de ma colère envers ces habitants qui avaient mené ma mère au bûcher
A cause de sa passion pour la sorcellerie l’ayant mené à en devenir une, puissante et impure
Exécution que mon père n’avait pu empêcher, mais cherchant le moyen de la ramener
C’est ainsi que le Necronomicon était venu à lui et à moi aujourd’hui, afin de réparer l’injustice
Face à eux et leurs faux atours de gens bien-pensants, je commis alors l’acte irréparable
Fusionnant avec l’être de mort pour ne faire plus qu’un et me venger de cette milice
Transformant ma demeure en succursale de l’un des 9 cercles, où mourir est inévitable
Les murs se tachèrent de sang jusque dans leurs moindres interstices en un tableau d’horreur
Mais mon désir de vengeance n’était pas encore accompli, et je me dirigeais vers le village
Cette nuit-là, la neige devint rouge, la vie s’enfuit des corps rencontrés dans la terreur
Pendant que je me rendais vers les territoires de Rhan-Tegoth, afin de poursuivre mon apprentissage
Publié par Fabs
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