1 oct. 2020

DES PAS DANS LA NEIGE

 

 


L’oppression m’envahissait chaque jour un peu plus tel un mal indéfinissable et froid

Dans la moindre des pièces composant ma sombre demeure égarée dans les bois

Ce dédale presque infini qui s’offrait à ma vue formant un long défi visuel discourtois

Semblant se rire de mon angoisse et de ma peur incessante tel un chien aux abois

 

Il n’en avait pas toujours été ainsi, et j’ai le souvenir du réel plaisir constant ressenti

A parcourir ces longs couloirs parsemés du regard de mes ancêtres fier et discret

Je pouvais presque sentir le parfum de leurs victoires passées face à leurs ennemis

Eux qui jamais n’ont reculé quel qu’ait pu être la situation et affrontant tous les dangers

 

Que doivent-ils penser de moi aujourd’hui, moi qui n’ai que des allures de faible couard

N’osant affronter une situation qui ne fait que me dépasser et qui ronge mon mental fragile

Depuis ce jour maudit où j’ai eu l’idée saugrenue de me mettre en quête d’objets rares

Au sein de la maison, dans l’espoir de trouver de quoi subvenir à mes finances fébriles

 

C’est ainsi que je tombais sur ce vieux grimoire, caché derrière une brique descellée

Dans le bureau de feu mon père, ce grand érudit passionné et secret du temps de son vivant

Un livre bien singulier de prime abord, dont la couverture était constituée de peau séchée

Je ne découvris que plus tard qu’il s’agissait du mythique Necronomicon écrit en lettres de sang

 

Que n’ai-Je eu alors cette action stupide de réciter l’une de ses incantations morbides ?

Ouvrant la porte à une créature infernale dont les desseins ne montrait aucune équivoque

Véritable incarnation de la mort qui marche, elle se mit à semer le trouble de manière horrible

Multipliant les meurtres dans le village avoisinant, ne laissant derrière elle que des loques

 

Personne ne soupçonna que cet innommable fléau apparu en plein milieu de l’hiver glaçant

Était de mon fait, ni que j’étais relié plus que je ne pensais à son expansion sanglante

La culpabilité me fit régresser psychologiquement, au point de réagir comme un simple enfant

N’osant avouer sa faute, se cachant de ses semblables, tel une maléfique honte persistante

 

Pour égarer les doutes, j’effaçais les pas dans la neige laissés par l’habitant de l’enfer

Menant aux abords du manoir et pouvant réduire à néant ma réputation et ma frêle liberté

Mais mon stratagème fut éventé par le père de l’une des victimes qui brisa le silence éphémère

Entraînant avec lui les autres villageois réclamant justice et me traquèrent sans pitié

 

Jusque dans les lieux où tout avait commencé, où je compris la nature de la créature

Une représentation de ma colère envers ces habitants qui avaient mené ma mère au bûcher

A cause de sa passion pour la sorcellerie l’ayant mené à en devenir une, puissante et impure

Exécution que mon père n’avait pu empêcher, mais cherchant le moyen de la ramener

 

C’est ainsi que le Necronomicon était venu à lui et à moi aujourd’hui, afin de réparer l’injustice

Face à eux et leurs faux atours de gens bien-pensants, je commis alors l’acte irréparable

Fusionnant avec l’être de mort pour ne faire plus qu’un et me venger de cette milice

Transformant ma demeure en succursale de l’un des 9 cercles, où mourir est inévitable

 

Les murs se tachèrent de sang jusque dans leurs moindres interstices en un tableau d’horreur

Mais mon désir de vengeance n’était pas encore accompli, et je me dirigeais vers le village

Cette nuit-là, la neige devint rouge, la vie s’enfuit des corps rencontrés dans la terreur

Pendant que je me rendais vers les territoires de Rhan-Tegoth, afin de poursuivre mon apprentissage

 

Publié par Fabs

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire